San999 a écrit:Cela ne tomberait pas sous le coup du détournement de mineur?
Bon, j'en suis venue à faire des recherches lol. La bonne nouvelle, c'est que ça va nous instruire.
Contrairement aux idées reçues, que d'ailleurs j'ai toujours partagées, le détournement de mineur ne concerne pas tant la relation sexuelle.
On le définit comme suit :
C’est « le fait de soustraire, sans fraude ni violence, un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l’autorité parentale, ou auxquels il a été confié, ou chez qui il a sa résidence habituelle » (227-8 du code pénal).
Par exemple, un adulte qui hébergerait un mineur en fugue pourrait être accusé de détournement de mineur s’il ne prévient pas ses parents. En effet, tout adulte accueillant chez lui un mineur sans l’autorisation parentale, a l’obligation de prévenir les parents que le mineur est chez lui, sauf si le mineur est en danger (s’il est par exemple victime de violences de la part de ses parents).
Le détournement de mineur se réfère à la majorité civile (18 ans) et non sexuelle (15 ans). Sa qualification est indépendante de la question de savoir si l’auteur du délit a eu des relations sexuelles avec le mineur enlevé. Un détournement de mineur ne peut pas non plus être constitué uniquement par des relations sexuelles s’il n’y a pas d’enlèvement.
Vous voyez combien cette notion est bien encadrée. On n’accuse pas quelqu’un de détournement de mineur à la légère. En revanche, tant que vous êtes mineurs, vos parents, parce qu’ils ont une obligation de surveillance envers vous, ont leur mot à dire sur vos fréquentations, tant amoureuses qu’amicales. Le mieux est peut-être d’essayer de favoriser le dialogue avec eux, afin d’instaurer une relation de confiance.
Le détournement de mineur est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
https://www.filsantejeunes.com/les-rela ... jeur-18703Pour les relations amoureuses de nature physique avec une personne de moins de 15 ans, on parle d'infraction sexuelle sur mineur.e.
Je sais que vous n'êtes pas tous français, mais bon, on va s'appuyer sur le postulat - très probable, au demeurant - qu'il existe une certaine homogénéité dans les pays de l'Union Européenne (désolée pour la Suisse).
La loi punit notamment les actes suivants :
- Propositions sexuelles, quelle qu'en soit la teneur, faites par un majeur à un mineur de moins de 15 ans, via internet (sur un chat, un réseau social...)
- Corruption de mineur, qui consiste pour un adulte à imposer (éventuellement via internet) à un mineur, même de plus de 15 ans, des propos, des actes, des scènes ou des images susceptibles de le pousser à la dépravation sexuelle
- Agression sexuelle, qui est un acte sexuel sans pénétration, commis par violence, contrainte, menace ou surprise
- Atteinte sexuelle, qui est un un acte à connotation sexuelle mais sans pénétration, commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans
- Viol (acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise)
- Recours à un(e) prostitué(e) mineur(e)
https://www.service-public.fr/particuli ... oits/F2274Je m'interroge sur ce qu'est au juste un acte à connotation sexuelle, et si le baiser en fait partie.
C'est sûrement contre-intuitif de ma part, mais j'ai toujours pensé que non (sauf en cas de baiser langoureux, prolongé, assorti de mains baladeuses ou fait dans le cou).
Pourtant, à la réflexion, dans ce cas précis, je dirais qu'il vaut mieux interpréter la loi comme une défense d'engager une relation amoureuse, sous quelque forme physique et tactile que ce soit, avec un.e moins de 15 ans. Sinon c'est la porte ouverte à l’ambiguïté.
En théorie, cela revient donc à dire qu'une telle relation n'est pas forcément illégale (je laisse la morale de côté) si dénuée de la moindre micro-allusion sexuelle...
Mais bon, il faut quand même un certain degré d'imagination, et peut-être de naïveté, pour se figurer qu'un homme
sexuel soit enclin, même provisoirement, à respecter l'abstinence charnelle et à se dépouiller de toute forme de sexualisation. (Les asexuels sont un cas particulier qui mérite d'ailleurs une plus grande considération, j'en profite pour le dire)
Réprimer ses envies de "sexe proprement dit" ? Pourquoi pas.
Mais qu'il s'abstienne d'échanger un simple baiser, je demande à voir : ça me paraît déjà beaucoup plus improbable (ok, je sais, on trouvera toujours des cas exceptionnels)
Antarka a écrit:Mais bref, encore une fois c'est davantage une question de maturité et de psyché que d'âge. L'engin j'ai tendance a penser que si la première trahison ou brisage de coeur fait mal quel que soit l'age, ça sera pire si c'est provoqué par un adulte sur un(e) ado. C'est surtout ça qui me ferait peur de base. L'expérience de l'age c'est aussi l'expérience de faire mal en l'absence d'empathie.
Oui, je vois très bien ce que vous voulez dire, même si, pour mon cas, c'est précisément l'inverse : ma compassion s'est développée avec l'âge (et actuellement, à tort ou à raison, je me considère déjà psychiquement comme une adulte - malgré un certain défaut d'autonomie, sachant que ça n'a rien à voir)
Plus jeune, on peut dire que j'avais tendance à vivre la vie comme un jeu vidéo, ce qui me rendait prompte à laisser tomber les uns et les autres sans regrets ni remords. C'était du : «
J'me lasse, j'me casse. » Tout ça sans cérémonie.
Alors qu'aujourd'hui, si je dois rompre avec un.e petit.e ami.e, j'y réfléchirai à deux fois, notamment si la personne est sujette à des pulsions autodestructrices (mais tout en essayant de maintenir la dose de sang-froid nécessaire aux victimes d'un chantage au suicide)