Tu lis quoi en ce moment ?

[Antarka]

La Longue Terre de Baxter et Pratchett : c'était cool !


J'ai lu Neverwhere de Neil Gailman aussi (j'aime cet homme). Genre de roman d'urban Fantasy (un mec lambda habitant Londres se retrouve catapulté dans la "Londres d'en bas", sorte de Londres parallèle ou la magie et la fantasy règnent). J'ai aimé, c'était sympa, burlesque, malgré tout prenant. Mention spécial à Mr Croup et Mr Vandemar, deux antagonistes du bouquin, qui sont à la fois très drôle (du point de vue du spectateur) et assez terrifiant quand même quand tu te met à la place des autres personnages.

[Lenidem]

J'ai fini de relire Talisman et sa suite, Territoires.

Talisman a plutôt bien vieilli... contrairement à moi. Je m'explique. Le héros étant un garçon de douze ans contraint à traverser les États-Unis d'est en ouest en passant de temps en temps par une dimension parallèle, quand j'avais quatorze ans, ça me parlait forcément davantage que maintenant que j'en ai plus du double (aouch). C'est prenant, c'est épique, ça fait rêver. Je recommande. Un défaut quand même : on passe très peu de temps dans la dimension alternative. Les auteurs semblent beaucoup plus à l'aise avec l'Amérique moderne, défaut qui se retrouvera plus tard dans La Tour sombre et surtout dans Territoires.

Alors j'ai tjrs pas lu la suite mais j'ai relu Le Talisman des Territoires.

Et même avis que toi en plus mechant. Curieux comme mes souvenirs m'ont trahi. On passe effectivement très très peu de temps dans ces Territoires malgré un teasing de ouf. Je croyais me rappeler que le tandem Jack-Wolf durant la moitié du bouquin alors que pas du tout, ça doit durer 150 pages. Sloat est un des méchants les plus génériques de King, la quête de Jack pour sauver sa mère est pas trop passionnante non plus, je vois pas trop à quel moment c'est épique en fait, à part la toute fin de Wolf qui fait son petit effet. Faut dire que j'ai trouvé Jack plutôt chiant à la relecture, ça aide pas à apprécier le bouquin quand tu accroches pas au heros, on est loin à mon avis de la bande des ratés dans Ça.

À quel moment c'est épique ? Voyons, c'est évident ! Quand Jack... heu... le passage où ils... je veux dire... la scène où lui et son pote le boulet, le fils de Sloat, font péter un camp d'entraînement de méchants en l'attaquant par surprise ? Et aussi... heu... la partie dans l'hôtel Noir, qui se déroule simultanément à plusieurs niveaux du multivers ? Mais ouais, ça fait pas beaucoup. En fait, c'est un road-movie (road-book, ça se dit ?) avec beaucoup d'éléments fantastiques plutôt que de la fantaisie à proprement parler.

Jack est fade, mais dans ce premier tome, au moins, il se passe toujours quelque chose, donc on le voit réagir et s'adapter à une situation sans cesse changeante. En plus il est tout jeunot, lâché dans ce vaste monde rempli de dangers mortels, ça le rend touchant. Dans la suite, il est adulte, et il se passe quasi rien. Donc forcément, ça devient problématique.

Sinon je suis en train de relire Le hobbit pour la dix-millième fois. Je commence à le connaître sur le bout des doigts, c'est surtout pour m'occuper l'esprit ailleurs qu'avec un écran en période de boulot intense.

[Antarka]

En tout cas ça m'donne pas spécialement envie de me mettre à la suite. Surtout si faut que je finisse le cycle de la Tour Sombre pour apprécier l'oeuvre à sa juste valeur.

N'empêche que ça fait quelques King que je lis qui sont pour le moins boarf (y'a eu mes premières lectures de 22/11/63 et Sleeping Beauty + celui ci que j'ai bien moins aimé qu'a la première lecture). Je crois que je vais faire une pause de King tant que j'aime encore l'auteur.

Édit : j'ai commencé à lire du Dune hors cycle principal de Frank Herbert. Vu que j'ai pas trouvé le dernier tome de la saga principale, je me suis rabattu sur "Dune, la Genese", dont je viens de finir le premier tome (la guerre des machines).

En soit j'étais pas spécialement confiant. Déjà j'ai jamais lu du Brian Herbert avant, mais j'ai lu du Kévin J. Anderson en le trouvant " Mouais". Qui plus est, les événements de ce cycle se déroulant genre 10000 ans avant le cycle principal de Dune, bah on sait déjà comment ça va finir (victoire des humains sur les machines).

Et ben en fait, j'ai beaucoup aimé. C'est pas non plus le top du top de la SF mais c'est quand même très bon à mes yeux. Le fils vaut clairement pas son père au niveau talent litteraire, maiiiiiis... Comment dire... Quand j'ai fini une oeuvre et que je me la refait ensuite dans ma tête, je zappe souvent la forme en fait pour me faire un "film" du fond, et ce "film" est indubitablement bon. Ouais c'est longuet par moment (bon, quel premier tome d'une saga de 2500 pages ne l'est pas ?), ça brille pas toujours d'originalité, mais c'est efficace, et y'a quelques pepites dans ce bouquin (le robot Érasme, le genre de personnages génial qu'on adore haïr).

J'attaque le tome 2 ce week-end.

Re-edit : j'ai fini les 3 tomes relatant la guerre des machines de 10000 ans avant Dune la.

Mon impression finale est beaucoup plus mitigée que pour le seul tome 1.

En soit, c'est pas mauvais. Bien écrit. Y'a pas mal de fan-service dans ces volumes, surtout sur les premices des fameuses organisations du cycle de Dune (l'avant Bene Gesserit, le premier mentat, les Tlulax etc). Juste la haine Atreides/Harkonnen que je trouve artificielle et vraiment forcée, mais le reste c'est pas mal efficace comme fan-service, enfin sur moi.

Mais deja, c'est horriblement long. Y'a des moments où j'arrivais pas à lire plus de 30-40 pages tellement c'était chiant. J'ai failli décrocher totalement vers les 2/3 du deuxième tome.

Et ensuite... Y'a un soucis avec les antagonistes en fait, malgré leur toute puissance : ils sont vraiment très cons. Encore pour Omnius, l'intelligence centrale des machines, ça peut se comprendre vu ce qui est dit de la différence, dans cet univers, entre l'intelligence humaine et la simple accumulation de connaissance d'Omnius.
Mais pour Agamemnon et les autres titans, je vois pas comment justifier leur stupidité crasse. Ils ont été humains, et leurs cerveaux sont toujours humains.

Franchement, j'ai facepalm trop de fois devant la bêtise des vilains pour apprécier ça. Et la quasi intégralité des 2500 pages de ce cycle etant consacré à la guerre contre Omnius et les Titans, ça la fout mal d'avoir des antagonistes si stupides et naïf.

J'ajouterais aussi un énorme manichéisme, qui est sans cesse rappelé. Sans arrêt. Jamais un chapitre ou les titans apparaissent ou il est pas dit qu'ils ont écrasé/broyer/demembrer un petit esclave de passage pour se défouler par exemple. Et c'est juste un exemple parmi tant d'autres.

Alors c'est ptetre moi hein. Mais est-ce qu'un bad guy doit être bad guy 24h/24, et tout faire pour le montrer, même quand il bouffe, dort ou va aux chiottes ?

Heureusement qu'Erasme sauve les meubles. C'est de loin le meilleur personnage de l'oeuvre, le seul à avoir une vraie évolution sur la totalité de la saga. Probablement le seul personnage dont je me rappelerais le prénom dans quelques années. Detestable la plupart du temps, flippant, parfois attachant, il rejoint ma liste de ces persos géniaux qu'on adore detester, comme Cersei Lannister pour prendre un exemple que tout le monde connaît.


Autre reproche : certains personnages sont sur abusées. Norma Cenva, c'est n'importe quoi, 10000 ans avant Dune, ses capacités surpassent de très loin celle de n'importe quelle Reverende Mère du cycle de Dune. Déjà les sorcières avec leurs pouvoirs telekinetiques m'avaient fait hausser un sourcil mais la... Au final Norma fait tout mieux que n'importe quel autre personnage du cycle principal, alors que les autres sont souvent spécialisés justement. Elle, elle fait TOUT. Et en mieux.

Au final cette saga est... Sympa sans plus. Je sais pas combien je la noterais, je dirais 6/10 pour la globalité. Ça me semble pas avoir un intérêt énorme si on accroche pas à Dune, et même si on accroche à Dune on risque une sacrée désillusion tant c'est en dessous quand meme, je serais pas étonné de voir que les critiques moyennes sont largement plus sévères que moi (j'ai pas encore vérifié)., vu que je suppose que le lectorat est constitué de fans hardcore ou au moins curieux de Dune.


J'attaque "Temps" de Stephen Baxter maintenant.

encore un edit : c'était trop bizzare "Temps". Je recommande pas aux néophytes. Et ptain que j'ai détesté la fin.


Du coup changement de registre avec " L'idiot " De Dostoïevski.

C'était absolument génial. Le genre de bouquins qui te retourne tellement la tête que tu regrettes de pas l'avoir découvert y'a 20 ans (surtout qu'il a 150 ans ce livre). De l'emotion pure couchée sur papier. Un livre passionnant, intelligent, et grandiose.

J'ai vraiment surkiffé.

[Lenidem]

Cent pour cent d'accord pour L'idiot, que j'ai découvert récemment aussi.

Je viens de finir Lolita. Une énorme claque également.

[Claude Lindsay]

Je viens de découvrir un auteur nommé james patterson.
J’ai commencé son ouvrage The Lake House.

Une histoire d’enfant génétiquement modifiés que les tribunaux américains veulent arracher à leurs parents adoptifs. Très bien écrit, je trouve. Le ressenti des personnages excellemment retranscrit.
Ça m’a rappelé ma découverte des X-men avec X-men Saga de Semic en 1993. Mais cette fois en version plus mature , plus adapté à l’adulte que je suis devenu aujourd’hui. Moins de focus sur les capacités prodigieuses et davantage de concentration sur les soucis réalistes que la présence de tels , jeunes , êtres aurait dans nos sociétés actuelles.

J’ai aussi débuté la lecture de After the Night écrit par Linda Howard.
Une histoire d’amour impossible entre une jeune fille d’une famille pauvre dont le père est porté sur la boisson et dont la femme couche avec le richissime père du garçon dont la jeune fille est amoureuse.
Je n’en suis qu’au chapitre quatre. Mais le père alcoolique s’est déjà fait passer à tabac par le garçon dont sa fille est amoureuse et il les a mis à la porte de chez eux Manu militari. Le père, la fille, le fils trisomique et la deuxième fille qui couche avec tout ce qui bouge.

[Antarka]

Pour ne rien changer, je continue à chercher des "grandes" Oeuvres de SF.

La, je viens de finir "Aurora", de Kim Stanley Robinson.

Ça fait plaisir de constater qu'il reste moults bouquins franchement excellents dans le genre dont j'avais jamais entendu parler 2 mois avant de les lire (j'apprehende le moment ou j'aurais lu tout ça). De cet auteur j'avais Lu la Trilogie Martienne et celui la est bien bien meilleur. Ça le place directement dans les très rares auteurs contemporains que je met au même plan qu'Asimov ou Arthur C Clarke (avec Péter F Hamilton bien sûr).


Le pitch : un vaisseau générationnel en route vers le système de Tau Ceti à 12 années lumières de la Terre. On assiste à la fin du voyage, un peu de leur temps sur place et... Je peux pas, ça spoilerait.


J'ai trouvé ce bouquin absolument excellent. Et pour une fois c'est pas une saga de 3 million de pages (600 pages en verson poche. Un poème quoi).

Et, chose très originale pour une oeuvre dont le fond reste le voyage spatial, il est extrêmement critique envers ce sujet. Et juste. Bon les thématiques se résument pas à ça, elles sont multiples, comme souvent avec la SF qui permet une liberté de traitement qu'aucun autre genre n'approchera jamais.


Je recommande vivement ce bouquin, même si j'ai eu du mal avec les premiers chapitres.



Édit : zut je suis encore tout seul sur ce topic.

Je viens de finir "Chroniques des années noires" de Kim Stanley Robinson. Ou "les années du riz et du sel" si je traduit littéralement le titre du bouquin en VO (ce qui est bien une preuve que les éditeurs français font nawak).

Le pitch : c'est une uchronie, un "et si la peste noire avait totalement anéanti l'Europe au 14eme siècle".

Je spoile : les deux civilisations dominantes sont donc l'Islam et la Chine.

Ensuite on suit +600 ans d'histoire remaniée, jusqu'à en gros l'époque contemporaine. Une version revisitée donc, ou l'Occident n'est plus la, et ou c'est d'autres qui colonisent les Amériques, remette en question Aristote&co dans leur siècle des Lumières, découvrent les pouvoirs de l'atome...


Concernant le bouquin en lui-même, c'est de la très très bonne came, excellemment écrit, totalement passionnant sur le fond. Une des meilleures uchronie que j'ai jamais lu.

Z'aimez les uchronies ? Alors je conseille très vivement ce bouquin, attention c'est un gros pavé.

[Claude Lindsay]

Je viens de commencer la lecture de the husband par dean koontz, après avoir fini la lecture de after the night.

C’est le fameux auteur dont je parle dans l’autre topic qui avait prévu l’arrivée du covid-19 dans la ville de Wuhan en Chine dans son roman de 1980.

[Antarka]

J'avais lu "chasse à mort" de Koontz y'a 15 ans. J'avais beaucoup aimé. Ca ressemblait un peu à du King. Un brave homme qui trouve un Labrador qui se révèlera extrêmement intelligent (capacités cérébrales humaine quoi), et se retrouve poursuivi par un espece de monstre plein de dents et de griffés qui veut leur faire la peau à tout les deux. Sur fond d'expérimentations génétiques toussa.

C'était très cool.

J'ai pas lu les deux que tu as cité dernièrement. Mais c'est dans ma must-read liste du coup.

[Claude Lindsay]

j’ai hâte d’avoir ton avis sur ce titre qui avait , semble-t-il, prédit le covid.

[Antarka]

Y'a le temps encore. Je viens d'acheter les deux derniers volumes de la saga Dune (ceux écrits après la mort de l'auteur par son fils), parce que j'ai envie de connaître la fin de la saga (même si c'est très certainement pas la vision qu'avait l'auteur à la base).

Et j'ai du mal à rentrer dedans. 3 semaines pour lire 400 pages (la ou quand ça me plaît, je le fait dans la journée). Donc j'ai pas fini ^^'


Édit : Ah ouais j'avais oublié de commenter les deux derniers Dune.

C'était incroyablement pourri. Une honte absolue. Une entreprise 100% vénale et 0% artistique. Le Brian Herbert est un énorme mythomane de clamer qu'il a retrouvé les notes de son père pour écrire sa fin, alors que ces deux tomes sont totalement un crossover entre Dune et l'avant Dune (qu'il a écrit 10 ans avant de retrouver ses soit disant notes).

Dans le fond c'est total à chier, et la forme est vraiment pas terrible.


Sinon, je viens de finir la quinqualogie de Pratchett et Baxter sur La Longue Terre (+ La longue Guerre, la longue Mars, La longue utopie et le long Cosmos).

C'était... Sympa. En fait si on a eu le premier, les autres sont très dispensables. Ça approfondit pas trop le bousin, ça meuble, c'est amusant sans être vraiment drôle. Je garde l'impression tenace que les 4 volumes suivants auraient pu n'en faire qu'un. Et c'est quand même con de s'imposer 3000 pages pour finir avec cette impression.

Je rappelle le pitch (enormissime du premier) : des plans d'une machine ridiculement facile à concevoir (une patate, un bouton et un peu de fil de cuivre) sont balancés sur le net. En l'actionnant et en faisant un pas de côté, tu vas dans une Terre parallèle (Est ou Ouest). Chaque pas supplémentaire t'amenera ainsi dans une autre copie de la Terre (y'en à un nombre infini). Si les premières milliers de Terre parallèle sont assez proches de la notre (mais tjrs sans que l'homme y soit apparu), plus on s'eloigne plus les différences sont grandes.

La dessus, on a Josué Valiente (un passeur né, qui a pas besoin de machine) et Lobstang (androide super intelligent persuadé d'être la réincarnation d'un moine tibétain réparateur de mobylette) qui partent en exploration dans ce qui est maintenant appelé "la longue Terre".


Re-edit : j'ai enfin lu Ravages de Barjavel.

À chaud, je dirais bien que j'ai détesté ce bouquin. Curieusement si j'essaie d'être moins sanguin, c'était pourtant pas si pire.

Je veux dire, on qualifie énormement de livres de visionnaires. Celui la, c'est encore trop tôt mais ça viendra certainement.

Tout le côté "le futur tel qu'on le voyait dans le passé" m'a bien plu. C'est bien souvent WTF comme ce genre de prédiction l'est souvent avec 80 ans de recul (l'électro-therapie pour guérir les névroses, lol).

L'effondrement en lui-même, rien à redire non plus.

Et comme dans La Nuit des Temps (le seul autre Barjavel que j'ai lu, que j'ai pas kiffé mais moins détesté on va dire), l'écriture est plutôt sommaire mais ça se lit du coup facilement.

Nan le problème de ce livre ce sont les personnages et surtout son "heros", le dénommé François. Un connard hallucinant et psychotique comme j'en ait rarement vu, mais pourtant bel et bien mis sur un piédestal. Le mec tabasse des vieux pour leur piquer leur cheval, est un patriarche décomplexé total, tue ses camarades parce que ces faineasses s'endorment pendant leur tour de garde, mais bon faut bien survivre hein, c'pu un monde de bisounours.

En fait y'a une idéologie totalement petainiste voire nazi dans ce livre, qui m'a profondément dérangé. La fin dépassant largement les bornes de ma tolérance déjà bien entamée.

Bref. On parlait des autodafés de BDs au Canada y'a peu. Je suis totalement contre. Mais si d'aventure je devais choisir une oeuvre à rayer de la surface de la Terre pour son idéologie malsaine et puante, celui la serait bien placé.

[Garraty]

Que tu puisses ne pas aimer Barjavel, je peux le comprendre.
Qualifier son écriture de sommaire, j'ai déjà plus de mal.
Mais dire de Ravages que c'est un bouquin Pétainiste voire nazi, c'est vraiment méconnaitre l'auteur et son oeuvre. C'est même un contresens absolu de ce qu'évoque le livre.
Vraiment triste de lire ça.
Encore une fois, je respecte ton opinion; on peut ne pas aimer une oeuvre, je m'en fous. Mais la méprendre à se point, ça me dépasse.

[Antarka]

Heu... Calmos sur le dédain passif/agressif déjà. Je dis pas ça dans le vent. Et ce que tu dis m'étonnes énormément.

Je developpe :

Y'a un culte du chef (le sieur Francois) très prononcé dans ce bouquin.
Les valeurs mises en avant par ce personnage et l'ensemble du bouquin sont justement le respect (culte) de la figure d'autorité, la famille et le travail (le mec tue des fainéants quoi. Va pour les bandits ou les pilleurs qui parfois le menace, mais le fait de tuer parce que l'autre s'endort pendant son tour de garde, ça passe pas pour moi).
Même l'idéologie du retour à la terre, on pourrait en parler hein.

Bref : la Terre qui ne ment pas, le Chef à suivre aveuglément, le travail manuel qui seul enrichit, et la défiance envers la technologie... C'est du Pétain à 100%. Et c'pas dénoncé dans ce bouquin, c'est totalement encensé. Ey le tout après une critique très virulente de ce qu'on pourrait considérer comme une 3eme République du futur. En tout cas j'ai pris le début du bouquin comme un gros clash envers le gouvernement d'avant 1940.


Concernant l'écriture sommaire, j'ai ptetre mal choisi mes mots. Disons "simple", mais dans le bon sens du terme. Ça se lit facilement quoi, c'est plutôt cool, j'aime pas me "forcer" pendant 200 pages pour rentrer dans une oeuvre, hors pour Ravage ça passe comme un couteau chauffé à blanc dans une motte de beurre. C'est pas du Herbert ou du Damasio quoi ('ttention hein, j'adore Herbert et Damasio).

En passant, en tapant "Barjavel Pétain Ravages" dans google, j'ai moults résultant qui me conforte dans l'idée que même si je me plante (je connais pas la biographie et les convictions de l'auteur, et vu que le bouquin est sorti en 1943 ptetre que c'était volontaire pour pas être emmerdé par le régime de Vichy), clairement mon sentiment de bouquin petainiste est partagé par beaucoup.

Bref, je t'invite à développer ton avis, parce que pour moi c'est toi qui te méprend totalement sur le message de ce bouquin pour le moment. J'admet pouvoir me tromper mais j'ai pour le moment pas conscience d'avoir loupé tout un second niveau de lecture dans Ravages qui irait totalement à l'encontre des valeurs que le bouquin semble decrire, au point que tu parles de "contresens". Donc je suis curieux.

Le cas échéant, si vraiment y'a un sous texte totalement antagoniste avec le surtexte du bouquin, je réviserais aussi mon jugement sur la qualité d'écriture du bousin. Voire je me forcerais à une seconde lecture.

Si d'aventure d'autres que Garraty ont un avis sur la question...

[Garraty]

Pour commencer, je n'étais absolument pas passif/agressif, comme je l'ai dit, je respecte tout à fait qu'on puisse ne pas aimer un bouquin.

Concernant le style, ok, je comprends mieux ce que tu veux dire. A le comparer à d'autres de ses ouvrages, le style est surement plus simple, moins poétique, peut-être moins riche. ça reste son premier livre (ou pratiquement), ça peut se comprendre.

Sur Barjavel, l'auteur : c'est un anti-guerre convaincu, il a vécu les deux guerres mondiales de plein fouet, a grandi pendant la première, a vécu l'occupation pendant la seconde. Tous ses livres sont marqués par ce vécu, et sont fondamentalement humanistes, critiques envers toute forme de destruction, d'oppression même.

D'après moi, le personnage de François est avant tout une victime, d'une société mécanisée à outrance, qui s'autodétruit à cause de ses excès.
La Société développée par François ensuite est sur ce modèle, comme si le personnage, ne connaissant que ça, en reproduise des aspects pas franchement reluisants. C'est une société patriarcale, avec comme tu le soulignes un culte du chef trop développé, à la limite de la tyrannie. Son modèle est vérolé lui aussi; la preuve, François ne finit pas bien...

Le roman a ses limites, elles sont claires; certaines thématiques sont mal développées, abruptes, mais je trouve qu'il en ressort malgré tout un thème clair : l'inaptitude de l'Homme à vivre en société. Les deux sociétés montrées dans le roman (la civilisation du progrès, puis celle qu'on va appeler du retour à la terre) sont vouées à l'échec, car basée sur l'oppression.

Tu ne te trompes pas quand tu dis que les valeurs de la société développée dans le roman sont notamment basée sur cette sale idéologie du "travail, famille, patrie". Néanmoins, c'est le reflet critique de la société dans laquelle il vit, et non pas un pamphlet utopique sur sa vision du monde.
Barjavel décrit une société malade, dont la moindre crise met en avant les travers. Et l'obscurantisme dans lequel François plonge les survivants montre bien que l'auteur ne propose pas spécialement de solution, mais une vision profondément pessimiste du devenir de l'Humanité.
Barjavel n'encense pas ce que devient François; il le critique.

[Xehanort]

Je vais relire Fondation !

Un livre pour l'Elite comme moi et Antarka !

[Antarka]

J'arrive absolument pas à lire Fondation. Vraiment j'ai essayé plusieurs fois, jamais réussi à finir la moitié du premier roman (par "premier roman" je veux dire le "premier sorti"). Ça m'agace d'ailleurs, parce que vraiment j'ai l'impression de louper un truc énorme, et aussi parce qu'avec plusieurs centaines de romans SF dans ma bibliothèque, y'a comme un vide avec l'absence d'Asimov.

La série me fait un peu de l'oeil par contre. J'attend les retours des gens la dessus (dans le topic approprié), même si le peu de succès des topics The Expanse, Battlestar ou De Who me laisse à penser que ce Forum n'est pas très branché SF.

Garraty :

La Société développée par François ensuite est sur ce modèle, comme si le personnage, ne connaissant que ça, en reproduise des aspects pas franchement reluisants. C'est une société patriarcale, avec comme tu le soulignes un culte du chef trop développé, à la limite de la tyrannie. Son modèle est vérolé lui aussi; la preuve, François ne finit pas bien...

J'ai totalement pris la fin du bouquin à l'envers par rapport à toi. J'y ait vu aucune critique de la société post-effondrement. Et François elevé au rang de figure messianique (y'a carrément du Moïse en lui, entre sa durée de vie énorme, ses je-sais-pu-combien-de-centaines de gosses et tout le côté "guidage du peuple jusqu'à la Terre promise").

Autant j'ai bien vu la critique de la société du "tout électrique" au début du roman, et sa décadence, autant j'ai pas vu celle de François.