G(r)ogeta a écrit:- les persos masculins sont tous des victimes, ou du moins des suiveurs. Pugsley est naz et que dire de Gomez

Où est le personnage sensuel, charismatique et excentrique des films ? C'est cool de revoir Luis Guzman ("L'Impasse" avec Pacino !) mais il n'est que le sous fifre sans caractère de sa femme.
Deja, ça ça m'enerve, y'avais eu les mêmes propos idiots avec le film d'animation :
Addams Gomez, à l'origine il ressemble à ça :


Un personnage a l'air toujours ahuris, laid, petit, gros, mais qui est en fait une caricature du séducteur latin, adroits avec tout type de lame (c'est un lanceur de couteau avant d'être un bretteur) et surtout, c'est un personnage très lumineux, joyeux, optimiste, qui tranche avec le reste de la famille (d'ailleurs, dans les premières versions, le noms d'Addams semblent être celui de Morticia, pas de Gomez, même si la filiation de la famille est régulièrement modifiée) même s'il apprecie beaucoup les jeux mortels des enfants.
Donc pour le cout, je trouve que le personnage de Gomez est bien adapté, on sent bien ce personnage qui embrasse le coté glauque de sa famille, tout en y apportant une vraie bienveillance (c'est le seul à considérer la thérapie comme une chose sérieuse, il est prêt à se sacrifier pour Morticia).
Du reste, Pugsley est le souffre douleur de Mercredi dans beaucoup de versions rien d'étonnant, et tu fais fi du personnage masculin le plus intéressant à mes yeux (le Sherif Galpin) qui est balotté entre les deux mondes, d'un coté les "normaux", de l'autre les "monstres" qui défendent chacuns leurs intérêts, et lui au milieu qui cherche a résoudre un crime, et qui pour ça est prêt à s'allier avec mercredi, qui est pourtant la fille de Gomez, qu'il déteste.
- le discours anti-patriarcat d'ado rebelle de Mercredi est lourde. La Mercredi des films ne voulait simplement pas ressembler au modèle consensuel de la femme américaine traditionnelle, pas besoin de sortir la grosse artillerie.
- la thématique des vilains normis "oppresseurs" des gentils "marginaux" est très manichéenne et moralisatrice. Certes les films s'attaquait au conformisme et à la figure du modèle WASP des USA, en particulier le 2, mais c'était plus percutant que ce truc sans âme.
Là encore, analyse complètement à coté du sujet. La série ne traite ni de patriarcat, ni d'une opposition oppresseurs / marginaux (et je vois pas pourquoi il faudrait absolument que la série traite des mêmes sujets que les films). C'est une série en partie crée par Burton, donc ça traite des thématique préférée de Burton : les "monstres" et leur rapport a la société, l'appartenance à un groupe, l'ambivalence des rôles prédéfinis (monstres / normaux), le gothique, la frontières mince entre deux mondes.
Impossible de ne pas voir les similitudes avec Beetlejuice par exemple, avec deux monde (humains/fantômes, normaux/monstres) avec dans chaque monde des connards (Beetlejuice / les bourgeois dans le film, les humains qui chassent les monstres / certains monstres -le tueur, la mère de Bianca) et des personnages très positifs (le couple Maitland /Lydia dans Beetlejuice, Enid et le Sheriff dans Mercredi). On a aussi des personnages tiraillés par leur nature, qui sont entre deux mondes (Lydia, que ses parents dégoutent, et qui préfère la compagnie des morts, et Mercredi, qui feint d'être froide et sans émotions, mais qui en réalité agit régulièrement par instinct/emotions, parce qu'au finale, elle n'est pas un monstre, juste une humaine qui ne se sent pas a sa place dans le monde "normale"). D'ailleurs, Mercredi n'aime pas le monde formaté et les codes des ados humains, mais elle ne supporte pas plus l’establishment de Nevermore, et ça aussi c'est classique chez Burton, les personnages qui rejettent un monde, mais qui sont incapable de s'adapter a l'autre monde qui semble pourtant l'option logique (Alice qui n’est chez elle ni dans le Wonderland, ni dans la réalité, Edward qui déteste la solitude, mais pas a sa place dans la société, le Pingouin qui n'est pas un animal mais pas vraiment un humain non plus, Lydia, ni morte, ni a sa place chez les vivants. Que ce soit dans ses scénarios à lui, ou le choix des adaptations, Burton a toujours aimé ce genre d'histoire, sur des personnages qui n'aiment pas la conformité, mais qui souffrent de leur condition de marginale.
Alors oui, y'a une critique de l’oppression, de la domination, mais surtout de son résultat : les institutions, "l’establishment", les règles, les traditions, ça ne conduit qu'a renforcer les différences, et ça ne sert qu'à écraser les marginaux. Et en même temps, mercredi est dans la même position que Burton : ils haissent le système en place (l'école / Hollywood) mais sont contraints d'en jouer le jeu pour avancer tout en redoutant justement de se prendre au jeu (Mercredi chache ses sentiments, se fait passer pour froide, tout comme Burton joue le marginal, l'outsider, alors que depuis 30 ans il est un des réals les plus populaire et bankable).
Bref, Mercredi, c'est une histoire de Burton, dans l'univers de la famille Addams, et pas une histoire de la famille Addams vu par Burton.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"