Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Sam Mai 31, 2025 0:36

Comme toujours, j’aime beaucoup les introductions en mode cours d’histoire, jusqu’à ce que je ne tic sur un passage concernant le massacre de Pleiade par les « Super Saiyans », ce qui implique Broly mais aussi les saiyans de Raïchi. Au début, je me suis dit que l’auteur du récit historique avaient des sources qui le poussaient à se tromper, ou à blâmer, par erreurs, d’autres coupables. Je me suis dit que ce serait un parti pris intéressant.

Puis j’ai tiqué. J’ai tiqué sur le fait que Raïchi and co sont des fantômes. Des âmes, en somme. Et on a vu de quoi Aurielle est capable de faire avec des âmes à sa disposition. Cette idée de corrompre ainsi les âmes de Raïchi est aussi géniale que terrifiante. Et le reste du récit va en effet dans ce sens.
Pour être franc, très belle surprise, j’ai été pris de court !

Comme toujours, le reste du chapitre est très bon, que ce soit les craintes (justifiées) de Bra ainsi que celles de Raïchi. Comme les p'tites réflexions d’Aurielles sur les saiyans. Je sens qu’on part sur un bordel digne de l’apocalypse, notamment si la makaïoshins pousse certains fantômes à devenir blonds…

J’aime aussi la manipulation de Ryack et cette mise en scène avec les derniers moments de Soria, tu prends des libertés et c’est très bien. Vu que c’est un saiyan un peu à part pour sa relation avec sa partenaire et son côté réfléchi, tu as tapé là où ça fait bien mal. Et donc, là où c’est efficace.

J’ai beaucoup aimé les échanges entre Aidan et Bra c’était à la fois mignon et réaliste, vraiment une bonne continuation de leur couple. Même si je me demande si, du coup, elles se sont roulées une pelle en plein milieu du centre de commande, devant tout le monde, soit surpris, soit qui regarde ailleurs par pudeur, comme si de rien était. L’image me fait assez rire :lol:

La porte se refermait déjà, mais Bra se retourna tout de même pour croiser son regard. Une partie du poids sur sa poitrine semblait s’être envolé.
Restait à éliminer le reste.

Joliment dit, c’est typiquement le genre de phrase que j’apprécie.

Bref, c’était cool, j’attends la suite, je sens qu’on va lentement revenir vers la castagne !

PS : Ryack, Soria, Darack… À l’époque, j’avais écrit ces noms sans me préoccuper de respecter la thématique saiyan. Aujourd’hui, j’aurai choisi autre chose. Par contre, concernant Baddack, je serais plutôt parti sur Bardock, pas si fan que ça de la version « officielle ».
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 978
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mar Juin 10, 2025 10:40

Bonjour tout le monde ! Un peu de retard avec le jour férié mais voilà le prochain chapitre ^^

Tonay {l Wrote}:J’aime aussi la manipulation de Ryack et cette mise en scène avec les derniers moments de Soria, tu prends des libertés et c’est très bien. Vu que c’est un saiyan un peu à part pour sa relation avec sa partenaire et son côté réfléchi, tu as tapé là où ça fait bien mal. Et donc, là où c’est efficace.

Je me suis permis quelques libertés en effet ! Pour le scénario que j'avais en tête, ça me paraissait l'idéal et je pense que l'effet est réussi donc parfait !

Tonay {l Wrote}:J’ai beaucoup aimé les échanges entre Aidan et Bra c’était à la fois mignon et réaliste, vraiment une bonne continuation de leur couple. Même si je me demande si, du coup, elles se sont roulées une pelle en plein milieu du centre de commande, devant tout le monde, soit surpris, soit qui regarde ailleurs par pudeur, comme si de rien était. L’image me fait assez rire

J'ai quand même précisé qu'elles étaient seules dans le centre de communication pour cette scène :p

Tonay {l Wrote}:PS : Ryack, Soria, Darack… À l’époque, j’avais écrit ces noms sans me préoccuper de respecter la thématique saiyan. Aujourd’hui, j’aurai choisi autre chose. Par contre, concernant Baddack, je serais plutôt parti sur Bardock, pas si fan que ça de la version « officielle ».

Oh je les trouve bien ces noms. Personnellement je suis resté sur Baddack, en parti pour que ça colle au mieux avec Ryack, d'ailleurs ^^

---

Chapitre 81 : Avertissements du passé


La douleur continuait de le lanciner. Un cercle parfait qui brûlait le pourtour de son crâne. Elle était plus intense encore au centre de son front, là où il avait encore la sensation qu’une minuscule aiguille essayait de percer sa peau pour trouver un chemin jusqu’à son cerveau. Sa vision était trouble et il tituba contre la porte de sa chambre avant de frapper violemment là où l’interrupteur se situait.
Il lui fallut trois essais pour que la lumière le laisse enfin tranquille.

Cela ne calma que très légèrement la douleur, mais au moins il pu avancer dans la vaste chambre sans avoir la sensation de regarder un soleil en face. Il ne lui fallut que quelques pas avant de s’effondrer dans les draps.
L’adolescent accueillit la sensation du tissu délicat avec un soupir de soulagement. Enfin, la tension accumulée dans ses muscles endoloris commençait à se dissiper. Il attrapa une lourde couverture de soie bleu et s’enroula dans sa chaleur. Un peu de sérénité. C’est tout ce qu’il demandait.

« Broly ? »

La voix manqua de le faire sursauter. Il pivota pour trouver la porte de sa chambre ouverte. Il avait oublié de la fermer. La haute silhouette de son père se découpait dans la lumière du couloir. Le saïyen portait encore son armure en miette, même s’il avait rabattu sa cape au-dessus de son épaule pour cacher la blessure qu’il venait de recevoir. Le sang continuait imbibait toujours son flanc droit.

« Fils. Nous n’avons pas terminé notre conversation. »

Il ne voulait plus parler. Il ne voulait plus rien entendre. Mais tout ce qu’il réussit à prononcer, ce fut un grognement de douleur plaintif.
Paragus prit apparemment cela comme une autorisation à entrer. Il avança jusqu’à son fils, sa stature imposante l’enveloppant dans son ombre.

« Je sais, fils. C’est douloureux, mais il s’agit de ton avenir. De l’avenir de notre peuple. Tu dois le comprendre… Assied-toi. »

Broly referma les deux poings sur sa couverture de soie et la tira un peu plus à lui, comme si elle pouvait lui fournir la moindre protection. Un autre grognement échappa de ses lèvres, tout aussi plaintif, mais il n’arrivait toujours pas à former des mots cohérents.
Il vit alors son père lever la main et le bijou d’or qui lui ceignait le poignet et la paume étincela un bref instant. Aussitôt, le jeune saïyen se redressa et s’assit au bord du lit. En étendant les jambes, il avait déchiré sa belle couverture.

« Je préfère. C’est bien, fils. »

Le matelas s’affaissa un peu quand Paragus prit place à ses côtés. Le saïyen poussa un petit soupir et laissa un long moment de silence planer entre eux.

« Je sais que c’est difficile pour toi, tu es encore jeune. Mais c’est de l’avenir de notre peuple qu’il est question. Il n’y a plus que nous deux… C’est notre devoir de reconstruire la civilisation saïyenne. Tu comprends ? »

Broly resta silencieux, la tête baissée. Ses longs cheveux cascadaient autour de son visage, une maigre protection entre lui et l’extérieur. Il savait qu’il vallait mieux se taire quand son père prenait ce ton grave. La main de Paragus se posa sur son épaule, lourde.

« Le Roi Vegeta n’a pas vu ton potentiel, mais moi oui. Je ne pourrais jamais lui prouver à quel point il avait tort, mais je peux venger notre peuple… Tu peux les venger. Tu pourras vaincre Freezer, j’en suis sûr. Mais tu dois te contrôler pour ça. »

Son autre main s’avança dans le champ de vision de Broly. La vue du bijou d’or et de la gemme bleuté firent frissonner le jeune saïyen.

« J’ai fait créé cet appareil pour t’aider. Pour que ta force soit entre les mains de quelqu’un qui sache comment s’en servir. Tu dois apprendre à te contrôler. Tu comprends ? »

Broly bondit sur ses pieds. Il chassa les deux mains de son père d’un geste du bras, avant de pivoter vers lui.


Je ne veux plus m’entraîner. Je ne veux plus me battre. Je ne veux plus combattre. Je suis fatigué.

Tout cela, il voulait le dire, mais les mots ne lui vinrent pas. Alors, il compta sur son regard pour exprimer tout cela. Ses iris sombres fusillaient Paragus, essayant de lui transmettre tout ce qu’il pensait sans prononcer un mot.
Son père fronça les sourcils.

« Ne me regarde pas comme ça, Broly. C’est pour ton bien. »

Il leva la main et l’adolescent perdit aussitôt toute sa superbe. Ses yeux sombres s’écarquillèrent et sa bouche s’ouvrit, cette fois pas pour protester mais pour implorer. Un gémissement eut le temps de s’extraire de sa gorge avant que la gemme n’étincelle.

La douleur explosa d’un coup. Comme une foreuse qui lui perçait le front. Elle se planta dans sa chair comme un tison brûlant qui s’enfonça jusqu’à son cerveau. Broly s’effondra en convulsant.
L’ombre de son père se releva. Il s’éloignait déjà, flou dans les yeux remplis de larmes.

« Un jour tu comprendras fils. Je serais Roi des saïyens. Et toi après moi. »

Broly ne sut pas combien de temps il resta ainsi, recroquevillé au sol. La douleur pulsait toujours contre son crâne. Sa compagne de toujours.
Une autre silhouette, bien plus fine, apparut dans l’encadrement de sa porte. Il ne la connaissait pas.

A petits pas timides, elle approcha. Une femme. Elle ne portait pas une armure mais une espèce de tenue cérémonielle aux tons sombres. Ses cheveux étaient de jais, comme les siens. Ses yeux étaient noirs aussi. Mais pas comme les siens. C’étaient des billes d’onyx, où deux rubis de sang brillaient. Une main douce vint caresser sa joue et lui faire relever la tête.

« Shhhhht. Tout va bien. Je suis là. »

Sa voix était comme la caresse de la soie. Elle l’enveloppa comme sa couverture. Des doigts très délicats tracèrent la limite du bijou qui encerclait son crâne. Sa peau était glacée, mais c’était un soulagement pour le jeune saïyen. La douleur s’éloignait enfin.

« Je suis là Broly. Il ne comprend pas ta puissance. Personne ne la comprend. Personne ne comprend jamais ceux qui sont au-dessus des autres. Moi, je sais. Et je suis là. »

Il se rendit compte que sa respiration était lourde quand elle posa une main sur son torse pour le calmer. Il sentit les larmes dévaler sur ses joues quand elle les effaça d’une caresse. Broly ne faisait que la regarder. Il se perdit dans les iris de sang.
Si bien qu’il ne vit pas le sourire qui déchira le visage d’Aurielle.

« Je suis là maintenant, mon super saïyen. Plus personne ne te fera de mal. »

* *
*

« Au cours de son histoire millénaire, l’Empire a connu de nombreuses unités. Rares sont celles à avoir marqué durablement les esprits et les livres d’histoire, surtout si l’on exclue les unités d’élites comme le Commando Ginue ou la Main de Freezer. Un régiment est cependant connu sur toutes les planètes impériales et sans aucun doute au-delà.
La 501ème.

Depuis plusieurs siècles, le régiment est réputé comme un vivier de talent. Les soldats les plus puissants de l’Empire y sont passés, y compris des noms aussi admirés que Jeece, Palpi ou Ginue lui-même. Mais au-delà de la puissance de ses soldats, la 501ème est aussi réputée pour avoir connu certains des meilleurs généraux que l’Empire ait connu. Des hommes qui se faisaient respecter autant par leur puissance que par leur capacité à mener les pires hommes de l’Empire au combat. Des hommes comme Veyago, le premier d’entre eux, Cujamara le Stratège, ou encore Ramboutan le Fou.

De toutes les unités de l’Empire, elle est sans doute celle qui a totalisé le plus de conquête et il est bien connu qu’en dehors des commandos d’élites, la moyenne de puissance de la 501ème était la deuxième plus élevée de toutes les unités.

Bien sûr, tous les guerriers passés par la 501ème n’ont pas laissé la même marque dans l’imaginaire de l’Empire. Au cours de la Guerre des deux Super Saïyens, la général Payepa ne dirigeait le régiment que depuis cinq ans et il avait fort à faire pour égaler la réputation de son prédécesseur : le général Nik. Le fait que la 501ème avait subit des pertes extrêmement importantes contre le Grand Guédester ne l’aida pas à se tailler une place dans l’ombre des plus grands généraux impériaux.

Cela n’empêcha pas la 501ème d’être assigné aux zones sensibles de l’univers connu. Notamment Freezer 12 qui, à l’instar de tous les centres de communications de l’Empire, se remettait à peine d’un assaut démoniaque. L’armée impériale locale avait, miraculeusement, subi peu de pertes quand les troupes du général Ithaxus était venu détruire les installations. Papeya avait même prouvé sa valeur auprès de ses hommes, en protégeant certains d’entre eux des démons jusqu’au départ de ceux-ci.
Malheureusement, le second assaut en moins de deux semaines eu des conséquences beaucoup plus tragique. Car il n’existait qu’une unité dans l’histoire de l’Empire à avoir dépassé la moyenne de puissance brute de la 501ème.

Une unité qui n’en était pas vraiment une mais qui laissa tout de même une marque brûlante dans l’histoire du règne de Freezer. De la découverte de la planète Végéta à sa destruction, les saïyens semaient la terreur dans tout l’univers connu. Au cours de la Régence de l’Impératrice Bra, ils firent un retour triomphant. »
Conflit mineurs et majeurs de l’Histoire Impériale récente. Professeur Kaanart.

* *
*

Papeya était morte.

La ville brûlait et Papeya était morte.
Ikak sentait les flammes autour de lui. Le jeune soldat venait tout juste de s’extraire des échafaudages qui s’étaient effondrés sur lui quand l’assaut avait commencé. Des blocs de bétons renforcés pleuvaient comme une neige mortelle. Le ciel était rouge de sang et le soldat ne savait pas si c’était sa vision que la fumée déformait ou bien l’orange du ciel qui avait pris une teinte encore plus sinistre avec l’arrivée des saïyens. Rien que de lever la tête lui faisait mal à la nuque. Mais baiser les yeux n’étaient pas beaucoup mieux.
A quelques mètres de lui, le corps de la générale était empalé sur plusieurs barres de métal. Ses yeux vides paraissaient le regarder, dans la mort.

Je suis désolé, générale. Je ne sais pas…

Une explosion retentit dans l’atmosphère. Il voulut fermer les yeux, mais il ne put que les relever pour le voir. Quelque chose plongeait. Un simple filin de lumière au premier abord, qui grandit très vite. Jusqu’à prendre une forme reconnaissable. Un vaisseau impériale, avec sa forme en soucoupe, plongé dans les flammes. Il avait été abattu.
Est-ce qu’il avait essayé de fuir, ou bien est-ce que… ?

Un son lui fit tourner la tête. Un bruit bien plus léger que la détonation mais beaucoup plus effrayant. Des pas qui approchaient. La responsable qui revenait sur les lieux du crime.
La saïyenne portait une armure qui n’était plus utilisé depuis des décennies. Une épaulettes avait été entièrement détruite pour révéler une épaule couverte de sang. Son bras pendait le long de son corps et balotait même contre l’énorme blessure qui avait noirci son flanc. La générale avait défendu chèrement sa vie, mais la saïyenne avait fini par gagné. La créature aux cheveux noirs boitait mais elle avançait avec détermination.

Droit vers Ikak. Il sentit soudain le regard noir et sadique se poser sur lui.

« Me disait bien qu’il restait un insecte à écraser par ici… »

Elle pourrait le tuer de là où elle était, mais elle prit le temps d’approcher. Ikak savait pourquoi. Même s’il n’était pas né quand c’était arrivé, sa planète avait été conquise par les saïyens. Des brutes sanguinaires, qui ne laissaient qu’une partie infime de le population en vie quand il n’accomplissait pas un génocide complet. Freezer avait commis une erreur en les employant. Et voilà qu’ils revenaient hanter l’Empire.

Le jeune soldat appuya sur ses bras et tira sur ses jambes. Le béton et le métal au-dessus de lui grincèrent quand il tenta de le repousser mais il ne parvint qu’à progresser de quelques centimètres. Toujours prisonnier.
Il s’interrompit quand un mouvement attira son attention. Dans les airs, loin derrière la saïyenne. Le vaisseau filait toujours vers la surface mais il avait brusquement changé de trajectoire.

Quelqu’un est toujours aux commandes… Les fous. Ils sont en flammes, ils ne pourront jamais quitter la planète dans cet état.
Un rire le sortit brusquement de ses pensées et ramena son attention à la saïyenne. Elle n’était plus qu’à vingt mètre à présent, un grand sourire aux lèvres malgré la douleur de ses innombrables blessures.

« Prêt, petit insecte ? Tu ne veux pas te libérer ? »

Ikak banda ses muscles et poussa de toutes ses forces. Le métal grinça. De la poussière et des morceaux de béton lui retombèrent sur le visage, mais il n’arrivait toujours à se relever. Un mélange de sueur et de poussière grise traçait des lignes sur ses joues. Il voulait se battre. Pour mourir comme la générale au moins.
Bip.
Ikak releva les yeux sur la saïyenne. Elle devait avoir perdu patience. Elle tendait la main vers lui, un kikoha se formant dans sa paume. Il sentit toute force le quitter et le béton le clou de nouveau au sol.

« Pas drôle, moi qui pensait… »

Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Ikak le vit en même temps qu’elle. Sur sa gauche.

L’ombre du vaisseau. Beaucoup trop proche. Beaucoup trop vite. L’énergie de la saïyenne disparut dans sa main quand elle pivota pour tendre vainement le bras. Elle tenta d’endiguer l’avalanche de métal et de flammes qui lui tombait dessus.

Ikak s’enfonça la tête dans la poussière quand le grondement retentit enfin. Un roulement de tonnerre alors que des tonnes de métal en fusion entraient brusquement en contact avec le sol. La terre se souleva. Le béton trembla. Le vaisseau plia et roula. La silhouette de la saïyenne avait déjà disparu, emportée dans un tourbillon de flamme, son cri étouffé par le fracas du crash.
Dans la panique de l’instant, Ikak roula vers l’avant quand il sentit le béton libérer ses jambes. Il s’attendait à mourir dans le crash, mais le vaisseau avait continué son chemin dans une autre direction. Il se retrouva donc bien vite au milieu de la trace laissée au sol par le vaisseau, les ruines et le béton écrasés pour ne laisser qu’une longue ligne plate, où seul des débris fumants dépassaient encore.

Au loin, le transport fumant n’était plus qu’une boule de métal froissée.
Et en-dessous, la saÏyenne.

Ikak ne savait pas s’il devait remercier un dieu quelconque ou le pilote fou. Avant qu’il ne puisse y réfléchir, un morceau se détacha de l’épave fumante. La bulle du poste de pilotage. Une silhouette en bondit et, d’un coup, une voix retentit dans son détecteur.

« 501EME ! Z’êtes là ?! »

Je connais cette voix.

Après le sifflement de la communication qui s’enclenchait, des dizaines et des dizaines de voix répondirent.

« Alors qu’est-ce qu’vous foutez ?! »

La pilote du vaisseau. Elle était là avant son arrivée. Ikak ne la connaissait pas bien mais il avait noté que toute l’unité la respectait et l’adorait, sans qu’il ne comprenne bien pourquoi. Aujourd’hui cependant, il sentit une chaleur envahir sa poitrine en entendant les réponses confuses dans son scouteur étouffé par la voix de la pilote.

« C’pas parce qu’une ptain de saïyenne a le cul sur le trône des Cold que nous on doit baisser notre froc devant ses collègues ! Vous êtes qui ?!
- LA 501EME ! »

Ikak avait crié aussi.

« ALORS ON S’BATS ! »

Sur tout le champ de bataille, la clameur de l’Empire reprit le dessus.
Une flamme dorée brillait dans les airs, mais Ikak choisit de l’ignorer. Ils allaient mourir aujourd’hui. Ce ne serait pas piteusement, sous des décombres.

* *
*

« Peuples de l’univers ! »

L’écran grésilla quelques instants. La voix de l’homme tressauta, le temps que la communication s’impose.

« Votre nouvel Empereur vous parle ! »

L’image apparut enfin. Celle d’une longue épine de métal, qui s’étirait vers les nuages en formant un crochet de plus en plus fin. L’architecture était typique de Freezer 12, pour les connaisseurs, mais pour les autres c’était un gratte-ciel comme il en existait sur des centaines de planètes. Au détail prêt qu’il paraissait tordu en un point, comme une branche à demi-cassée qui allait finir, irrémédiablement, par tomber au sol. Le grincement du métal retentit au moment où un homme entra dans le champ de la caméra.

Son torse à lui seul occulta complètement le gratte-ciel et le reste de l’image. Un torse pourtant fin, mais dont le moindre muscle avait été taillé pour le combat. Un ornement en or reposait sur ses pectoraux, comme pour souligner sa puissance. De longs cheveux noirs encadraient un visage tordu par un rictus mauvais. Sur son front, un M majuscule paraissait avoir été tracé à l’encre de seiche.
Mais ses yeux étaient le plus terrifiant. Ils fixaient la caméra mais paraissaient vides, alors que les lèvres de l’inconnu ne pouvaient pas être plus expressives, découvrant de belles dents blanches.

« Je redécouvre votre pathétique univers et j’ai entendu qu’une saïyenne s’en prétendait l’Impératrice ? J’ai déjà trouvé ses prétendues élites. »

L’inconnu recula et leva un de ses bras. Il tenait quelque chose. Un corps noirci et ensanglanté, à peine reconnaissable. Il portait l’armure impériale.

« J’y ai peut-être été trop fort. Votre générale n’a pas tenu le choc. »

Un ricanement rauque échappa à la gorge du monstre. Soudain, comme s’il lançait un trognon de pomme dans son dos, il jeta le corps en arrière. La caméra pivota brusquement vers le haut pour essayer de suivre le mouvement, mais le corps avait une trajectoire trop raide et il était incroyablement rapide. Il fallut plusieurs secondes pour voir un point noir redescendre, droit vers le gratte-ciel.
Puis, un éclat vert brillant apparut dans le ciel. Il décrivit une courbe encore plus rapide vers le corps qui chutait. Et en un instant, il l’avait atteint. Le corps disparut dans une sphère de lumière pure. Puis le bruit de l’explosion parvint jusqu’à la caméra, dont le porteur vacilla sous le choc. Le gratte-ciel aussi, dans un nouveau crissement de métal inquiétant.

Une main apparut dans le champ, pour tirer la caméra vers le bas et l’obliger à fixer le visage de l’inconnu. Son sourire était encore plus grand à présent et ses yeux parurent enfin prendre vie. D’un éclat inquiétant.

« Je suis Broly. Un vrai saïyen. Je suis le Super Saïyen de la légende. Le seul et l’unique. »

La caméra recula encore et Broly leva son autre main. Dans celle-ci, un autre corps en armure impériale. Sauf que celui-ci gigotait. C’était un homme à la peau bleu pâle et aux longs cheveux verts, dont les deux mains grattaient faiblement contre le poignet du saïyen. Ses gestes étaient faibles, preuve qu’il devait étouffer depuis un moment mais que le monstre lui laissait juste assez d’air pour survivre.

Broly ne prêta pas attention à ses gesticulations. Soudain, ses cheveux se redressèrent en mèches dorées, alors que son corps s’enveloppait d’un aura brûlante.

« Freezer est mort. Kalta est mort. L’ère des Cold est terminée. Votre bien-aimée Impératrice ma permis de retrouver mes troupes. Je suis de retour. L’ère des saïyens commence. Soumettez-vous. Ou vous mourrez. »

Il y eut un moment de blanc, où tout ce que l’on pouvait entendre était le halètement de l’homme qu’il tenait toujours dans sa main. Puis Broly parut se souvenir de sa présence et, avec le même geste désinvolte qu’avec le cadavre, il le projeta vers le ciel. Cette fois, la caméra ne suivit pas le mouvement.

« Recule. »

Le saïyen s’était fendu d’un sourire inquiétant. La caméra recula et permit aux spectateurs de le voir en entier pour la première fois. Un homme de grande taille, aux cheveux dorés flottant derrière lui, dans une toge ancienne et élimée, au-dessus d’une ville qui portait de nombreuses marques de combat. Du mouvement avait encore lieu dans les rues. Une foule, apparemment. En fuite ou occupée à regarder quelque chose, impossible à dire. Broly accaparait l’attention d’une voix forte.

« Saïyenne ! Bra ! Je suis l’Empereur légitime de cet univers ! Tu peux me prouver le contraire, si tu veux. Viens me voir. Affrontes-moi. Montre-moi ta force, montre-moi ta rage. Prouve-moi que tu es digne d’être appelé Impératrice ! Prouve-moi que tu es digne d’être appelée saïyenne ! J’en doute ! »

Le mouvement de la caméra s’accéléra, mais la voix de Broly continuait de lui parvenir au même volume. Et puis, son rire. Rauque et puissant, enflant de plus en plus. Une lumière intense se dégagea soudain du saïyen, comme si son corps se déchirait d’un seul coup. Un hurlement retentit, terrifiant.

Et puis, quelques secondes de blanc total, avant que l’image ne revienne. Broly était toujours au même endroit, mais sa carrure était devenue monstrueuse. Sa musculature avait quadruplé de volume. Ses cheveux étaient auréolés d’une lumière verte et dorée. Et son rire continuait. Son aura pulsait autour de lui, tordant l’air pour se conformer à sa puissance. Derrière lui, le gratte-ciel semblait avoir été coupé au niveau de son centième étage. La décharge de puissance de sa transformation avait été suffisante pour lui asséner un coup de grâce. Il ne vacillait plus, il se détachait.
Un point noir, entouré de flamme, descendit du ciel, droit vers le gratte-ciel. Le corps de l’homme balancé un peu plus tôt.

« AHAHAHAH ! »

La lumière parut disparaître de l’image, pour se concentrer dans la main de Broly. Puis la même chose, la couleur disparut. Et encore. Chaque fois, une boule d’énergie paraissait grandir dans la main du saïyenne.

Il se retourna vers le gratte-ciel et lança son attaque. La même trajectoire courbe rattrapa le corps. Mais cette fois-ci, l’explosion fut titanesque.
Le sommet du gratte-ciel fut soufflé d’un seul coup. Le nouveau sommet se disloqua en plusieurs morceaux qui chutèrent tous en même temps vers la ville. Poursuivis par le souffle de l’explosion.

« AHAHAHAH ! »
La lumière disparut dans un cercle concentrique, vers Broly. Les hurlements de la foule parvinrent alors à la caméra.

C’est à ce moment que l’Empire parvint à couper l’émission.


Dernière édition par Tierts le Lun Juil 21, 2025 21:49, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 18/08/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1516
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mar Juin 10, 2025 19:17

En effet, elles sont seules, au temps pour moi :P

Oh je les trouve bien ces noms. Personnellement je suis resté sur Baddack, en partie pour que ça colle au mieux avec Ryack, d'ailleurs ^^


Merci, je ne les trouve pas affreux non plus, juste pas idéaux, mais trouver un nom c'est une plaie.
... pour le coup, le nom "Ryack" vient en parti du faire qu'il colle bien avec 3baddack", donc la boucle est bouclée :lol:


J'aime ce que tu as fait dans l'intro avec Broly, la plupart du temps, ça m'emmerde quand on fait d'un grand méchant juste un "personnage incompris à qui il est arrivé des mauvaises choses par le passé". En gros, ce qui est une explication devient une excuse.
Ici, ce n'est pas le cas, ça me plait, juste une scénette et un peu de compassion pour Broly. C'était court, impactant et amplement suffisant.

"la 501ème "

Ose me dire que ce n'est pas un clin d'oeil à Star Wars, je ne te croirais pas :lol: (après, ça a probablement déjà pop avant et j'ai oublié de le mentionner)
Par contre pour les noms, j'ai pas la ref x)

"Et voilà qu’ils revenaient hanter l’Empire."
Le choix des mots et important, et tu me connais, j'aime ton choix ici.

En tout cas, j'aime bien ce que tu en as fait, c'est bien impactant et j'aime toujours autant les barouds d'honneur, alors voyons combien de corps, ils parviennent à empiler avant de mourir.

Quant à ton Broly, ben c'est Broly, avec une élocution qui est bien meilleure. La scène de destruction claque surtout les derniers instants et le coupage de la vidéo, on s'y croirait sans mal. Belle mise en scène.
Je me demande si ça va se retourner contre Aurielle. Je l'espère en tout cas.

Bref, du très bon, comme toujours !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 978
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Juin 23, 2025 21:48

Hello Tonay ! Ma réponse va être un peu plus courte que prévue, désolé, j'ava...is écrit un message plus long mais il a été perdu quand j'ai essayé de poster, une balise qui fonctionnait mal...

Tonay {l Wrote}:J'aime ce que tu as fait dans l'intro avec Broly, la plupart du temps, ça m'emmerde quand on fait d'un grand méchant juste un "personnage incompris à qui il est arrivé des mauvaises choses par le passé". En gros, ce qui est une explication devient une excuse.
Ici, ce n'est pas le cas, ça me plait, juste une scénette et un peu de compassion pour Broly. C'était court, impactant et amplement suffisant.

Content que ça te plaise ! Ce n'est pas quelque chose dont je suis fan non plus, de donner des "excuses" aux méchants, mais ici ça me paraissait nécessaire de développer un peu le background de Broly.
Autant je l'aime bien en force brute qui vient "mettre les choses au point" à la fin du Tome 1, autant je pense que ça serait insuffisant pour ce Tome 3. D'où ce petit extrait sur son histoire ^^

Tonay {l Wrote}:Ose me dire que ce n'est pas un clin d'oeil à Star Wars, je ne te croirais pas (après, ça a probablement déjà pop avant et j'ai oublié de le mentionner)
Par contre pour les noms, j'ai pas la ref x)

Je plaide coupable pour la réf à SW (qui est loin d'être la seule, le Tome 1 est truffé de ces références pas très subtiles et la 501e date de cette époque ^^)

Pour ce chapitre, au risque de rappeler des souvenirs aux vieux de la vieille qui lisent peut-être : je n'en suis pas fan. Il me paraît nécessaire et important pour certains personnages mais je n'ai pas réussi à le rendre palpitant, j'espère qu'il restera au moins intéressant à lire !

---

Chapitre 82 : Une menace indicible


« C’est la marque des Majin. »

Le ton de Garlic était catégorique, mais il y avait aussi un trémolo dans sa voix. Pas de l’hésitation. De la peur. Bra commençait à le connaître mais c’était la première fois depuis qu’ils l’avaient récupérés que le démon exprimait cette émotion aussi clairement. Elle avait bien fait de le convoquer lui aussi, même si c’était uniquement parce qu’il était toujours sous surveillance.

Elle avait réquisitionné l’une des plus grandes salles du Rédemption, celle des communications. L’écran géant, utilisé habituellement pour coordonner l’envoi des données, était occupé par des extraits de la déclaration de guerre qui avait été retransmis à tout l’Empire. L’image était figée sur le visage d’un saïyen psychotique, aux cheveux d’or et au front marqué d’un M noir. Le responsable de tout ça.
Broly. Le super saïyen légendaire.

Bra commençait à peine à y croire. Elle n’arrivait pas à rester assise et marchait le long de l’écran, encore et encore, depuis qu’ils s’étaient réunis.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? La marque des Majin, c’est quoi ? »

Aidan était à ses côtés, mais c’était vers Persée et Garlic que son interrogation était dirigée. Persée l’avait rejointe avec le démon une journée après leur arrivée dans le secteur de Passaros. L’Impératrice en intérim était venue pour constater les dégâts et n’avait trouvé que désolation. Trop tard : Broly était déjà dans un tout autre secteur impérial. Freezer 12 était l’un des centres névralgiques de l’Empire. Une cible de choix. Bien défendue. Mais elle était déjà tombée. Bra avait mis le cap dans cette direction mais elle craignait qu’à son arrivée, elle ne trouve que des ruines, une fois de plus.

C’est pourquoi elle ne tenait pas en place.

« C’est la corruption d’un sorcier Madoshi. Une emprise que certains sorciers peuvent exercer sur l’esprit des faibles et des créatures maléfiques. »

Ce n’était pas Garlic qui avait répondu, mais Persée. Bra ne s’étonnait plus de ses connaissances à ce sujet.

« Le dernier des Madoshi est mort sur Terre, compléta Garlic. Babidi essayait de ressusciter Buu, leur plus puissante création.
- Alors qu’est-ce que c’est ça ?
- La Makaïoshin. »

Une fois de plus, c’était Persée qui avait fourni la réponse. Bra s’attendait à entendre ce mot-là, mais elle avait voulu vérifier. Elle voulait toujours vérifier ses pires craintes… Et, ces derniers temps, elle n’était que trop rarement déçue.

« Les Madoshi sont des créations des Makaïoshins, comme tous les démons. Leur magie venait probablement d’eux alors…
- Alors elle la maîtrise aussi. Qu’est-ce que ça veut dire alors ? Ce Broly est son esclave ?
- En partie. Il lui est dévoué en tout cas. Il ne fera rien contre elle.
- On dit que les plus puissants Madoshi pouvaient profiter de cet enchantement pour augmenter le potentiel de leurs cibles. »

Garlic avait parlé d’une toute petite voix. Un moment de silence lui répondit alors que les trois femmes présentes tournaient leurs regards dans sa direction.

« Augmenter leur potentiel ? demanda finalement Aidan.
- Révéler leur puissance.
- Ouais, je confirme, il peut faire ça. »

Cette dernière voix n’était pas venue de leur salle de réunion improvisée, mais d’un des moniteurs plus petits, où s’affichait les visages de ceux avec qui ils étaient en communication. Dans un autre vaisseau à des années-lumières de là, Anik s’était penché sur la caméra. Derrière lui, les trois survivants de l’équipe de Bojack le fixaient avec effarement.

« Comment ça, Anik ? demanda Bra.
- J’étais là quand Babidi s’est pointé sur Terre. Et il m’a possédé… Pas longtemps parce qu’il a fait la connerie de… enfin bref. J’ai senti qu’il… comment dire. Il débloquait quelque chose ? Je me suis senti d’un coup vachement plus fort mais aussi vachement plus énervé.
- Difficile à croire.
- Je t’emmerde, Bido. »

Au moins, il arrivait à s’entendre avec le petit groupe. Bra aurait été ravie de les voir si complice, si elle n’était pas occupé à s’inquiéter pour le reste de l’univers. La perspective d’un saïyen sous le contrôle de la fameuse Makaïoshin, un super saïyen dont la puissance était encore augmenté par cette possession, ajoutait un peu plus à la boule de stress qui s’était créé à la diffusion de la vidéo.

Elle poussa un soupir et se tourna vers Aidan, à la recherche d’une bonne nouvelle.

« Et ce Broly ?
- Il correspond bien aux images que nous avons de son combat contre Freezer, sur Terre. C’était il y a plus de vingt ans maintenant. A l’époque, les appareils impériaux avait suivi sa puissance et celle de l’Empereur jusqu’au Soleil… Ils ont tous les deux disparus dedans.
- Donc il est mort ?
- On ne survit pas à une étoile. Il n’y a rien de plus dangereux dans l’univers, à part peut-être un trou noir. Le Seigneur Freezer l’a plongé dedans. Il est mort.
- Alors comment… ?
- Il est toujours mort, interrompit Persée. »

Cette fois, ce fut vers elle que convergèrent toutes les attentions. Contrairement à Garlic, elle n’eut pas une seconde d’hésitation.

« Il a une auréole. Ce n’est pas une décoration, c’est ainsi qu’apparaisse les morts qui ont droit à un corps, au Paradis.
- Nous ne sommes pas au Paradis, je crois, cracha Anik.
-Non, mais ce que ça veut dire, c’est qu’il n’a pas été ressuscité. Il est mort et a eu droit à un nouveau corps.
- Quelle est la différence ?
- S’il meurt une fois de plus, son âme va disparaître. Définitivement. »

Bra haussa les sourcils. Elle avait appris à ne pas douter de son amie sur les questions de ce genre, mais elle restait constamment surprise d’apprendre comment l’univers fonctionnait. Surtout que c’était souvent en étant confrontée à une exception.

« La Makaïoshin, je présume ?
- Sans doute. Garlic nous a dit qu’ils avaient accès à des âmes volés à l’au-delà. Celle de Broly devait faire partie du lot. Je ne sais comment mais elle l’a renvoyé ici et l’a mise à son service.
- Pourquoi ? demanda Bra.
- Pour te tuer, j’ai l’impression.
- Non, pourquoi maintenant ? renchérit Aidan. »

Persée parut confuse, alors l’Impératrice en intérim s’expliqua.

« Cela fait trois mois qu’elle est au pouvoir au Makaï, non ? Et je suis prête à parier que Broly est là depuis aussi longtemps ou presque. Depuis l’incident de Stygis. Je pense que c’était lui, pas Ithaxus.
- Peut-être qu’elle ne le contrôle pas à la perfection ? suggéra Aidan. Il n’a pas l’air très stable. Et les rapports de l’attaque à l’époque de Freezer me laissent penser qu’il est plus une bête sauvage qu’un stratège.
- Alors pourquoi est-il resté discret aussi longtemps ? »

Là-dessus, personne n’avait de réponse. Bra le savait. Elle y avait réfléchi elle-même et il n’ya avait aucune logique à cette situation. Le vaisseau Stygien qu’il avait volé était rapide : il n’avait pas passé trois mois dans l’hyperespace. Il avait forcément attendu ailleurs. Mais où ? Et surtout : pourquoi ?

Une question à laquelle personne ne savait répondre, manifestement, car le silence s’éternisa pendant de longues secondes.

« S’il est contrôlé par la Makaïoshin, je pense qu’elle prépare quelque chose.
- Peut-être qu’il lui fallait du temps pour atteindre la puissance nécessaire pour t’affronter ? Il a pû s’entraîner avoir son potentiel augmenté par la Makaïoshin ? »

Anik avait posé la question, ses mots résonnant dans toute la salle, mais c’était à Garlic qu’il s’adressait.

« Je ne sais pas. Sûrement ? Mais…
- Broly a été tué par Freezer à l’époque. Ce n’est pas en trois mois d’entraînement qu’il aurait la force de me battre. »

Bra n’était pas sûre elle-même de ce qu’elle disait mais ça lui paraissait absurde. Si Freezer avait réussi à le vaincre à l’époque, même en le poussant dans le Soleil, c’est que ce super saïyen ne pouvait pas être si puissant que ça. Elle avait dépassé ce niveau depuis longtemps… Sauf si elle avait sous-estimé Freezer ?

« Avec l’aide d’Ithaxus, tu pense qu’ils pourraient avoir une chance. »

Comme d’habitude, Aidan posait la bonne question. Ce Broly, elle ne le connaissait pas mais il n’avait pas l’air de disposer d’un panel de techniques aussi dangereuses qu’Ithaxus. Si elle craignait vraiment quelqu’un dans l’armée de la Makaïoshin, c’était le démon, pas le saïyen ressuscité.

Il lui manquait un élément du puzzle. Une impression qui se renforçait à chaque instant. Elle pouvait sentir chaque question ajouter un poids dans son ventre, alourdissant le moindre geste et la moindre réflexion.

« Peut-être. Ce serait un piège ?
- Très grossier, oui.
- Mais ils savent que tu va venir, rétorqua la voix d’Anik. Ils menacent des gens. C’est assez facile de te faire rappliquer. »

Elle ne releva pas. De toute façon, il avait raison. C’était sa responsabilité, quel que soit le titre qu’on lui donnait.

« De toute façon j’y vais. Nous n’avons pas le choix.
- Si Ithaxus t'attends, son armée aussi. Je me ramène avec les nouveaux.
- Vous avez d’autres missions, Anik. Je compte sur vous pour…
- Les autres débiles veulent des territoires ou du fric, ils massacrent pas des civils. On t’sera plus utile qu’à défoncer du petit chef.
- Notre vaisseau y sera avant vous.
- Ca empêche pas. »

De tous les membres de l’armée impériale, Anik était sans doute celui qui se permettait de discuter ses ordres le plus. Avec Aidan, sans doute. Mais Aidan discutait parce que Bra lui demandait de le faire. Elle lui demandait des conseils. Anik, en revanche, semblait prendre plaisir à mettre en doute ses décisions. Même si, cette fois-ci, il n’avait pas entièrement tort. Bido se pencha sur l’écran pour le confirmer.

« Il a raison, cheffe. Si Ithaxus est si fort, on pourra te prêter main-forte. Surtout Gokua. »

L’ancien second de Bojack opina simplement de la tête, sans prendre ombrage d’être porté volontaire par son collègue. Bra hésitait toujours.

« J’ai peur qu’Ithaxus profite que je sois distraite pour frapper ailleurs. Je ne sais pas ce qu’ils…
- L’univers est vaste, intervint Aidan. S’il veut frapper loin de nous et de l’équipe, il le peut, à tout moment. Peut-être que nous devrions concentrer toutes nos forces sur Broly tant qu’il est une menace pareille. Nous pourrions avoir besoin de gros bras contre l’armée saïyenne, pour gérer les évacuations pendant que tu… »

Bra n’écoutait plus. Elle avait déjà abandonné. Oui, Aidan et Anik avaient sans doute raison. Elle avait dispersé ses forces pendant des mois en essayant d’éteindre les feux de l’Empire, tout en se préparant au retour des démons. Ce retour venait de commencer, même s’il ne prenait pas la forme attendue. Peut-être était-il temps de se rassembler. Elle n’aimait pas l’idée de dépendre de l’ancien commando de Kalta cependant. Non qu’ils n’étaient pas efficaces, mais elle craignait surtout le danger dans lequel ils se mettaient. Les forces en présence étaient bien au-delà de ce qu’ils avaient connus. Mais Anik avait pris l’habitude d’accompagner Kalta partout, même face à des monstres comme Cell. Quant à Aidan…

Lorsqu’elle s’autorisa à revenir à la conversation, le ton avait changé pour être de nouveau plus léger.

« De toute façon, je l’ai déjà affronté ce Broly, se vantait Anik.
- Avant qu’il ne se transforme en super saïyen, non ?
- Je vois pas le rapport.
- Au sujet de cette légende… intervint soudain la jeune femme. »

Les regards convergèrent vers elle. Aidan paraissait inquiète. Bra en conclut qu’elle devait avoir l’air particulièrement fatigué. Elle se sentait épuisée.

« Le super saïyen légendaire. Ce qu’il prétend être… On a une idée de ce que c’est ? »

Le silence s’étira pendant de trop longues secondes. Même Persée n’avait rien à dire à ce sujet.

« Je peux lancer des recherches, proposa Aidan. Je ne sais pas si on aura les résultats avant d’arriver mais…
- Ce sera déjà ça.
- Eh, Impératrice ! On vient ou pas, alors ?
- Oui Anik, on se retrouve là-bas. On vous tiendra informé des avancées. »

Au vu du sourire du reptile et des trois autres, non seulement ils savaient déjà que ça se terminerait comme ça mais ils avaient déjà mis le cap sur leur destination. Bra ne savait pas si elle devait être en colère ou heureuse que l’équipe soit à ce point décidée à lui prêter main-forte.

« Merci à tous, souffla-t-elle enfin. Je dois prendre un appel du Docteur. Vous pouvez prendre un peu de repos.
- Je t’envoie les vidéos qu’on a enregistré du combat contre Broly dès que j’ai fini de les compiler. »

Aidan s’était rapproché et avait posé une main compatissante sur son épaule. Sans réfléchir, elle la recouvra de la sienne.
La liaison avec l’équipe d’Anik était déjà coupé : le lézard ne perdait jamais de temps. Quant à Persée, elle ne tarda pas à se lever non plus, entraînant Garlic avec elle. L’ancienne chasseuse de prime lança tout de même un long regard à Bra avant de partir. L’inquiétude se lisait dans ses yeux en amande. Depuis le retour de la Makaïoshin, elle craignait pour l’univers, mais c’était la première fois qu’ils avaient du concret sur ses plans.

Ou, au moins, sur le fait qu’elle prévoyait d’intervenir dans cet univers.

« Merci pour tout, Aidan, souffla Bra une fois seule avec sa petite amie.
- On est là. Tout le monde veut régler ce problème. Même Anik est motivé, tu as vu ? »

Elle ne lui répondit que par un sourire faible, mais l’intention était là. La jeune saïyenne savait qu’elle pouvait compter sur cette équipe là. Et il y avait d’autres soutiens au sein de l’Empire, qu’elle s’efforçait de ne pas oublier même s’ils étaient lointains.


* *
*

Je vais devoir me désactiver, ainsi que tous les drones d’Hatchiyack. »

Sous le choc, Bra n’osa pas répondre pendant de longues secondes. Les dernières paroles de Raïchi résonnèrent donc dans la salle des communications. Quelques mots qui l’écrasaient plus qu’elle ne l’imaginait. Elle avait la sensation qu’on lui avait coupé les jambes et elle comprenait à peine pourquoi.

Depuis qu’elle avait récupéré l’Empire, elle s’était sentie plus seule que jamais alors qu’elle était plus qu’entourée. Les attaques venaient de tous les côtés, personne n’était jamais content et personne ne se gênait pour remettre en question ses compétences, que ce soit face à elle ou dans son dos. Elle s’était reposée sur Aidan, sur le commando, sur Gokua et les autres, mais aussi sur Raïchi. Même en sachant qu’il n’était qu’une copie du Tsuful mort sur la planète Vegeta, même en sachant qu’il n’était qu’un programme, elle avait trouvé chez lui un interlocuteur agréable. Il avait accepté de lui confier les saïyens ressuscités pour aider à remettre l’Empire debout. Il avait accepté de lui parler du passé des saïyens, de quelques découvertes Tsufuls, du détecteur de sa mère…
Il avait été une présence plus qu’agréable. Et maintenant, il lui annonçait qu’il disparaissait. Tout simplement, comme ça.

« Je… balbutia-t-elle. Je conçois que vous êtes quelqu’un de prudent, Docteur. Mais tout de même… »

Comme à son habitude, il resta silencieux, il ne chercha pas à l’interrompre. Il la laissait finir sa réflexion, mais elle n’avait rien à rajouter. Bra cherchait encore ses mots.

« Je ne comprends pas ce qui est arrivé à ces saïyens, reprit-il après un moment de silence. Je soupçonne une magie que mes programmes ne peuvent analyser. J’ai peur que cette corruption ne se transmette à d’autres éléments sans que je puisse la contrôler. Et si elle venait à atteindre le coeur d’Hatchiyack... »

Bra comprit enfin. Raïchi le cachait bien, comme il cachait toutes les émotions qu’il pouvait ressentir. Mais elle savait que, programme ou non, le Docteur était encore un être pensant. Il avait ses objectifs, ses espoirs… et ses terreurs. Si la Makaïoshin atteignait le coeur d’Hatchiyack et en prenait le contrôle, non seulement Raïchi perdrait son libre-arbitre, mais il contribuerait à lancer une nouvelle armée saïyenne dans l’univers. Une armée saïyenne contrôlée par des démons.
Ce n’était pas simplement un échec, ce serait la négation de tout ce qu’il essayait de faire. La fin définitive des Tsufuls.

« Je comprends, Docteur.
- Je suis navré. »

Il paraissait sincère. Elle le croyait. Peut-être qu’elle avait fini par devenir attentive à ses légères inflexions dans la voix qu’avaient même les êtres les plus distants et les plus froids, à force de côtoyer Kalta. Peut-être qu’elle projetait simplement son imagination dans les mots du tsuful. Bra ne pourrait jamais être sûre.

« Avez-vous déjà décidé d’une durée avant un redémarrage ? Même bref ? Pour vérifier comment les choses ont évoluées. »

C’était l’étape suivante la plus logique. Raïchi était trop attaché à ses projets pour éteindre entièrement Hatchiyack, pas pour toujours. Ce serait se condamner lui-même à mort et elle ne l’imaginait pas abandonner si facilement.

« Deux semaines terriennes. Il me faudra environ vingt secondes après le redémarrage pour analyser la situation et décider s’il est préférable de rester en veille. »

Deux semaines… C’était plus court qu’elle ne l’avait imaginé. Connaissant la patience dont le Docteur avait déjà fait preuve, elle l’imaginait rester endormi des années avant de revenir, mais c’est vrai que s’il avait besoin de si peu de temps pour comprendre la situation, il pouvait se permettre des délais plus courts.

« Je vous remercie de votre confiance, essaya-t-elle de s’amuser avec un demi-sourire.
- Je doute que vous ayez besoin d’autant de temps pour le retrouver. J’imagine que vous l’affronterez d’ici quelques jours, au maximum. Cependant, j’ignore si cela éliminera l’influence de cette Makaïoshin. Je préfère donc que les activités de mes saïyens ne reprennent pas de façon aussi intensive, une fois que je serais de retour. »

Il était très confiant même. Bra s’en sentit étonnamment rasséréné. Raïchi n’était pas Aidan et Anik, qui refusaient tous les deux d’imaginer une situation où les choses tournaient mal. Le scientifique parlait toujours avec une objectivité glaçante.

« Je ferais en sorte que ça soit le cas. J’ai la sensation que l’Empire en aura eu marre des saïyens, après tout ça.
- Ne les laissez pas vous grouper avec ces créatures, Bra. »

Elle faillit grimacer. Le sujet était toujours sensible avec Raïchi. C’est lui qui contrôlait l’armée saïyenne mais il ne fallait pas grand chose pour que le tsuful exprime son mépris de l’espèce éteinte. Bien sûr, Bra savait que les saïyens étaient responsables du génocide de son peuple, elle ne lui en voulait pas.

« Permettez-moi d’insister. Ce Broly… Les pulsions que la Makaïoshin réveille dans mes créations. Ce n’est pas vous. »

Et pourtant… Bra se gardait bien de lui expliquer, mais elle savait quelles sensations la traversaient quand elles devenaient super saïyenne. C’était la rage qui lui avait permis d’atteindre ce niveau la première fois, la rage encore qui l’avait fait passer à un niveau encore au-delà. Il lui avait fallu des années pour canaliser cette colère pendant la transformation. La violence faisait partie intégrante de sa biologie. Qu’il le veuille ou non.

Elle comprit soudain que c’était sans doute la même force qui avait fait de Broly le monstre qu’il était.

« Je comprends, mentit-elle sans hésiter.
- Je vous retrouve dans deux semaines, Mademoiselle Brief. Mes encouragements sont avec vous.
- Je vous remercie Docteur. A dans deux semaines. »

La communication fut coupée. Bra se retrouva seule dans la salle de communication, face à un écran noir.
Son reflet la fixait d’un regard vide. La jeune femme étouffa un hoquet de peur. Ses yeux étaient creusés par la fatigue. Sa peau était pâle. Ses épaules affaissées, défaites…

Pendant un instant, elle avait cru voir sa mère.

Dernière édition par Tierts le Lun Juil 21, 2025 21:51, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 18/08/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1516
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Lun Juil 07, 2025 19:30

Eeeeet commentaire in extremis !

Franchement, j'ai bien aimé ce p'tit chapitre, ne serait-ce que les échanges entre notre super lézard de feu et les ex du club Bojack m'ont fait sourire.
Les échanges sont tous bienvenus et la mise à plat de la situation est aussi pertinente que nécessaire, surtout pour les interrogations autour de Broly.

Raichi qui se retire est très pertinent, sans compter que les réaction provoquées le sont tout autant. Non, franchement c'était cool, une p'tite transition comme il faut.

Quant à l'image de la fin... reste à voir si elle deviendra une réalité. Un fantôme pareil aurait de quoi casser Bra...

Bref, c'était très cool !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 978
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Juil 07, 2025 22:33

Hello Tonay ! Juste à temps en effet :p

Tonay {l Wrote}:Franchement, j'ai bien aimé ce p'tit chapitre, ne serait-ce que les échanges entre notre super lézard de feu et les ex du club Bojack m'ont fait sourire.
Les échanges sont tous bienvenus et la mise à plat de la situation est aussi pertinente que nécessaire, surtout pour les interrogations autour de Broly.

Raichi qui se retire est très pertinent, sans compter que les réaction provoquées le sont tout autant. Non, franchement c'était cool, une p'tite transition comme il faut.

Ce genre de chose, c'est en effet mon "go to" quand je galère un peu à avancer, les interactions entre personnages pour faire progresser un peu leur histoire personnelle, mais j'ai parfois peur de m'y perdre. Mais ça me paraissait important pour l'état d'esprit de Bra tout ça, donc...

En parlant d'elle, suivons donc un peu son état dans ces prochains chapitres ^^

---

Chapitre 83 : La princesse et la brute


Ithaxus s’était enfermée dans la salle de communication de son vaisseau volé. Elle avait affaibli les lumières jusqu’à être dans la pénombre. Sur l’écran central, le plus imposant de tous, la même vidéo passait en boucle depuis près d’une demi-heure, éclairant la pièce de flashs émeraude et dorés à intervalles irréguliers.

Cela faisait un moment qu’elle avait arrêté de regarder, mais ses yeux étaient toujours fixés sur les images.

Elle savait depuis des mois maintenant qu’Aurielle avait récupéré un guerrier particulièrement puissant pour semer la terreur dans l’univers quand elle en aurait besoin. Ithaxus avait réussi à obtenir quelques informations de la déesse pendant ce laps de temps. Des monceaux de connaissance arrachées difficilement en échange de ses efforts. Elle savait que c’était un saïyen. Elle savait que sa puissance était sans commune mesure, mais surtout qu’elle lui était venue naturellement. Sans le moindre entraînement. Elle avait tenté de convaincre la Makaïoshin de lui laisser étudier ce spécimen de près.
Hors de question.

Et voilà qu’elle le voyait pour la première fois à l’oeuvre. Une démonstration de violence pure et de destruction insensée. De quoi attirer l’attention de la demi-saïyenne et de son armée. De quoi tuer des millions d’âmes.
C’était de sa faute.

Ithaxus en avait bien conscience. Son regard dériva brièvement vers l’arrière, là où elle avait posé ses trophées. Elle ne s’en séparait jamais. Les six pierres étaient parfaitement sphériques. Cela avait été vérifié à plusieurs reprises, et elle avait utilisé tous les instruments de mesure possibles. Pas la moindre imperfection, il n’y avait aucun doute : c’étaient bien les Dragon Balls en sommeil. Selon Aurielle, il faudrait encore une année pour qu’elles soient prêtes à utiliser…

Les récupérer n’avait pas été aussi simple que lors de sa première escapade dans l’univers des Kaïoshins. Très loin du plan parfaitement huilé d’Auriel. D’abord, Ithaxus ne pouvait pas se déplacer aussi vite et aussi ouvertement que lorsque l’Empire était aveugle et sourd. Elle ne pouvait pas non plus espérer compter sur sa force brute.
Si je suis trop proche de Bra Brief, elle se téléporte… et me tue probablement.

Cette réalité ne lui plaisait guère, mais elle avait bien dû s’y faire. Oh, elle avait des armes. De quoi la mettre en danger. De quoi la tuer, peut-être. Mais les probabilités n’étaient pas en sa faveur. Inutile de risquer sa propre vie dans un tel combat. Il fallait admettre quand on était dépassé, même si ce n’était jamais plaisant.
La puissance brute. Il n’y avait que peu de chose que l’on pouvait faire contre ça, une fois la différence trop importante. La surprise aurait été une option, mais si elle échouait… Elle mourrait. Aurielle n’aurait pas toléré un tel échec.

Alors, Ithaxus s’était faite discrète. Elle avait sillonné l’univers dans le plus grand secret. Chaque intervention pour récupérer les Dragon Balls s’était faite sans le moindre remous… ou sans le moindre témoin survivant. Un exercice plus difficile que prévu quand la nouvelle Impératrice faisait son possible pour remettre l’univers sur pied.

Le plus difficile n’avait pas été dans la furtivité, cependant. Ithaxus ne pouvait plus se fier à Atropos et ses consoeurs pour la guider vers les sphères sacrées. Les Dragon Balls étaient inactives. Entièrement indétectables, que ce soit par la technologie ou par la magie. Personne ne savait où elles étaient. Sauf Aurielle. C’était la déesse qui lui avait donné les indications pour retrouver les pierres, les unes après les autres.
Il n’en restait qu’une. Pour l’Empire, ça ne devait être qu’un caillou perdus sur une de leur planète les plus éloignées. Et les plus surveillées. C’est pour ça qu’Ithaxus avait suggéré une distraction, au cas où les choses tourneraient mal.

Nous sommes trop prêt du but pour prendre le moindre risque, avait-elle argumenté.

Ses yeux revinrent au paysage derrière le super saïyen. La ville dévastée. Puis l’explosion qui achevait de faire disparaître ce morceau de civilisation dans les flammes.
Même en connaissant Aurielle et le genre de guerrier qu’elle avait récupéré parmi les âmes condamnées aux Enfers, Ithaxus avait été surprise. Choquée, presque. Tellement de destruction gratuite. Inutile, même.

Ithaxus se fichait bien des habitants de cet univers, mais il ne pouvait que se rappeler des instructions d’Auriel. De sa promesse aussi : une fois la Makaïoshin de retour, Ithaxus allait avoir droit à plusieurs années d’étude sur les différentes espèces de leurs vastes galaxies. Une promesse oubliée maintenant. De même que la précision chirurgicale de la première attaque. Aurielle se fichait bien de tout ça. Elle voulait accaparer l’attention de Bra et, potentiellement, la tuer.

La démone avait essayé d’extrapoler les capacités de la nouvelle créature d’Aurielle. Elle n’était pas sûre de sur qui elle devrait parier.
Reste que la situation lui déplaisait.
Resheph aurait sans doute apprécié.

Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas pensé à sa comparse. Impossible de prétendre que l’Immortelle lui manquait, mais elle se demandait parfois s’il n’aurait pas mieux valu que ce soit elle qui survive. Sans doute n’aurait-elle vu aucun problème avec le plan d’Aurielle. Avec toute cette destruction… En revanche, elle n’aurait pas apprécié d’avoir une déesse face à elle.
Prétendue déesse.

Comme à chaque fois qu’une telle pensée lui traversait l’esprit, Ithaxus sentit un pic de stress remonter le long de sa cage thoracique. Mais Aurielle ne pouvait pas l’entendre. Elle n’était pas en permanence dans son esprit. Elle avait appris à reconnaître quand c’était le cas, comme une pression sur l’occipital. Inquiétante, mais repérable.

Actuellement, la Makaïshin n’était pas là. Cela faisait plusieurs jours maintenant, sans doute parce que son nouveau jouet n’avait jamais été aussi actif.
L’occasion de faire quelque chose… Mais quoi ?

Le regard dépareillé d’Ithaxus trouva de nouveau les Dragons Balls. Impossible d’y voir son reflet à présent, mais elle avait tout de même la désagréable sensation d’être épiée par ces anciens artefacts.
Combien de temps avant de les réunir à nouveau ?

* *
*

« Alors que Cold 1 a toujours été et est toujours resté à la fois la Capitale et le centre névralgique de son Empire, les deux enfants de Cold n’ont pas été aussi constants dans l’organisation de leurs parts de territoire. Il est connu que Cooler voyageait si souvent que le centre névralgique de son Empire était son vaisseau plus que n’importe quelle planète. Quant à Freezer, il avait pour habitude de prendre pour Capitale une planète qu’il affectionnait et sur laquelle il passait le plus clair de son temps.

Bien sûr, cette planète était voué à changer, à mesure de ses conquêtes et de ses découvertes.

Il est admis et bien connu que la dernière de ces capitales était Freezer 82, aussi appelée La Terre. Il ne s’agissait que de la dernière d’une longue série. Avant Freezer 82, c’était Freezer 79, avant cela Freezer 72 et encore avant cela… Freezer 67.

Les points communs entre ces planètes sont rares. Il en allait surtout de l’avis du souverain. Freezer 67 était, selon tous les points de vues contemporains, une perle pour l’Empire. Divisée en deux super-continents très peu peuplés. Le premier, au Sud, était celui où Freezer fit installer sa nouvelle capitale, apparemment conquis par les jungles luxuriantes et les espèces exotiques. Il insista pour que les quelques métropoles qui s’implantent sur place fassent un effort pour conserver un environnement intact. C’est donc sur le deuxième super-continent que les bases impériales et les centre d’entraînement de l’Empire s’installèrent. Un environnement aride, quasiment dépourvu de la moindre vie non-souterraine.

Paradoxalement, c’était pourtant sur ce super-continent sud que la majorité de la population intelligente de Freezer 67 était installé. Une population parfaitement adaptée à la vie difficile de ce continent et dont la force de combat rivalisait avec certains des meilleurs soldats de l’Empire. Une source parfaite pour consolider son armée.

Ce n’est pas le sujet de ce texte, mais il est intéressant de noter que cette espèce d’une puissance brute impressionnante n’avait jamais colonisé correctement le super-continent favorisé par Freezer. De longues études ont finis par prouver que les jungles qui parsemaient ce continent avaient développés une faune ultra-compétitives avec une majorité de maillon venimeux ou vénéneux. Des poisons qui, bien qu’inefficaces sur la plupart des espèces aliens, étaient parfaitement capables de tuer un habitant de Freezer 67 en moins de quinze secondes.

Bien après le départ de Freezer pour la planète Freezer 72, Freezer 67 resta une base impériale d’importance, comme c’est le cas de la plupart des anciennes capitales. En effet, les structures sont créées et elles servent de relais pour l’infrastructure de plus en plus complexe de l’Empire. Une affectation sur Freezer 67 était perçu comme un honneur dans l’armée impériale, car les habitants étaient réputés dangereux et il arrivait régulièrement que des attaques touchent les bâtiments impériaux. Quant à savoir pourquoi la population n’a pas été exterminé, les historiens divergent sur la question, certains arguant qu’il s’agissait d’un souhait de Freezer tandis que d’autres pensent que ces attaques régulières étaient perçus comme un bon moyen d’entraîner les recrues.

En plus de la dangerosité des habitants, le climat rude de la planète était perçu comme un défi supplémentaire pour les soldats impériaux. Le super-continent sud, aussi luxuriant soit-il, était aussi parcouru d’un climat tropical difficile à supporter pour la plupart des espèces : très chaud et extrêmement humide. Le super-continent nord réussissait le double d’exploit de varier entre trop chaud et trop froid, toujours absurdement sec.

La combinaison de toutes ces caractéristiques - climat rude, présence impériale importante et habitants vindicatifs d’une extrême puissance - était un avantage considérable pour Freezer 67. En cas de rébellion, la planète était sagement évitée tandis que la population très peu élevée empêchait les habitants de représenter une véritable menace pour les garnisons impériales.

Il était donc particulièrement étonnant que le Super Saïyen choisisse cette planète pour sa cinquième conquête. Néanmoins, nous avons prouvé dans les chapitres précédents que la méthode du saïyen relevait plus de la distraction brutale que de la stratégie. La chute de Freezer 67 avait l’avantage d’attirer l’attention de l’Empire et de produire un champ de bataille que l’on pouvait rejoindre en très peu de temps - Freezer 67 étant toujours au coeur de nombreux axes impériaux.

Quant à la tragédie qui s’y est joué, elle n’est malheureusement qu’un chapitre de plus dans la démonstration de violence et de brutalité que fut le passage du super saïyen légendaire dans l’univers. »

Conflit mineurs et majeurs de l’Histoire Impériale récente. Professeur Kaanart.


* *
*

La descente dans l’atmosphère se faisait aussi doucement que possible, mais ça n’empêchait pas le vaisseau d’être enveloppé d’une légère aura. La résistance de l’air combinée à la puissance des moteurs qui compensaient pour la gravité importante de Freezer 67, sans doute.

Bra se fit la réflexion qu’elle ne connaissait pas si bien sa physique. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’étudier la question, alors que sa mère avait tenu à ce que son éducation soit la meilleure possible, malgré la situation complexe de son enfance. Elle ne se souvenait que trop bien des larges volumes que Bulma lui apportait et se faisait un plaisir de lui expliquer. Le contenu de ces livres était devenu vague avec le temps, mais le sourire de sa mère, en revanche…

« Je sens d’autres forces dans le complexe, lâcha-t-elle, pensive. Broly n’a pas tué tout le monde.
- Ce ne sont pas les saïyens ?
- Non, ce doit être des soldats impériaux. Prisonniers je ne sais pas, mais en tout cas, ils n’ont rien à voir dans cette histoire. »

Aidan savait très bien pourquoi c’était important. Elles en avaient discutés longuement sur le trajet. Si Broly était encore là à son arrivée, alors Freezer 67 serait un champ de bataille idéal : la jungle dense qui entourait l’ancien palais impérial était dénuée de population. Pas de vie, c’est sûr, mais Bra avait accepté l’idée que le prétendu Roi saïyen n’allait pas lui faire le plaisir de l’affronter sur une planète désertique. Elle essayait de chasser le concept des plantes et animaux qui allaient être vaporisés pendant leur combat de son esprit.
Il ne lui restait qu’à confiner le combat aux cieux, dans la mesure du possible.

« Je peux compter sur toi ?
- C’est une vraie question ? »
Bra se détourna enfin de la baie d’observation pour regarder sa petite amie. Les yeux d’or brillaient d’une défiance qu’elle ne connaissait que trop bien. Mais le sourire au coin de ses lèvres voulait dire qu’elle n’était pas vexée, pas réellement.

« Persée vient avec moi. »

Ce n’était qu’un maigre confort. Bra ne craignait pas qu’Aidan soit en danger à cause des esprits saïyens ressuscités par Raichi. Aucun n’arrivait à la cheville de sa bien-aimée. C’était d’Ithaxus qu’elle avait peur. Le démon avait prouvé maintes fois qu’il était capable de fourberie quand c’était nécessaire. Et il avait aussi prouvé que l’armure de Persée n’était pas un problème pour lui : il avait déjà failli la tuer.
Si Bra n’écoutait que sa paranoïa, elle aurait refusé qu’Aidan s’approche de cette mission, mais celle-ci avait soulevé plusieurs points d’importance. Comme d’habitude.

D’abord, si un combat éclatait entre Broly et elle, il fallait que les éventuels otages et les prisonniers soient loin d’ici. Bra se fichait bien de “tuer” les fantômes dans l’affrontement, mais il était hors de question de faire d’autres victimes collatérales. Pas si elle pouvait l’éviter. Persée et Aidan était l’équipe idéale pour évacuer les quelques survivants de l’assaut de Broly rapidement et discrètement. Ensuite, si Ithaxus était de mèche avec Broly et la Makaïoshin, la cible était sans doute Bra. Sans les Dragon Balls, ils n’avaient aucune raison d’assassiner des guerriers qui ne pouvaient pas leur opposer de résistance. Bra était la seule opposition survivante.
Elle n’était pas sûre d’en être soulagée.

« Faites très attention toutes les deux. On ne sait pas ce qu’il prépare.
- Ce que la Makaïoshin prépare surtout. Je ne sais pas s’il est un grand stratège. »

Bra eut un petit sourire. Elle avait sans doute raison, mais la saïyenne préférait ne pas sous-estimer son adversaire. Même si c’était uniquement par la puissance brute, Broly avait fait plié Freezer et Cooler. Les deux nihiliens n’étaient pas à son niveau à l’époque, mais ils n’étaient pas des combattants à prendre à la légère non plus.

« On reste en contact de toute façon.
- J’espère bien, conclut Aidan. »

Elle s’était rapproché et Bra comprit en regardant l’extérieur que le moment approchait. La vitesse du vaisseau se stabilisait et l’aura de gaz en combustion avait disparu. Il était temps pour Persée et elle de quitter le Rédemption pour entamer leurs descentes. Discrètement.

La jeune femme se tenait donc bien droite devant elle, dans son uniforme du Bras de Kalta. Malgré son regard déterminé, Bra pouvait sentir une hésitation. Un début d’inquiétude. Elle se pencha pour poser son front contre le sien et l’enserra pour une brève étreinte.

« Bonne chance.
- A toi aussi. »

Aidan lui vola un baiser, puis sourit contre ses lèvres.

« Montre-lui qui est la vraie super saïyenne. »

Bra pouffa en réponse, mais elle roula aussi des yeux. Les deux restèrent ainsi quelques temps, avant qu’Aidan ne s’arrache enfin à son étreinte pour filer vers le sas. L’impératrice en intérim resta seule dans la baie d’observation, tandis qu’elle envoyait sa petite amie et sa mentor en mission.

Elle les rejoindrait à l’extérieur bien assez tôt, mais le vaisseau devait d’abord continuer sa descente. Ainsi, il attirerait l’attention et, si tout se passait bien, cacherait la trajectoire d’Aidan et de Persée.
Encore quelques minutes et elle allait rencontrer le fameux Broly.

La vraie super saïyenne.

Aidan avait voulu plaisanter mais ces mots avaient plus d’importance aux yeux de Bra qu’elle n’aurait voulu le croire.

Depuis que Broly avait commencé à sévir, et depuis qu’il avait été identifié, elle avait eu le temps de l’étudier. Le peu d’information dont l’Empire disposait à son sujet en tout cas. Ce n’était qu’une série d’enregistrement plus ou moins précis, datant de l’attaque de son père sur la Terre. Aidan avait eu la gentillesse de les préparer pour elle, pour sélectionner les meilleurs vidéos selon elle. Bra connaissait la vraie raison : la commando avait retiré tous les enregistrements qui capturaient aussi les derniers instants de son père.
Bra chassa cette pensée de son esprit, pour se concentrer sur Broly.

Un saïyen, sans le moindre doute, et également un super saïyen. Les images les plus nettes le montraient combattant la Main de Freezer, d’abord sans se transformer, puis en super saïyen. Elle ne l’avait pas trouvé très impressionnant. Puissant, sans aucun doute, mais pas digne de représenter la moindre menace. Très peu de technique. Un manque d’expérience sans doute, mais Bra soupçonnait aussi qu’il y avait autre chose, même si elle ne saurait dire quoi. Il paraissait bridé.
Surtout quand on comparait avec son ultime transformation.

Bra savait qu’il existait un stade au-dessus du super saïyen : elle l’avait atteint après tout. La plupart des gens faisaient à peine la différence, mais pour elle c’était impossible de ne pas remarquer. La rage qui bouillonnait dans ses veines quand son aura se couvrait d’éclair n’avait pas d’égal. Il lui avait fallut des semaines avant d’éliminer cette sensation lorsqu’elle atteignait cette transformation. Cette envie de détruire, de briser… De tuer. La rage d’un super saïyen était déjà colossale. Celle de ce stade supérieur était… effroyable.

La transformation de Broly était encore différente. Très différente. Pas d’éclairs, pour commencer. Des reflets étranges dans son aura, verdâtre. Et puis, au-delà de tout ça, sa musculature explosait en masse. Une transformation brutale, que Bra ne comprenait pas. Et c’était sans parler de sa nouvelle personnalité.

Les vidéos étaient plus flous à partir du moment où il atteignait cette forme, mais la saïyenne avait tout de même noté le changement dans sa façon de combattre. Il n’était plus bridé. Il frappait vite, fort et sans hésitation. Il manquait encore de technique mais c’était un combattant bien plus agressif, qui attaquait sans relâche. Quelqu'un de plus dangereux. Et puis… Il encaissait aussi beaucoup mieux. Bra avait observé alors que toutes les attaques qui lui étaient envoyées rebondissaient sur lui comme sur un mur de katchin pur.
Est-ce que c’était ça, le vrai super saïyen ?

Freezer avait eu besoin du Soleil pour le tuer. Elle espérait ne pas avoir besoin de la même stratégie.

« Impératrice Bra, nous arrivons à l’altitude demandée. »

Extirpée de ses pensées par la voix d’Akkilae, la jeune femme bomba le torse en prenant une profonde inspiration.

« Ralentissez la descente et ouvrez le hublot d’observation. J’y vais.
- A vos ordres. »

Un chuintement sourd retentit dans la baie. Les attaches qui maintenant l’endroit hermétiquement scellé sautèrent une à une et l’immense fenêtre s’ouvrit vers le haut. On aurait dit une très large mâchoire. Bra s’éleva dans les airs et, alors que le vaisseau ralentissait progressivement, s’élança dans l’atmosphère de Freezer 67, droit vers le sol.

D’ici, la surface de la planète ressemblait furieusement à un immense tapis vert, mais Bra savait que l’impression était trompeuse. La jungle luxuriante qui couvrait cette zone était tout sauf uniforme. Plus elle approchait, plus les ombres apparaissaient, là où des troncs gigantesques dépassaient la canopée à la recherche de la lumière du soleil. Sous leur large feuillage, le vert prenait une teinte plus sombre, là où les plantes mourraient faute de photosynthèse.
Sa cible était similaire. Très grande, elle projetait une ombre autour d’elle, mais quand elle se précisa, elle était trop droite, trop symétrique. Artificielle. Pourtant, Freezer avait fait l’effort de construire un palais qui imitait la structure des arbres géants de la planète. Un tronc épais, qui s’élevait haut au-dessus de la frondaison, avant de se diviser en plusieurs branches, larges et courtes. Des plateformes étaient dispersées sur ces fausses branches, les différentes ailes de l’ancien palais impérial.

La plus grande de toutes était réservée à l’atterrissage des vaisseaux impériaux. C’est de là que provenait la puissance la plus grande qu’elle ressentait. Une puissance qui se matérialisa bientôt sous la forme d’un point argenté. Une fusée qui se dirigeait vers elle aussi vite qu’elle descendait vers la surface.
Parfait.

Bra ralentit et attendit que les deux trajectoires se rejoignent, loin au-dessus de la surface de la planète. Il s’arrêta face à elle, une longue chevelure noir de jais retombant lentement sur ses épaules. C’était sa cible.

« Princesse. »

Broly. Le super saïyen légendaire.

Dernière édition par Tierts le Lun Juil 21, 2025 21:52, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 18/08/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1516
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Juil 21, 2025 21:40

Bonjour tout le monde ! C’est l’heure du chapitre suivant !

---

Chapitre 84 : L’influence du mal


Cobriat se traînait aussi lentement que possible jusqu’à son lit. Ses mandibules laissaient échapper un geignement qui indiquait à qui voulait bien l’entendre que la session avait été difficile. Aidan était loin d’être aussi épuisée, mais elle devait reconnaître que l’entraînement s’était éternisé aujourd’hui. Elle n’avait pas vu le temps passer.

« Le dernier coup a été dur, hein ?
- Le dernier ? J’ai l’impression que mon corps a envie de me punir pour m’être levée ce matin.
- Tu es sûre de ne pas vouloir passer pour un bon bain à l’infirmerie.
- L’instructrice a dit que ça nous apprenait la vie. »

Aidan fit la grimace. Elle n’était arrivée qu’il y a quelques semaines, mais elle avait l’impression que l’Instructrice Essta était assez dure. Jusqu’ici, la jeune Lantraki ne s’était pas plainte, car cela lui permettait de se dépasser un peu plus à chaque session mais cela devenait plus éprouvant pour l’esprit que pour le corps. Sans les jours de repos, elle aurait l’impression de ne faire que combattre, manger et dormir.

Cela dit, il n’y avait pas que des points noirs à relever. Cobriat avait été là pour elle depuis son arrivée, alors elle pouvait bien la soutenir à son tour. Elle tenta donc de ragaillardir son amie.

« C’est dingue de pouvoir s’entraîner avec Bra Brief, non ? Elle est incroyable !
- Ouais… Je suppose.
- On dit qu’elle est aussi forte que l’Empereur, sinon plus !
- A ce niveau, je sais pas si ça a de l’importance, tu sais… soupira Cobriat en se laissant tomber sur son lit, ses quatre bras s’étalant sur le matelas. »

Toute la compagnie était en train de s’installer dans leurs baraquements. Certains rejoignaient immédiatement leurs couches, mais d’autres prenaient le temps de ranger quelques affaires, ou de consulter quelque chose sur leur tablettes.
Aidan sortit son sac de sous son lit, pour étaler ses quelques affaires sur les draps. Elle avait la chance de ne pas être trop loin de la fenêtre, donc elle pouvait profiter de la lumière du Soleil plutôt que des lampes blafardes installées au plafond. Cobriat avait la meilleure place, juste à côté de la fenêtre, mais la lumière la dérangeait, surtout le soir. Pour preuve : elle était déjà en train de baisser le rideau métallique.

« Il n’y a que toi qui peut être vaguement intéressante pour elle, tu sais ? On est loin de ton niveau.
- N’importe quoi. Je suis tout aussi loin, tu l’as dit, à ce niveau…
- Oh arrêtes, s’il te plaît. Tout le monde sait.
- Pardon ?
- Aidan… Il paraît que le commando commence à envisager un recrutement. Tout le monde sait qui est la concernée… De quoi vous parliez sinon ?
- De quoi ? réagit-elle, prise au dépourvu autant par la question que par la remarque précédente.
- Après l’entraînement, t’as été la voir pendant un moment. Vous aviez l’air d’avoir des choses à dire. Tu fais ça à chaque fois qu’elle vient.
- Oh ! »

Elle sourit. Les autres membres de la compagnie paraissaient trop effrayés de lui parler, même après avoir passé toute une session à se battre contre elle. Le plus drôle, c’est qu’en allant la voir, la jeune femme avait remarqué que la saïyenne était tout aussi nerveuse à l’idée de leur parler. Aidan était la seule à être allé vers elle.

« Tu sais que les jours de repos, on est pas obligé de les passer ici ? On peut sortir sur Terre si on veut.
- Terre ?
- Freezer 82. La planète sur laquelle on est, tu te souviens ?
- Ah. Oui.
- Du coup, t’as le droit de sortir, tu es au courant ? Je prévoyais d’en profiter un peu donc je lui demande. Elle vit ici. Elle peut m’aiguiller vers les trucs à faire dans le coin.
- Ouais… Je t’ai jamais vu sortir cela dit. »

Aidan se prit à rosir légèrement. Chaque fois qu’un jour de repos arrivait, elle se disait que ce serait son jour. Et chaque fois, elle repoussait au suivant. Depuis le temps qu’elle rêvait de pouvoir voyager comme ça, de pouvoir connaître d’autres mondes… De pouvoir sortir. Elle ne pensait pas que ce serait si difficile.

« Je… Je prends le temps de bien me préparer. J’ai acheté quelques livres mais c’est elle qui m’en dit le plus. Tu savais que les humains de cette planète ont une énergie moyenne très basse mais que la plupart de leurs experts en arts martiaux parviennent instinctivement à la faire varier quand ils combattent ? Au point qu’un scouteur peut se tromper ?
- Wouah… Fascinant. Tu m’excuses si je… »

Il y eut un bruit contre le volet mécanique.

« Quoi encore ? »

Cobriat poussa un gémissement avant de se traîner hors du lit. Aidan la regarda un moment avec un sourire gêné. Peut-être qu’elles y avaient été un peu fort à l’entraînement. Le crépuscule avait le don d’irriter les yeux de son amie : sans doute allait-elle verrouiller trois fois le rideau métallique. Par sécurité…

Aidan se pencha plutôt sur les livres qu’elle avait étalé sur le lit. Certains ramenés dans ses bagages, d’autres achetés sur place. Ce soir, promis, elle en commençait un nouveau. Restait à savoir lequel.

« Aidan ! C’est pour toi.
- Hein ? »

Elle releva la tête pour constater que l’arachnide était toute proche et lui jetait un regard halluciné. Cobriat désignait du pouce la fenêtre derrière elle, grande ouverte, ou une silhouette attendait. Une silhouette reconnaissable entre mille. Aidan fonça vers la lumière.

« Mademoiselle Brief ? »

Elle devait flotter à quelques dizaines de mètres d’altitude pour atteindre les baraquements mais le plus bizarre était de la voir en tenue civile plutôt qu’en tenue de combat. La chemise rose lui allait plutôt bien, surtout quand elle arrangeait ses cheveux lavandes en queue de cheval comme ça.

« C’est Bra, corrigea la saïyenne dans un murmure. Je te l’ai déjà dit.
- Pardon, Bra. Qu’est-ce que vous… tu fais ici ? Pas besoin de murmurer au fait.
- Oh. Excuse-moi, je voulais t’en parler après l’entraînement mais on est parti sur autre chose et du coup j’ai oublié, et du coup, j’ai hésité à revenir et le temps que je me décide, vous étiez déjà aux baraquements et… »

Elle parlait de plus en plus vite, au point qu’il devenait difficile pour Aidan de suivre ce qu’elle racontait. Bra s’en rendit compte et s’arrêta brusquement, avant de secouer la tête.

« Pardon ! Du coup, je me disais. Comme tu parles de vouloir sortir un peu, connaître les villes terriennes. Je me demandais si tu voulais faire ça avec moi à votre prochain jour de repos. Aller boire un café, ou un verre, enfin ce que tu veux. Ce qui te fais envie. Je peux me dégager une journée, facilement. »

Les yeux dorés de la jeune femme s’écarquillèrent de surprise et de joie. Elle s’éleva dans les airs, avançant dans l’encadrement de la fenêtre. La perspective de ne pas faire ça seule était déjà rassurante, mais l’idée de le faire avec Bra était encore plus réjouissante. D’un coup, elle savait que le prochain jour de repos serait le bon. Et qu’elle pouvait à peine l’attendre.

Elle se souvint soudain qu’elle n’avait rien dit. Les grands yeux bleu de la saïyenne était toujours sur elle, dans l'expectative. En fait, elle paraissait presque effrayée.

« Avec plaisir ! éructa-t-elle enfin. Quand tu veux ! Enfin… Notre prochain jour de repos est dans trois jours. Je crois.
- Super ! Eh bien euh… Je passerais te chercher vers 14h, ça te va ? Ou plus tard.
- Quand tu veux !
- Ok ! Bon bah… Je sais où te trouver !
- Je ne bouge pas trop, sourit-elle. »

La saïyenne se fendit d’un rire amusé. Elle resta ainsi pendant un moment, ses iris bleutés allant d’Aidan aux autres soldats qui s’affairaient à l’intérieur des baraquements. Ils faisaient tous comme s’ils ne suivaient pas cette conversation avec attention. Certains étaient même presque convaincants.

« A la prochaine alors, finit par annoncer Bra.
- A la prochaine ! »

Elle sembla hésiter encore une seconde. Puis elle fit un signe de la main et disparut dans les air, ne laissant qu’une trainée argentée derrière elle.

Aidan referma doucement la fenêtre pour se retourner vers son amie. Cobriat s’était recouchée mais ses quatre yeux étaient encore ouverts. Fixés sur elle.

« Tu vois que je vais visiter.
- Ah ouais. “Visiter”, hein ?
- Bah oui. Qu’est-ce que c’est que ce ton ? »

Les quatre yeux restèrent immobiles, la détaillant sans ciller pendant de longues secondes. Enfin, ils roulèrent tous en même temps.

« Wouah… »


* *
*

« Broly. »

Il arborait un rictus mauvais. Sous le M noir de son front, ses yeux brillaient d’une lueur vicieuse.
Il s’amusait déjà.

« A moins que je ne parle pas qu’à Broly, Makaïoshin ?
- Elle n’est pas là pour le moment, petite princesse. Il n’y a que tous les deux. »

Le sourire du saïyen s’était encore agrandit. Il pencha la tête, ses yeux noirs jaugeant Bra de haut en bas. A cette altitude, le vent battait contre les pans de son étrange pagne. Le tissu rouge fouettait et battait contre le pantalon blanc bouffant.

« Tant mieux. J'espérais te parler…
- Moi aussi, je voulais te parler, fausse saïyenne. »

Voilà qui commençait bien. Il était encore plus agressif que Bojack. Elle espérait le faire parler, pour donner plus de temps à l’évacuation menée par Aidan et Persée. Cela n’allait pas être facile mais tant qu’il continuait ses réponses laconiques, il ne faisait rien exploser. Elle se contenta donc d’hausser un sourcil, faussement curieuse.

« Je vais te dire un truc. La Makaïoshin se fiche de toi. Elle voulait tuer ton Empereur mais il est déjà mort. Toi tu n’es… Pas grand chose. Alors si tu abandonnais ta couronne tout de suite, je pourrais te laisser partir.
- Tu sais que je ne peux pas faire ça.
- Pourquoi donc ? »

Broly haussa les épaules, puis écarta les bras avec un mouvement dédaigneux, paumes ouvertes vers le ciel.

« On sait tous les deux que tu n’es pas fait pour ça. Tu n’as pas le tempérament ou la force d’un saïyen. Laisse faire quelqu'un qui est né pour ça.
- Quelqu'un qui s’est fait tué par Freezer ? »

Un éclat de rage brilla dans les yeux de Broly. Elle sentit sa puissance grimper en flèche, mais ses cheveux restèrent noir. Un tel bond en énergie, sans faire le moindre mouvement… Peut-être qu’elle y avait été un peu fort mais il n’attaquait toujours pas. Elle prit le risque de continuer.

« Tu n’as pas plus régné que moi. Moins, en fait. Ton père faisait le travail, il me semble.
- Mon père avait peur de ma puissance. Comme le Roi Vegeta avant lui. Comme Freezer. Il n’est plus là pour me restreindre, à présent. Plus personne ne le peut.
- Et pourtant, tu m’évites comme la peste depuis des semaines. Peur que je puisse te restreindre ? Te battre ? »

Un ricanement mauvais s’extirpa des lèvres du saïyen. Un son rauque et agressif. Elle sentit sa puissance augmenter encore, mais il ne se préparait pas au combat. Il s’énervait, tout simplement.
Il n’a pas tort. Broly était une flamme déchaînée, sans plus rien pour le contrôler ou le restreindre.

« Je voulais te tester, petite princesse. Il fallait bien vérifier ton esprit saïyen. Ta rage. Ta force. Je suis un peu déçu.
- Vraiment ?
- Tu es la fille de Vegeta, non ? Je m’attendais à mieux. Mais j’aurais dû m’attendre à de la faiblesse, de la part d’une demi-saïyenne. »

Bra pouvait sentir le vitriol dans ses mots. Un réel mépris, ce qui l’étonnait un peu. Elle pensait avoir à faire à une marionnette de la Makaïoshin, mais ce que Broly disait ne paraissait pas être le genre de l’ancienne déesse. C’était la vraie personnalité du saïyen qui s’exprimait ainsi. Ou, peut-être, une version déformé par ce que la Makaïoshin avait fait à son esprit.

Il est mort. Il est contrôlé. Je n’ai vraiment aucune raison de me retenir.
A part pour éviter de détruire la planète.


« Navrée de te décevoir. Je ne vais pas me rendre, je pense que tu le sais. Tu veux en finir ?
- Tu penses pouvoir affronter le vrai super saïyen ? »

Broly bomba le torse, écartant les bras comme s’il voulait se rendre encore un peu plus imposant. Il n’en avait pas besoin. Il la dépassait déjà de plus d’une tête. Ce n’était pas ça qui allait l’impressionner. Elle surveillait surtout la fine aura qui l’entourait et qui agitait les longs cheveux noirs vers le haut, combattant les vents puissants de cette altitude.
Aidan. Vous en êtes où ?

Elle ne pouvait pas parler sans dévoiler le pot aux roses. Il fallait qu’elle donne le plus de temps possible à Persée et Aidan, mais si Broly se transformait immédiatement… Il faudrait en finir vite.

« Je ne crois pas que le vrai super saïyen puisse se faire tuer aussi facilement par Freezer.
- Facilement ? Tu ne confonds pas avec ton père ? »

Cela aurait sans doute dû la blesser, mais elle se surprit à ne pas réagir. Le prince Vegeta était son père, c’est vrai, mais elle n’avait aucun souvenir de lui, sinon ce que sa mère lui racontait de lui. Pour elle, il n’était qu’une vague impression, enfouie au plus profond de ses mémoires d’enfant. Des bras puissants. Une voix agressive. Une silhouette au-dessus d’elle. Rien de plus. Elle ne savait presque rien de son combat contre Freezer.
Est-ce que je devrais m’énerver ?

Bra sentit la puissance de son adversaire grimper encore. Cette fois, c’était sûr, il se préparait au combat. D’une seconde à l’autre. Elle poussa un soupir.
La jeune saïyenne se concentra à son tour. Elle était plus rapide que lui.

Dans un grésillement, elle disparut et se matérialisa derrière Broly. Ses cheveux se dressèrent derrière elle, pulsant d’or, et sa jambe tournoya dans les airs. Le choc vit vibrer son bassin et elle perçut distinctement le craquement.
Le saïyen se tordit vers l’avant, l’épaule déboîtée. Elle avait frappé un peu trop précipitamment.

« Petite… »

Bra n’avait pas l’intention de le laisser finir. Elle continua de tournoyer et son autre jambe termina l’arc de cercle. Si elle le tuait tout de suite…

Cette fois son pied rencontra la paume d’un saïyen furieux. Broly s’était retourné, le visage déformé par la douleur et par la rage. Elle vit ses yeux prendre une teinte émeraude. Ses cheveux virèrent au doré. Sans attendre, elle se défit de sa prise, bondit en arrière, et arma son poing.

« … Saloperie ! »

Son poing rencontra celui de Broly. Son autre main fut arrêtée par la paume du saïyen. Elle fit exploser son aura. Les deux combattants s’enveloppèrent d’une flamme dorée.

« Pour qui tu te prends ? »

Son bras droit était faible. Elle le sentait trembler sous sa force. Bra força et un autre craquement retentit. Puis un mugissement de douleur. Les yeux de Broly se révulsèrent.

« POUR QUI… »

Depuis l’épaule qu’elle avait brisée, elle eut l’impression de voir une véritable fissure s’ouvrir dans les muscles du saïyen. Une lumière verte en jaillit, au point de lui faire fermer les yeux. Le corps du monstre ressuscité convulsa, sans pour autant faiblir contre elle. Bra continua et elle sentit soudain ses deux mains prises dans un étau. Même à travers ses paupières fermées, elle perçut une véritable explosion d’émeraude.

« … TU TE PRENDS ?! »

Une déflagration violente la fit reculer de plusieurs mètres, alors que la prise qui écrasait ses doigts se relâcha enfin. Elle se mit aussitôt en position de défense, les deux bras croisés devant son visage. Bra savait très bien ce qu’elle allait voir en ouvrant les yeux.
Une montagne de muscle. Des yeux parfaitement blafards. Une explosion de cheveux aux reflets d’or et d’émeraude. Un torse trois plus gros qu’elle, distendu par des muscles démesurés même pour le corps qui venait de les produire.

C’est ce qu’elle ne vit pas qui la fit grimacer. L’épaule était parfaitement en place. Comme si rien ne s’était passé.

« Je suis… »

Même sa voix avait changé, devenue grave comme le frottement d’un pan de montagne qui s’écrase au sol.

« LE SUPER SAÏYEN ! »

Elle n’eut que le temps de bander ses muscles avant d’être percutée par un train à pleine vitesse.


* *
*

« Je pourrais lui briser la nuque d’ici. »

Persée savait très bien cela. Elle aussi pourrait le faire. Les saïyens n’étaient pas exactement des cibles difficiles. Les plus puissants étaient très loin de son niveau, et sans doute tout aussi loin de celui d’Aidan.
Non, ce qui l’inquiétait depuis le début de leur mission, c’était que le meurtre d’un seul d’entre eux risquait d’avertir tous les autres. Non seulement elles ne savaient pas à quel point la Makaïoshin reliait ses pions entre eux, mais il y avait aussi le fait que toutes ces fausses âmes étaient à l’origine une partie d’Hatchiyack.

J’aurais dû dire à Bra de ne pas utiliser Raichi et sa machine infernale.

Aurait-elle put deviner que la Makaïoshin pourrait faire usage de la perversion de l’ordre naturel qu’avait accompli Raichi ? Est-ce que Bra l’aurait écouté ?

« Ne bouge pas. Il est toujours là ?
- Pas bougé. Je te dis qu’il monte la garde. »

Merde.

« Je t’écoute, professionnelle. »

Même dans les murmures qu’elle prononçait pour éviter d’être entendu par autre chose que le scouteur, Aidan parvenait à appuyer un peu d’ironie. Elles avaient discutées de cette mission en amont et Persée avait défendue qu’elle était la plus expérimentée pour l’infiltration et l’extraction. Les commandos d’élites de l’Empire faisait plus dans l’intimidation et l’attaque frontale.

Pour le moment, les saïyens étaient très loin d’être son plus grand défi. Il y avait bien quelques gardes, mais la petite armée de Broly ne semblait pas se soucier de quadriller correctement le secteur ou de surveiller les prisonniers. Excès de confiance ou désintérêt vis à vis de la question ? Persée penchait pour la deuxième option, mais elle restait méfiante. On ne savait rien de ce Broly, mais tout ce que l’on pouvait soupçonner de la Makaïoshin incitait à craindre le pire.

Pourquoi ne l’ont-ils pas tué ? Est-ce qu’elle était puissante à ce point ?

Les Kaïoshins de l’époque devaient avoir une bonne raison pour ne pas se débarrasser d’elle, mais Persée n’arrivait pas à l’imaginer. Et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi si peu de détail avaient été laissés à son sujet. S’il y avait toujours un risque qu’elle revienne… ?

« Si Freezer n’avait pas changé d’architecte pour ce palais, je crois qu’il y a un moyen de les contourner.
- Un autre accès à la salle ?
- Sous la salle. Mais j’ai de quoi ouvrir une brèche dans le sol. Discrètement. »

Elle se forçait à réfléchir à la suite avant tout. Ne pas s’égarer dans ses doutes et ses craintes. Pour l’heure, elles avaient toutes une mission. Sortir les gens de là pour Aidan et elle, tuer Broly pour Bra.
Rien de plus simple.
Rien de plus simple…

Persée recula de quelques pas, entraînant Aidan avec elle dans un recoin plus isolé du palais impérial. Freezer aimait centraliser toute son armée autour de lui. Chaque palais, même les plus excentriques, disposaient donc de tout le matériel nécessaire pour surveiller l’Empire du nihilien. D’un bout à l’autre. Cela signifiait aussi des centres de communications, des antennes, le personnel pour s’occuper de tout ça, des salles de stockage et, bien sûr, des conduits pour faire passer les nombreux câbles nécessaires au transfert efficace de toutes ses données.
Et si c’était toujours le même architecte…

L’ancienne chasseuse de prime fit jailli une minuscule flamme du poignet de son armure. Une flamme qui se concentra bientôt en une petite lame d’un bleu pur. Sans hésiter, elle la plongea dans le sol. Le métal exsuda une odeur caractéristique en fondant.

« Tu connais très bien les palais impériaux, commenta Aidan.
- Les gens pensent vraiment que j’ai passé des siècles à me planquer sans rien faire ? Le meilleur moyen d’avoir une longueur d’avance, c’est de savoir ce que préparent les poursuivants. »

Et elle avait appris pendant cette période que l’architecte préféré de Freezer était quelqu’un de prévoyant. Quelqu’un qui créait des conduits plus grands, au cas où du câblage supplémentaire devait être ajouté. Connaissant la fascination du tyran pour les technologies avec le potentiel d’augmenter l’efficacité de son Empire, c’était sans doute pourquoi le nihilien l’aimait autant.
Méthodiquement, elle découpa la plaque d’acier pour dévoiler le conduit en-dessous, les nombreux câbles qui y passaient, mais aussi l’espace restant.

« Heureusement que Freezer aime bien s’entourer toujours des mêmes personnes…
- Quoi ? »

Persée haussa les épaules et éteignit sa flamme. Elle pointa le conduit.

« C’est étroit, mais on peut passer je pense. J’y vais en première. Tu me couvres. Je pense pouvoir nous amener jusqu’à la salle de stockage. »

Elle releva les yeux sur Aidan en s’attendant à y trouver une moue douteuse, mais la jeune femme était concentrée. La commando opina simplement de la tête, déterminée. Persée savait que son attention n’était pas tout à fait là. Elle suivait sans doute les variations d’énergies de Broly et de Bra.

« Sans bruit, fit-elle doucement, autant pour la rassurer que pour la ramener à la réalité. »

Pour lui montrer l’exemple, Persée s’agenouilla et se baissa jusqu’à passer la tête et les épaules dans le conduit. Avec son armure, c’était encore plus étroit, mais elle préférait avoir son matériel avec elle. Tout ce qu’il fallait, c’était éviter que le métal frotte contre les parois, au risque de…

BOUM

Persée se figea alors que palais entier vibrait autour d’elle. Elle pouvait presque entendre Aidan se redresser derrière elle. Passé le premier instant de crainte instinctive, elle comprit ce qui se passait. La jeune commando le confirma pour elle.

« Ça commence. »


* *
*

Le ciel de Freezer 67 devait être d’un bleu très pur, à l’ordinaire. Aujourd’hui, il était parcouru de violents flashs de lumière qui, pendant quelques micro-secondes, parvenaient à faire oublier l’éclat du soleil. Et s’ajoutait à cela les coups de tonnerres puissants qui résonnaient à chaque flash. Comme si la foudre s’acharnait au-dessus de l’ancien impérial. Une foudre qui frappait à un rythme de plus en plus rapide.

Bra tentait de s’éloigner du sol. Son adversaire semblait déterminé à l’y écraser. Ou à s’écraser avec elle, difficile à dire. Toujours est-il qu’il ne la lâchait pas d’une semelle. Sa présence intimidante la poursuivait à travers l’atmosphère.

Broly n’était pas un adversaire aussi dangereux qu’elle ne l’avait d’abord cru. Malgré sa montagne de muscle, il ne frappait pas assez fort pour lui briser les os. Et si sa taille imposante ne le ralentissait pas plus que ça, la jeune saïyenne restait bien plus agile que lui. Elle le pensait plus puissant que Bojack, mais contrairement au pirate : il était seul. Il devrait donc être un adversaire plus facile.
Alors pourquoi est-ce que je n’arrive pas à m’en débarrasser ?

Le combat avait débuté depuis quelques temps maintenant et non seulement elle ne l’avait pas blessé une seule fois, mais ses attaques ne cessaient d’accélérer. Et son rire ne faisait que gagner en intensité. Un son discordant qui la suivait partout où elle allait et qui n’était interrompu que par les coups de tonnerre de ses poings contre elle. Ou de ses poings à elle contre ses muscles d’acier.
Il ne reculait jamais quand elle frappait. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait l’impression de frapper un mur. Le choc se réverbérait dans ses phalanges et remontait dans son bras au point de faire trembler son coude. Tandis que Broly bougeait à peine. Même quand elle avait frappé directement dans son visage trop fier de lui. Il continuait de ricaner et il avait tenté de lui décocher un uppercut qu’elle n’avait évité que de justesse.

Est-ce que c’était ça, le super saïyen de légende ? Un mur de muscle impossible à pénétrer ? L’équivalent d’Auriel, mais sans une faiblesse à exploiter ?
A moins que la Makaïoshin ne lui ait offert le même avantage ? Avec un autre rituel ?

L’idée lui traversa l’esprit alors qu’elle se propulsait dans les airs, loin de l’allonge de son adversaire. Broly tenta de lui attraper les pieds pour la ramener vers lui, mais elle esquiva facilement. Son regard s’arrêta sur le M majuscule qui marquait son front, presque écrasé par la couronne de mèche qui ornait maintenant sa tête.
Non, je ne pense pas qu’elle ferait ça…

Elle tendit la main et laissa un déluge de kikoha plonger sur Broly. Les explosions glissèrent sur sa peau comme de la pluie sur une tuile.

« AHAHAH ! »

De la même main, elle arrêta le poing monstrueux du super saïyen.
Je ne dois pas taper assez fort, c’est tout.

Broly ne s’arrêtait jamais. Même paré comme ça, il poursuivit son assaut et tenta de l’emporter avec lui. Peu stratégique. Bra profita de sa puissance et effectua une pirouette. La force de son adversaire le projeta vers l’espace, tandis qu’elle tenait sa position.
Position parfaite.
Bra laissa son aura éclater autour d’elle.

Si les poings ne suffisaient pas, elle avait bien d’autres armes à lui opposer. Alors qu’il était encore emporté dans son propre élan, la saïyenne canalisa son énergie. Elle la laissa couler dans ses veines, le long de ses bras, et se rassembler au creux de ses paumes. Il suffisait de frapper assez vite…
Tu n’y arrivera pas.

Bra tourna la tête vers ce qui avait commencé comme un murmure, mais il n’y avait personne. Une voix féminine. Inconnue. Est-ce que c’était… ?
Tu n’as pas son instinct.

Une ombre fut soudain dans son champ de vision. Broly qui plongeait vers elle. Déjà ? Elle le voyait bien plus loin, quelques instants plus tôt. Bra ramena ses bras devant son visage et laissa son énergie en jaillir. Ce n’était pas une belle attaque, ni un rayon concentré ni une vague déferlante, plutôt un geyser incohérent de puissance brute.
Au moins il fit ralentir Broly.

Mais pas longtemps. Sa silhouette massive traversa la vague de ki. Elle vit d’abord son sourire, ses yeux vides, puis son énorme main qui vint se refermer sur son crâne. La pression lui fit perdre la concentration et lâcher son attaque. L’instant suivant, un poing de la taille de son torse vint s’écraser contre son visage.
Elle recula. Sa bouche prit un goût de sang.

Il riait toujours.
Mais il y avait une autre voix maintenant.

Bra eut l’impression d’être de retour, des années en arrière, dans une salle d’entraînement secrète, sous terre. Loin de tout. Elle tourna la tête pour voir derrière la vitre d’observation, là où sa mère l’observait toujours.
Une femme était bien là. Mais ses cheveux était noir, coupé à l’iroquoise, et elle portait un tenue très différente de celle du Docteur Brief. Ses yeux avaient quelque chose qui lui rappelait ceux de Persée. Son visage n’exprimait qu’un mépris froid.

Tu n’atteindras jamais le plein potentiel de ton peuple.

Une vision. Ce n’est pas réel. Elle doit être…

Avant que Bra n’atteigne le bout de sa réflexion. Quelque chose creva la vision et vint la cueillir à la gorge. Le rire de Broly la poursuivit alors qu’ils plongeait tous les deux à pleine vitesse vers le sol. Elle n’eut que le temps de comprendre ce qui se passait, avant qu’ils ne disparaissent dans une titanesque explosion.


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 18/08/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1516
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar xela26 le Mer Juil 30, 2025 23:53

Et bien; bon début de combat. L'influence mentale d'Aurielle va un peu égaliser les débats entre Bra et Broly. parce que si elle sort direct le SSJ3, même pour le sayan légendaire ce sera difficile !
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
xela26
 
Messages: 1659
Inscription: Lun Oct 03, 2011 20:57

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Jeu Juil 31, 2025 19:16

Bien, en retard, mais un double retour quand même :

Chapitre 83 :

Le grand retour d'Ithaxus en plein dans ses pensées et qui met un peu à plat qui a été accompli ces derniers jours, par lui/elle comme par Aurielle.

Tiens, cette fois, le morceau d'histoire est en plein milieu. A défaut d'intro, ça peut servir de transition.

Le retour commence fort, doux et amer avec Bulma qui s'y mêle.
J'aime bien ce côté préparation tactique, l'étude de vidéo. Je trouve que ça apporte un côté à la fois professionnel mais aussi terre à terre et donc bien plus crédible au récit.

J'ai pas grand-chose à ajouter si ce n'est que c'était sympa.


Chapitre 84 :

Au début, je ne comprenais ce que ce flashback concernant venait fiche ici. Puis j'ai trouvé ça mignon, ce début de relation, et assez naturel aussi. Tout ce que j'espère, ce que ce ne soit pas un présage funeste.

Pour ce qui est du reste, le combat entre Bra et Broly commence violemment, mais je ne m'attendais pas à cet échange le précédent. En soi, c'est très pertinnent. Après tout, Broly a tellement peu de personnalité qu'on en fait un peu ce qu'on veut.
L'infiltration Persée/Aidan est aussi intéressante, je me demande quand est-ce que ça va capoter.

En tout cas, c'est bien lâche de venir perturber Bra avec des visions et du trashtalk, mais bon, pour Aurielle, jouer proprement, c'est pas une option.

J'ai bien aimé ce chapitre, et je trouve que la description faite lorsqu'elle affronte Broly colle bien. L'espèce de force inarrêtable, brutale à l'excès. D'ailleurs, le moment où il la chope par la tête avant de lui mettre un coup de poing vient du film, non ?

En tout cas, je me demande si toutes ces histoires "d'instinct", ne sont pas une référence à Goku lorsqu'il se transforme en SSJ3 pour la première fois, avec le Oozaru en arrière-plan. Sans doute, on verra bien, en espérant que cette transformation n'exige pas un sacrifice...

Bref, curieux de voir comment ça va évoluer x)
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 978
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mar Août 05, 2025 14:45

Hello ! Un petit jour de retard pour ce chapitre, désolé ^^

xela26 {l Wrote}:Et bien; bon début de combat. L'influence mentale d'Aurielle va un peu égaliser les débats entre Bra et Broly. parce que si elle sort direct le SSJ3, même pour le sayan légendaire ce sera difficile !

Toujours content de te revoir sur le topic, xela !

Encore faudrait-il avoir accès au SSJ3, n'est-ce pas ? :p
Mais oui, le danger de Broly ne vient (étonnamment) pas de sa puissance brute. Enfin... Pas que de ça !

Et hello Tonay, toujours un plaisir de te voir au rendez-vous !
Tonay {l Wrote}:Au début, je ne comprenais ce que ce flashback concernant venait fiche ici. Puis j'ai trouvé ça mignon, ce début de relation, et assez naturel aussi. Tout ce que j'espère, ce que ce ne soit pas un présage funeste.

Je crois bien que c'est la deuxième fois que j'arrive à t'inquiéter comme ça pour Aidan, non ? On verra à la fin de l'arc si ton intuition était la bonne !

Tonay {l Wrote}:Pour ce qui est du reste, le combat entre Bra et Broly commence violemment, mais je ne m'attendais pas à cet échange le précédent. En soi, c'est très pertinnent. Après tout, Broly a tellement peu de personnalité qu'on en fait un peu ce qu'on veut.
[...]
J'ai bien aimé ce chapitre, et je trouve que la description faite lorsqu'elle affronte Broly colle bien. L'espèce de force inarrêtable, brutale à l'excès. D'ailleurs, le moment où il la chope par la tête avant de lui mettre un coup de poing vient du film, non ?

C'est la grande force de Broly en tant que personnage de fic pour moi, on peut assez facilement ajouter des éléments sur lui, sans pour autant perdre le "coeur" du personnage : sa force inarrêtable et sa brutalité.

Je ne saurais plus te dire si c'est tiré exactement du film mais j'ai essayé de garder ce côté "brute épaisse" dans la façon de combattre de notre LSSJ préféré, donc ça me paraît bien coller. Comme il est mastock, il a tendance à attraper les personnages avant de leur coller des mandales, pour les mettre à son niveau ou au contraire les balancer dans les airs, etc.

J'étais un peu nerveux à l'idée de ramener Broly dans la fic une deuxième fois, surtout que je me souviens encore de l'accueil qu'il a reçu la première fois, mais je suis relativement content de ce que j'en ai fait ! J'espère que la suite vous plaira ^^

---

Chapitre 85 : Exposition


La dernière secousse avait été plus intense que les précédentes. Le palais tremblait comme s’il allait s’effondrer d’un moment à l’autre. Dans l’étroit conduit qui les emmenait vers la salle des prisonniers, Aidan avait vu Persée écarter brutalement les bras pour s’accrocher aux parois. Elles évoluaient à l’horizontale, donc aucun risque de lui retomber dessus, mais si les plaques métalliques de son armure faisaient trop de bruits…

Elles ne risquaient rien, ni l’une ni l’autre : il n’existait pas un seul fantôme capable de les concurrencer sur le plan de la force. Mais ce qu’elles craignaient toutes les deux, c’était le sort réservé aux prisonniers. Jusque-là, Broly et sa clique n’avaient prouvé rien d’autre que leur cruauté.

« Je crois que ça se calme, murmura la voix de Persée dans son scouteur.
- Bra est en danger.
- Elle sait se défendre.
- On doit faire vite. »

Bien sûr qu’elles ne pourraient pas aider Bra. Pas contre un adversaire comme Broly, mais Aidan refusait de perdre trop de temps dans ces conduits. Plus vite les prisonniers seraient à l’abri, plus vite sa petite amie pourrait se donner au maximum sans craindre de tuer qui que ce soit. Et plus vite elle pourrait observer le combat.
C’était peut-être étrange de tenir à ce point à observer le duel, sans pouvoir intervenir, mais Aidan trouvait encore pire ne pas savoir exactement ce qui se passait. L’inconnu l’effrayait, peut-être parce que son imagination était si prompte à remplir les blancs. Suivre l’évolution de l’énergie des deux combattants était très loin d’être équivalent à voir de ses propres yeux ce qui se passait.

Persée ne chercha pas à discuter davantage et reprit son avancée dans le conduit, aussi silencieusement que possible. Au moins, les secousses qui faisaient trembler le palais camouflaient les quelques sons qu’elles laissaient échapper en accélérant. Aidan lui faisait confiance pour les guider au bon endroit, concentrée qu’elle était sur le combat à l’extérieur. L’énergie de Bra était toujours, de loin, la plus intense, mais celle de Broly n’avait pas varié un seul instant depuis le début du conflit.
C’était très étrange.

L’énergie de la plupart des combattants variait sensiblement au cours d’un combat. Quand ils préparaient une attaque particulièrement puissante, quand ils étaient blessés ou, plus simplement, quand ils prenaient une ou deux secondes de répit pour se préparer à la suite. C’était naturel, instinctif, même chez ceux qui ne savaient pas faire varier leur énergie. Celle de Bra variait d’un véritable soleil à la flamme vacillante d’une bougie quand elle s’économisait. Pas celle de Broly.
C’était un projecteur. Fixe. Braqué sur le ciel. Brûlant de la même force depuis qu’il était transformé. En plus d’être perturbant, cela faisait craindre quelque chose à Aidan : était-il seulement possible de gagner contre lui à l’usure ? Car si le combat s’éternisait, l’énergie de Bra finirait forcément pas s’épuiser. Mais celle du super saïyen légendaire ?

« Il y a quelqu’un dans la salle, avec eux. »

La voix de Persée la tira brusquement de ses rêveries de plus en plus funestes. Elle secoua la tête, dans la pénombre du conduit.

« Seul ?
- Il me semble. »

Aidan ferma les yeux et tenta d’oublier les deux étoiles en collision, à quelques kilomètres de là. Elle se concentra plutôt pour détecter, à travers la fine couche de métal, les quelques flammes vacillantes de la salle au-dessus d’eux. C’étaient à peine des bougies, de toutes formes et couleurs. La plupart affaiblies, par la fatigue, la faim ou la soif, difficile à dire. Une seule était en bon état. Droite et fière, avec quelque chose d’artificielle dans la lueur. Comme si ce n’était que l’image d’une flamme. En plus d’être bien plus intense que les autres.
Facile à repérer.

« Prête à ouvrir ? demanda froidement Aidan.
- Tout de suite ?
- Dans 5 secondes. »

Dans le noir de son esprit, Aidan avait visualisé la salle avec assez de précision pour savoir où se trouvait le saïyen. Et pour savoir comment tourner la tête. Quand elle rouvrit les yeux, les deux fins rayons qui en jaillir traversèrent sans effort l’acier et les câbles. Elle ne vit pas le résultat, mais elle sentit son attaque atteindre la fausse flamme. En un instant, la bougie fut soufflée.
Puis le crissement du métal scié par la lame de Persée. La lumière artificielle de la salle lui brûla la rétine. Elle entendit des hoquets de surprise et même un petit cri. Persée les fit taire d’un geste. Puis Aidan jaillit à son tour.

Ils étaient une petite vingtaine. Originaires des quatres coins de l’Empire, dans des habits à des degrés divers d’usure. Certains portaient l’armure impériale, d’autres des robes elimées. Ce n’était pas que des habitants de Freezer 67 : il y avait là des prises de chaque conquête de Broly, elle reconnut même un uniforme de la 501e. Un désir de collection peut-être ? Elle n’avait pas le temps d’y réfléchir.

« Vous suivez Aidan, ordonna Persée. Elle va vous conduire en sécurité.
- Tu reste derrière ? »

De nouveau, un crissement. Des poignets de l’ancienne chasseuse de prime, deux longues lames noires s’étiraient lentement.

« Je vous couvre. Plus vite ils seront sortis… »

Aidan opina. Elle tourna le regard vers le groupe, mais déjà les plus mal en point étaient sur les épaules des plus puissants. L’espoir renaissait sur les visages. Un espoir d’autant plus fou qu’ils avaient sans doute imaginé mourir dans le combat ou tué par les brutes du saïyen.

« On va sortir de là, fit-elle à voix basse mais en forçant un sourire confiant. »

Les visages s’éclairèrent. Aidan sentit son corps se réchauffer à cette vision. C’était pour cela qu’elle avait rejoint l’Empire, pour ça qu’elle s’était entraîné, pour ça qu’elle avait rejoint le commando d’élite. Pour s’assurer que les innocents allaient bien. Il ne restait qu’à les escorter loin d’ici.
Et ensuite, je vais m’assurer que Bra va bien…


* *
*

Bra commençait à fatiguer, au point d’avoir mal à la tête.

Elle s’était donné beaucoup de mal aujourd’hui. L’entraînement était toujours difficile, mais Maître Karine s’était montré particulièrement dur. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais elle essayait de comprendre. Elle était grande maintenant. Bientôt, elle risquait de devoir affronter l’Empire. Cold. Et le fils de Freezer. C’était un adversaire dangereux. Sa mère ne voulait pas qu’elle aille le battre, mais elles savaient tous les deux que c’était important. Essentiel même.
Cela ne l’empêchait pas d’avoir peur. On lui avait montré des images. De Cold, de Freezer, de Cooler, de Kalta. Elle savait qu’un jour, ce serait à elle de les affronter. D’utiliser tout ce qu’elle avait appris. Elle aimait ça, s'entraîner, se battre, mais quand c’était pour devenir plus forte. Pas quand c’était pour tuer quelqu’un…

« Ne te déconcentres pas. Retrouve ton objectif. Garde ton attention sur lui. Rien d’autre. »

Bra ferma aussitôt les yeux. Elle essaya de chasser ses pensées pour se concentrer sur l’action. Sur le mouvement qu’il lui avait demandé d’effectuer. Un enchaînement simple, efficace, et qui ne consommait pas trop de son ki. C’était l’obsession de Maître Karine depuis qu’elle avait découvert le Super Saïyen : utiliser cette énergie incroyable de la façon la plus efficace possible. Le rythme du faux-combat lui revint bien vite en mémoire. En une seconde, elle reprit. Ses jambes voltigèrent et frappèrent là où se trouvait son adversaire imaginaire. Une fois. Deux fois. Trois fois. En un instant.

« Et voilà ! explosa-t-elle joyeusement en retombant au sol.
- Pathétique. Bien trop lente. »

La froideur dans la voix de son Maître la fit sursauter. Elle se ratatina, essayant de faire disparaître sa tête entre ses épaules. Et ce n’est qu’ensuite qu’elle réalisa que quelque chose n’allait pas. Le son n’était pas le bon. Karine parlait avec une voix de femme.

Bra se retourna. Le chat avait disparu. Une inconnue se tenait à sa place, grande et pâle, vêtue d’une étrange robe noire. Une chevelure de jais cascadait sur ses épaules en mèches désordonnées. Son visage était beau, mais le rouge de ses yeux avait quelque chose d’effrayant qui fit instinctivement reculer l’enfant.

« Tu penses pouvoir venger ton frère avec un tel niveau ? Ton père aurait honte de toi s’il était encore là pour te voir. »

Aussitôt, Bra sentit les larmes lui monter aux yeux. Ses lèvres tremblaient de peur. Qui était cette femme ? Pourquoi est-ce qu’elle disait une chose pareille ?

« Ta mère n’a pas la force de te le dire, mais si tu veux venger ton père, il va falloir te donner un peu de mal. Si c’est pour te ridiculiser, pourquoi s’entraîner autant ? »

Bra n’osa pas répondre, mais elle observa avec attention alors que la femme inconnue avançait vers elle. Ses yeux avaient quelque chose de familier, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Trop sombres pour ressembler à ceux des nihiliens, mais avec cette même cruauté imprimée sur l’iris. Même sa voix lui rappelait furieusement quelque chose, comme un rêve devenu trop lointain, ou les histoires que sa mère lui racontait quand elle était toute petite.

« Je comprends. Tu as été entrainé par des faibles. Tu as un potentiel immense, mais tu le bride, constamment. Tu n’essaie pas d’être une saïyenne. Comment veux-tu être la digne fille de ton père ? »

Mon papa est mort !

Elle le pensa très fort, mais n’osa pas le prononcer. Les yeux bleu levés vers l’inconnue, Bra la voyait à peine. Son champ de vision était noyé de larmes. Elle se donnait tant de mal, pourtant elle était d’accord avec tout ce que disait cette femme. Personne n’osait le lui dire, mais elle le savait. Elle le sentait. Jamais elle n’arriverait à égaler son père. En plus, Freezer était mort aussi maintenant. Il ne restait que Kalta.

« Tu es pleine de rage, pourquoi ne pas la laisser s’exprimer un peu ? »

L’inconnue s’était penchée pour mettre leur visage au même niveau, mais ses yeux exprimaient toujours la même froideur. Une distance qui paraissaient infinie entre elles.

« D-De… de la rage ?
- Ton fameux “Super Saïyen”, ce n’est pas ça ? sourit l’apparition. Une expression de pure rage. C’est votre force, non ? Pourquoi ne pas t’en servir ? Contre Kalta, contre l’Empire ? »

Kalta. Oui, il ne restait que lui. Si elle pouvait le battre.
Kalta est mort.

L’évidence s’imposa brutalement à son esprit. Elle l’avait vu. Pas mourir, mais elle avait entendu ses derniers mots, elle avait sentit ce qu’il préparait. Ses mots résonnaient encore dans son esprit. Et la responsabilité qu’il avait posé sur ses épaules, même sans le savoir. Kalta était mort.
Bra n’avait plus dix ans. Plus depuis longtemps. Maître Karine n’était plus son entraîneur. La Rébellion n’avait plus lieu d’être.

Maman est morte.

Un éclat de colère brûla dans ses yeux quand elle comprit. Les souvenirs étaient de nouveau là. La guerre. Cell. Kalta. Le Guédester. Cell. Les démons. Ithaxus. Resheph. Auriel. La mort de Kalta. La Makaïoshin.

Bra secoua la tête. Elle était toujours dans la salle d’entraînement de son enfance. La femme était toujours là, mais elle ne se penchait plus vers elle. Ses yeux sombres étaient fixés sur les siens. Elle avait un sourire mauvais.

« Vous êtes la Makaïoshin.
- Quel pouvoir de déduction.
- Je ne sais pas ce que vous essayez de faire mais…
- T’ouvrir les yeux. J’ai rarement rencontré de mortel avec un tel potentiel. Encore moins une mortelle qui le gâche à ce point. »

Il n’y avait pas un soupçon de respect dans sa voix. La prétendue déesse parlait de Bra comme si elle évoquait un chiot particulièrement doué ou plutôt un programme informatique à l’architecture ingénieuse. Il n’y avait pas la moindre chaleur non plus. Mais elle n’entendait pas non plus de mépris ou de moquerie. La Makaïoshin était factuelle, détachée. En fait, sa voix paraissait lointaine, comme si elle devait lutter pour lui faire parvenir ses mots. Si bien que Bra n’arrivait pas à savoir s’il y avait la moindre sincérité à ses paroles.

« Ton espèce n’existait pas quand j’ai été enfermée, reprit-elle. Rares sont les créations des Kaïoshins avec un tel potentiel destructeur. Une telle puissance dans un si corps si frêle. Je suis forcé de l’admirer. D’autant plus chez toi.
- Cela ne vous énerve pas que ce potentiel soit contre vous ? s’amusa Bra, avec un sourire. »

Loin de s’énerver, elle répondit par un sourire à son tour. Un sourire qui dévoila une canine un peu trop pointue. Les iris rouges brillèrent d’un éclat provocateur.

« Ce ne sera peut-être pas toujours le cas. Je n’ai rien contre toi, Bra Brief, fille de Vegeta. Au contraire, je viens t’aider à révéler ton vrai potentiel.
- Mais bien sûr… Vous venez placer votre pantin dans cet univers. Je ne vous laisserais pas faire.
- Broly n’est qu’une brute. Un imbécile, c’est vrai, mais tu aurais des choses à apprendre de lui, si tu y réfléchissais un instant. »

Elle ne chercha pas à cacher ses doutes, haussant un sourcil.

« Je n’ai rien à apprendre de lui.
- Comment se battre, pour commencer.
- Je ne crois pas non. Vous avez envoyé un chien enragé mais ses exploits s’arrêtent bientôt.
- Vraiment ? Pourquoi est-ce qu’il gagne alors ? »

Broly ? Gagner contre elle ? Non, le plan était simple : elle n’avait qu’à l’éloigner un peu, le temps d’exfiltrer les prisonniers et ensuite, elle n’aurait qu’à se battre à fond pour l’éliminer. Ce n’était pas un danger pour elle : il était peut-être plus brutal et puissant que Bojack, mais il n’aurait bientôt plus d’otage derrière lesquels se cacher.
Attends, pourquoi est-ce qu’elle parle au présent ? Et pourquoi j’ai l’impression d’oublier quelque chose ?

Le combat avait déjà commencé. Depuis un moment maintenant. Elle se souvenait des premiers coups. De la résistance exceptionnelle du saïyen légendaire… et de ses coups.

Autour d’elle, la salle d’entraînement se mit à résonner sous des coups d’une violence extraordinaire. Pas des tremblements de terres, mais des chocs. Répétés. Rythmés.
Elle avait mal à la tête.


* *
*

La terre s’enfonçait à chaque coup. L’immense cratère qu’elle avait creusé en chutant grandissait et grandissait. Le sol tremblait, au point que des cailloux voletaient à quelques centimètres du sol chaque fois que le poing de Broly la frappait. Elle pouvait même entendre les arbres environnants craquer et tomber quand le bord du cratère les atteignait, les entraînant dans cette course vers les profondeurs.
Au-dessus d’elle, la silhouette massive et musculeuse. Broly se contentait de lever son poing encore et encore pour l’asséner sur elle. Et il riait. Son rire avait été la première chose qu’elle avait entendu.

Bra n’eut pas le temps d’analyser la situation au-delà de ses quelques informations. Dès qu’elle reprit conscience, elle fit exploser son aura et son énergie, avec un hurlement. Le cratère termina de se creuser, trop vite en son centre. Les parois de terres et de débris ne tinrent pas plus d’une seconde avant de s’effondrer en cercles concentriques. Broly s’élevait déjà dans les airs. Elle suivit sans faire attention à la destruction laissés derrière eux.
La saïyenne sentait le goût du sang dans sa bouche.

« Tu as de nouveau envie de te battre, fillette ? ricana le super saïyen. »

La saloperie…
Bra n’avait même pas eu conscience de son absence. Un moment elle affrontait Broly. Le suivant, elle était plongé dans un souvenir, un rêve, comme si elle était tombée endormie instantanément.

C’était dangereux.

Son visage était contusionné, mais pas détruit. Soit Broly était bien plus faible que prévu, soit l’instant d’absence n’avait pas duré aussi longtemps qu’elle l’avait imaginé. Cela devait être un pouvoir de la Makaïoshin. Elle s’infiltrait dans son esprit et la distrayait pour donner l’avantage à sa créature. Diablement efficace. Est-ce que c’était ça, la magie Madoshi ? Ou bien était-ce encore autre chose, de plus dangereux ? Il était trop tard pour se poser la question.

« Tu n’as plus rien à dire ? reprit Broly. On s’amusait bien. »

Bra avisa le M majuscule qui paraissait gravé sur son front. Est-ce que c’était ce que la Makaïoshin essayait de faire avec elle ? La convertir ? La déesse avait parlé de ne pas être toujours son ennemie. Si c’était bien son plan, c’était osé.
Et stupide, je ne la rejoindrais jamais.

Mais il faut que j’en finisse vite.
Un peu de calme retrouvé, elle baissa les yeux. La jungle était défiguré par le cratère, qui menaçait même le palais impérial sur son flanc ouest. Bra pouvait presque voir les pierres qui formaient le complexe trembler et glisser vers les abysses.

« Aidan ? demanda-t-elle dans son scouteur. Où en êtes-vous de l’évacuation ? »

L’appareil crachota un son, mais ce n’était pour rien d’autre que lui dire qu’il mourrait. Un coup de Broly avait dû l’amocher. Avec un grognement de rage, elle l’arracha et le jeta plus loin. Tant pis, elle se concentra plutôt pour sentir l’énergie de sa petite-amie. Cela ne lui prit qu’une seconde. Elle était toujours en bas, entourée d’autres énergies faibles, mais pas agressives. Parfait. L’évasion était en cours. Après ça… Elle pourrait se donner à fond et ne se soucier que de la planète.
Si le beau palais de Freezer doit y passer, ce sera dommage pour lui.

Un kikoha fondit sur elle. Par réflexe, elle projeta un kiaï qui le fit exploser, à moins d’un mètre d’elle. La fumée l’enveloppa, puis l’énergie de Broly fut toute proche. Toujours propulsée par son instinct, elle tendit la main et intercepta un poing de la taille de sa tête. Avant le prochain assaut, elle se laissa tomber dans les airs et lança ses pieds vers le haut. Le ventre de Broly se creusa sous le choc, mais il ne fut pas repoussé d’un centimètre.

« Tu peux frapper autant que tu veux, demi-saïyenne. Tu ne me battras pas. »

Elle aurait pourtant juré voir ses traits tordus par la douleur, quelques instants plus tôt, mais il faisait comme si tout cela n’était rien.

« Elle est dans ta tête à toi aussi, n’est-ce pas ? grogna-t-elle en reculant.
- Pas besoin d’elle ! »

Cela ne répondait pas à la question.

Broly s’élança haut dans le ciel, loin d’elle, mais le regard toujours fixé sur Bra. Un sourire mauvais étira ses lèvres. Il tendit la main dans sa direction. Elle n’eut même pas besoin de se concentrer sur son énergie pour savoir ce qui arriverait. Un véritable déluge de kikoha jaillit de ses doigts, en tout sens, mais tous gorgé d’une puissance dévastatrice. Là-dessus, elle était obligé de l’admettre : il avait de la ressource. Mais elle aussi.
Bra prit une courte inspiration, puis se lança. Seuls quelques attaques représentaient une véritable menace pour elle. Le reste partaient en tout sens, que ce soit pour la distraire ou pour bombarder la surface. Peu lui importait : aucun de ses kikohas n’atteindraient leur cible. Plutôt que de faire exploser le premier à fondre vers elle, Bra le cueillit d’une main et le fit glisser le long de son poignet, jusqu’à le rediriger vers un autre. L’explosion l’enveloppa de fumée et de bruit, mais elle percevait toujours les alentours. D’un coup de pied, elle envoya une autre attaque intercepter un petit groupe : une série de détonation suivit, mais ce n’était toujours pas terminé.

Elle pouvait sentir deux choses : une poignée de boule d’énergie qui filaient vers la surface, loin derrière elle, et Broly qui s’était remis en mouvement. Comme prévu : il plongeait sur sa cible. Bra concentra son ki en un fouet fin et long, qu’elle fit claquer vers le sol. Les kikohas explosèrent et souffleur les cîmes de plusieurs arbres majestueux. La jeune saïyenne n’avait pas le temps de s’en soucier. Elle pivota juste à temps pour intercepter un poing, puis un autre.
Le visage fou de son adversaire surgit de la fumée.

« Ta faiblesse te fera perdre, “Impératrice” !
- Pour le moment, c’est toi que je sens faible. Incapable de me battre sans ta précieuse déesse.
- Tu te crois si puissante, mais tu ne sais pas t’en servir. Une vraie saïyenne m’aurait offert un vrai combat. De la force. Du sang. De la rage. Tu ne fais que te défendre. Et défendre les insectes sous nos pieds. »

Avant qu’elle ne puisse lui répondre, Broly frappa violemment son front contre le sien. Elle se sentit reculer, brièvement sonnée.

« Je voulais affronter une princesse saïyenne. Pas une pathétique humaine. »


* *
*

Bra revint à elle au milieu d’un territoire dévasté. Mais ce n’était pas celui où elle affrontait Broly.
C’était une plaine. De l’herbe verte. Une brise légère. Et au loin, des échos de combat. Mais le plus choquant était l’impression qu’elle ressentait. C’était familier, comme si elle était de retour sur Terre. Pourtant, elle était certaine de ne jamais avoir visité cet endroit.

Et ces combats… Ce n’était pas un affrontement classique. C’était des milliers d’hommes qui se retrouvaient sur un champ de bataille. Une véritable guerre.
La Terre est attaquée ? Depuis quand… ?

« Tu venais à peine de naître. »

La voix de la Makaïoshin la fit pivoter brutalement. Son pied creusa une tranchée dans le sol et elle leva les deux bras en position de combat. La déesse se tenait devant elle, les bras croisés dans le dos. Elle ne cherchait pas l’affrontement.
Derrière elle, deux silhouettes flottaient haut dans le ciel.

Kalta… ?

Non, en fait, il y en avait trois, mais l’une était bien plus petite que les deux autres. Et très différentes aussi. Un petit garçon et deux nihiliens. La silhouette blanche leva un bras au-dessus de sa tête. Un point brillant apparut au bout de ses doigts.

« Souviens-toi bien, Vegeta. Pas un geste. »

Ce n’était pas la voix de Kalta.
Ce n’est qu’en entendant ce nom que Bra baissa les yeux et le vit, derrière la Makaïoshin, cloué au sol. L’homme était semblable à ce qu’on lui avait montré, sinon pour la posture. Sa chevelure dorée semblait vaciller. Son aura était si faible qu’elle paraissait éteinte. Lui était abattu, les bras ballants, le corps strié de brûlures profondes.
Son père.

« Je me suis dit que tu voudrais savoir comment ils sont morts, expliqua froidement la déesse. »


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 18/08/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1516
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Précédent

Revenir vers Fanfictions

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invités