Foenidis {l Wrote}:
Réflexion faite, il est possible aussi que le fossé entre nos générations concernant l'amour du pays vienne aussi du fait qu'à mon époque, nous grandissions à l'école avec la France.
Les programmes de primaire d'histoire et géographie étaient uniquement centrés sur notre pays. De nos ancêtres les gaulois à l'époque napoléonienne, notre histoire était étudiée en détail date par date, avec force détails. On apprenait à dessiner la carte de France avec les reliefs, les cours d'eau, les départements, etc.
On devait savoir la Marseillaise aussi.
Déjà avec mes fils, je me suis rendue compte qu'il leur manquait la plupart des références qui me restent de mon enfance scolaire : on ne leur en a jamais parlé à l'école, à aucun moment, pas plus en primaire qu'au lycée !
Aujourd'hui, en primaire, ils n'y a d'ailleurs quasiment plus d'histoire ni de géographie.
Comment aimer ce qu'on ne connaît pas ?
Comme me le faisait remarquer il y a peu ma mère qui a aujourd'hui 70 ans, désespérée par le niveau de mes nièces aujourd'hui en primaire, quand elle était enfant, ils étaient plus de 40 par classe, ça ne bronchait pas et ils savaient lire, écrire, compter, l'histoire et la géo.
Aujourd'hui, les gamins sont en moyenne 25 par classe (dans la région en tout cas), c'est le boxon total, les instits n'en peuvent plus tellement ils sont bruyants et ils arrivent au collège sans rien savoir du tout pour un grand nombre.
Y'a quand même un gros problème.
J'vais réagir à un ou deux trucs. Déja j'vais avouer que j'ai jamais appris la Marseillaise en classe effectivement, mais j'ai du ire 2 fois le déserteur de Boris Vian (c'est presque une réplique de Mr Lechien la). Normal ? Non certes.
COncernant le programme scolaire... perso je suis rentré en primaire en 1991, au collègue en 1996, au lycée en 2000. Et pourtant j'ai toujours reproché aux programmes d'histoire/geo d'etre bien trop centré sur la France justement, la France, toujours la France, puis un peu de l'age des decouvertes (Marco Polo, Magellan etc) et puis encore la France. Comment avoir une idée objective de l'histoire en se concentrant a ce point sur la France ? Pas possible.
Ensuite pour le coup du 40 par classe y'a quelques decennies et 25 par classe maintenant... la tendance nationale est clairement à l'inverse depuis moult decennies. Mon père ils étaient 25 par classe. Moi on était 30, ma ptite soeur 35 et je crois que ça augmente encore.
Pour moi le gros problème de l'éducation en ce moment vient :
1 : des profs. Pas forcement totalement leurs fautes, mais la ou le prof symbolisait l'autorité, maintenant il est perçu comme un geolier, qui n'aura plus forcement l'ascendant sur ses eleves, et est plutôt consideré comme un adulte aigri ayant un boulot pourri et raté sa vie.
Je rajouterais aussi que les profs ne se sont pas formés depuis... pfiu. Le metier est à la fois indispensable et obsolète tel qu'il est enseigné, beaucoup manquent de pedagogie... suffit pas d'avoir le concours pour etre un bon prof :/
2 : Le programme, qui est tout pourri à mes yeux (trop de France en histoire/Geo, pas assez de langues étrangères...)
3 : de la volonté que ce soit ainsi. Parce que je suis sur que quelque part, c'est le but recherché. Il y a des élites ? Des sales gosses qui ont toutes les chances de devenir irrespectueux en grandissant, voir des adultes incapables ? Chouette, la bétise rend les gens plus dociles. Si dans un an tout nos gosses se mettaient à travailler bien à l'école, voulant tous s'orienter vers des études Supp et délaissant Segpa, CAP ou boulot sans qualif, le gouvernement pleurerait.
4 : La famille. C'est très bien que les femmes bossent n'empeche qu'avoir une grosse part de mère au foyer garantissait la présence d'un des deux parents à la maison la plupart du temps. Les gosses étant humains, l'humain étant curieusement influencable par la bétise, il est évident qu'ils auront des "leçons de vie" bien différentes venant de leurs camarades que de leurs parents, et certains seront plus ou moins receptif à ces leçons... Perso j'ai souvenir d'avoir vu un pote se rebeller à 7 ans devant un prof, et l'avoir trouver trop classe... j'ai voulu faire pareil, m'en suis pris une, et j'ai attendu moults années pour recommencer

On dira ce qu'on veut des gosses (ça dépend de la culture etc), un gosse c'est avant tout temeraire et quasi persuadé de son invincibilité, donc ça testera TOUJOURS les limites et voudra remettre en cause l'autorité qu'il jugera parfois stupide, quand bien même il se contentera de ruminer ça sans trop se rebeller extérieurement.
On peut faire des croisements aussi, entre le 1 et le 4. Comme l'a dit Tenma, y'a encore 2 décennies la famille se rangeait toujours du coté du prof, maintenant non.
Edit pour Batroux :
J'ai bien aimé ton exemple sur les syndicats, spécialement Renault et le refus des syndicats de baisser les salaires.
Perso je suis Niortais, pas loin y'a la Camif, boite de vente énorme s'il en est, qui a coulée y'a 3 ans et quelques. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient nantis, pas forcement dans leurs salaires, mais ils cumulaient des avantages énormes (13 à 17 mois de salaire par an, 3 sur 4 qui avaient une voiture de fonction, un CE qui paie des croisières sur le Nil, 28h de boulot par semaine pour en faire profiter le plus de monde possible), mes patients me racontant que pour un mec qui bossait, il avait un supérieur chargé de le surveiller, qui avait encore un supérieur qui surveillait le dernier, et ainsi de suite sur plusieurs echelons.
La boite allait mal, on leur a laissé le choix : couler ou lever le pied. Unanimement, ils ont fait pression, refuser de lacher du lest, et ils ont coulés. Ils ont eu une offre de reconversion démentielle (90% de leur salaire garanti pendant 1 an) et en ont bien profité. Dernièrement (y'a 1 an) la boite a ré-ouverte, et ça se passe toujours exactement de la même façons).
Tout ça pour dire :
5 : la corruption du système. Bien que Prof soit effectivement un métier pourri dont je ne veule pour rien au monde (enfin à mes yeux), l'etre humain a corrompu le système educatif, comme il corrompt toujours n'importe quel système a la longue.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.