Oui et j'avais dit que par contre, je désapprouvais ces chants aussi. Même s'il fallait faire un chant, "fils de pute" est certainement pas l'insulte la plus appropriée
Nimitz: oui peut être, c'est justement pour cette raison qu'il faut pas lâcher l'affaire. Parce qu'il y en a qui s'en foute. (Je rappelle quand même que Thauvin a été sifflé dans une très grosse partie des stades de L1, quand même, donc on n'est pas "quelques un"). Personnellement, j'ai pas envie de voir des clubs devenir des supermarchés (enfin, ils en sont déjà, mais l'exemple Thauvin est un exemple poussé à l'extrême, tellement gros que si j'avais donné un tel exemple l'an dernier, j'aurai ajouté que c'était caricatural) . Parce que si on regarde juste la forme, la vente de Thauvin, ça ressemble foutrement à ce que ferait un supermarché: j'achète au producteur à bas coût un
produit de qualité, la marque de mon enseigne lui fait prendre de la valeur, je le revends aussitôt. Le problême, c'est que c'est le joueur lui même qui se transforme en produit, mais il ouvre des potentiellement des pratiques et surtout en démontre l'extrême immoralité. L'affaire Thauvin dépasse Thauvin en fait, il est juste celui qui a fait pire que les autres et qui sert du coup d'exemple. Personnellement, Thauvin, depuis la victoire contre Marseille, je suis relativement apaisé on va dire, mais je crois qu'il faut continuer, vraiment pour l'exemple, d'autant plus qu'il n'a toujours rien compris.
Le LOSC et l'OM ne sont pas tout blanc non plus. Ce transfert est à mon sens moralement inacceptable pour les 2 clubs, même si pour le LOSC, il est devenu productivement nécessaire ( garder Thauvin aurait au final eu des effets négatifs sur les perfs et le groupe, ça j'en suis convaincu). ET contrairement au connerie entendu à droite et à gauche par nos grands journaleux, le LOSC n'AURAIT PAS été dans la merde financièrement en conservant Thauvin (le problème venant du % de masse salariale par rapport au budget). Concernant l'OM, je ne comprends pas comment on peut non seulement prendre un joueur qui fait un forcing, mais encore moins l'y pousser. Je me rappelle de Shalke qui avait refusé... Roux après que ce dernier ait attaqué un bras de faire pour les rejoindre... Je comprends même pas comment ça se fait qu'aujourd'hui, les présidents de clubs n'aient pas passé un accord tacite pour empécher ce genre de pratique...
Là encore, c'est un très vaste sujet, le transfert de Thauvin, qui n'a l'air de rien pour certains, soulèvent pourtant énormément de problématiques que ce soit à cause du fond ou de la forme.
EDIT: alléluia! Enfin un article à peu prêt bon et intéressant de l'équipe !
Les joueurs français travaillent-ils assez ?
Ces derniers mois, le professionnalisme des joueurs français a été ouvertement critiqué. Pour certains étrangers passés par la Ligue 1, il y a un vrai problème de comportement.
AUTANT le dire tout de suite, essayer de montrer que les joueurs français sont intrinsèquement feignants et je-m'en-foutistes ou, à l'inverse, de bons petits soldats est un sujet casse-pipe. Les généralités servent rarement la vérité. Mais soulever le tapis pour y dissimuler les critiques formulées récemment par les étrangers qui découvrent notre Ligue 1 n'est pas non plus raisonnable. L'attaque est principalement venue du Paris-SG (voir par ailleurs), avec les commentaires de Carlo Ancelotti et de Gregory Van der Wiel. Et ce n'est pas un hasard de la part d'une équipe qui se construit pour gagner un jour la Ligue des champions, chose peu courante dans nos contrées depuis soixante ans. Ces mots ont mis la Ligue 1 en face de l'image qu'elle renvoie hors de nos frontières. « Sauf pour Barton, qui me fatigue, il y a une vérité dans tout ça, assure Jonathan Zebina, le défenseur de Toulouse, international passé par l'AS Rome et la Juventus Turin. Quand quelqu'un comme Ancelotti, l'un des entraîneurs qui a le plus gagné au monde, un mec plutôt “à la cool”, fait des déclarations comme celles-là, c'est qu'il est temps de se poser les bonnes questions. »
DES CRITIQUES JUSTIFIÉES ?
ZEBINA : « SANS ÊTRE MÉCHANT, IL Y EN A PAS MAL QUI ARRIVENT EN PRO PAR DÉFAUT »
« Il n'y a pas de culture de la gagne, ici. Le niveau de préparation des joueurs et des entraîneurs est vraiment bas. » Avant tout le monde, Leonardo s'était mis le football français à dos, en mars 2012. Critiquer le niveau de préparation des joueurs et des entraîneurs de L 1 deux mois avant de se faire ravir le titre de champion de France par Montpellier était osé. Mais, sur la culture de la gagne, l'ancien directeur sportif du PSG n'avait pas totalement tort. L'indice UEFA des clubs français est là pour le confirmer, comme le zéro pointé de l'OM cette saison en phase de groupes de la Ligue des champions ou l'élimination en barrages de Lyon. Le palmarès des clubs français en Coupes d'Europe (une C1, une C2) rappelle néanmoins que le phénomène ne date pas d'hier.
Quand Joey Barton affirme qu'on se donne plus à l'entraînement en Angleterre, il trouve un écho favorable auprès de Julien Faubert (voir par ailleurs), qui n'a pourtant pas connu le top de la Premier League à West Ham. Quand Carlo Ancelotti souligne que les joueurs français du PSG n'ont pas une mentalité de gagnants, les faits lui donnent raison puisque seul Blaise Matuidi arrive à s'imposer dans l'équipe type parisienne pour l'instant. Gregory Van der Wiel, lui, a ciblé plus particulièrement les jeunes. L'investissement au quotidien des générations émergentes fait aussi débat dans d'autres clubs français. Notamment à Marseille, qui a dépensé grosso modo 26 M€ pour Florian Thauvin, Giannelli Imbula, Mario Lemina et Benjamin Mendy, l‘été dernier. « C'est vrai, peut-être que les jeunes de l'OM ne travaillaient pas beaucoup, a lâché le défenseur brésilien de l'OM Lucas Mendes, interrogé la semaine dernière en conférence de presse. Mais leur mentalité a changé. » Peut-être aussi parce que le club phocéen a pris la mesure du problème en se montrant plus strict, notamment sur les retards à l'entraînement, qui avaient valu à Mendy de passer Lille-Marseille (0-1, 4 décembre) en tribune. « La France est devenue un Championnat de formation et, sans être méchant, il y en a pas mal qui arrivent en pro par défaut, note Jonathan Zebina. Pour atteindre le top niveau, il faut repousser ses propres limites. C'est une discipline et la discipline n'est pas l'une des qualités de la jeunesse. » Le problème ne s'est toutefois pas manifesté partout : « Notre expérience avec les joueurs français a été bonne, témoigne Braulio Vazquez, ancien recruteur puis directeur sportif du Valence CF. Que ce soit Feghouli, Rami, Mathieu, ou même Tino Costa, qui n'est pas français mais qui venait de France, nous n'avons eu aucun problème de ce genre, tous travaillaient et s'entraînaient bien. »
NOTRE FORMATION EST-ELLE SI BONNE ?
RAMPILLON : « ON N'A PEUT-ÊTRE PAS PRIS LE BON CHEMIN »
La formation française s'exporte toujours aussi bien à l'étranger, comme le prouve la présence de Lyon et de Rennes dans le top 5 européen des clubs ayant formé le plus de joueurs évoluant dans les cinq grands Championnats. Dans le domaine technique, il n'y a pas grand-chose à redire. Pour le reste… « On n'a peut-être pas pris le bon chemin, assume Patrick Rampillon, le responsable du centre de formation de Rennes. Les formateurs doivent se poser la question : c'est quoi un joueur de haut niveau ? Il faut être plus exigeant. La valeur footballistique ne suffit pas. L'individu compte également. Il faut aussi une cohérence du club de A à Z sur un projet de jeu, un projet de vie. C'est la force d'un Barça ou d'un Bayern. »
Dans le même esprit, l'Allemand Peter Zeidler, ancien entraîneur à Tours (L2), adjoint à Hoffenheim (Bundesliga) et aujourd'hui coach de la réserve du Red Bull Salzbourg en Autriche, souligne : « Il y a de très bons éducateurs en France, mais il faut donner plus d'importance à l'école. Le côté physique, tactique a pris trop d'importance dans la formation. Vous avez peut-être négligé les aspects personnalité ou valeurs humaines qui font les joueurs d'équipe. » Sur ce thème-là, la fameuse génération 1987 (Hatem Ben Arfa, Karim Benzema, Jérémy Ménez ou Samir Nasri…), championne d'Europe des moins de 17 ans en 2004, a bousculé les codes. « Cette génération a tout eu sauf l'éducation, lance Frédéric Guerra, qui fut l'agent de Ben Arfa. C'est une vraie génération de compétiteurs, mais en tout : ego, argent, conneries. Quand Hatem a signé à Lyon son premier contrat pro pour 70 000 euros par mois et 600 000 euros à la signature, il est sorti du bureau en me disant : “Tu m'as fait signer un contrat de merde.'' » Pour s'être vus trop beaux trop tôt, d'autres grands talents se sont depuis perdus en route, comme Gaël Kakuta ou Yann Mvila, disparu des radars au Rubin Kazan, en Russie. « C'est du gâchis, admet Rampillon à propos de l'ancien Rennais. Son talent méritait mieux. »
DES CLUBS AUSSI COUPABLES ?
UN RECRUTEUR : « LES CLUBS FRANÇAIS ONT DONNÉ PLEIN DE POGNON À DES GAMINS DE DIX-SEPT ANS »
Vrai séisme à l'époque, la signature de Jérémy Aliadière à Arsenal à l'âge de seize ans, en 2000, a lentement enclenché un mécanisme pervers et inflationniste. « Les clubs français ont pris peur et ont commencé à donner plein de pognon à des gamins de dix-sept ans », raconte un recruteur d'un grand club européen. Avec pas mal de dégâts collatéraux sur les attitudes. Dans une interview au JDD de dimanche dernier, Michel Platini, a soulevé, lui, le problème plus général du laxisme des clubs français. « Les joueurs français n'arrivent pas en retard à l'entraînement dans les clubs étrangers », a glissé le président de l'UEFA. « Si un joueur arrive deux ou trois fois en retard et que tu te dis : “Je vais quand même le faire jouer car j'en ai besoin”, là, c'est le début des problèmes, assure Zebina. En Italie, l'importance d'un investissement financier sur un joueur ne passait pas avant la ligne de conduite du club. C'est la grande différence avec la France. » Dans le Championnat français, les discours de fermeté des dirigeants s'arrêtent souvent où commence l'intérêt sportif et financier du club. On a pu le constater à Lille l'été dernier avec le transfert de Florian Thauvin. Ou début février, quand Mbaye Niang, l'attaquant de Montpellier, a joué deux jours après une garde à vue pour un accident de la route avec délit de fuite, qui lui a valu depuis une condamnation à dix-huit mois de prison avec sursis. « À la Juve, j'ai vu de grands joueurs passer et pas un seul sortir du rang, conclut Zebina. Si c'est le cas, tu es vite rappelé à l'ordre. Et si tu ne veux pas comprendre, au mercato suivant, tu es sur la liste des transferts. C'est la culture des grands clubs. » Y en a-t-il beaucoup en France ?
Je trouve que les critiques sur la formation sont totalement justes et certains témoignages particulièrement éloquent, et on en revient toujours à la même chose, les problèmes de mentalités. Là, c'est pas moi qui le dit.