Simplifions : en fait le racisme désigne l'institution et la systématisation de la discrimination. L'exemple le plus criant étant les lois ségrégatives aux USA avant le mouvement des droits civils. Mais qui oserait dire que parce que les lois ségrégatives ont disparu, le racisme a disparu aux USA ? En fait, une loi ou une règle, ou l'application d'une règle peut pénaliser ou simplement viser une communauté même sans la viser explicitement. Dernier exemple en date : la loi sur le voile, ce n'était pas une loi explicitement sur le voile, mais ça le visait bien (je ne dis pas qu'elle est raciste).
Mais évidemment, comme on le sait depuis Foucault, dès qu'on parle de pouvoir il faut le concevoir comme rapport de forces, parce que la force que l'on exerce sur une population se traduit par une contre-force. Le pouvoir se conjugue toujours au pluriel en somme. Le racisme anti-blanc, étant donné qu'aucune institution officielle n'est là pour pénaliser les blancs, est donc une réaction localisée à cette forme de pouvoir.
Salut Zhatan,
je pense que tu fais une petite erreur. Le "racisme anti-blanc" n'est pas une réaction. Il est pareil que tous les autres. Au passage, je n'aime pas du tout le sens qu'à pris le mot "racisme" qui ne correspond plus à son sens premier : je préférerais que l'on parle de... "Discriminisme", mais bon, je sais pas si ce mot existe. Enfin bref !
Salut Francky9g ^^
Bon pardon, mais si on sort de la posture morale comme quoi le racisme c'est très vilain, ta position n'est pas très solide.
Le racisme a un sens relativement précis que n'a pas le mot discrimination. La discrimination ne fait pas système, le racisme si. En ce sens, je parlerais plutôt de discriminations anti-blanches que de racisme anti-blanc. Donc non, je ne crois pas faire d'erreur : encore une fois, regardons au niveau des postes à pouvoir (tenma a beau jeu des quatre pélos députés à l'Assemblée, ce n'est pas représentatif DU TOUT), regardons les discriminations à l'embauche et regardons les contrôles au faciès. Je ne dis pas que c'est forcément illégitime (pour les contrôles au faciès, même si je le pense très fort) mais il y a bien application d'un pouvoir sur des populations plutôt que sur d'autres. Je ne vois pas qui pourrait me contester ça. Partant, il ne me paraît pas scandaleux de trouver suspect le concept de "racisme anti-blanc", ou alors il faut être un peu circonspect et prudent. Evidemment ce n'est pas ce que font nos deux compères, qui veulent juste faire valoir leur statut de victime pour minimiser le racisme anti-noir (par exemple), cet espèce de "nan mais moi aussi je souffre", j'ai envie de dire que certes c'est terrible, mais que ça n'est pas très étonnant. Au demeurant, s'ils veulent lutter contre le racisme, qu'ils aillent à SOS racisme et ils lutteront aussi contre les causes du racisme anti-blanc.
Alors qu'on a aucun chiffre.
bien sûr qu'on a des chiffres. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de statistiques ethniques qu'on n'a rien du tout. Déjà parce qu'on sait qui est immigré et d'où il vient et qu'on sait s'il a des enfants.
Le "racisme anti-blanc" existe, et il est pas moins grave que les autres. C'est stupide de dire ça (désolé si j'ai mal compris tes propos Zhatan).
C'est une posture morale, qui ne m'intéresse pas. Le mal c'est mal, le caramel brûlé c'est pas bon et la guerre c'est moche. Oui, ok, mais je parle de causes, une fois compris que le racisme c'est pas bien (même tenma le dit, c'est dire), on peut passer à ce qui fait nos points de divergences, je pense.
Mais pour les "blancs" qui vivent en minorité dans un quartier où il y a une majorité de "noirs", d'"arabes", etc... Ce "racisme anti-blanc" est aussi récurent et dur à vivre.
C'est vrai, ça ? Subissent-ils des contrôles au faciès ? Les entretiens d'embauche ça se passe comment ? (l'histoire de Duchmol ne m'intéresse pas, je veux bien des stats)
Alors oui, les insultes et ainsi de suite. Mais il me semble que ce n'est pas de même nature, ce racisme, pour grave qu'il est, n'est pas institutionnel.
A mon sens, il ne faut pas faire de hiérarchisation dans le racisme, où c'est le début de la "fin". La "fin" étant pour moi l'arrivée au pouvoir d'un parti populiste.
ça dépend ce que tu entends par populisme...
à ce sujet,une personne que je connais m'avait raconté qu'on lui avait sorti qu'elle n'était pas prioritaire pour la recherche d'emploi parce qu'elle ne s’appelait pas Rachida.
D'accord, je crois que c'était Jean-Claude, fils de Jean-Michel, soeur de Catherine, la demi-soeur du frère du neveu de la mère de ma tante. Je crois. Au passage, si tu as envie de croire à ces billevesées, tu regarderas le taux de chômage des immigrés.
Cette histoire avec Taubira est, encore une fois, révélateur d'un autre problème dans notre pays : le manque de prison.
Ah.
Tiens j'avais pas vu ça, je réponds plus tard :
Et ce constat, c'est l'expérience personnelle qui m'y a conduit. J'étais jeune et naif, et je me suis rendu compte que les seules fois où on m'emmerdait c'était lorsque j'étais soit seul, soit avec des potes "blancs" dans des quartiers à forte population de couleurs foncées (vulgairement "noirs et arabes" mais j'aime pas du tout ces termes que je trouve déjà racistes). Bien sûr, j'ai vu des agressions de "noirs" par des "noirs", et/ou des agressions d'"arabes" par des "arabes", mais dans les mêmes proportions que des "blancs" qui agressent "blancs".
Quand j'étais jeune, j'entendais beaucoup de connaissances (des potes de potes) qui tenaient des propos racistes sur les blancs sans même s'en rendre compte (le ptit blanc, le "gaoli", le "babtout", le "çaisfran",...). Enfin bref, j'voyais la même chose chez les uns et les autres qui pouvaient être racistes de tout et n'importe quoi : arabes envers les noirs, antillais envers les africains, martiniquais envers guadeloupéens, "blancs" envers les "étrangers", kabyle envers les arabes, arabes envers les juifs, tous envers les gitans,etc, etc...