Ouais, si tu veux, mais en attendant, tu ne répond pas à ma question : qu'est-ce qui te permet de statuer sur la légitimité de Hollande ?
Je sais pas si tu es au courant mais je n'ai aucun devoir à te répondre -_-'. Bref, son impopularité est déjà un symptôme (tu vois, tu avais déjà une réponse). Mais on pourrait rajouter : son impopularité croissante (et surtout durable) et le fait que cette impopularité croisse de manière régulière sans que ça semble l'inquiéter. Autre indice : la tôle à chaque élection depuis les législatives, dans notre système politique ça devrait être le signal qu'il se goure quelque part, mais non, rien : il ne tient que parce que les législatives sont calées sur les présidentielles. Jamais d'Aggiornamento ou de remise en question, c'est grave.
"La stabilité actuelle n'est pas bonne." Ah bon, par rapport à quelle stabilité ?
Ce n'était pas une assertion relative que je faisais, c'était absolu : cette stabilité n'est pas bonne et elle consacre le pouvoir d'une poignée sur le plus grand nombre, ce n'est pas tenable, et ce n'est pas "juste".
Qu'est-ce qui te fait croire qu'en introduisant le référendum révocatoire, il n'y aura pas de plus grands risque d'instabilité politique.
Bah déjà parce que ça oblige les dirigeants à être à l'écoute. Et non, être à l'écoute ça ne veut pas dire "céder à tous les caprices" (mais y en a-t-il des caprices ? Pas sûr). Quand tu éduques un enfant, je ne crois pas que que tu te retiennes de l'engueuler de peur qu'il ne t'aime plus. Bon évidemment, la comparaison vaut ce qu'elle vaut.
Pareil, la cinquième République a été voulu ainsi de telle sorte que le Président ait plus de pouvoir (que le Parlement notamment), et De Gaulle y a introduit le suffrage universel direct pour le président pour lui donner justement autant de légitimité que le Parlement.
Oui. Mais la cinquième a bien changé depuis (déjà les législatives et présidentielles en même temps). Et je signale, puisque tu invoques l'esprit de la cinquième, que le référendum était là justement en guise de "vote de confiance", du moins c'est comme ça que De Gaulle s'en servait. En voilà un qui n'a pas tenté de garder le pouvoir à tout prix. Malheureusement, quand un système repose simplement sur la bonne volonté d'un seul individu et bien il faut des individus qui sachent servir le peuple. Servir.
Et puis excuse-moi, mais ce n'est pas parce le Parlement proposerait une majorité de rechange qu'il y aurait une certaine stabilité, bien au contraire.
En tout cas c'est comme ça que ça se passe en Allemagne. Depuis combien de temps Merkel Angela est au pouvoir ?
Pour le Chili et Hitler, ce ne sont pas des arguments sérieux donc je passe (sinon je parle de Néron, tant qu'on y est).
Au-delà de ceci, l'instabilité politique, c'est vraiment pas bon pour l'économie pour tout un tas de raison qui rappelle notre débat sur l'instabilité des prix (j'ai pas envie de repartir sur ce débat).
Même en admettant cela, je ne prétends pas qu'il faille absolument changer de gouvernement tous les mois, c'est même le contraire. Mais introduire un référendum révocatoire ou une responsabilité des élus ou une possibilité pour le Parlement d'être autre chose qu'un Parlement godillot n'amènerait pas forcément une instabilité, ça dépend comment on conçoit le système. Du reste, un référendum révocatoire possible à partir de mi-mandat, ça laisse du temps. Et ce n'est pas la seule façon de limiter l'instabilité. A mon avis on a aussi un problème avec les partis.
Alors oui, il y a besoin de stabilité politique, et ce n'est pas "si je veux", c'est un fait.
J'ai jamais dit qu'il fallait pas de stabilité, par contre je dis que tu prends les moyens pour des fins. La stabilité politique n'est pas une fin en soi, donc je peux critiquer la stabilité actuelle sans que ça fasse de moi un hitlérien convaincu...
La Suisse n'est pas la France (en rapport au référendum révocatoire), et la France n'est pas non plus la Suède, le Danemark ou que sais-je encore.
La Suisse n'a pas de référendum révocatoire. Je ne vois pas ce que cet "argument" vient faire là, je ne le saisis même pas. Et j'ai donné des idées (pas seulement dans ce post) pour limiter l'instabilité.
Et bon, je l'ai déjà dit, mais le peuple n'est pas si changeant à mon avis.
Et puis que dire de Ségolène Royale qui vient d'annuler une taxe, ce qui oblige l'Etat à payer une amende colossale parce qu'on avait voulu confier la collecte d'un impôt à... une société privée (o_O) ? Que dire de tous les retournements de veste de Hollande ? Si ça c'est pas changeant...