Blablabla... Le comptoir de l'Union

[Anaunsa]

Le slogan c'était : « Mammouth écrase les prix ! »

Et sa fameuse contrepèterie...

[kouki]

" Il en perd sa moumoute, le mammouth ! "

[Foenidis]

Le slogan c'était : « Mammouth écrase les prix ! »

Et sa fameuse contrepèterie...

C'est vrai, ça animait les cours de récré... ^^

[Anaunsa]

Il nous en fallait si peu à l'époque. ^^

[Foenidis]

C'est vrai... et je pense pourtant que les enfants d'hier plus heureux que ceux d'aujourd'hui, prisonniers de besoins trop artificiels et de plus en plus incapables de se contenter de peu.

Ouais, je sais, le syndrome du "C'était mieux avant..."

[Anaunsa]

le syndrome du "C'était mieux avant..."

C'est le "piège" effectivement. Tiens, j'aimerai bien être une petite souris le temps de voir si c'est différent que ça dans les cours d'écoles aujourd'hui. C'est pas Batroux qui bosse avec les mômes ?

[Foenidis]

Je pense que les cours de récré doivent être les endroits où les enfants, privés d'écrans et de gadgets numériques, sont le moins différents de ce qu'on été leurs parents ou grand-parents... même si j'ai l'impression qu'ils jouent aux grands de plus en plus tôt en étant victimes de la mode de plus en plus jeunes.
C'est vrai qu'avant, il n'y avait pas tous ces problèmes de marque, avoir un vêtement neuf suffisait pour être content.

[Anaunsa]

Ça parle à quelqu'un les T-shirt Waikiki ? Je ne suis pas du tout sûr que ça existe encore...
Quand j'étais en primaire, c'était la grosse mode. Moi qui n'est jamais été "marques" (encore moins aujourd'hui) qu'est-ce que j'étais fier de pouvoir arborer un jour mon T-shirt blanc Waikiki qui en jetait pas mal !
J'avais cédé au mécanisme du mimétisme (pour faire comme mes camarades) après avoir bien soulé mes parents pour en avoir un. Ça a été cool un été, et puis basta.

[RMR]

J'avoue ne pas comprendre qu'on puisse se réjouir d'avoir un vêtement avec un symbole particulier dessus. Mais je ne comprends pas non plus qu'on puisse se réjouir d'avoir un vêtement neuf quelconque (à moins d'être dans la dèche). Moi, ce qui me réjouissait, enfant (et, heu, encore aujourd'hui), c'était de recevoir des trucs amusants. Les vêtements, c'est pas marrant du tout. Du coup, je suis hors-catégorie ?

Les enfants sont vraiment soit des petits bipèdes atones, le regard perdu dans un monde virtuel, ne vivant qu'à travers la consommation, soit des petits chérubins riant dans les prés et montrant leur reconnaissance face à l'infini générosité de la nature et de leurs parents ? J'me reconnais pas dans ces catégories, mais mon cas est peut-être spécial...

Mon avis, c'est que les enfants d'hier et de demain sont les mêmes, ils ne proviennent ni de matrix, ni de la petite maison dans la prairie, ce sont simplement des petits bonhommes qui cherchent à s'amuser avec ce qui leur est donné.

[kouki]

J'avoue ne pas comprendre qu'on puisse se réjouir d'avoir un vêtement avec un symbole particulier dessus. Mais je ne comprends pas non plus qu'on puisse se réjouir d'avoir un vêtement neuf quelconque (à moins d'être dans la dèche). Moi, ce qui me réjouissait, enfant (et, heu, encore aujourd'hui), c'était de recevoir des trucs amusants. Les vêtements, c'est pas marrant du tout. Du coup, je suis hors-catégorie ?

Non, même encore aujourd'hui, acheter des vêtements est une torture niveau ennuie xD !!

[Foenidis]

L'endroit où on grandit a aussi une grande importance, les gosses des villes ont sûrement été contaminés par le phénomène plus tôt que ceux de la campagne.
J'ai vécu la chose rien qu'en passant du collège du bourg au lycée à la "ville" ... et encore ! petite ville de province. J'ose pas imaginer le décalage en atterrissant direct dans une grande ville.

Chez nous, les gosses sont encore protégés de pas mal de choses... mon fils a ainsi été super choqué de constater qu'il y avait des vols dans son lycée. Chez nous, les voleurs, ça n'existe pas... du coup, malgré mes mises en garde, naïf, il s'est fait chourré pleins de trucs. Je me souviens encore de son air ahuri la première fois que je suis allé le chercher (trois heures de route depuis chez moi...), il avait vraiment l'impression d'avoir atterri dans la quatrième dimension.

Enfin, quand je dis que chez nous les voleurs n'existent pas, c'est en train de changer. Je ne sais pas si c'est dû à la crise, si ce sont des gens qui viennent exprès pour ça – bon, y'a toujours eu les manouches quand ils passent, mais ça durait juste le temps qu'ils s'arrêtent dans le coin, environ une semaine – ou à de nouveaux arrivants qui s'installent par ici... mais on entend de plus en plus parler de vols dans la région. Les gens commencent à devenir méfiants, à fermer les portes qu'ils ne fermaient jamais et à mettre des serrures aux portes qui n'en ont jamais eu... triste époque.

Edit : RMR

Je constate le phénomène principalement avec mes nièces... il faut sans arrêt à ces petites princesse des vêtements, chaussures, accessoires siglés machin ou truc, peu importe si c'est moche, du moment qu'il y a la marque bidule/truc qu'il leur faut, c'est bon... alors qu'elle n'ont même pas dix ans. Je trouve ça à la fois incroyable, et incroyablement consternant.

Pour les vêtements neufs, perso, chez moi, on n'y avait droit quasi qu'au moment de la rentrée, alors oui, on trouvait ça cool.
Je m'aperçois d'ailleurs que ce rituel est encore pas mal conservé, beaucoup de maman habillent leurs gosses de pied en cap de neuf pour la rentrée, ce que je trouve ridicule. M'enfin, certaines habitudes ont la vie dure.

[RMR]

Pour les vêtements neufs, perso, chez moi, on n'y avait droit quasi qu'au moment de la rentrée, alors oui, on trouvait ça cool.

Du coup, c'est la rareté de la chose qui la rendait cool ?

[Foenidis]

Je suppose. Ce n'était même pas la satisfaction d'avoir quelque chose de désiré, puisqu'on n'avait jamais le choix de ce que l'on devait mettre. On découvrait ce que ma mère nous avait acheté quand elle nous le donnait... enfin, pour ce qu'elle achetait, car elle était bonne couturière et tricoteuse et faisait pas mal de trucs elle-même. Elle sait aussi travailler au crochet.

Dire qu'aujourd'hui elle ne tricote quasiment plus à cause du prix exorbitant de la laine... faire soi-même revient beaucoup plus cher que d'acheter, un comble ! Elle ne fait plus guère que de la layette quand il y a une naissance dans la famille, et des bonnets qu'elle distribue à tous ceux qui en veulent... ^^

Perso, elle a tenté de m'apprendre tout ça, mais les activités de fille, ça ne m'a jamais intéressé, je préférais rêver d'aventures... :p
D'un autre côté, je me dis maintenant que c'est un savoir-faire qui va être perdu. :/

[RMR]

Je suppose.

Tu ne te rappelles plus précisément pourquoi tu étais contente ? (Désolé si je suis insistant, mais ça m'intrigue cette histoire d'être content quand on reçoit un vêtement, basiquement un truc qu'on met sur soi et auquel on ne fait plus attention ensuite, sauf s'il gêne.)

[Foenidis]

Je me rappelle le sentiment, l'analyser aujourd'hui sans l'interpréter de façon artificielle est plus compliqué.
Saurais-tu dire pourquoi tu aimes manger telle ou telle chose, hormis en disant que c'est parce que tu trouves ça bon ?
Eh bien, c'est un peu la même chose.