Chapitre 3 : Les retrouvailles.
_ C’est une ancienne prison impériale ici, tu espères y trouver le super saiyan ?
Retour sur 52 et encore aucune trace du chef et de sa clique. Il restait néanmoins des troupes importantes sur place, ce qui leur suggérait un bon espoir d’au moins retrouver sa trace, à défaut de l’avoir sur place.
_ Pas le saiyan, Kakarotto, des prisonniers.
_ Que ferions-nous de prisonniers ? Et puis tu penses vraiment que les rebelles se sont embarrassés de quelques soldats ? Ils ont tous été massacré. C’est ce que font les saiyans. Tu sais le peuple de dégénérés ?!
_ Ah oui ?! Alors pourquoi la prison est-elle gardée ?
Deux gardes étaient effectivement visibles, mais seulement deux. C’était peu, même pour l’extérieur.
Sauzer se glissa jusqu’à l’entrée, pendant que Kakarotto prenait les airs pour vérifier s’il n’y avait pas d’autres soldats. Le commandant sectionna proprement la nuque des deux hommes.
_ Ce sont ceux en armure violette, constata Kakarotto. Les troupes du chef. Mais il n’y a sans doute pas grand-chose ici, je ne sens qu’un seul garde à l’intérieur du complexe. Et une puissance beaucoup, beaucoup plus faible.
_ Un seul garde, un seul prisonnier.
Sauzer alluma son scooter et évalua la puissance des deux individus.
_ Le prisonnier approche les 55 000 et tu me dis qu’il est faible ?
_ Je ne suis pas un foutu détecteur, il est très certainement blessé, vulnérable, mais il faut se méfier, le fait qu’il soit un ennemi des rebelles ne fait pas de lui un ami de l’Empire.
Le garde semblait parfaitement inattentif, assez peu professionnel et de plus d’une puissance dérisoire, pas loin du niveau d’un terrien ordinaire, Kakarotto le jurerait. Il le tua en lui brisant les cervicales et ouvrit la cellule.
_ Naizu !!
Le soldat d’élite était encore en vie, mais dans un sal état. Il ne ressemblait plus à grand-chose, les deux bras sectionnés, les deux jambes aussi, ne lui restait que son buste et sa tête bien entendu, il faisait vraiment peine à voir. Mais c’en était presque comique pour le saiyan. Le commandant par contre, semblait furieux et presque horrifié par l’état de Naizu, Kakarotto ne le savait pas sentimental. A vrai dire il ne l’était pas vraiment mais quand on combattait si longtemps auprès d’un soldat, on n’appréciait rarement le retrouver dans ce genre de situation, c’était humiliant, surtout pour le commandant d’une élite, de voir un de ses meilleurs hommes abattus et réduis à l’état de larve.
_ Qui t’as fait ça ?
_ Tu ne lui poses pas les bonnes questions.
Naizu lui jeta un regard assassin qui l’aurait sans doute terrorisé si seulement Naizu était terrorisant, mais tout l’effet que cela lui fit, c’était de devoir retenir son sourire pour ne pas énerver d’avantage le commandant.
_ La fermes, traître.
Traître ?! Kakarotto jura intérieurement, se demandant soudainement si Naizu ne leur avait pas caché une certaine faculté à lire dans les pensées. Mais Kakarotto ne céda pas à la panique, et songea qu’il s’agissait très certainement d’un délire de mourant.
_ Qu’est-ce que tu baves toi ?
Naizu l’ignora et reporta son attention sur Sauzer.
_Il m’a arraché les bras.
_ Qui ça ?
_ C’est…c’est Raditz, sa saloperie de frère Raditz le faible.
La tête de Naizu explosa.
_ Fiou, bon sang dix ans sans entendre ce surnom stupide et il l’a prononcé cinq fois, je lui avais pourtant dis qu’à la cinquième il perdrait la tête, en fait c’est plutôt la sixième, tu as déjà dû le voir faire petit frère, toi qui combat avec eux depuis une bonne dizaine d’années, il a cette fâcheuse habitude de rentrer sa tête dans son corps, j’allais corriger le tir mais vous êtes arrivé un peu trop tôt. Enfin cette fois-ci je n’ai pas loupé mon coup, c’est dingue y’en a partout.
Kakarotto était sous le choc.
_ Raditz ?!
_ Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?, hurla Sauzer en se préparant à attaquer.
_ Un piège commandant, ça me semble être évident.
_ T’étais dans le coup enfoiré.
_ Ça fait dix ans que je tue des rebelles, tu ne trouves pas ça un peu gros ? Cooler a donné des ordres commandant, et ce n’est pas Raditz qu’on nous a envoyé pour nous tuer, il est forcément ici.
« Il est forcément ici ». Bien évidemment, le super saiyan était encore ici, pour finir sa tâche et les détruire. Sauzer se frappa le haut du crâne.
_ Merde, on s’est fait avoir comme des bleus, mais je ne crèverais pas avant de t‘avoir butté Raditz le faible.
_ Mon frère, mon problème, prend le vaisseau avant qu’il ne soit trop tard, le seigneur Cooler doit savoir qu’il est ici, et il faut envoyer toutes nos foutues troupes.
_ Tu tiendras jusqu’à notre arrivée ?
_ Tu sais très bien que non, mais ne te fais pas de soucis, je ne partirais pas tout seul, hein grand frère ?
Sauzer hésita mais finit par se précipiter vers la sortie, laissant les deux frères seuls.
_ T’es devenu un putain de larbin de l’Empire Kakarotto, ça me surprend beaucoup.
_ Je n’ai fait que suivre ton exemple. Larbin de Freezer, larbin de Cooler, quelle est la différence ?
_ Nous nous sommes rebellé contre Freezer. Vegeta a tué Freezer.
_ Et qui te dit que je n’allais pas me retourner contre Cooler ?
Raditz avait un regard de dégénéré, il avait le teint pâle et d’affreux cernes violacés, il avait maigri aussi, sa musculature avait régressé mais pourtant il était autrement plus puissant que lorsqu’il l’avait quitté. Il lui souriait bêtement désormais et lui tapa brutalement l’épaule.
_ Ahahah. Je te reconnais bien là mon frère.
_ Tu m’as l’air différent !
_ T’as remarqué ? Raditz le faible est mort il va falloir t’y faire, Raditz le faible eeeeest mort. Ahahahaha. T’as vu comment j’ai bousillé Naizu ? Hein ?!
_ Je ne parlais pas de tes progrès mais plutôt de ton… excentricité.
_ Mais de quoi tu parles frangin ?
_ Excuses le, Raditz a eu un petit accident dernièrement, il s’est chamaillé un peu fort avec mon fils, ça n’est jamais très bon.
Sorti de l’ombre un homme se glissa vers eux, il avait fait preuve d’une discrétion exceptionnelle, Kakarotto ne l’avait ni vu, ni entendu, ni senti sa puissance. Mais il le reconnut, c’était le chef moustachu qu’il avait vu lorsque les régiments de l’Empire s’étaient fait massacrer par le saiyan aux cheveux bleus.
_ J’ai une vilaine cicatrice cachée sous ma tignasse, précisa Raditz.
Kakarotto l’ignora.
_ T’es un chef rebelle c’est ça ?
_ Je suis « le » chef des rebelles Kakarotto. Il n’y en a pas d’autres.
_ Et c’est ton fils qui a rendu mon frère débile ?
_ Ton frère n’est pas débile, ni fou, il est juste différent, mes médecins ont fait des miracles pour le maintenir en vie.
_ J’le préférais avant.
Raditz lui frappa le haut du crâne.
_ Fermes là imbécile, Paragus m’a sauvé la vie, et j’ai sauvé la tienne, tu nous dois le respect, je n’ai pas perdu l’esprit si c’est ça qui t’inquiète, je suis juste différent, comme il dit.
_ Et un peu trop confiant, jusqu’à preuve du contraire je suis encore en mesure de te foutre une raclée.
_ Peut-être mais celui qui m’a fait ça, petit frère, il te détruirait avec le petit doigt, hein Paragus ?
Le chef des rebelles acquiesça.
_ Ton fils c’est le super saiyan ?
_ Il est bien plus que ça, Kakarotto, bien plus que ça.
_ Je croyais qu’on était les seuls saiyans survivants, Vegeta, Nappa, mon frère et moi.
_ Nous avons eu une longue histoire, et il y a beaucoup plus de saiyans que tu ne le penses.
_ Mais aucune femelle, on est toujours en voie d’extinction.
_ Ton frère m’a juré que tu serais des nôtres, mais si tel est le cas pourquoi laisser Sauzer partir, pour qu’il mette en garde Cooler ?
_ Il est ici votre super saiyan n’est-ce pas ?
_ Exact.
_ Alors quand Cooler sera là, vous aurez gagné la guerre.
_ Peut-être bien oui, avoua Paragus.
_ Puis-je le rencontrer ?, demanda Kakarotto.
Raditz sembla presque s’affoler.
_ Surtout pas, oh non non surtout pas.
_ Mais tu vas te taire toi !!
_ Il a raison, tu ne peux pas.
_ Et pourquoi ça ?
_ Ça aussi c’est une longue histoire.
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_ Tu veux mon avis chérie, est-ce que tu le veux vraiment ? Je pense que ce tournoi va être passionnant. Fabuleux même, la tête de Yamcha lorsqu’il va voir mon plus haut niveau, qu’est-ce que j’ai hâte.
_ Peu importe le niveau que tu as atteint tu ne tiendras pas longtemps face à lui Krillin chérie.
Neytiri avait toujours été franche, c’était à la fois une grande qualité et un terrible défaut, parfois il était préférable de ne pas affirmer à certaines personnes certaines choses susceptibles de les contrarier mais Krillin avait beau se vanter de ses énormes progrès, il n’avait pas la détermination du guerrier, plus l’envie de s’entraîner, et il était parfaitement conscient que malgré sa grande puissance il n’était plus le même que le jeune homme qui était venu prier Tortue Géniale de lui enseigner les arts martiaux. Oui Neytiri avait raison, Yamcha ne ferait qu’une bouchée de lui, à vrai dire il voyait mal comment battre son ami autrement qu’en tentant de le tuer. Le Kienzan était sa seule vraie arme face au maître de l’école du loup mais il ne pouvait évidemment pas l’utiliser. Cette réflexion le laissa perplexe, les terriens survivaient et gagnaient leur combat grâce à des techniques particulièrement élaborées, contre Freezer, contre les saiyans, Krillin était en mesure de prouver sa valeur, d’aller jusqu’au bout de l’affrontement avec la ferme intention d’éliminer tous ces dangereux adversaires, parce qu’il était en mesure de les tuer et parce qu’il en avait soit l’envie, soit l’obligation. Mais face à un ami il était totalement démuni, seule sa puissance lui tenait lieu de lance à brandir et elle était bien en dessous de celle de Yamcha.
Sa seule option pour obtenir la victoire restait de le sortir du ring, ce qui n’était définitivement pas la chose à la plus facile qui soit. La compétition l’excitait mais le déprimait aussi un peu, il se lançait dans un tournoi dont le résultat final était déjà connu d’avance, même si beaucoup l’ignoraient encore.
Néanmoins il savait apprécier l’ambiance de cet évènement singulier, tout le monde était joyeux, heureux à l’idée d’assister à des combats extraordinaires. Toutes les régions de la Terre étaient représentées, aussi bien parmi les spectateurs que parmi les concurrents, il repéra même un groupe de Namek entré dans le bâtiment, eux d’ordinaire si discrets.
Son groupe à lui rassemblait toute sa famille, sa femme et son cousin Upa, son fils Arob et sans oublier ce vieux pervers de Tortue Géniale qui louchait sur le postérieur de nombreuses demoiselles.
Yamcha et Bulma les attendaient déjà devant les tableaux d’inscriptions, avec trois enfants surexcités qui se chamaillaient encore, pour ne pas changer. Plume était là lui aussi, comme toujours. Et un homme mystérieux, qui se cachait derrière un long manteau beige, un chapeau et des lunettes noires. L’homme invisible, l’une des créatures de Baba et l’espion du camp Brief à l’époque où le Destructeur était encore sur Terre. Il résidait depuis dix ans maintenant à la Capsule Corporation, entièrement dévoué à Bulma. Krillin supposa même qu’avec le temps ils étaient probablement devenus amis, même s’il ne lui avait personnellement jamais parlé, un individu sans visage, ça le mettait mal à l’aise. Krillin le salua modestement avant de venir charrier les trois enfants Brief.
_ Alors, pas encore remis de votre cuisante défaite les gosses ?
_ On a retenu la leçon, avoua Junior. Mais on te réserve de belles surprises.
_ Ouais, confirma Trunks, cette fois on te mettra une raclée.
_ Ceci dit, tempéra Muten, on ne sera pas trois sur le ring pour le combattre.
Trunks se pinça les lèvres.
_ On avisera.
_ Les présélections commencent dans une heure, déclara Yamcha, si vous voulez les meilleures places allez vous installer dès maintenant.
_ On pourra assister aux présélections ?, demanda Neytiri.
_ Non, lui apprit Yamcha, mais Plume viendra vous tiendra aux nouvelles. Il sait se faire discret.
Yamcha, ses fils, Krillin et Upa, partirent se préparer pour les premiers combats. Pendant ce temps le reste du groupe s’installa dans les gradins. Privilégiant une place haute, le maître supposant que la plupart des combats finiraient dans le ciel, bien au-dessus du ring.
_ Je peux m’assoir ?
Muten écarquilla les yeux. Tsuru Sennin, Tsuru Sennin lui demandait s’il pouvait s’assoir à avec eux. Il se leva pour lui faire face, le poing serré.
_ Tu as perdu l’esprit ?
_ Rassure toi Muten je ne suis pas là pour faire des vagues, je viens regarder les matchs.
_ Ce serait bien la première fois, répliqua Plume.
Tsuru l’ignora et s’assit, invitant Muten à faire de même. Le vieux maître y consentit, en tentant de se calmer, mais plus prudent qu’il ne l’avait été depuis dix ans.
_ Qu’est-ce que tu fais Tsuru ?
_ Je te l’ai dit, je suis venu voir les matchs.
Tsuru n’était plus vraiment dangereux désormais, plus depuis tous les adversaires que lui et ses élèves avaient dû combattre, plus depuis Piccolo, plus depuis Freezer et les saiyans mais Muten s’en méfiait comme la peste, c’était plus fort que lui.
_ Ecoutes, j’ai conscience de ce que tu as perdu, j’ai connu ça aussi et…
_ S’il te plait Muten épargne-moi ta compassion, tu me détestes, ça je l’accepte très bien mais que tu me prennes en pitié, je ne saurais le tolérer.
_ Alors tu n’aurais pas dû prendre cette place. Tu me connais.
_ Que trop bien.
Le silence s’imposa, l’atmosphère était pesante. Les autres ne savaient comment réagir et le tableau était surréaliste. Le maître des grues, le maître des tortues, l’un à côté de l’autre.
_ Yamcha a bien réussi, fonder une école, c’est bien le premier de tes élèves qui tente le coup.
_ Ça ne te ressemble pas de reconnaître le succès de mes élèves.
_ Que veux-tu ? Je sais me rendre à l’évidence. Et…. je sais qu’il a été ressuscité.
Evidemment, Tsuru Sennin était incapable de venir en paix sans avoir quelque chose derrière la tête. Après tant d’années, la mort Tao Pai Pai torturait encore l’esprit de son frère.
_ Non Tsuru peu importe le moyen qui a permis à Yamcha de revenir parmi nous, cela ne ramènera pas Tao.
_ Il était tout ce que j’avais, il était aussi ton élève, il a combattu contre les saiyans, il mérite cette chance.
_ Beaucoup mériteraient d’être encore ici parmi nous, Chichi, Tchaoz… Ten Shin Han. Crois bien que s’il existait un moyen de leur redonner la vie, ils seraient eux aussi assis ici pour assister aux matchs. Ce que tu me demandes est désormais impossible.
_ L’aurais tu seulement fais si cela était possible ?
Muten ne répondit pas à la question.
_ Je m’en doutais. Tu dois sans doute croire que je suis finis, oh je le sens tu en es persuadé mais détrompe toi, je vais détruire tout ce que tu as construit, je vais détruire ce qu’il te reste, tu n’as aucune idée de ce dont je suis désormais capable. Aucune.
_ Alors c’est reparti, cette rivalité ne finira donc jamais.
_ A ma mort Muten. Ou à la tienne.