Le fait de ne pas réussir à trancher et de penser qu'il n'existe aucun moyen de le faire ne signifie pas que l'on n'y pense pas, ne s'interroge pas, ne s'imagine pas des possibilités et n'a aucun avis sur ce que l'on voudrait que soit la vérité.
Bon alors je vais le dire autrement : quand on est agnostique intellectuellement, on fait une erreur de catégorie. C'est une question de croyance, pas de raison (même si séparer comme ça les deux est un peu abrupt, certes), et quand on est agnostique pour des raisons de "raisonnement" et bien on se trompe de registre. Là est mon argument, ce n'est pas du tout une question de manque d'imagination.
Et en quoi le relativisme est une mauvaise chose dans ce cas précis?
C'est pas spécialement une mauvaise chose, mais parfois c'est de la demie-habileté : comme on arrive pas à prouver que Dieu n'existe pas, bah je suspens mon jugement, je suis vachement réfléchi comme individu. Sauf que l'individu en question ne saurait pas davantage prouver qu'il a pas de la sciure de bois dans la tête (ou que son voisin n'en a pas). Ça part du principe erroné (en général en tout cas) qu'on n'affirme rien sans preuve. Sauf que précisément il est inapplicable et faux ce principe. Je suis assez pascalien sur le sujet.
Je veux dire, on peut aussi croire en une entité creatrice superieure, tout en pensant que les religions se fourvoient. On peut avoir un réel doute.
euh oui, et alors ? Croire en Dieu, même si c'est pas celui des religions habituelles, c'est pas être agnostique.
Je trouve que tu fait ta Foe en fait la, avec des affirmations qui affirment, categorisent, n admettent pas un autre point de vue.
Cool, tu penses comme Hitler.
Voilà le point Godwin, ça c'est fait, je prends un raccourci.
édit Axaca :Tu as donc ici Zhatan, un model ( simpliste j'en conviens, mais je suis prêt à approfondir le sujet si tu le souhaite ) d'agnosticisme, on ne sait pas si cette Nature est divine ou non, et on considère qu'on ne peut le démontrer. Mais on ne se laisse pas le bénéfice du doute, puisqu'ici, que la Nature soit divine ou non, on s'en moque.
Bien sûr que non : Spinoza identifie Dieu à la Nature, c'est toute la première partie de l'Ethique. Extérieurement au moins il est tout à fait croyant, même si ce n'est pas dans le cadre de la religion chrétienne (mais bon, il fait un traité théologico-politique où il fait une exégèse biblique, donc bon...)(et même si l'Ethique est postérieure et abroge un certain nombre de thèses précédentes : par exemple le contrat social comme modèle de fondation de la société est rejeté comme erroné, là où il y avait seulement tension dans le traité)(en tout cas, Spinoza a été accusé d'athéisme, mais cela ne nous intéresse pas ici). Je rappelle qu'être agnostique c'est se poser la question de savoir si Dieu existe ou non, pas de savoir s'il faut lui faire des offrandes ou pas.
Un croyant sait que Dieu existe. C'est sa conviction
Un athée sait que Dieu n'existe pas. C'est sa conviction
Un agnostique sait qu'on ne peut savoir. C'est sa conviction.
Je ne pense pas que ce soit une très bonne définition de l'athéisme. Je pense que pour l'athée, au sens plein du mot en tout cas, Dieu est en dehors de son champ de préoccupation. Il ne "sait" donc pas que Dieu n'existe pas (sinon ça voudrait dire que la question a du sens). De cette manière je ne suis pas apégasiste : je n'ai pas tranché la question de savoir si Pégase existe ou pas, elle n'a pas de sens, on ne peut pas me la poser sérieusement, et je ne peux pas me la poser à moi-même sérieusement.
Ce qui laisse effectivement un espace entre l'athée et le croyant, et ce champ libre c'est celui de l'agnostique. Mais je prétends que la plupart des agnostiques sont en fait athée. Suivant le raisonnement que j'ai fait au-dessus.
re-édit : je précise, quand je dis qu'il ne "sait" pas, bon bien sûr qu'il sait. Mais ce n'est pas un savoir au sens où le problème ferait l'objet d'une étude ou d'une connaissance.
Après on peut être agnostique de bien des manières (j'y reviendrais plus tard), mais la plupart des agnostiques s'entendent sur un point, c'est qu’ils n'apportent généralement aucune valeur sacrée aux religions (que ce soit les prophètes, les textes, les dates...)
C'est plutôt du déisme, ça.