Ben tu vois, Fœ, bien plus de guerres ont eu lieu à cause des états nations que de la religion. Si si. Si tu veux, on compte, je suis prêt.
Et pourtant, l'état nation a su évoluer jusqu'à devenir une institution capable de fantastiques réalisations, notamment en faveur de la paix et de la cohésion sociale; il est à l'origine des caisses de chômage, des congés payés, de l'instruction gratuite, des retraites, et tant d'autres encore, au point d'en devenir une telle épine dans le pied que la priorité des puissants, actuellement , est de l'anéantir le plus vite possible, sans plus même s'en cacher (ok, cette dernière assertion mériterait un topic à elle seule tellement elle est subversive, mais c'est pourtant le cas).
Par ailleurs, difficile d'imaginer en 1750 ce dont va accoucher la Monarchie absolue moins de 150 ans plus tard. As-tu suivi les déclarations de François ?
un petit lien, je te laisse fouiner au gré de tes envies/de ton temps, mais vraiment, le bonhomme m'a très agréablement surpris. Si la mayonnaise prend, ça pourrait bien être une véritable révolution dans le paysage spirituel, un truc dont les historiens parleront comme de la Réforme, qui partira de 1977 pour aboutir à 2015-20, soit une période finalement assez courte au regard de l'histoire, que nos habitudes d'un monde ultra-connecté et spectaculaire tendent à minimiser.
Je veux dire, le mec démarre son laius avec "All religions are true". Inimaginable il y a encore à peine 3 ans, et pourtant, on en est là. Des propos d'une telle non-conformité que les médias se taisent avec pudeur, allez savoir pourquoi…
Comme quoi… Et pourtant, je ne suis pas beaucoup plus in love avec la religion que toi, mais j'essaie d'avoir un peu de recul et de proposer, plutôt que de simplement condamner. Je le dis très amicalement

Cela dit, oui, je suis optimiste. Mais ce n'est pas nouveau, et tu trouveras difficilement ici quelqu'un pour me contredire

Peace on U.
Qu'est-ce que tu entends par "spiritualité"?
je préfère le faire avec un schéma, mais bon, je vais essayer. Pour bien comprendre, il faut déjà bien saisir deux aspect fondamentaux du terme "religion".
"Religio" en latin signifie "le lien". J'y vois deux sens: d'une part un
lien entre des hommes qui partagent une même croyance (le sens autour duquel on débat avec Zhatan depuis deux pages), mais c'est également ce qui est sensé permettre de faire un
lien entre le divin et l'homme.
Autrement dit, si on imagine une conscience supérieure qui soit à l'origine de la création (qu'on l'appelle ensuite Dieu, Allah, Yahvé, etc…, ça ne change pas grand chose: admettons l'existence d'une entité supérieure et créatrice du monde dont nous percevons 4 dimensions) et une conscience de type inférieure qu'il a créée, c'est-à-dire nous, alors la religion se veut donc un lien entre ces deux types de conscience. Elle est censée aller chercher la conscience inférieure et lui faire prendre conscience de l'existence de la volonté supérieure, sur injonction de l'entité supérieure (c'est à ma connaissance le seul point commun de toute les religions que j'ai étudiées, pour faire court) qui va s'exprimer à travers des prophètes (cf. étymologie du mot).
Dans les religions primitives, notamment celles de tradition orale qu'on a tendance à amalgamer alors qu'il s'agit d'un ensemble de croyances diverses (par exemple la mythologie grecque, pour citer la plus connue), on constate que les commandements divins
Ainsi, la religion se trouve être un instrument aux mains du divin afin de répandre sa parole. Perso, c'est un truc qui m'a toujours dérangé, mais la notion d'éprouvement de la foi, quoiqu'elle soit contrebalancée sévèrement par celle de l'égalité des chances qui me tient à cœur, permet d'admettre ce concept. Après tout, qui sommes-nous pour mettre en doute la parole d'un Dieu ?
Bref, Dieu avait quand même besoin de la religion pour nous amener à Lui. Admettons. C'est du moins un des rares truc dont on soit vraiment sûr le concernant, lui et son
Masterplan.
À l'inverse, la spiritualité est le chemin que va faire un simple individu pour se rapprocher du divin. C'est une démarche qui s'affranchit de tout intermédiaire "officiel" entre l'être humain et le divin. Si les deux types de conscience existent, alors dans un système religieux, la religion se trouve ENTRE eux. Elle est un point de passage obligé pour permettre à l'humain de toucher le divin. À l'inverse, dans un système spirituel, la religion se trouve au même plan que l'humain, et n'est qu'un marchepied pour lui permettre d'élever sa conscience; au mieux, il s'agit d'un outil qui lui offrira de nouvelles pistes de réflexion dans la compréhension de la volonté de la (les?) consience(s) supérieure(s), à où les religions affirment de manière très péremptoire (AMHA concernat le choix de l'adjectif) détenir les clefs de la volonté divine, ce que je considère d'autant plus blasphématoire que les différentes religions la présente de manières différentes tout en usant du même artifice: la Révélation.
Et non, effectivement, tu ne trouveras pas ça sur le net dans la mesure où cette réflexion est personnelle, tout comme le choix des termes, car il n'en existait, à ma connaissance, aucun pour retranscrire ce mode de pensée.
Ainsi, dans mon approche, la spiritualité se veut une approche directe de l'homme vers les mystères de l'existence. Nous avons tous à résoudre les 3 questions ("d'où viens-je?", "qui suis-je?", "où vais-je?") et je pense que ces questions nous maintiennent dans un état de peur de l'inconnu que nous connaissons pour différentes raisons et qui nous empêchent d'évoluer. Pour moi, les religions sont une réponse simpliste à ces trois questions, qui se sont développées car elles ont le mérite d'être simples, justement, et donc très accessibles. Qui plus est, elles se placent dans un système vertueux d'acception par le groupe au travers du rituel et de la tradition, et tendent à s'étendre, tout simplement car les formes de religion qui ne comprenait pas cet aspect ont disparu; c'est notamment le cas de la plupart des traditions polythéistes, dont le message est plus complexe à faire passer, car multiple. On constate que celles qui ont passé outre en faisant de leur monarque un Dieu, comme la tradition égyptienne, chinoise ou romaine, ont connu un essor d'autant plus fulgurant qu'elle permettaient de reproduire le fonctionnement patriarcal et hiérarchisé des sociétés qui la composaient. En effet, le message est dès lors unilatéral et donc plus clair. Mais bon, à nouveau, il faudrait un topic entier sur ce simple sujet pour en saisir toutes les nuances.
Bref, l'élément essentiel du paragraphe précédent c'est que la religion permet de combler un vide, c'est-à-dire celui résultant de notre peur de l'inconnu -qui s'explique grâce au fantastique Darwin et une théorie qu'il a tenue couplée à celle de la réalité d'un monde naturellement hostile, au sens propre. L'avantage de la spiritualité, c'est que nos peurs, si elles reposent sur le socle commun des trois peurs fondamentales, nous sont propres, et qu'il en existe autant que d'individus, ou presque. L'avantage de la spiritualité, donc, c'est que chacun peut y trouver une réponse appropriée, et donc la plus à même de le libérer de ses peurs afin de vivre sa vie pleinement.
Et de passer beaucoup trop de temps à raconter des bêtises sur un forum Dragon Ball à 34 ans à la place de faire les trucs utiles et urgents qui trainent sur son bureau, sans éprouver le moindre remord.
Bon, je m'arrête là. Faut vraiment que j'arrive à faire plus court. Un jour, je vous sortirai ce que je pense être l'ENORME problème des religions et pourquoi elles sont néfastes : l'humano-centrisme. Enfin, surtout des trois grandes, comme on les appelle, parce que les religions orientales ont une sacrée avance, de plusieurs millénaires, à ce niveau-là. Et socialement -pour terminer sans être HS- ça me semble quand même très important de ne pas s'imaginer qu'une conscience supérieure ait créé le monde en le pensant autour de l'homme. Mais ce sera une autre fois.

Par contre, la question de savoir si l'homme ressent le besoin de croire en une quelconque force supérieure dépend d'un réflexe acquis ou inné m'apparaît très intéressante.
C'est effectivement un bon sujet de Roman/nouvelle

J'aime bien Werber (n'en déplaise à Zhatan - peace) et c'est un sujet qu'il a souvent très bien amené, malgré la pauvreté de son style et ses réflexions qui manquent clairement d'approfondissement. Mais il y a clairement matière à quelque chose à creuser là autour, je m'en suis souvent fait la réflexion.