Désolé (encore). Le "point final" était une façon de placer une private joke en te répondant. Ceci dit, j'étais sincère sur ma déclaration. Historiquement, le PS est de droite de par ses déclarations, mais aussi de par ses actions. Je ne referai pas ici l'historique de l'ensemble des décisions politiques de gauche qui ont été mises en œuvre par le PS ces 35 dernières années. Affirmer le contraire est un peu abusé (selon moi).
J'imagine que tu veux dire "de gauche". Et je suis d'accord. Mais 2012 a révélé le vrai visage du PS. Peut-être qu'il a été à gauche, mais en tout cas l'aile Hollande ne l'est pas. Et ce qui est grave c'est que ça n'a pas beaucoup dérangé les membres PS plus à gauche. Alors je sais bien qu'il faut une discipline de parti, mais au bout d'un moment, j'appelle juste ça "jeter aux orties ses convictions pour garder sa place". Aubry et Hamon étant les champions pour ça.
Je ne suis pas sûr que l'on se comprenne. Pour moi, on peut bien diviser le corps électoral en 2 : la droite et la gauche. Cela se retrouve à tous les coups au second tour des présidentielles. A tous les coups.
Bah oui mais c'est obligé vu le mode de scrutin : à la fin on en sélectionne deux, donc il y en a forcément un plus à gauche que l'autre. Et justement, je pense que tu confonds "peuple" et "institutions par lesquelles il s'exprime". On voit bien que dès qu'il y a une élection avec un mode de scrutin différent, genre où il peut y avoir des triangulaires, ça ne marche plus ; et dans ce cas les partis cherchent en général à recréer artificiellement une configuration à deux candidats, en appelant au vote républicain par exemple. De plus, 2002 et 1974 ont été des élections où le clivage droite/gauche n'a pas été le même. Et puis il faut rappeler aussi que le PC a été un très gros parti par exemple, qui n'a pas peu fait pour orienter les politiques. Donc non, je pense qu'il faut voir la politique de façon beaucoup moins monolithique, et travailler sur des institutions qui garantissent une souplesse maximale (si possible avec une stabilité des institutions malgré tout, mais ça donne forcément une prime aux alliances au centre, ceci dit, ce qui n'est pas forcément un mal).
Pour moi, être de gauche, c'est être en accord avec les valeurs (politiques, économiques, idéologiques) dites de gauche, plus qu'avec les valeurs dites de droite (en résumé évidemment). Note qu'on peut partager des valeurs de droites tout en étant à gauche.
Bah oui mais c'est un peu tautologique : être de gauche c'est être de gauche ! ^^ Je pense personnellement que être de gauche c'est ériger "l'égalité" en valeur cardinale. Bon alors évidemment c'est très vague, mais je trouve que ça marche très bien en ce moment. A côté de cela, je pense qu'actuellement on ne peut pas être de gauche sans être souverainiste, parce que l'égalité n'est pas réalisable dans le cadre de la mondialisation sans entrave ou de l'Europe qui ne protège pas. Souverainiste ne voulant pas dire nationaliste. Ceci étant, je conçois qu'on puisse être de gauche et européiste (je veux dire, au sens actuel de ce mot, dans l'absolu, tout le monde est européiste), mais à mon avis c'est une erreur de croire qu'on peut tenir les deux bouts. Raison pour laquelle Tsipras a fini par chuter et raison pour laquelle Varoufakis se trompe, à mon avis.
Oui, on est d'accord. Mais le recul de l'âge de la retraite me paraît tellement logique à partir du moment où l'espérance de vie augmente (mais ceci est un autre débat).
Bah non, la productivité augmente. C'est une simple question de partage des richesses. Je veux dire : en 81 la retraite est passée à 60 ans alors que l'espérance de vie était bien plus élevée qu'en 1900. Je pense qu'il faut partager le travail et je pense qu'il faut travailler moins d'une manière générale : la croissance ne reviendra pas, le plein-emploi non plus (dans ces conditions du moins) et donc à moins de vouloir mettre des cohortes entières dans des boulots précaires et mal payés ou partiels (ce qu'on fait, du reste, et ce que fait l'Allemagne qu'on n'arrête pas d'encenser pour son chômage), on doit changer notre façon de faire. Bon du reste, je comprendrais si on disait : à partir du moment où on rentre plus tard dans le marché du travail, on doit travailler plus tard (ce qui était déjà le cas), mais en même temps, je ne suis franchement pas convaincu qu'on devrait rentrer si tard sur le marché du travail (en moyenne je veux dire). Quand je vois mes élèves, je me dis qu'ils feraient mieux de faire autre chose pour une partie d'entre eux (en tout état de cause, ça n'a aucun sens d'amener 80% au bac et 60% des gens à la licence).
Je répète : ma main à couper que le prochain président, en 2017, sera un membre du PS ou un membre des LR. Et je suis pas chaud pour une démocratie sans "garde-fou", effectivement. On peut en discuter.
Oui sans doute, mais ça reste un pari. Si par exemple Sarko et Hollande se présente, il est possible que les électeurs trouvent qu'au fond, on a déjà eu ce match là. Or la politique a beaucoup à voir avec les anticipations des gens, si les gens pensent que c'est "utile" de voter pour Mélenchon, il se pourrait bien que quelque chose d'inattendu se produise. Raison pour laquelle je suis vent debout contre ce chantage au vote utile qu'applique le PS ces dernières années. Mais regarde le FN : il a fini par émerger, c'est donc que c'était possible. Aujourd'hui, il est en position pour contester (peut-être pas aux présidentielles) et faire infuser ses idées dans le débat public.
Pour moi, le seul garde-fou à appliquer (à part la séparation des pouvoirs et tout le toutim) c'est de laisser le temps au débat public de se déployer, et le temps au débat parlementaire d'avoir lieu. Une bonne loi peut être votée six mois plus tard. Et ça, ça suffit pour contrôler ses émotions, pour aller vérifier, pour monter des auditions... etc. Raison pour laquelle j'ai pleine confiance en le peuple, et par exemple en une Assemblée qui serait tirée au sort (à côté d'une autre élue, par exemple).
Concernant Hollande, nous sommes parfaitement d'accord. Je n'ai rien à ajouter. Il n'empêche qu'il aurait fini comme Tsipras, de toute façon.
Pas forcément. On peut penser que Tsipras avait des demandes déraisonnables, mais j'ose espérer que Hollande a d'autres choix que de suivre Merkel aveuglément sur absolument tous les points. Sinon, alors effectivement peu importe qui est élu, et c'est pas la peine de s'intéresser à la politique. Moi je crois au contraire que la politique est le domaine du possible, et que tous ceux qui jouent les Nostradamus se trompent très souvent.