PS : Moi très triste de pas avoir réponse de Supaman, mais moi avoir écrit nouvel article sur la démocratie. Peut-être lui contenter Supaman, car lui parler expert et démocratie. Mais toi qui passe, n'hésite pas à regarder. https://adroiteetagauche.wordpress.com/2016/11/27/cela-nous-concerne/Bon franchement, tu peux pas dire "ouin primaires bashing et ensuite sortir ça :
Mais je considère les primaires comme une réelle valeur ajoutée à notre démocratie.
Je considère que ça va dans le bon sens démocratique
Les primaires sont là, c'est politiquement intéressant de mon point de vue, à gauche comme à droite.
Plutôt comme un abus de langage.
Pourquoi du coup ? En quoi c'est plus démocratique ?
Et encore une fois, j'ai bien compris la plupart des arguments de ceux qui sont contre, mais je ne les trouve tout simplement pas pertinent.
Pourquoi ?
(Mélanchon fera d'ailleurs sa 4ème élections consécutives comme Chirac à l'époque).
Sa deuxième, et au pire... et alors ? Fillon est en politique depuis au moins 82, il a été premier ministre de Sarko, ministre de l'éducation. Faut-il rappeler le palmarès de Juppé ? Ne parlons pas d'Hollande... etc. Et Macron, ouah il est tellement neuf !
Toutefois, je ne comprends pas un dernier point. J'ai l'impression que tu ne fais pas confiance aux électeurs de gauche lorsqu'il s'agit des primaires de gauche. Tu parles d'une prime au plus consensuel. J'imagine que c'est de la part des électeurs des primaires.
Peux-tu approfondir ton idée ?
Bah j'aimerais bien que tu répondes à ce que je dis plutôt mais soit : il y a deux gauches assez difficiles à concilier et qui historiquement sont très rarement ensembles : la gauche radicale et la gauche, disons, sociale-démocrate (même si le PS dans ses courants majoritaires n'a plus rien de social démocrate, m'enfin soit). Ça c'est quelque chose qui est beaucoup plus fort qu'à droite où il y a une plus grande continuité d'un parti à l'autre. Du coup, il y a historiquement un problème à faire le grand écart (tu peux pas être réformiste et révolutionnaire, en gros, même si ces mots ont changé de sens). Sauf que le système électoral fait que tu n'as pas besoin de faire le grand écart : jusqu'à présent, les voix de gauche allaient de toute façon à gauche ("barrage à Sarkozy", "barrage à l'extrême-droite", "vote utile", blablaconnerie) donc il suffisait de donner des gages, de jurer la main sur le coeur qu'on allait être à gauche. D'où l'idée qu'on n'était plus obligé de parler à la gauche, surtout que le PS est un parti d'élu, et surtout qu'il y a le vieux traumatisme du nationalisme soutenu par l'idée que la relance par la demande ça ne marche plus, dans un monde mondialisé qui bouge toujours plus auquel il faut s'adapter, donc on adopte un mondialisme/européisme aussi en accord avec la sociologie des cadres du parti qu'avec l'idéologie implicite de rejet du national (il n'y a qu'à voir Montebourg : produire en France ok, mais on restera en Europe coûte que coûte, autant dire que toutes ses vélléités un peu trop sociales partiront en fumée).
Alors quand ce sont les militants qui votent encore... ils sont plus à gauche que les élus PS (exemple de Ségolène Royale, bon elle était nulle, mais au moins...) ; mais quand ce sont des primaires, qu'est-ce qui va se passer ? Et bien la sociologie des primaires n'est pas la même du tout : ce sont des gens politisés qui vont voter dans les primaires, donc plutôt les classes moyennes supérieures urbaines qui ont le temps et l'habitude de se mêler à la tambouille des partis (il faut quand même se rendre compte de ce que ça représente, une dizaine de candidats si on veut vraiment choisir en connaissance de cause), et évidemment ils ont des intérêts spécifiques (et qu'on vienne pas me dire "les gens ont qu'à se mobiliser" : même aux USA, les gens ils se mobilisent pas) même s'ils sont de gauche. Donc ça favorise le candidat le plus au centre (mais avec de belles valeurs de gauche bien entendu : libéraux mais par contre contre le racisme, l'homophobie, l'élitophobie et le caramel brûlé). De plus, vote utile oblige, on va choisir non pas celui qui a le meilleur programme, mais celui dont on pense qu'il aura le plus de chance de l'emporter face à trucmuche : et se passe ce qui se passe dans la métaphore du concours de beauté de Keynes, on est conduit à voter non pas pour ses idées mais pour les idées qu'on pense les autres les plus susceptibles d'avoir (donc le plus flamby), si possible plutôt auprès d'un mondialiste.
Résultat : le PS, parti de gauche paraît-il, n'a jamais autant ressemblé à la droite libérale mais pas trop conservatrice sur le plan des valeurs, à part sur des questions cosmétiques (oui, allez, le mariage pour tous, youpi) et un électeur de gauche est hors d'état de choisir un candidat vraiment de gauche parce que le PS verrouille l'électorat de centre-gauche. Reste la solution improbable parce qu'elle n'est jamais arrivée : un candidat à la gauche du PS qui double le PS et s'impose comme candidat naturel. Alors c'est très improbable à cause justement des électeurs libéraux du PS (genre monsieur Patrick Cohen qui préférera voter Juppé que Mélenchon, j'en fiche mon billet), mais je travaille pour que ce soit possible. [J'ajoute que tout cela pousse tout le paysage politique vers la droite]
Alors on pourrait se dire : oui mais c'est le compromis gnagna ad nauseam. Sauf qu'en attendant ceux qui sont les plus fragiles souffrent des politiques "de gauche" : la pauvreté et le chômage n'ont cessé d'augmenter sous le quinquennat de François Hollande. Et il y a un problème démocratique quand les plus pauvres et fragiles (qui votent le moins, certes, mais c'est un fait pas quelque chose à reprocher aux gens) sont hors d'état de se présenter ou d'être représentés. Tu parlais de dictature de la majorité une fois, bah tu l'as sous tes yeux. Parce que même si 8 millions de pauvre ça fait beaucoup, c'est loin de la majorité des Français. Et c'est d'autant plus grave que outre ces mécanismes politiques (toujours dépassables en théorie mais extrêmement difficiles à dépasser en réalité, n'en déplaise à ton "les gens préfèrent p'têt le centre") s'y surajoutent des mécanismes médiatiques qu'on a bien vu à l'oeuvre avec Clinton mais qu'on voit à l'oeuvre tous les jours (voir par exemple l'absolue stupidité de FOG que je cite dans mon dernier article).
L'avantage me dira-t-on, c'est qu'un système aussi hermétique, incapable de soutenir sa propre évolution, s'effondrera comme un château de cartes quand le temps sera venu. Mais j'ai bien peur que ça ne se fasse dans des conditions que les tenanciers de ce bazar organisé et d'ailleurs tous les autres regretteront.
Encore une fois, la question se pose un peu différemment à droite : le FN n'est pas à proprement parler un concurrent de LR alors que la gauche radicale est un concurrent direct de la gauche sociale démocrate.
PS : Moi très triste de pas avoir réponse de Supaman, mais moi avoir écrit nouvel article sur la démocratie. Peut-être lui contenter Supaman, car lui parler expert et démocratie. Mais toi qui passe, n'hésite pas à regarder. https://adroiteetagauche.wordpress.com/2016/11/27/cela-nous-concerne/