Beaucoup plus tard, Brief décéda d'une longue maladie et ce fut au tour de sa fille Bulma, de devenir présidente de la société. Certains spécialistes l'estimaient beaucoup plus talentueuse que son géniteur, même si d'autres restaient prudents sur le sujet.
Bulma regarda son propre reflet dans la glace. Les rides sur son visage montaient et descendaient à coté de ses yeux, et cela lui rappelait les montagnes du Mont Paozu. Cela lui rappelait sa jeunesse avec Gokû, Yamcha et tous les autres.
La radio allumée sur le meuble derrière elle, relatait les informations du monde entier. Il y a quelques heures un flash spécial avait annoncé la disparition de la Capitale Sud et de tous ses habitants. La ville où se trouvait l'hôpital de Gohan. Elle n'avait aucun doute. Trunks s'y était rendu, et il n'y était pas pour rien.
Des larmes roulèrent sur ses joues fripées. Elle repensait à Vegeta, elle aurait tellement voulu qu'il l'aide à surmonter ces épreuves. Le serrer dans ses bras une dernière fois. L'espoir de le revoir après sa mort n'existait pas et cela lui brûlait la poitrine, tout comme il devait brûler dans les flammes de l'Enfer.
Malgré les dures paroles qu'elle avait jeté au visage de Gohan à l'époque, ce n'était pas à lui qu'elle en voulait. Elle regrettait avant tout de ne pas avoir réussi à faire oublier l'obsession de Vegeta pour Gokû, car sans ça il ne serait sans doute pas mort à l'heure actuelle.
Une sonnerie retentit, comme si elle venait de sonner la dernière heure de Bulma. Elle s'y attendait et essayait de se convaincre qu'elle était prête à quitter ce monde.
Sa manche essuya ses yeux humides. Un doigt sur la radio pour l'éteindre, elle expira un bon coup, avant de dévaler les marches en direction du rez-de-chaussée. Un dernier clin d’œil à la réceptionniste, et elle sortit dans la cour.
Les rayons de soleil reflétaient sur ses pupilles, cela leur donnait un éclat bleuté encore plus beau que d'habitude, tout comme celles de son fils, désormais face à elle, accompagné de Gohan, Krilin et N°18.
Bien sûr, elle savait que ce n'était pas Gohan car il était trop proche de la mort pour se trouver aujourd'hui devant elle. Des bizarreries, Bulma en avait vu toute sa vie, cela ne l'étonnait même plus que quelqu'un ait supposément pris possession d'un corps. Elle s'efforçait de rester forte en cachant la peur qui lui nouait la gorge.
N°18 ne semblait pas dans son état normal également, ses cheveux étaient d'une couleur différente, et elle tenait Krilin par la chemise, comme un vulgaire chien en laisse. Trunks avait la tête baissée et sa chemise déchirée donnait des indices sur une bagarre passée.
Seul « Gohan » s'avança avec assurance en direction de Bulma, et c'est à ce moment qu'elle put se rendre compte que ses pupilles avaient une teinte proche de celle du sang.
- - Bien le bonjour Madame ! entama t-il avec des yeux rieurs. Je me présente, je m'appelle Baby.
- Que voulez-vous ? demanda t-elle froidement.
- Ne soyez pas sur la défensive de cette façon, voyons. Je viens simplement livrer un colis.
- - Il n'a pas été très gentil avec moi donc je le ramène à sa maman en espérant qu'elle le corrige pour que cela ne se reproduise plus.
- - Pas de réponse ? fit-il mine de s'étonner. Trunks, dis à ta mère de me répondre.
- - M...maman, chuchota t-il. Réponds-lui s'il te plaît.
Elle s’entêta à ne pas répondre, déjà prête à mourir dignement, comme l'aurait fait le prince en son temps.
À ce moment-là, Baby sortit son plus grand sourire et l'adressa à Trunks. Ce dernier le regarda, recula d'un pas et secoua la tête avec terreur afin de signifier son désaccord. Sans quitter son sourire malsain, Baby hochait la tête comme un psychopathe, à l'inverse de Trunks.
- - Trunks ? dit-il.Tu sais ce qu'il te reste à faire.
- J... je ne peux pas faire ça...
- - FUMIER !! hurla t-il en tentant un coup de poing sur Baby.
- Krilin, non ! hurla Trunks.
- - Un coup de poing envers ton maître, ça va te coûter cher tu sais ? demanda Baby.
- - Un gêneur de moins, dit Baby. Mais il me plaît bien ce petit.
- - Il m'a mis de bonne humeur le bougre, s'enthousiasma Baby. Du coup je vais vous faire un cadeau, à une seule condition.
- Laquelle ? demanda Bulma.
- Fais un bisou à ta mère Trunks, ordonna t-il.
- - Tu vas la laisser vivre ? demanda t-il.
- Dépêche-toi de le faire avant que je ne change d'avis.
Baby se mit à rire.
- - Bien ! s'enthousiasma t-il. Maintenant que les adieux sont faits, tue-la.
- - Je plaisante, avoua t-il finalement avant de se remettre à rire bruyamment. Ta tête est trop drôle Trunks, c'est magnifique !
- - Je t'aime bien Trunks, dit Baby. Je vais vous laisser vivre ! Je vais installer mon royaume dans la Capsule Corporation. Vous deux, allez quitter cette planète. On reste en contact, car à présent, tu fais partie de mon armée. Si je n'ai pas de tes nouvelles dans la semaine à venir, je te trouverai et je te tuerai.
- - Allez, je sais que tu as tes petits amis qui attendent quelque part dans ton vaisseau. À la revoyure.
- Bye bye ! dit N°18 en agitant la main.
- - Non, dit-il. Lui il reste avec moi.

Farore entra dans la pièce avec un assiette qu'elle déposa sur la table de nuit. Elle rabattit une mèche de ses cheveux noirs derrière son oreille, et réajusta sa chemise de secrétaire.
- - Je le tuerai, dit Austin.
- Ah oui ? demanda t-elle d'un air désintéressé. Qu'est-ce que tu attends alors ?
- Je sais pas.
Elle sourit.
- - Tu ne tiendrais pas une seconde contre lui.
- - Tu sais, dit Farore. Moi aussi j'ai perdu quelqu'un. J'ai perdu ma sœur quand j'étais plus jeune. Se venger c'est facile, tu pourrais détruire ce vaisseau et le laisser mourir dans l'espace, même si ça impliquerait ta mort. Mais pardonner c'est beaucoup plus difficile et moins lâche. J'ai dû choisir la deuxième solution et je me sens mieux.
En disant cela, elle s'était dirigée vers la porte. Elle s'apprêtait à partir mais Austin dit :
- - Non.
Elle ne répondit rien mais se figea.
- - C'est faux, reprit-il. Vous ne vous sentez pas mieux, vous êtes rongée par la haine mais vous ne voulez pas l'accepter.
- Peut-être, répondit-elle en quittant la pièce.

Des hélicoptères et des bateaux tournaient au-dessus de la ville défunte. Les scientifiques tentaient de mettre le doigt sur le phénomène qui avait déclenché la disparition entière de l'île. Ils cherchaient également des survivants sans réel espoir, plus rien n'existait dans cet endroit, et c'était sûrement la plus grande catastrophe naturelle ayant eu lieu sur cette planète.
- - Je ne vois pas pourquoi on s'efforce à chercher des survivants, se plaint un homme aux cheveux blonds tombants sur ses épaules. La ville a entièrement disparue, il faudrait être sacrément résistant pour rester en vie après tout ça !
- Ferme-la un peu Shapner ! s'énerva une femme aux cheveux courts. Je sais que tu es devenu secouriste pour te faire mousser auprès de Videl, mais tu dois penser à sauver des vies, c'est important !
- Ne parle pas d'elle, grogna t-il. C'est facile pour toi de dire ça ! Être scientifique pour la Capsule Corporation, c'est la belle vie... Le docteur Erasa n'a pas à se plaindre.
- Boucle-la !
- - Tu crois qu'elle est toujours avec lui ?
- Qui ? demanda Erasa avec agacement.
- Videl bien sûr, avec Gohan.
- Je n'en sais rien ! Mais on s'en fout non ?! Je te rappelle que ça fait plus de vingt ans maintenant, tu devrais tourner la page !
- Oh mais elle est tournée, et arrachée même ! Je suis juste curieux.
- Ouais bah sois curieux de savoir s'il reste des survivants !
- - Tu as vu quelque chose ? demanda Erasa.
- Ouais, un fantastique paysage qui pourrait faire un beau fond d'écran.
- - Qu'est-ce que tu fais ? demanda Shapner.
- On est en panne on dirait, constata Erasa.
- Les génies de la CC auraient t-il oublié de mettre de l'essence ?
- Je te rappelle que le bateau appartient aux secouristes de Satan.
PLOP
Le secouriste sursauta et tomba sur le siège du conducteur lorsqu'il vit un bras s'agripper au bateau. Un bras vert et musclé comme il n'en avait jamais vu. Un homme ou peut-être un extraterrestre monta difficilement sur le navire et, lorsqu'il remonta son autre bras, Shapner et Erasa virent qu'il avait embarqué une femme aux cheveux noirs, inconsciente.
- - VIDEL !! crièrent Shapner et Erasa en chœur, en se précipitant vers la rescapée.
- E...elle est vivante... balbutia l'homme vert dont les antennes faisaient penser à celles d'un escargot, juste avant de perdre connaissance.
- Shapner ! s'écria Erasa. Tu dois la sauver !
Videl se mit à tousser et à éjecter de l'eau, Shapner s'empressa de la redresser, et elle termina de vider ses poumons de tout le liquide.
Erasa attrapa le Talkie Walkie accroché à sa ceinture.
- - Nous avons deux rescapés ! Besoin de soutien sur le navire de Shapner !