Hello tout le monde ! Et oui, voici déjà la suite ! Dans la mesure où je serai en vacance pendant le mois d'Août, j'allait pas vous faire attendre trop longtemps !
Bonne lecture à tous !
PS : je suis en train de réaliser un tableau qui répertorie TOUS les personnages nommés de la fic, leur personnalité/histoire/techniques et relations. C'est terriblement chronophage, mais je pense que ça sera très utile en guise de récapitulatif général pour vous comme pour moi
Chapitre 93 : L’intervention
-On est encore sur Exen ? Décidément…, commenta Ryack, les bras croisés.
Kaïo Shin acquiesça. Il leur donna toutes les informations dont ils disposaient. La perte de Piccolo et d’Eleria impacta tout le monde. Un besoin de vengeance flottait dans l’air. Quant au gain de puissance de Buu suite à l’absorption de Dabra, il n’était pas non plus très rassurant, pas plus que l’armée sur mesure qu’il créait. Étonnement, les saiyans ne s’en préoccupaient pas vraiment. Soit ils ne prenaient pas conscience de l’ampleur de la situation, soit la perspective d’un bon combat effaçait toute autre considération. Ironiquement, seul Gohan, le guerrier le plus puissant, montra des signes d’inquiétudes.
-Je vais rester avec Ryack et Kibito au Kaïo Shin Kaï dans un premier temps. J’ai besoin de m’entretenir avec mon ancêtre ainsi que de me préparer.
-Très bien. Allons-y, confirma Goku.
Quelques secondes plus tard, il disparut accompagné de Darack et de Gohan. Au même instant, Trebla sortit de la caverne avec ses deux alliés. Ils saluèrent les personnes restantes puis disparurent dans un portail ouvert par Esor.
-Je reviens, informa Kaïo Shin avant d’entrer à son tour dans la caverne, laissant Kibito et Ryack seul à seul.
-Dis-moi Kibito ?
-Hmm ?
-Tu n’aurais pas une vie de plus ? Juste comme ça, j’en aurai bien besoin, lança le saiyan avec humour.
-Goku méritait la vie que je lui ai donnée.
-Hmm, sûrement.
-Et puis, n’as-tu pas fait le souhait de rester mort ? J’ai cru comprendre que tu aurais pu être ressuscité, mais que tu as décliné.
-… tu es bien renseigné.
Kibito hocha les épaules.
-Je ne laisserai jamais des inconnus circuler librement au Kaïo Shin Kaï.
-Qui t’as informé ?
-Moi-même, en consultant les archives du juge Enma.
-Tss.
-Maintenant que tu ne peux plus revenir à la vie, tu regrettes soudainement ta décision ?
La question de Kibito reçu un regard à la fois curieux et agacé de la part du saiyan. Il se sentait jugé par le serviteur avant de comprendre que, pour une fois, ce dernier montrait lui montrait juste de l’intérêt. Le père de Darack interpréta cela comme une forme de remerciement pour avoir tenu le portail au Makaï.
-Non. Je pensais être vieux, avoir tout vu. Et maintenant que je suis mort, je continue de voir toujours plus. Je voulais laisser les plus jeunes se débrouiller, qu’ils prennent leurs marques, mais quand je vois l’état de la Terre, ce qui est arrivé à Eleria… J’ai juste envie d’agir, pas de regarder les bras croisés. J’ai quelques regrets.
-Ce sont tes seules motivations ?
-Non, j’ai aussi envie de taper sur quelque chose, ou quelqu’un. De me défouler un grand coup.
-C’est lié à la mort de ton ami, je présume. Son nom était…
-Baddack. C’est la deuxième fois qu’il meurt sans que je ne puisse rien faire. Je n’étais même pas là. Et ça m’énerve vraiment.
-Le démon était trop puissant, nous avons gagné de peu grâce à l’intervention d’un certain Radditz.
-Heureusement que Baddack a pris le temps de l’entraîner. Dommage, ça n’a pas suffi pour le sauver.
-Ne t’enfonce pas dans la culpabilité, ça n’amène que l’amertume et la destruction de soi.
-Merci Kibito, mais ce n’est pas mon genre. J’ai des regrets et je ferai avec, comme toujours. Pour être franc, je n’ai pas tellement envie de revenir à la vie. Je devrais abandonner Soria et Senya derrière moi, ainsi que mon peuple. Non, je ne changerai pas d’avis. La mort, ça me convient aussi.
Le serviteur n’ajouta rien, laissant le silence s’installer. Quand bien même le guerrier enrageait contre lui-même, il essayait de faire de nouveau son deuil, sans pouvoir se défouler pleinement. Enfin Kaïo Shin, revint avec une petite boîte, l’air perdu. Une boîte qu’il ouvrit. Une boîte où se trouvait une paire de boucles d’oreilles…
-Mon ancêtre m’a demandé d’en porter une et te donner la seconde Kibito…
Étonné, le serviteur saisit l’un des bijoux et l’accrocha à son oreille gauche. Kaïo Shin l’accrocha à son oreille droite…
***
Vegeta frappait le vide dans une série de coups de poing précis. Un geste qui ne tenait pas de l’exploit, à moins que l’on prenne en considération la gravité ambiante. La salle dans laquelle il se trouvait, un immense dôme renforcé, appliquait une gravité écrasante en son sein. Les exeniens avaient évalué la gravité et y avaient appliqué un chiffre. Bulma un autre. Vegeta s’en moquait, la salle tenait ses promesses. Elle était encore plus performante que son homologue terrienne, voilà tout ce qu’il avait pris la peine de retenir. Mais il ne l’avait pas poussé à son maximum, pas encore.
Les enfants s’entraînaient avec lui, il était hors de question de les épuiser ou de les blesser. Pour le moment, il avait proscrit l’usage du super saiyan, pour les habituer aux effets de la gravité sans la moindre facilité. Même les humains s’entraînaient dans la salle, sans Kaïoken, mais pas sans difficultés. Certains s'en sortaient moins bien que les enfants. Enfin, il ne voulait pas révéler leur présence ici, les Buu étaient sûrement capables de se téléporter. Il attendrait d’abord que la salle soit terminée, que les dispositifs aptes à dissimuler leur aura soit opérationnels.
Alors qu’il lançait un énième coup de poing dans le vide, il percuta un élément solide.
-Ouch !
Goku recula de quelques pas en se frottant la joue, puis il posa un genou à terre sous l’effet de la gravité.
-Kakarotto, qu’est-ce que tu fais là ?!
-Papa ?
La voix de Goten coupa court à l’entraînement. Toutes les personnes présentes s’arrêtèrent, parfois en pleine médiation, parfois en plein échange de coups.
-Hey, Goten !
-Papa !
Le petit métis sauta au cou de son père qui le prit dans ses bras, tombant à la renverse sous le poids démultiplié de son fils.
-On est d’accord, on passe inaperçu tous les deux ?, lança Darack en offrant un coup de coude à Gohan.
-Grand frère !, des bras du père, Goten passa au bras de son aîné.
Gohan le serra également contre lui avant de répondre à Darack :
-Parle pour toi !, répliqua le métis dans un sourire.
-Tout ça est très touchant, mais je te croyais mort Kakarotto, des explications ? rappela Vegeta en avisant l’absence d’auréole du saiyan.
-Héhé, bien sûr, laisse-moi un instant.
Le gentil saiyan raconta donc les événements du paradis, la raison de leur absence face à Buu comme de sa présence désormais. Les enfants écoutèrent religieusement, captivés par le récit auquel se mêlaient les interventions de Darack et Gohan. Une fois finies, les réactions ne se firent pas attendre :
-C’était trop cool, moi aussi je veux combattre des démons ! annonça Trunks, tout sourire.
-Ouais, ils ont l’air super fort ! ajouta son comparse.
-Trop fort pour vous, oui, rappela Bra, faisant la moue.
-Moi aussi j’ai envie de les combattre…, avoua Séléa.
-Aucun de vous ne combattra ce genre de démons. On a de quoi faire sur Terre, vous avez oublié ? rappela Vegeta.
-Nooooon…, lâchèrent ensemble les enfants en évitant son regard.
-Alors, faites-moi cent tours de pistes, et plus vites que ça !
Bien que peu motivés, les enfants obéirent à l’ordre et entamèrent leur course. Pour s’assurer de pouvoir discuter librement, les adultes sortirent de la salle et restèrent dans le couloir, là où aucune oreille indiscrète ne pourrait les entendre.
-Kakarotto, on n’est pas en mesure de reprendre la Terre en l’état. Tout ce qu’on y gagnerait, c’est de se faire absorber. C’est à peine si on a pu y réchapper. Pour le moment, on récupère et on se prépare de notre mieux. Les terriens ont développé de nouvelles compétences et on risque d’en avoir besoin, annonça Vegeta, bras croisés.
Goku nota que Vegeta, contrairement à ses habitudes, semblait compter sur les humains. Toutefois, il jugea bon de ne pas le souligner.
-Je sais, ça a l’air compliqué pour le moment. Mais, j’ai une idée pour augmenter nos chances de victoires !
-Dit toujours.
-La fusion métamol !
-La… quoi ?
-Attends… j’avais communiqué avec le Kaïo à ce sujet, c’est pas une fusion qui nous demande de faire des gestes bien précis pour fonctionner ? tenta Krillin.
-C’est bien ça ! confirma Goku, tout sourire.
-Et qui va s’y prêter au juste ? questionna Vegeta, méfiant.
-Nous deux, pour commencer !
-Nous deux rien du tout, il est hors de question que l’on fusionne !
-Mais Vegeta…
-Y a pas de « mais Vegeta » qui tienne, c’est hors de question ! Jamais je ne fusionnerai avec toi !
-Pour être franc, je ne suis pas trop à l’aise à l’idée de fusionner non plus, confia Darack dubitatif.
-Avec ma nouvelle puissance, je devrais pouvoir changer la donne, ajouta Gohan.
-D’accord, je comprends. Mais c’est dommage, on devient vraiment très puissant une fois fusionné !
-Hmm… j’ai peut-être une idée… C’est quoi les conditions pour la fusion métamol au juste ?, demanda Darack, pensif.
-Il faut avoir une taille à peu près équivalente, pareil en termes de ki et être du même sexe que l’autre personne. De mémoire, c’est tout ce qu’on m’a dit. D’ailleurs, c’est une fusion avec un temps limité à environ trente minutes. Enfin, plus on consomme de ki, et plus la fusion est courte.
-Temps limité ou non, je ne change pas d’avis, insista Vegeta.
-Peut-être, mais je suis sûr que Goten et Trunks seront partants, comme pour Séléa et Bra, proposa Darack avec un petit sourire.
-Mais oui, c’est une super idée ! Bien vu Darack ! s’enthousiasma Goku.
-Non.
La réponse nette de Gohan attira l’attention sur lui.
-Pourquoi ?, demanda Goku intrigué.
-Parce que ce sont des enfants papa, voilà pourquoi. Hors de question de les mettre en danger, on s’occupera nous-même de la situation.
-Enfants capables de faire sauter une planète…, lâcha Yamcha dans un sourire.
-Écoutez, je ne veux pas les mettre en danger. C’est tout. On ne prendra pas de risques inutiles.
-lls iront eux-mêmes vers le danger, pas par nécessité, mais par envie, tu ne pourras pas les retenir. Si je ne me trompe pas, tu étais bien plus jeune que Goten quand tu as commencé à te battre, rajouta le prince des saiyans.
-Sauf que moi je n’ai jamais eu le choix ! explosa le métis.
Un silence s’installa. Un silence lourd, chargé en tension jamais évacuée.
-Gohan, je comprends, mais là non plus, on a plus vraiment le choix, rappela Goku.
-Si, on a le choix, justement, insista le métis.
-Gohan, tu n’es pas ton père, lança Darack avec sérieux.
-Oui, et ?, répliqua le concerné en arquant un sourcil.
-Goten n’est pas toi non plus. Il aime se battre. Trunks aime se battre. Bra et Séléa ? Pareil.
-Ce sont des enfants.
-Des enfants qui vont se mettre en danger, que tu le veuilles ou non. Vegeta a raison. Quitte à ce qu’ils prennent des risques, autant qu’ils soient prêts.
-…
-Ils ont passé leur temps à s’entraîner avec moi. Ils ont soif de vengeance, soif de combat, ajouta Vegeta, les bras croisés.
-…soit. Mais pas en première ligne. Je veux qu’ils restent en arrière.
-Bien sûr, le but ce n’est pas de les envoyer se battre frontalement, répondit Darack avec un sourire.
-Je ne veux pas minimiser tout ça, mais dans le pire des cas, on aura toujours les Dragon Ball ! Je veux dire, pas celles de la Terre, mais je doute que les namékiens nous refusent un service, rappela l’époux de C-18.
Un nouveau silence s’installa, cette fois-ci bien plus gênant, où Goku, Darack et Gohan échangèrent des regards avant de se tourner vers Krillin.
-…
-…j’ai dit une bêtise ? s’inquiéta le terrien.
-Hmm, comment dire…, commença Gohan.
-‘Faut pas compter sur les Dragon Ball pour nous, ajouta Darack de but en blanc.
-…des détails ? demanda Yamcha, inquiet.
Les trois concernés expliquèrent la situation de leur mieux, offrant tous les détails demandés et répondant à quelques interrogations. Même si la situation semblait floue, l’utilisation des boules de cristal allait être des plus limitées.
-Tss, tout ça par crainte d’un soi-disant monstre…, lâcha Vegeta, hautain.
Darack s’apprêta à lui répondre vertement, mais Goku le devança.
-Vegeta, ce n’est pas le type d’adversaire que l’on affronte. Je n’avais jamais ressenti quelque chose de pareil. Crois-moi, mieux vaut pas que ça sorte. Je ne pense que qui que ce soit y survive.
En temps normal, le prince se serait moqué de son rival pour de telles paroles, mais il n’avait jamais vu Kakarotto avec un tel regard. La même personne qui aurait foncé tête baissée contre un adversaire de loin supérieur semblait étonnement prudent. Si ce n’est inquiet. Alors, il se résigna à garder le silence, non sans souffler.
-Je n’avais jamais vraiment compté sur les Dragon Ball pour me sauver, mais je dois avouer que leur interdiction ne m’enchante pas, ajouta Ten Shin Han.
-On pourra toujours sauver les humains lambda, mais ce sera tout. On va en discuter avec l’ancien Kaïo. Pour ce qui est du reste, on verra, ajouta Gohan.
Après un bref instant nécessaire pour encaisser une telle nouvelle, ce fut de nouveau Goku qui prit les devants.
-Bien, et si on apprenait les enfants à fusionner ?! proposa le gentil saiyan tout sourire.
***
Buuleria et Buucolo se tenaient dans les airs, les bras croisés. Autour d’eux des centaines de nouveaux « Buu » volaient librement, exploitant cette nouvelle capacité en jubilant. Pour le moment, aucun incident dramatique n’avait eu lieu grâce aux capacités de régénération liée à cette forme. Les collisions en plein vol étaient plus dérangeantes que graves et même les kikohas lancés ici et là provoquaient tout au plus des dégâts matériels.
Buuleria n’arrivait pas à savoir si cette nouvelle maîtrise du ki était un don non mérité ou une malédiction. Qu’importe, elle comme Buucolo avaient naturellement pris les devants pour surveiller les nouvelles créatures roses, étant autrement plus puissants que ces dernières. De plus, la présence et le soutien de Buudel leur apportaient une autorité et une popularité nécessaire pour que personne ne remette en question leurs ordres. Pour le moment, en tout cas.
Certains, ivres d’une force nouvelle, s’étaient entraînés contre eux, ou directement contre Buudel. Un entraînement censé tester leurs limites, mais surtout pour redéfinir leur place dans la hiérarchie. Aucune des trois personnes visées n’était dupe, et si Buudel était de loin la moins puissante, ses connaissances en ki et son entraînement lui avaient suffi pour rapidement prendre l’ascendant.
Toutefois, Buuleria ne se relâchait pas. Les Buu gagnaient en puissance, bien trop rapidement à son goût. Ils étaient passés du niveau d’un humain lambda à un Saïbaman puis à un guerrier d’élite en l’espace de quelques jours. Même elle gagnait passivement en puissance, pour son plus grand déplaisir. Elle préférait mériter sa force plutôt que de la recevoir en cadeau. Cependant, l’entraînement ne lui était plus aussi agréable qu’avant, et si les combats demeuraient divertissants, elle en ressentait de moins en moins le besoin. Ce qui ajoutait à sa frustration.
La guerrière observa ses mains, ne pouvant s’empêcher de se demander à quels degrés son corps avait été altéré. Pouvait-elle encore se considérer saiyanne, même partiellement ? Elle jeta un regard en direction de Piccolo. Si ce dernier vivait mal la situation, il n’en montrait rien. Le namek s’adaptait et échafaudait sûrement déjà un plan. Elle, elle aurait aimé que Darack soit là. Son absence lui pesait toujours lourdement.
Une lourdeur accentuait par ce dôme sous lequel ils demeuraient tous. La capitale du Nord était à l’ombre, cachée par une coupole rose parsemée de veines. Cette obscurité artificielle était étouffante, même le soleil peinant à percer une telle matière. On pouvait certes l’apercevoir, une lueur à travers le rose du dôme, évoquant une chair éclairée au contact d’une source lumineuse, mais c’était insuffisant. Quant à l’éclairage civil, il ne cessait de tomber en panne, plus personne ne comptait vraiment dessus.
Pour le moment, Buuleria, Buucolo et la plupart des humains transformés s’éclairaient à grand renfort de kikohas, bien que cela était réservé à ceux qui maîtrisaient cette simple technique. Un kikoha de non-initié avait trop souvent tendance à exploser ou à partir en ligne droite sans se stabiliser dans les airs. La saiyanne transformée porta un regard haut, bien plus haut, en direction de la voûte. Dabuura s’y trouvait, encore.
Selon ses dires, il cherchait un moyen de détruire le dôme, mais toutes ses tentatives s’étaient soldées en échec. Tout contact physique provoquait une ouverture du dôme afin de le laisser passer, lui, comme n’importe quel transformé. Seule l’autorité du trio que formaient Buuleria, Buucolo et Buudel était parvenue à réfréner les désirs d’aventure de certains, de crainte de causer une guerre sur la planète ou de tuer involontairement des terriens. Pour le moment, ils arrivaient à tous les retenir, même les plus fougueux.
Enfin l’utilisation du ki ou de la magie contre le dôme avait eu un résultat bien différent : une contre-attaque. Des tentacules roses s’étaient détachés de la construction et avaient frappé le responsable de l’attaque avec une puissance étonnante. Même Dabuura fut pris de court et renvoyé au sol. Il était certes parvenu à atterrir debout, mais son ego n’avait pas apprécié le choc. Bien que la guerrière ne pût s’empêcher de sourire face à un tel spectacle, un point précis la dérangeait.
Comment le dôme pouvait être aussi puissant ? La guerrière l’ignorait, mais elle avait bien une idée derrière la tête. Une idée liée à une présence rarissime d’humains dans la ville, et ce même en prenant en compte les transformés. De telles considérations lui faisait froid dans le dos…
-Bien, ce sera tout pour aujourd’hui, rentrons !
Quelques contestations fusèrent dans les cieux, mais l’ensemble des transformés obéirent et rentrèrent. Certains traînèrent volontairement, essayant de tromper l’attention de Buucolo. Ce que tous échouaient continuellement à faire. Finalement, ils obtempérèrent, surtout face au regard inquisiteur de Buuleria. Dabuura rentra également, ne s’attardant pas plus que nécessaire face au dôme.
-Vas-y aussi, je garde un œil sur l’extérieur.
Buuleria haussa les épaules et rejoignit Buudel, fermant la marche. Buucolo n’aimait pas rester enfermer dans un bâtiment et préférait méditer à l’air libre, même si cet air libre était obstrué par une coupole rose. Il les rejoindrait sous peu, elle n'en doutait pas. La guerrière entra dans l’immense palais transformé. L’intérieur était gigantesque, de la taille de l’ancienne place principale de la ville. Tout avait été transformé, certains bâtiments avaient fusionné entre eux, détruits, reconstitués et joints par différents tunnels, le tout dans une matière blanche, lisse solide et organique.
Le palais était devenu un labyrinthe, rempli d’alcôve, de salles et d’autres pièces aux fonctions diverses et variées. Dans l’ensemble, personne ne se perdait, instinctivement ils savaient comment se déplacer dans une telle structure, même aussi complexe. De nombreux transformés s’étaient d’ailleurs accaparés certaines chambres et autres pièces, d’autre avaient aménagé des espaces libres. Mais avec une nécessité de s’alimenter limitée, et le besoin de repos quasi inexistant, bien des fournitures et meubles de bases étaient absents, si bien que les pièces étaient régulièrement vides.
Toutefois, on y trouvait quand même des tables, des lits et de nombreuses commodités. Parfois pour des questions de confort, parfois pour simuler un semblant de normalité dans tous ces changements. L’endroit le plus accessible, et le plus grand, était la salle du trône. Sa taille permettait un écho suffisamment important pour pouvoir suivre n’importe quelle annonce tout en permettant d’accueillir plusieurs centaines de personnes à la fois, si ce n’était des milliers.
Dabuura était assis sur son trône surélevé, au sommet de très nombreuses marches, visiblement concentré, les yeux enfermés. Enfin, il prit la peine de les ouvrir et de les poser sur Eleria. Il lui offrit un hochement de tête en guise de salut. Elle lui rendit, peu désireuse de se montrer hostile. Enfin, il se leva, ouvrit la bouche, mais ne prit pas la parole.
Un portail noir venait de faire son apparition. Du portail sortirent trois sauriens couverts d’écailles et disposant chacun d’une paire d’ailes. Le portail se ferma. Le saurien aux écailles vertes larges, formant une bosse sur son torse, s’exprima le premier.
-Je présume que nous sommes au bon endroit…
Décontenancé était un mot quelque peu faible pour décrire l’état dans lequel se trouvait Trebla. Il avait déjà affronté des milliers de démons de toutes sortes. Des gélatineux, des colorés, des typiques, des cornus, des bestiaux, des élémentaires, des immatériels, des rois, des corrompus… Quel que soit leur état physique, ou leur statut, ils partageaient tous un trait commun : une aura. Une présence démoniaque. Quelque chose de difficile à expliquer et qui les liés tous. Ici, il ne la retrouvait pas exactement.
Certes, il ressentait bien la présence d’une aura démoniaque, mais elle était diffuse, diluée, presque inexistante. Il en avait déjà ressenti de telles, elles provenaient souvent des descendants de démons. Ce qui ne constituait pas des cibles à leurs yeux. Même les personnes corrompues présentaient une aura presque aussi forte qu’un démon de première génération. Ici, rien de tout ça.
Les créatures roses lui évoquaient bel et bien quelque chose démoniaque, mais leur aura n’était pas marquée par le makaï. Comme si elle, ainsi que leur éventuel créateur, n’y avait jamais mis les pieds. D’ailleurs, certaines de ces créatures ne semblaient pas belliqueuses, bien au contraire. Seule une poignée d’entre elles paraissaient aptes au combat.
-Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
Il y avait tout de même une exception. Celui sur le trône. Trebla ne percevait rien. Comme si son aura était presque intégralement voilée. Impossible de savoir s’il s’agissait bel et bien d’un démon. Trebla était encore loin d’être convaincu d’assister à une invasion en bonne et due forme. La situation était très éloignée de ce qu’avait décrit l’ancien Kaïo.
-Nous sommes des nograds missionnés par les Kaïos pour enquêter sur la situation.
-Enquêter ? Évaluer si nous représentons une menace et nous anéantir le cas échéant ? À moins que votre décision ne soit déjà prise, tonna le roi avec méfiance.
Trebla n’aimait pas avoir à se justifier, mais il ne pouvait pas donner tort à son interlocuteur. Lui et son groupe étaient venus pour effectuer une purge, ils n’étaient pas venus en mission diplomatique. Dans l’immédiat, Esor et Anarim demeuraient impassibles, bien qu’il sût que sa réponse les avait étonnées. Il devait gagner un peu de temps et en apprendre davantage.
-On nous a mentionné une invasion démoniaque sur la planète Terre. Nous sommes donc venus pour confirmer, ou réfuter, de telles affirmations.
-Qui a lancé de telles accusations ?
Trebla grimaça intérieurement. S’il était aux ordres des Kaïos et si ces derniers avaient affirmé une telle chose alors il ne pourrait pas empêcher une confrontation. Il n’était pas aisé de remettre en question la parole des Dieux. Mais plus il regardait autour de lui et plus il percevait de la peur, de l’inquiétude, du défi face à un agresseur. Face à eux.
-Des membres du paradis. Nous ne pouvons nier que je ne fais pas face à des terriens, n’est-ce pas ?
Trebla n’avait jamais rencontré de terriens, mais si Son Goku avait bien grandi sur Terre, alors il avait fort à parier qu’il ressemblait physiquement à un terrien. Rares étaient les races qui ne rejetaient pas en bloc ceux qui ne leur ressemblaient pas.
-En effet… nous avons subi une transformation… involontaire. J’essaye d’en limiter la propagation.
-Avec une efficacité des plus douteuses.
La phrase d’Adnarim arracha un regard en biais à Trebla. Ce n’était pas le moment d’antagoniser leur interlocuteur.
-Nous faisons de notre mieux pour…, commença le souverain.
-Votre mieux n’est pas suffisant.
-Adnarim..., protesta Trebla.
-On perd notre temps, qu’on en finisse. Ce sont des démons. On tue les démons. Y a rien de plus à dire.
-Nous ne sommes pas des… !
La voix qui s’était élevée dans l’assemblée se tut à l’instant où une flèche se ficha dans sa tête. Le transformé chuta en arrière, alors que la gélatine rose disparaissait, laissant progressivement place au cadavre d’un homme. La seconde suivante, des cris fusèrent et les spectateurs terrifiés prirent la fuite sans attendre.
-Et d’un. Plus que…
Trebla saisit le bras d’Adnarim dans une poigne ferme, visiblement furieux.
-Qu’est-ce qui te prend ?! Tu as perdu la tête ?!
Adnarim se dégagea sèchement.
-C’est toi qui perds la tête. On est venu nettoyer la zone, pas faire de la parlotte.
Le coup de pied que reçut Adnarim en pleine tête mit un terme à toute discussion. La nograd fit un vol plané qui se termina dans un mur. L’instant suivant, Buuleria frappa Trebla d’un direct du droit bloqué de justesse.
-Arrêtez, nous n’avons pas à nous battre !
-Vous venez, vous nous attaquez et vous pensez qu’on va se laisser faire ?!
-Non !
-Je n’ai pas choisi d’être transformée ! Je refuse de me faire tuer parce que ma tronche ne vous revient pas !
La guerrière dégagea Trebla d’un coup de pied en plein ventre. Le saurien glissa brièvement sur le sol, à la grande surprise de son adversaire. Le coup porté aurait dû le propulser bien plus loin.
-On ne vous veut pas de mal !
-Parle pour toi ! Ton amie n’est pas du même avis !
-Bon sang, Adnarim, tu fais n’importe quoi…, maugréa Trebla avant de repousser d’un revers deux transformés qui se jetaient sur lui.
***
La nograd d’un blanc éclatant sorti du mur sans difficulté. Deux civils l’attendaient de pied ferme. Ils disposaient de fondamentaux en arts martiaux. Pour elle, ça ne changeait rien. Deux flèches plus tard et elle les ajouta à sa liste de victime. Puis elle se mit à tirer dans la foule fuyante, ignorant les protestations de Trebla. Jusqu’à ce que le roi en personne intervienne.
Dabuura apparut face à la saurienne dans une colère froide, frappant une archère qui ne cessait d’esquiver le moindre de ses coups, sans pouvoir répliquer pour autant. La saurienne murmura quelques mots et une barrière blanche sous forme de bulle l’enveloppa, repoussant son ennemi. Puis elle décocha une flèche dans la volée. Elle atteignit la tête sans mal, s’autorisant même un sourire. Sourire qui se dissipa lorsque ladite flèche fut arrachée sans ménagement.
-Oh ? Tu es plus solide que les autres.
-Tu ne m’auras pas comme ça, et je ne te laisserai pas t’en prendre à mon peuple.
-Que tu fuis comme ces lâches ou que tu te battes ça ne changera rien, je vous aurais tous.
-Espèce de monstre !
-Pff, venant d’un démon.
Le concerné chargea, de nouveau il se heurta à une barrière lumineuse qui l’expulsa dans le sens contraire. Mais il l’avait anticipé. Alors qu’Adnarim décochait une nouvelle flèche, Dabuura cracha une large flamme rouge et noire. La flèche se désagrégea au contact de la magie au même titre que le bouclier qui vola en éclat. Le guerrier réapparut face à la saurienne, le poing armé. Cette dernière ne bougea pas. Au contraire, elle croisa nonchalamment les bras.
Dabuura sentit un picotement avant de comprendre ce qu’il se passait. Un picotement au niveau de la jambe. Il n’eut pas besoin de baisser les yeux pour constater qu’il avait posé le pied sur une mine magique. La demi-seconde suivante, il fut pris dans une colonne de lumière intense qui traversa le plafond avant de se heurter lourdement au dôme.
L’attaque ne dura quelques secondes, mais elle suffit à brûler le corps de Dabuura, immobile, désormais d’un gris sale.
-Et de…
Un poing en plein visage fit taire la saurienne qui effectua un nouveau vol plané à travers la salle du trône, s’enfonçant profondément dans un autre mur. Elle s’en extirpa immédiatement, furieuse. Puis, sans qu’elle ne puisse l’anticiper, un tentacule rose traversa le plafond et l’écrasa lourdement au sol, avant de se retirer.
Adnarim se releva plus lentement, posant un genou à terre dans une grimace de douleur. Son adversaire marchait dans sa direction, se reconstituant instantanément. Son regard, mélangeant colère et satisfaction, arracha un grognement à la nograd. Le combat s’avérait plus complexe qu’anticipé.
***
Buucolo faisait face à Esor. Esor faisait face à Buucolo. Presque tout le monde avait oublié la saurienne sombre. Le manteau de ténèbres dont elle s’était drapée lui avait permis de passer presque inaperçue depuis leur arrivée, et ce même au centre de la pièce. Elle avait observé, regardait, jugée jaugée et compris. Puis Buucolo s’était posté face à elle. Lui, et ses sens aiguisés.
-Tu n’aides pas tes alliés ?
-Non.
-Pourquoi ?
La saurienne jeta un regard à Trebla. Il se battait de son mieux contre Buuleria. Ou plutôt, il faisait de son mieux pour ne pas se battre. Il essayait de parler, de calmer son adversaire. Cette dernière clamait qu’il était un ennemi et son langage laissait penser qu’elle était sûre d’elle. Mais ses assauts sans convictions trahissaient ses doutes.
La saurienne jeta un regard à Adnarim. Elle était empêtrée dans un combat contre Dabuura. Ses flèches, si redoutables contre les démons, n’étaient qu’une gêne pour le roi. Il se battait avec colère, rage, fureur, mais pour Esor, quelque chose semblait feint dans ce comportement. Ou plutôt, il y avait quelque chose de plus. Elle n’arrivait juste pas à savoir quoi.
La saurienne jeta un regard à Buucolo et aux autres transformés qui étaient restés, divisait en deux groupes. Le premier l’observait avec méfiance, en garde. L’autre essayait de gêner Trebla. Un troisième, qui s’en prenait à Adnarim, n’existait plus. La saurienne blanche y avait veillée, alimentant au passage l’ire du monarque.
-Parce que vous êtes et n’êtes pas des démons.
-Comment le sais-tu ?
-J’en ai tué suffisamment pour le savoir.
Les yeux roses de la guerrière en disaient plus long que les mots. Buucolo sut à ce moment précis qu’elle pourrait le tailler en pièce en un instant. La guerrière jeta un nouveau regard autour d’elle. Elle s’arrêta longuement sur Adnarim avant de soupirer entre ses crocs.
-Et maintenant ?
-Et maintenant, je mets un terme à tout cela.
-Comment ?
La saurienne ne répondit pas. Elle se tourna plutôt en direction de Trebla. Buucolo se raidit, prêt à réagir aussi vite qu’il en était capable.
-Trebla ! Adnarim est corrompue, je m’en occupe !
Le saurien dévia une énième frappe avant de déformer le visage de son adversaire d’une manchette bien placée. Puis il employa enfin sa lance et empala Buuleria contre le sol. Le saurien devenait sérieux.
-Par les anciens… Très bien, je te rejoins dès que possible.
Esor fondit l’instant suivant en direction d’Adnarim et de son adversaire.
***
La saurienne commençait à perdre patience. Elle avait envie de se défouler, de pulvériser l’engeance qu’elle affrontait et les créatures qui l’entouraient. En déployant sa pleine puissance, elle devrait être en mesure d’accomplir cette tâche. Trebla et Esor y survivraient sans trop de mal. Mais quelque chose au fond d’elle l’en empêchait. Comme un verrou. Et le fait que son ennemi la tenait par gorge contre le sol n’arrangeait pas la situation.
-C’est… tout ce que t’as ?! croassa la nograd.
-Meurs.
La prise se fit plus intense. Plus lourde, dans l’intention évidente de priver la saurienne d’air, si ce n’était de lui broyer la trachée. Une saurienne qui ne se laissa pas faire. Son corps devint lumineux, détruisant progressivement celui de son adversaire dont la régénération peinait à suivre. Dabuura employa sa deuxième main à écraser la gorge de sa cible. Jusqu’à ce qu’un coup de pied dans les côtes ne le déloge de sa position.
Esor tendit une main à son alliée. Alliée qui se leva par ses propres moyens. Alliée qui reçut la poignée d’une rapière en plein ventre. Adnarim chuta à genou, le souffle court, mais sans perdre connaissance. Esor prépara une frappe du tranchant de la main, visant la nuque. Même prostrée, la saurienne blanche fut plus rapide. Des rayons de lumière jaillirent de son corps et fauchèrent Esor. La nograd se rétablit dans un saut périlleux, atterrissant sur la pointe des pieds, les écailles fumantes.
-Tr… Traître ! Je vais te tuer, je vais tous vous t… ghrk !
Adnarim porta les mains à sa gorge, les yeux exorbités, dénuée de souffle. Elle lança un regard mêlant rage et incompréhension à Trebla qui, quant à lui, lui présentait sa paume où tournoyait une aura d’un vert clair. De rage, Adnarim s’enflamma davantage. Son armure commença à changer. Au blanc lumineux s’ajoutait progressivement de l’argent, recouvrant les os draconiques dans une lueur pure. Au-delà de cette lueur, au-delà de cette pureté, des filaments noirs.
Trebla ne pouvait laisser son amie atteindre sa nouvelle forme sans que cela n’implique une transformation de sa part ainsi que de celle d’Esor. Ce qui à son tour impliquerait l’anéantissement pur et simple de la région et de tous ceux qui s’y trouvaient. Alors, il amplifia son sort, privant complètement Adnarim d’air.
Malheureusement, la nograd était tenace face à sa magie, bloquant partiellement ses effets. Heureusement, elle l’était moins sur le plan physique. Un déplacement en hyper vitesse d’Esor ajouté à un revers derrière la tête la fit enfin perdre connaissance. Elle reprit sa forme habituelle dans une lumière blanche diffuse qui disparut dans le son d’une chaîne brisée. Adnarim chuta sur le sol, dénuée d’amure. Trebla se relâcha enfin sous les regards curieux, méfiants et hostiles des spectateurs. Buucolo, Buuleria et Dabuura appartenant respectivement à l’une de ces catégories, restait à distance.
Comprenant que cette trêve serait de courte durée, Trebla ramena le corps d’Adnarim à lui en manipulant le vent et la déposa sur son épaule. Esor ouvrit un portail, attendant le saurien. Ce dernier se tourna en direction de l’assemblée.
-Je suis sincèrement navré pour le…, Trebla marqua une pause, il allait employer le terme « dérangement », mais lorsqu’il porta le regard sur les corps qui gisaient sur le sol, il trouva le mot bien faible, Pour… Pour tout ça.
Enfin, il emprunta le portail et il disparut avec ces deux alliés.
Un long silence s’installa, brisé par quelques sanglots des survivants sur les cadavres aux alentours. Un père, une mère, un fils, une fille, un conjoint, une conjointe, un descendant ou une descendante gisait sur le sol... Dabuura patienta quelques douloureuses secondes avant de se tourner vers Buuleria et Buucolo.
-Est-ce que vous me croyez enfin ?
***
Goku s’assit sur son lit, fatigué. Les exeniens avaient conçu des logements sur mesure, très semblables à ce qu’ils avaient connu sur Terre. Une telle considération à leur égard était des plus touchantes et beaucoup étaient surpris par tant d’efforts. Ils avaient effectué des recherches pour le moins approfondies. Peut-être qu’il y avait aussi une part de défis, de curiosité de leur part, mais ça n’importait pas vraiment. Le semblant de normalité qui leur était offert était des plus agréable.
Quant au saiyan, avait pris le temps de saluer la plupart des personnes présentes, toutes agréablement surprises par sa résurrection pour le moins inattendue. Il n’attendait plus qu’une seule personne qui ne devrait pas tarder. D’ailleurs, il entendait ses pas dans le couloir. Il sourit. Il n’avait pas besoin d’identifier son aura pour la reconnaître.
-Goku ?!
Le concerné se leva en entendant son nom, tout sourire. L’instant suivant, Chichi plongea dans ses bras.
-Tu m’as manqué aussi, lança-t-il, tout sourire.
Il la serra plus fort, elle fit de même.
-Ne pars plus jamais.
-Je vais essayer.
-Ne nous abandonne plus.
Le cœur du saiyan s’alourdit.
-Je…
Chichi se dégagea légèrement, des larmes plein les yeux.
-Désolé, c’est juste que... Je comprends, je sais pourquoi tu as fait ça, pour nous protéger. Mais…
-Mais ça n’a rien changé, hein ?, répondit le guerrier dans un sourire triste.
La terrienne essuya ses larmes.
-C’est pas ça… C’est juste mieux quand tu es là, c’est tout. C’est plus rassurant. Tu m’as beaucoup manqué. Tu nous as beaucoup manqué.
-Vous m’avez tous beaucoup manqué aussi.
Sur ces mots, Goku embrassa sa femme avant de s’asseoir sur le lit, côte à côte.
-Alors, le paradis ? demanda Chichi dans un sourire.
-C’est magnifique, on peut s’entraîner toutes la journée et il y a plein de guerriers forts ! ...mais dernièrement, il y a surtout eu des démons.
Les yeux de la terrienne s’arrondirent.
-Des démons ?! Au paradis ?!
-On a été attaqué. Il y a eu des morts, face au regard circonspect de Chichi le saiyan ajouta, Je veux dire, lorsque l’on meurt une deuxième fois, c’est définitif pour ceux qui ne sont pas en enfer. Un ami à moi, Païkuhan, est mort, ainsi que mon père… Et…
Goku se tut soudainement, son regard se perdit dans le vague. Chichi posa sa main sur celle de son mari. Ce dernier regardait le sol, déconnecté.
-Je suis vraiment désolé Goku, vraiment.
-Je n’ai pas été assez fort…, marmonna le gentil saiyan.
-Goku…
-Où que j’aille, j’attire les problèmes. Même au paradis, je…
-Goku !
Chichi saisit le visage de son mari entre ses mains, visiblement furieuse.
-Je t’interdis de dire des choses pareils ! Tu t’es toujours sacrifié pour les autres, sans toi la Terre aurait été détruite des centaines de fois ! Ce n’est pas de ta faute si des démons existent ! Tu n’es pas responsable des mauvaises actions des autres !
Une lueur revenait progressivement dans les yeux du guerrier, yeux plongés dans ceux de sa femme.
-… merci Chichi, lâcha le saiyan dans un demi-sourire.
La terrienne se détendit légèrement et embrassa son mari avant de s’allonger sur le lit avec lui, prenant sa tête dans ses bras. Alors qu’elle caressait ses cheveux, elle se demanda depuis combien de temps il ruminait de telles pensées ? Depuis combien de temps il se sentait responsable des dégâts provoqués autour de lui ? Depuis combien de temps il portait ça en lui, silencieusement ? Elle l’embrassa de nouveau, le rassurant. Il lui rendit son étreinte. Ils restèrent un long moment, collés l’un à l’autre…