Partie 1 : Une période de paix mouvementée
Chapitre 1 : Le jeune guerrier aux cheveux noirs
Notre histoire débute sur la planète Noro. Bien que similaire à la planète Terre, quelques détails permettent de les différencier : lors des heures suivant le lever de son étoile, Slar, et les heures précédant son coucher, le ciel de Noro prend une teinte bleu-violet. En dehors de cela, il est teinté d’un bleu connu de tous. Les plantes peuvent également apparaître bleues quand elles poussent à certains endroits en altitude, au lieu du vert habituel pour la plupart d’entre elles. Quant à la faune, les espèces ressemblent en grande partie à celles trouvables sur Terre. Certaines possèdent des traits caractéristiques similaires, tandis que d’autres sont totalement inédites ; tout ceci sera décrit en temps voulu dans notre histoire. Enfin, les Noriens ont une apparence similaire aux Terriens, hormis pour les plus puissants d’entre eux, qui possèdent des marques mystérieuses sur le visage et dans le cou. Ils se démarquent des Terriens cependant par leur grand potentiel de combat et leur maîtrise de nombreuses techniques grâce à leurs entraînements quotidiens, aussi bien physiques que spirituels. Ainsi, il n’est pas rare de voir les guerriers voler, utiliser des attaques énergétiques, faire varier leur niveau de puissance ou encore ressentir les énergies d’autres êtres vivants. Le niveau de puissance moyen d’un Norien est par conséquent bien plus grand que celui des habitants de la Terre.
Le point le plus important, pour finir, est la présence de deux grandes nations : Eden et Nutopia. Celles-ci se livrent des guerres meurtrières depuis plus d’une centaine d’années, l’une souhaitant dérober les ressources naturelles de l’autre. L’époque à laquelle commence notre histoire est une période de paix, douze ans après la fin du dernier conflit.
***
An 508 du calendrier héroïque, mois de Novo.
Lutecia, la capitale d’Eden se situant au Sud. Cette ville moderne est séparée en cinq arrondissements par de grandes avenues, convergeant toutes en un point central : la tour d’Eden, véritable joyau de la ville. Les bâtiments l’entourant respectent tous le style architectural de l’époque de la construction de Lutecia – proche du style traditionnel japonais – tandis que plus l’on s’en éloigne, plus l’architecture et la hauteur des bâtiments se veulent variées. Chaque arrondissement possède une fonction précise, qu’elle soit militaire ou économique par exemple, mais tous ont un point commun : la nature y est grandement présente, et ce malgré le niveau technologique de la nation d’Eden. C’est bien cela qui la différencie de la capitale de Nutopia, Néo-Lutecia, dont chaque recoin a été façonné par l’homme et la technologie.
En périphérie de Lutecia, dans un quartier résidentiel, un homme et une femme s’agitaient dans la rue. Le premier était grand, au teint mat, les cheveux rouges et les yeux bleus, tandis que la seconde était d’une taille plus modeste, les cheveux châtains et les yeux orangés. Ils étaient visiblement à la recherche de quelque chose – ou quelqu’un.
« Marley ! Marley ! Où es-tu ?
- Ça ne sert à rien, Marie. S’il s’est échappé en début de journée, il est certainement déjà loin.
- On ne sait jamais, peut-être s’est-il juste réfugié chez les voisins ?
- Je ne sens pas sa présence dans les alentours… Ce n’est qu’un chiot, je ne peux pas traquer une si faible énergie plus loin que notre rue. Il va falloir créer un avis de recherche, en espérant que des gens l’aient recueilli chez eux.
- Luke va être dévasté. Il va bientôt revenir de l’école, il faut trouver une –
- Marley a disparu ? »
Un jeune garçon de dix ans, aux cheveux rouges et aux yeux orange-marron, tirait la manche de sa mère. Celle-ci comprit immédiatement qu’il serait impossible de lui mentir sur la disparition de leur chiot.
« Ce n’est rien, on va le retrouver, je te le promets. Il n’a pas dû aller bien loin. Rentre à la maison, papy et mamie sont là pour s’occuper de Charlotte.
- Mais je veux aider !
- Je t’interdis de t’aventurer hors de la maison, Luke, l’avertit son père, John, sur un ton sévère. Slar se couche dans moins de deux heures. »
Luke n’eut d’autre choix que d’obéir et retrouva ses grands-parents, ainsi que sa petite-sœur, âgée de huit ans. Après avoir passé du temps avec eux à l’occasion du goûter, il s’enferma dans sa chambre. Ses parents n’étaient toujours pas revenus et il s’inquiétait de ne jamais retrouver son fidèle animal de compagnie.
« Ils n’ont pas fait attention en partant et maintenant on ne va jamais le retrouver ! pensait-il, dépité. Je suis grand, je peux sortir le chercher tout seul ! »
Il ne lui fallut pas beaucoup de temps avant qu’il ne se décide à sortir de sa chambre par la fenêtre, en baissant son énergie afin que son père ne s’en rende pas compte. Dix minutes plus tard, il toqua à la fenêtre d’une maison : un jeune garçon du même âge se trouvait dans la chambre. Les cheveux verts et les yeux jaunes, il était un peu plus grand que Luke. Il ne tarda pas à remarquer sa présence.
« Pssst ! Alvis ! J’ai besoin de toi, Marley s’est échappé !
- Tes parents ne le recherchent pas ?
- Si, mais ils parlent aux voisins et ne vont pas assez loin… Alors que moi, je pense qu’il est parti se balader hors du quartier. Près de la forêt, j’en suis sûr !
- On ne peut pas s’y aventurer seuls, pas à cette heure-là, fit Alvis, peu rassuré. Des animaux sauvages deviennent agressifs la nuit apparemment.
- Ils ne nous verront pas, on est trop rapides pour eux ! Allez, s’il-te-plaît ! Tu me dois bien ça, n’oublie pas que j’ai rembarré Alice à ta place !
- Luke… Mes parents vont me tuer.
- De toute façon, j’y vais, avec ou sans toi. Je savais que tu étais une poule mouillée. »
Luke descendit du rebord de la fenêtre d’Alvis et amortit sa chute de plusieurs mètres en faisant une roulade. Il entendit son ami l’intimer d’attendre, ce qui le fit sourire. Il sortit de sa chambre par la fenêtre, une tunique légère sur le dos. Luke le remercia de vive voix et lui indiqua le chemin à suivre : direction le bosquet voisin, Glasir, dont certains arbres avaient un feuillage doré. Alors qu’ils s’engageaient sur le chemin y menant, une silhouette sortit de derrière un arbre. Elle suivait les deux enfants depuis la maison de Luke, sans qu’ils ne s’en rendent compte.
***
« Je le sens, il est passé par là…
- Comment ça ?
- Il dort avec moi de temps en temps, on a comme un lien, je ne sais pas comment le décrire. Mais je ne te mens pas.
- Ok, je te crois. Mais faut se dépêcher, il va faire bientôt faire nuit ! »
Une vingtaine de mètres plus loin, Luke trouva une boule de poils correspondant à la fourrure de Marley : il se réjouit et accéléra le pas, malgré les avertissements d’Alvis. Tous deux sautaient d’arbre en arbre afin d’avancer plus vite et d’avoir une meilleure vue, en hauteur. Ils continuèrent ainsi jusqu’à atteindre une clairière, d’où provenaient des voix. Quatre hommes en habits de brigands discutaient au milieu de cages contenant des animaux en tout genre. Dans l’une d’entre elles se trouvait un chiot de couleur sable, avec de minuscules ailes dans le dos. L’un des hommes était en train de les charger dans un véhicule.
« C’est Marley ! s’exclama Luke à voix basse. Il faut que je le libère !
- Non, il faut prévenir nos parents avant, ils ont l’air trop forts pour nous !
- On s’entraîne depuis plusieurs mois, on peut se débrouiller.
- Tu fais exprès de ne pas sentir leurs forces ?
- De toute façon, ils sont en train de mettre les cages dans leur voiture, donc si on attend trop, ce sera trop tard ! J’y vais, je n’abandonnerai pas Marley. »
Luke descendit de la branche d’arbre où il se trouvait et guetta le bon moment pour se faufiler entre les cages. Il voyait de là où il était ses quatre adversaires et il faisait tout pour échapper à leur vigilance. Quand ce fut le bon moment, il se rua vers la cage où se trouvait Marley, qui jappa en le voyant. Il lui fit signe de se taire pour ne pas attirer l’attention de ses geôliers. Tandis qu’il était concentré sur l’ouverture de la cage – il voulait la forcer sans faire trop de bruit –, il ne sentit pas arriver dans son dos un cinquième braconnier, qui revenait visiblement de loin. Il traînait derrière lui un sac contenant des petites créatures qui se débattaient et laissaient échapper quelques cris. L’homme, assez vieux, était chauve et avait des balafres sur le visage. Il s’approcha sans faire de bruit derrière Luke. Alors qu’il s’apprêtait à l’assommer, un poing s’enfonça dans sa joue. Le bruit fit sursauter le garçon aux cheveux rouges, qui reconnut son ami.
« Alvis ? Qu’est-ce que –
- Vite, il faut partir ! Ils ont dû entendre ça ! »
Luke s’exécuta et prit dans ses bras son chiot après avoir forcé la porte de la cage. Les deux amis s’apprêtaient à repartir vers la forêt quand Alvis fut intercepté par un coup d’avant-bras. Il tomba lourdement en arrière.
« Les gars, on a des invités ! s’exclama le brigand aux lunettes de soleil.
- Touche pas à mon pote, sale enflure ! »
Luke, tenant Marley dans ses bras, fonça vers son ennemi pour lui asséner un coup de pied. Ce dernier le contra aisément en attrapant sa jambe, cependant Luke utilisa son autre jambe en s’appuyant sur le sol pour se propulser et lui donna un coup de tête qui le sonna. Il lâcha prise, ce qui permit au pré-adolescent de se rapprocher de son ami pour l’aider à se relever. Alvis se tenait la cage thoracique, bien amoché à cause du coup qu’il avait subi. Les deux amis tentèrent de s’enfuir à nouveau, mais il était trop tard : les trois autres brigands les avaient encerclés, et les deux autres ne tardèrent pas à les rejoindre. Luke et Alvis étaient plus forts que les garçons de leur âge, mais ils étaient loin de pouvoir vaincre des adultes dans un combat à mains nues.
« Vous n’avez nulle part où aller, arrêtez de vous débattre, fit le chef du groupe, un grand blond portant un bandana.
- Qu’est-ce que vous foutez ici ? Comment vous nous avez trouvés ?! les interrogea une brute épaisse.
- Peu importe, on va bientôt partir, dit le plus petit de la bande. Ça nous fait juste plus de marchandises à vendre auprès de nos acheteurs. »
Les deux enfants s’affolèrent, ils étaient dans une situation plus que périlleuse. Leur instinct leur hurla de signaler à leurs parents qu’ils étaient en danger et ce fut ce qu’ils firent : tous deux crièrent en faisant sortir leur énergie. Cela eut pour effet de faire rire les braconniers, qui les frappèrent lourdement afin de les arrêter.
« Ils ne sont pas quelconques ces deux-là, avoua le chef. C’est rare des gosses aussi forts que ça à leur âge. Assommez-les, il faut partir maintenant. Prévenez Jeff.
- Il ne va pas pouvoir vous rejoindre. Et vous allez rester là jusqu’à ce que mon père arrive.
- Hein ? »
Une silhouette sortit des buissons à toute vitesse. Le plus petit de la bande reçut un coup dans l’abdomen qui le projeta contre le véhicule. Il perdit connaissance dans la foulée. Un jeune garçon aux cheveux noirs, coiffés vers le côté et l’arrière, avec une mèche sur le visage, posa un pied au sol. Son tee-shirt vert comportait quelques touches de jaune, ainsi qu’un logo circulaire au niveau de son abdomen, ressemblant à un « K ». Son pantalon quant à lui était gris, bien plus ample qu’un pantalon classique. Cela avait tout l’air d’habits d’entraînement.
« Vous n’êtes pas trop blessés ? demanda le mystérieux garçon. Je voulais arriver plus tôt, mais celui qui rôdait dans le coin m’a retardé. »
Les deux amis ne pouvaient pas parler à cause de la douleur qu’ils ressentaient, néanmoins ils acquiescèrent. Ils ne reconnaissaient pas leur sauveur.
« Encore un ? Mais ils sortent d’où ?
- Jeff ne répond pas, chef ! Un truc cloche…
- Celui avec un bras en moins ? Je vous l’ai dit, il ne vous répondra pas, je m’en suis occupé. »
Le braconnier à la musculature imposante ne supporta pas l’intervention du garçon aux cheveux noirs. Il se jeta sur lui, les deux bras écartés pour l’attraper. Lorsqu’il les referma, ce dernier n’était plus là. Il sentit un pied sur le sommet de sa tête et il n’eut pas le temps de réagir à ce qui suivit : l’enfant joignit ses deux mains puis le frappa au niveau de la nuque, en se laissant tomber. La brute épaisse tomba lourdement au sol, inanimée. Le garçon se tourna vers ses ennemis, dorénavant au nombre de trois. Il déglutit, conscient que l’un d’entre eux était bien plus puissant que son apparence ne laissait paraître.
« Vos parents ont dû sentir vos énergies, ils vont bientôt arriver. Je vais les occuper pendant ce temps !
- Faites taire ce morveux, ordonna le chef à ses subordonnés. Si vous échouez, je vous laisse ici et je repars seul avec le butin. »
Les deux brigands restants, celui aux lunettes de soleil et le plus vieux d’entre eux, l’homme chauve qu’avait frappé Alvis, se positionnèrent autour de leur adversaire. Le second fit un signe de la main qui indiqua à l’autre la stratégie à adopter. Il se rapprocha rapidement et engagea un combat au corps-à-corps avec le mystérieux garçon. Le bandit dégarni restait sur ses gardes : son adversaire était anormalement puissant et il ne pouvait prédire l’effet qu’aurait ne serait-ce qu’un seul de ses coups. Après avoir paré plusieurs de ses attaques, il réussit à saisir le poing de l’enfant et l’envoya dans les airs. Son allié saisit l’opportunité et sauta dans sa direction. Il l’attrapa par derrière et serra ses bras autour de sa taille de toutes ses forces.
« Ne le lâche surtout pas ! »
Le brigand chauve frappa lourdement son adversaire au visage à multiples reprises, profitant de son incapacité à bouger. Ce fut au sixième coup qu’il sentit que quelque chose clochait : l’enfant repoussait son poing, toujours enfoncé dans sa joue. Il croisa son regard, qui le fit frissonner tant il était intense. Le garçon aux cheveux noirs ouvrit la bouche et cria de toutes ses forces, en mobilisant toute son énergie. Il se défit de l’emprise du brigand aux lunettes et lui asséna immédiatement un coup de pied circulaire au niveau du cou, avec le talon. Il disposa de son second adversaire en esquivant un coup de poing et en plantant le sien dans son abdomen, avant d’attraper sa tête à deux mains et de l’écraser contre son genou.
Il ne comptait pas le laisser reprendre ses esprits : sa main se mit à trembler et une aura bleue y apparut, signe d’une concentration de son énergie. Une boule de Ki s’y forma et il la lança sur son adversaire. L’explosion énergétique le projeta au loin et il retomba lourdement dans la forêt. Son acolyte revint à la charge vers le garçon, ses lunettes de soleil brisées lui ayant crevé un œil. Qui était cet enfant capable de se défaire de leur groupe ? Il tenta de lui asséner une multitude de coups, mais rien n’y faisait : il les esquivait tous.
« Alvis, il faut partir pendant qu’il les occupe et aller chercher de l’aide ! s’exclama Luke, qui peinait à se relever.
- On ne va pas le laisser tout seul ! répondit son ami, tout autant amoché.
- T’as vu la raclée qu’ils se prennent ? Il va les battre !
- Comment tu peux en être sûr ?
- Tu ne le reconnais pas ? C’est Kojitsu ! »
Alvis se tourna vers le garçon aux cheveux noirs, qui se battait sans relâche face à son adversaire. Il se souvint alors de ce jour où il avait vu quelqu’un lui ressemblant, deux années plus tôt, au parc d’attractions.
Luke et Alvis avaient joué avec ce garçon toute l’après-midi, jusqu’à ce que des enfants ne commencent à les chahuter. Certains de leurs amis se trouvaient dans ce groupe et les avaient séparés de Kojitsu, laissant l’enfant seul face à la cruauté du groupe. L’incident avait attiré l’attention de la foule et les parents des deux garçons ne tardèrent pas à arriver sur place. Le regard que John avait adressé à Luke ce jour l’avait marqué : jamais il n’avait autant eu l’air déçu de son fils. Il lui avait présenté ce garçon aux cheveux noirs comme un enfant normal malgré ce que d’autres adultes pouvaient dire sur lui, et lui avait demandé avec Alvis de passer la journée avec lui, mais ils l’avaient laissé tomber.
Kojitsu avait soudainement reçu une pierre au visage et il avait fait quelques pas en arrière pour se protéger. Son visage mêlait colère et tristesse et il semblait vouloir se venger, jusqu’à ce qu’une voix ne s’élève, l’appelant. Sa mère avait foncé vers lui et l’avait pris dans ses bras, en lui demandant de se calmer. Son père était arrivé quelques instants après et s’était retourné vers Luke et Alvis, le visage grave. Les deux garçons n’avaient plus jamais revu Kojitsu depuis ce jour et personne n’avait reparlé de cet incident.
Ce même garçon venait d’envoyer son ennemi au sol. Il se rua vers lui et lui asséna un coup de talon descendant dans le ventre, suffisamment fort pour lui briser les côtes. Il n’eut pas le temps de se relever que le chef des braconniers le saisit par la gorge et le plaqua à toute vitesse contre un arbre.
« Je dois tout faire moi-même apparemment. Et toi… Je te reconnais. C’est toi, l’extraterrestre dont tout le monde a peur ? Ta réputation de monstre n’est pas usurpée.
- TAIS-TOI ! »
L’émotion du jeune guerrier était lisible sur son visage. Il tenta un nouveau coup d’éclat en montant son niveau d’énergie, mais il ne put pas faire davantage : il reçut un lourd coup dans l’abdomen, qui lui coupa le souffle. Il ouvrit les yeux et vit Luke et Alvis, toujours présents sur les lieux. Son expression changea complètement et il leur hurla dessus :
« Qu’est-ce que vous faites encore là ? DEGAGEZ D’ICI, VOUS ETES CONS OU QUOI ?! »
Les deux enfants sentirent leur estomac se nouer en entendant Kojitsu leur hurler dessus de la sorte. Allaient-ils encore l’abandonner alors qu’il les avait sauvés ?
« Non, cette fois, on ne te laisse pas tomber ! s’exclama Luke en se relevant et en concentrant son énergie.
- Je ne fuirai pas, je serai aussi courageux que mon père ! » surenchérit Alvis.
Ils se ruèrent sur le chef des braconniers qui pesta face à leur sursaut de bravoure. Il bloqua aisément leurs coups avec une main, l’autre maintenant Kojitsu contre l’arbre. Luke profita qu’Alvis l’attaque plusieurs fois d’affilée et saisit de la terre dans sa main, qu’il lança dans ses yeux, l’aveuglant. L’homme hurla, traitant les enfants de tous les noms, ce qui laissa à Kojitsu la possibilité de s’extirper de son emprise. Il concentra son énergie dans ses deux mains, formant une boule de Ki contre l’estomac de son ennemi. Elle le fit reculer sur plusieurs mètres mais il posa ses mains dessus et fit tout pour la faire imploser.
« On part maintenant, tous ensemble ! » ordonna Luke.
Kojitsu, dont la fatigue était visible, ne contesta pas. Luke attrapa Marley et les trois enfants prirent leurs jambes à leur cou. S’ils quittaient la clairière et se cachaient dans les bois, ils pourraient échapper à leur ennemi. Mais alors qu’ils allaient réussir, une vague déferlante fut lancée dans leur direction. Seul le garçon aux cheveux noirs put réagir à temps : il s’interposa entre elle et les deux autres enfants, les deux bras en avant pour se protéger. Une terrible explosion retentit et souffla Luke et Alvis. Quand ils rouvrirent les yeux, ils virent le corps de Kojitsu passer à côté d’eux, la fumée de l’explosion s’échappant de lui. Au loin, le chef des braconniers éclata de rire.
« Il a eu ce qu’il méritait, ce merdeux ! A vous deux maintenant ! »
Il fonça vers les deux enfants, qui virent leur courte vie défiler devant leurs yeux. Soudain, une main attrapa le visage du brigand et il fut envoyé contre son véhicule. Un grand homme aux cheveux bleu foncé, habillé avec style, venait d’apparaître. Il suivit son adversaire et enchaîna plusieurs coups violents, qui laissèrent tous une trace sur son corps. Il le souleva au-dessus de sa tête, à deux mains, et s’apprêta à lui donner le coup de grâce.
« Tu as osé toucher à mon fils… Je vais te le faire regretter. »
L’homme abattit le braconnier sur son genou, lui brisant la colonne vertébrale sur le coup. Les deux jeunes garçons déglutirent face à la violence de la scène.
« Luke, Alvis, vous êtes sains et saufs ! »
Un autre homme, aux cheveux verts, saisit Alvis dans ses bras. Un troisième, aux cheveux rouges, fit son apparition quelques secondes plus tard. Il s’agissait des pères d’Alvis et Luke, respectivement Asbel et John. Leur regard se porta immédiatement vers le corps d’un enfant, à quelques mètres de là. Ils ne purent s’en approcher car le guerrier qui venait de vaincre le chef des braconniers apparut d’un seul coup, et prit l’enfant dans ses bras.
« Zekyo ! Prends cette potion de soins ! »
Le fameux Zekyo acquiesça et attrapa la fiole que John lui lança. Il l’ouvrit et fit boire le contenu à Kojitsu, qui sembla regagner des forces et se remettre en partie de ses blessures. Cette mixture aux grandes propriétés de guérison était réalisée en mélangeant des plantes possédant ces mêmes propriétés, avant d’y insuffler l’énergie extraite de cristaux dont la provenance était un secret bien gardé.
« Dis quelque chose s’il-te-plaît !
- Papa… ? C’est toi ?
- Oui ! Tu m’as fait une telle frayeur !
- Luke et Alvis vont bien ? Ils ont… pris pas mal de coups… Ils n’auraient pas survécu à l’attaque énergétique… »
Luke, Alvis et leurs pères se rapprochèrent du père et du fils. Ils expliquèrent ce qu’il s’était passé ainsi que le combat de Kojitsu.
« Ton fils a sauvé les nôtres, Zekyo. Je ne sais pas comment il a fait pour vaincre des brigands aguerris.
(Zekyo ne répondit pas, trop occupé par l’état de son fils)- Comment es-tu arrivé ici, Kojitsu ? On venait à peine de lancer la recherche d’Alvis et de Luke.
- J’avais entendu parler d’hommes qui volaient des animaux près de Lutecia, et je les ai vus enlever le chien de Luke. Quand j’ai vu qu’il était parti le chercher avec Alvis… Je les ai suivis au cas où qu’ils soient en danger. Désolé, je sais que tu me l’avais interdit.
- Tu leur as sauvé la vie, je ne vais pas te réprimander pour ça. L’heure est plutôt aux félicitations : ton entraînement a payé, j’ai senti à quel point tu étais devenu plus fort. »
Zekyo prit son fils sur son dos et s’adressa aux autres, avant de s’envoler.
« Les agents qui surveillent la bordure de Lutecia devraient bientôt arriver. Je compte sur vous pour ne pas mentionner la présence de Kojitsu. Passez chez moi quand vous en aurez l’occasion. Nous avons beaucoup de choses à nous dire. »
Luke et Alvis se dépêchèrent de remercier leur sauveur avant qu’il ne disparaisse au loin.
« Pourquoi on ne peut pas dire aux autres que Kojitsu nous a sauvés ? s’indigna Luke.
- Pour l’instant, vous direz que vous vous êtes débattus et qu’on vous a sauvés, juste Asbel et moi, expliqua son père.
- Mais…
- Pas de ‘mais’, fit John en coupant son fils. Faites ce que l’on vous dit. »
Luke ne contesta pas. Il caressa la tête de Marley pour le rassurer après toutes ces péripéties. Des agents de sécurité arrivèrent sur place et chacun raconta la version des événements correspondant à la demande de Zekyo.
***
« Ce que tu as fait était courageux, mais je ne veux plus que tu prennes de tels risques, Kojitsu.
- D’accord… Je te le promets.
- Bien. Qu’as-tu pensé de ton premier vrai combat ?
- Ils étaient forts. Je n’aurais pas pu vaincre leur chef.
- Dans ce cas, on va augmenter le rythme de tes entraînements. Les autres Edeniens n’auront pas d’autre choix que de reconnaître ta force. »
Kojitsu sourit puis il s’assoupit sur le dos de son père. Ainsi s’acheva sa première aventure, qui définirait la suite de son histoire sur Noro.
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Voilà voilà pour ce premier chapitre ! J'espère qu'il vous a plu et que vous avez aimé les surprises sous la balise spoiler. J'ai hâte de lire vos commentaires et si vous avez des astuces pour mieux introduire les images, n'hésitez pas...

(non c'est faux j'ai pas du tout galéré à tout redimensionner bien comme il faut !) J'essaierai de faire une galerie quelque part pour que vous puissiez les voir en meilleure qualité !
Rdv dimanche prochain pour la suite !!