Concours de fanfic

Vous retrouverez ici les différents événements et concours que vous auront préparé les animateurs. N'hésitez pas à participer, plus on est de fous, plus on rit !

Quel est le délai que vous souhaitez pour rendre vos textes ?

1 semaine ?
8
31%
10 jours ?
18
69%
 
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar quent68 le Mer Jan 29, 2014 21:58

Donc nous on a encore 2 jours c'est ça ? Parce que j'aurais fini demain seulement.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Jak-Ich'an le Mer Jan 29, 2014 22:42

Ça y est fanfic enfin rendu !
Milles excuses pour ce retard ! :?
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Progression chapitre 2 : [llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll]
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Jeu Jan 30, 2014 14:09

Fanfic du premier groupe - Thème : "L'artefact oublié".

Participant 1 :
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-Papa, raconte moi une histoire ! Tu me l'as promis, demanda Trunks, qui avait du aller au lit plus tôt que prévu suite à un entraînement un peu trop sévère avec son père.

-Hmm, je ne t'ai pas dit quand, à demain et sois en forme, ce sera bien plus dur qu'aujourd'hui ! Répondit Végéta en s'éloignant.

-Mais Papa ! Gémit Trunks , au bord des larmes.

-Un sayen ne pleure pas ! Fit Végéta en se retournant, les poings serrés.

La porte de la chambre, entrebâillée, s'ouvrit entièrement . Il semblait que Bulma avait assisté discrètement à la scène.

-Allons, Végéta, raconte lui son histoire... Il a eu ses 4 ans aujourd'hui, et vous avez passé la moitié de la journée à vous entraîner. Se faire taper dessus, comme cadeau, on a déjà vu mieux...

-A son âge, Gohan s’entraînait déjà avec Piccolo, demande lui donc s'il lui racontait des histoires ! C'est ridicule ! Protesta Végéta.

Bulma mit les mains sur ses hanches, ce qui ne présageait généralement rien de bon.

-Et à ton avis, Prince Sayen, pourquoi Gohan est il dégoutté du combat ? A cause d'imbéciles comme Goku, Piccolo et toi qui ne pensez à rien d'autre ! Vos fils vivent autour de fanatiques de combat ! A partir de maintenant, tu vas foutre la paix à ton fils !

Végéta eut un léger mouvement de recul.

-D'accord, il va l'avoir son histoire, ronchonna t-il.

Les conflits entre Végéta et Bulma tournaient de plus en plus court, le sayen ayant fini par comprendre qu'il était inutile de s'entêter avec sa femme, qui avait presque toujours le dernier mot. Bulma, satisfaite, quitta la pièce, laissant père et fils seul à seul.

-Bon, de quoi tu veux que je te parle ? demanda Végéta, bras croisé, renfrogné.

-Raconte moi une histoire de quand t'avais mon âge ! Une histoire merveilleuse !

« Pas sur que ce soit une bonne idée » se dit Végéta.

-Bon d'accord.

Végéta s'assit à proximité des pieds de son fils, qui le regardait avidement.

-Quand j'avais ton âge, commença Végéta, contrairement à toi, mon père ne venait pas me raconter des histoires, mais il m'envoyait sur des planètes les conquérir. Le jour de mes quatre ans, je venais d'arriver sur la planète...

-Y avait un parc d'attraction ?

-Je sais pas.

-Y avait des ours ?
-Je pense pas.

-Y avait des avions ?

-Non putain, ta gueule maintenant et écoute. Cette planète était composée de personnes de relativement faibles puissances, ce qui justifiait qu'on n’envoie pas une unité entière. Selon mon père, il fallait tout de même que je me méfie, ce peuple étant doué en magie.

-Ils faisaient des spectacles ?

Le regard de Végéta suffit pour convaincre Trunks de se taire.

-Toutefois, c'était ma première mission seul. Elle était également très spéciale, car le Roi avait entendu des rumeurs selon lesquelles ce peuple avait un mystérieux pouvoir, potentiellement capable de vaincre Freezer et sa famille.

-C'est qui Freezer ?

-Un méchant.

-Tu l'as tué ? Demanda Trunks

-Non, c'est toi qui l'as tué.

-Moi ?

-Oui, mais c'est une longue histoire.

-Cool alors !

Végéta se demanda pourquoi il n'avait pas eu l'idée plus tôt de raconter cette histoire là plutôt que celle qu'il était en train de raconter. Enfin, maintenant qu'il y était....

-Donc, poursuivit-il, ma mission était, avant d'exterminer cette race, d'enquêter dans la mesure du possible pour découvrir ce secret. Après avoir éliminé un tiers de la population, et de presque avoir abouti à la conclusion que cette rumeur était ridicule, une piste apparut.

Trunks ne se formalisa pas des rapports de faits génocidaires de son père, ne semblant simplement pas en comprendre la signification.

-Il semblait qu'un ancien artefact, oublié par la plupart de la population même de la planète, aurait « le pouvoir de détruire Cold et les siens ». Le père de Freezer, précisa Végéta en voyant le regard interrogateur de son fils. Il faut t'imaginer qu'à l'époque, Freezer était aussi fort pour moi que je le suis pour toi. Tous les moyens pour le détruire, lui et sa famille, était bon.

-Wahhh ! Fit Trunks, les yeux ronds. Il ne pouvait imaginer qu'il ait existé un jour quelqu'un de plus fort que son papa. Et alors, tu l'as trouvé, demanda t-il ?

-Oui, répondit Végéta. Après quelques « négociations », je suis parvenu à retrouver la piste de cet artefact, qui était chez... un collectionneur. Quand je lui ai demandé de me parler de cet objet, il m'a dit que c'était en réalité un artefact inutile pour lui et son peuple, qui était capable de vaincre Cold uniquement avec la magie, et sans aucun artifice ! Je n'en croyais pas mes oreilles ! Soit ce type bluffait pour protéger son artefact, soit il y avait chez ce peuple un truc surnaturel. Néanmoins, il ne voulait se résoudre à me donner son objet, qui avait justement la particularité de fonctionner sans magie, ce qui était unique selon lui. Après... hum... de nouvelles négociations, il a accepté de me conduire à son artefact, et de me le prêter si je jurais de le lui ramener !

Trunks avait le souffle court, attendant ardemment la suite.

-Enfin, ça allait en être fini de Freezer ! J'allais pouvoir dominer l'Univers à ma façon et me venger du mini taureau à cornes ! Il allait regretter d'avoir fait affront à Végéta et aux sayens !
Nous sommes alors arrivé dans une pièce cubique vide sauf, en son centre, un unique objet blanc rectangulaire.

-Voici la fierté des Magiciens de Tralala, avait dit le tralalalilalèrien. Cet objet est capable de vaincre Cold, faire fondre la glace et même transformer l'eau en vapeur, et tout cela, sans magie ! Nous l'avons appelé …
le radiateur.

-T'as remercié le messieurs papa ? Maman m'a dit qu'il fallait dire merci quand elle m'achète des jouet.

-Ouais, je l'ai remercié, on peut voir ça comme ça. Grâce à moi, il est sûrement allé au paradis.

-Et tu l'as battu Freezer ?

-Pas avec cet artefact, non, mais on a battu Freezer bien plus tard, oui. Et sans artefact. MORALITE MON FILS ?

-Moralité ? C'est de la moutarde, non ?

-C'est que tu ne dois jamais faire confiance qu'à toi même et à ta force ! Jamais à des babioles ! Si on te parle d'objet miracle, explose tout le monde pour progresser, et dit leur bien que tu es un sayen ! Maintenant dors fils !

Derrière la porte, Bulma se promit de ne plus jamais laisser Végéta raconter d'histoire à Trunks.


Participant 2 :
Spoiler
Notre histoire commence il y a quelques années, dans une province fortement éloignée. C'était en pleine saison d'hiver, lorsqu'un jeune homme trouva une boîte sous-terre. Lui qui pensait être sorti pour chasser, décida d'ouvrir ce trésor caché. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit, une boîte remplie d'un éventail rabougri.

Il n'y consacra d'abord aucun intérêt. Pour un tel objet, quel homme en aurait ?
Même son apparence ne lui portait assistance, ne possédant la moindre once d'arrogance : de simples feuilles de bananiers, rattachées à un banal bâton taillé. Mais le jeune homme en eu tout de même un fort attrait lorsque, sur la pancarte, y vu peinturé : ''Ne pas toucher''.
Pour un tel décret, quel homme n'en aurait ?

Le jeune homme fortement intrigué décida qu'il devait s'en emparer. Il vérifia que personne ne le guettait pour l'essayer en toute intimité. Sûrement guidé par sa grande curiosité, le climat n'en demandant pas la nécessité. Malgré lui , le jeune homme eu égard : l'avertissement n'était pas là par-hasard. Quelle fut sa surprise lorsque, brassé par un vent étrangement puissant, le jeune homme se retrouva les fesses à terre à l'autre bout de son campement. Il s'avéra qu'il s'agissait d'un éventail magique, qui ne volerait sa place dans un conte asiatique !

Peu importe qui l'avait enfermé et ce pourquoi il l'avait enterré : le jeune homme décida de le ramener et apprendre à correctement le maîtriser. Il y fit un énorme travail de restauration, ajouta de très beaux rubans et de magnifiques finitions. Il s’entraîna pendant longtemps jusqu'à le manier parfaitement : pouvant provoquer des effets différents : un coup l'orage, un coup le vent. Il s’aperçut même qu'en l'utilisant à ses pieds, il pouvait maintenant s'envoler.

Virevolter était devenu une véritable passion, les paysages à sa vue lui provoquait une réelle fascination. Il survola toutes les terres et tous les océans, uniquement en brassant le vent. Durant un de ses voyages, il trouva même une petite île inhabitée très calme et isolée où il finit par s'installer. Le jeune homme continua de s'envoler durant encore quelques années, puis arriva fatalement le moment où il en fut lassé.

L'homme n'y portait plus grande attention. Et en tant que vieil homme, n'en éprouvait plus la moindre passion.

Il ne s'en souciait même plus, persuadé de l'avoir perdu. On ne sait comment, l'éventail se retrouva avec les dessous de plat, le vieil homme ne reconnaissait pas ce qui faisait autrefois toute sa joie. Lors d'un repas à base de soupe chinoise, le dessous de plat fut taché. Ne réussissant à le laver, il décida qu'il valait mieux le jeter.

Qui sait s'il aurait encore pu servir ?
Personne ne viendra plus le gémir...


Participant 3 :
Spoiler
Partie I Conscience


Il reprit conscience lentement. Ses pensées étaient floues. Ses souvenirs désordonnés.

Mais il n'avait plus mal. Il se rappelait d'une douleur vive.

Il voulut ouvrir les yeux, mais sans résultat.

Ses membres refusaient eux aussi d'obéir.

Il n'entendait aucun son alentour.

Il paniqua, mais ne parvint pas à crier sa terreur. En revanche, il pensait déjà de mieux en mieux, même si le voile opaque qui recouvrait ses souvenirs ne se déchirait qu'avec une extrême lenteur.

Il s'appelait Sircée.

Il appartenait au peuple Fructur et il était…

…quelqu'un d'important.

Mais quoi, exactement ? Qu'est-ce qu'il faisait ?

Il eut un flash.

Son vaisseau qui atterrissait sur une planète primitive.

Il cherchait quelque chose. Ou quelqu'un.

Non.

Il poursuivait quelqu'un.

Drokor !

Le sorcier Drokor. C'était ça. Il poursuivait le sorcier pour… pour quoi, déjà ?

Il tenta de le visualiser pour stimuler ses souvenirs. L'avait-il seulement jamais vu ?

Oui. Oui, il l'avait vu… Mais le mage noir n'était pas seul. Il tenait quelqu'un contre lui. Un otage. Il appuyait une lame contre sa gorge

Son fils !

C'était pour ça qu'il le chassait : le sorcier avait pris son fils.

Sircée se rappelait maintenant la souffrance et l'angoisse qui avaient pris possession de lui tandis qu'il remontait la piste du sorcier. Il se souvenait de cette inquiétude qu'il ne ressentait plus, désormais. Comment était-il possible que l'enlèvement de son fils ne provoquât plus cette inextinguible douleur avec laquelle il avait vécu si longtemps ?

Se souvenait-il, inconsciemment, d'avoir pu lui sauver la vie ? Savoir qu'il était à l'abri aurait pu justifier cette absence d'inquiétude.

Non.

Il avait tenu son fils entre ses bras. Il avait senti son sang chaud s'écouler par saccades sur ses mains.

Il avait vu ses yeux s'éteindre.

La vie l'avait quitté sous le rire triomphant du sorcier.

Son fils était mort.

Ce n'était pas normal. Ces images auraient dû provoquer la douleur. La haine. Mais aucun de ces sentiments ne s'emparait de lui.

Il ne pouvait plus bouger. Plus rien sentir. Juste penser. Des pensées qui ne réveillaient aucun sentiment. C'étaient des informations traitées froidement et agencées à mesure qu'elles lui revenaient afin de former un tableau pâle et sans saveur de son existence passée.

Sircée songea clairement :

« Est-ce que je suis mort ? »



Partie II : La Jungle


Kavod courait à en perdre haleine.

Autour de lui, la jungle profonde défilait à une vitesse ahurissante, et des branches claquaient ses mollets de toutes parts. Ses avant-bras s'écorchaient toujours plus à mesure qu'il les relevait pour protéger ses yeux, au point qu'il commençait à saigner. Tout son corps le faisait souffrir et ses poumons étaient en feu.
Mais les énormes rugissements qui se rapprochaient de plus en plus étaient un stimulant suffisant pour qu'il continuât de progresser de toutes ses forces, à la recherche d'une solution. S'il le rattrapait, le Baloth ne lui laisserait aucune chance, malgré ses capacités ; c'était la pire rencontre qu'il aurait pu faire.

Kavod se ressaisit. Il ne pouvait pas se laisser aller à imaginer un sort funeste ou s'apitoyer sur sa malchance. Il devait concentrer toutes ses ressources sur sa survie. Sur celle de son peuple. Il était censé rentrer en héros, pas servir de casse-croûte à cette horreur sur pattes !

« Et Kavod parvient toujours à ses fins. », pensa-t'il pour s'encourager. C'était la phrase fétiche de son frère.

A nouveau, les branches le fouettaient de toute part. La jungle s'épaississait et rendait sa progression de plus en plus difficile. Ce qui n'était pas le cas du Baloth.

« Cette saloperie s'en fout, elle défonce tout sur son passage… »

Soudain, son pied se prit dans une racine et Kavod partit en avant, tout étonné. Il voulut relever ses bras pour protéger sa tête durant la chute mais n'en eut pas le temps, et il ne put que regarder le fourré devant lui se rapprocher à pleine vitesse de son visage.

Heureusement, la végétation amortit sa chute et il s'en tira avec quelques griffures supplémentaires. Le fugitif prit appui sur ses avant-bras pour se relever. Et ce qu'il vit lui glaça le sang.

Le fourré se trouvait à l'extrême limite d'un énorme ravin qui descendait à pic sur plusieurs centaines de mètres. S'il l'avait traversé à pleine vitesse, il se serait littéralement précipité dans le vide.

Un rugissement effrayant retentit. Le Baloth était tout proche. Déjà, Kavod pouvait voir les arbres les plus hauts ployer au loin sous la charge furieuse de l'énorme prédateur sylvestre. D'un côté, le gouffre, de l'autre, la monstrueuse créature. Il était coincé…

Une lueur d'espoir scintilla soudain dans son esprit exténué.

« Si ça se trouve, je peux le feinter et le pousser à se jeter dans le ravin. Il ne se laissera pas arrêter par une racine, lui. »

Mais lorsque le Baloth arrêta sa charge à quelques mètres, son plan bancal fut balayé. Kavod pouvait l'entendre respirer, tout prêt de lui, derrière les arbres touffus. Il pouvait l'entendre se rapprocher lentement en grognant…

Ça allait donc se terminer comme ça ? Après tout ce qu'il avait accompli ? Après tout ce qu'il avait enduré ? Avec tous les espoirs qu'il portait avec lui ? Non, Kavod ne pouvait pas l'accepter. Il chercha désespérément une solution.

Son regard se porta alors sur deux yeux rouges qui le fixaient de haut, par dessus un fourré. Il vit aussi quatre cornes frontales acérées et réalisa qu'il finirait certainement embroché sur l'une d'elles. Le Baloth devait bien mesurer cinq mètres de haut. Et il restait vif et rapide malgré sa taille. Plusieurs tonnes de chairs sélectionnées par la nature durant des millénaires pour en faire la machine à tuer la plus efficace qu'ait connu la planète; et le monstre le regardaient fixement, sans bouger, comme pour jouir d'une longue chasse menée à terme. Car sa proie n'avait plus aucune chance de lui échapper. Et la créature le savait.

« C'est foutu. », pensa Kavod.

Soudain, à sa grande surprise, quelque chose apparut entre ses mains.



Partie III Le Sortilège


Non.

Il n'était pas mort.

Il pensait, donc il existait. Mais exister, était-ce vivre ?

Sircée essaya de chasser ces pensées macabres et de concentrer son pouvoir. Il constata amèrement que le ki était intimement lié à son corps et qu'il avait énormément de peine à développer ses pouvoirs psychiques.

Longtemps, il resta là à se demander si le temps avait toujours court. A essayer de rassembler ses souvenirs. Sa planète. Sa femme. Une menace. Leur fils… Le voile se déchirait de plus en plus lentement à mesure que la mémoire lui revenait.

C'était finalement tout ce qui lui restait. Sa mémoire. Il n'avait plus aucune perspective. Il aurait voulu frisonner, sentir la peur monter en lui, hurler sa rage d'être prisonnier de son propre esprit.
Mais il ne ressentait toujours rien.

A nouveau, il essaya de focaliser sa force psychique. Il perçut alors un très faible scintillement dans le néant perceptif où il baignait.

Un scintillement…

Oui…

Il avait lâché le cadavre de son fils.

S'était rué sur Drokor, sa hache levée pour tuer, dans un déferlement de rage.

Mais le sorcier l'avait piégé une fois encore. L'espace avait clignoté tout autour de lui tandis qu'il se précipitait sur son ennemi sans réfléchir.

Grave erreur.

Dans sa douleur, il en avait oublié qu'on ne s'en prend pas à un sorcier de front. D'autant plus quand ce sorcier est l'un des plus puissants de sa caste. Il avait été fou. Il s'était laissé submerger par ses émotions. Il s'était fait avoir. Et il avait tout gâché.

Un scintillement, une atroce douleur dans tout son corps, et puis plus rien.

Qu'avait-il bien pu lui faire ? Combien de temps s'était-il écoulé depuis ?

Sircée réalisa qu'il n'aurait certainement jamais la réponse à ses questions.

Un être sans perspective, sans présent, avec seulement un passé, était-il encore vivant ?

Seuls les morts n'avaient que le passé pour eux. Les vivants étaient dans le présent. Dans le futur. Ça ne semblait pas être son cas.

Une perspective. Il lui fallait une perspective.

Alors Sircée s'accrocha à la seule chose qui lui restait.

Encore une fois, il concentra ses pouvoirs. A nouveau, il y eut comme un scintillement diffus. Alors, il recommença. Il finit par perdre le compte de ses tentatives. Mais elles se chiffraient déjà par millier. Ce n'était pas important. Le temps n'avait plus court et il ne semblait pas se fatiguer.

Puis après un nombre incalculable d'essai, quelque chose se produisit.

Tout à sa concentration, Sircée sentit quelque chose. Une imperceptible lumière qui, cette fois, ne scintilla pas. Il pouvait voir… Non… Il pouvait percevoir cette forme éthérée courir sur… sur quoi, en fait ?

Sircée “poussa” de toutes ses forces en direction de l'apparition, qui émit un petit cri de surprise avant de s'enfuir et de disparaître.

Il avait clairement entendu ce cri. Enfin, il ne l'avait pas vraiment entendu, mais il savait qu'il avait été émis. L'espace s'était déformé, il avait pu sentir les mouvements de l'air. Il avait pu l'entendre.

Sircée analysa froidement le fait qu'il reprenait espoir. Une fois encore, il voulut hurler, réagir, exprimer des émotions qui n'existaient pas mais dont il savait qu'il aurait dû les ressentir. Cependant, son corps refusait toujours de lui obéir.

Son corps.

Il le sentait. Il était bien là. Il avait une forme physique, une enveloppe. Son esprit n'était pas éthéré. Il était ancré dans le réel.


Il était vivant.


Alors Sircée reprit de plus belle ses efforts pour concentrer sa force psychique et la projeter dans toutes les directions.

Depuis combien de temps faisait-il ça ? Un mois ? Un an ? Un siècle ? Un millénaire ? Des éons ?

Il n'avait aucun moyen de le savoir. Tout référentiel était absent. La pensée échappe au temps.

Mais il continuait. Car il n'avait rien d'autres à faire. Il persévérait de toute son âme, infatigable, et chaque essai lui dessinait des lumières plus vives, jusqu'à ce que certaines prennent des tons colorés.

Au bout d'un temps incertain, il parvint à concentrer ses forces plus d'un instant. Et le scintillement se mua en lumière éthérée. Le monde autour de lui apparut en noir et blanc, pendant un bref instant. Un mur de pierre. Des dalles. Une forme étrange, au sol. Un rat qui courait, au loin, ses pas brisant le silence de mort qui régnait sur les lieux avec une extrême légèreté. La première forme de vie qu'il avait perçue était donc un rat…

Puis tout s'évanouit.

Le noir et le néant.

A nouveau.

Alors Sircée recommença, encore et encore. Il lui apparut qu'il se trouvait dans une salle vide et ancienne. Cela devait faire plusieurs siècles que personne n'y était venu.

Puis, à mesure que son entrainement renforçait ses capacités, les images prirent des formes et des couleurs de plus en plus perceptibles.

Finalement, il remarqua une masse étrange, à quelques mètres, sur laquelle il se concentra. La masse était inerte. Après de nombreux essais infructueux, l'image se fit plus précise et Sircée comprit qu'il s'agissait d'un squelette. L'infortuné avait dû mourir il y avait bien longtemps. Les rats avaient rongé chacune de ses chairs et il ne restait rien d'autre de lui que ses os et quelques pièces de tissu pourri et méconnaissable.

Sircée allait détourner son attention de ce cadavre sans valeur et relâcher sa concentration quand un détail retint son attention. Un petit objet brillant à la main gauche.

Si Sircée avait encore eu un corps, son sang n'aurait certainement fait qu'un tour.

Il commençait à comprendre.

Cet objet brillant à la main était la bague des ambassadeurs fructur. C'était son propre corps qui gisait là.

Il était donc bien mort. Mais comment ? Le sorcier, tout puissant qu'il fût, n'aurait pas pu le vaincre si facilement.

C'est alors que tout devint clair : sa hache avait disparu.

Cet enfoiré avait enfermé son esprit dans sa propre arme. Il était devenu l'esprit d'une hache.

Sircée, une fois de plus, fut incapable de la moindre émotion. Avec le temps, il développa encore ses pouvoirs psychiques. Il repéra également le corps de son fils, plus loin. Puis, il apprit à tendre son esprit de plus en plus loin.

Mais sur cette planète primitive, il risquait d'attendre longtemps avant de croiser un être capable d'interagir avec lui…

Sircée ne le sut jamais, mais il attendit plus de 200'000 ans avant qu'un nouvel événement d'importance ne se produise.

Ce jour-là, comme chaque jour, il entrainait son esprit dans des espaces toujours plus éloignés, inlassablement. Il avait désormais récupéré la pleine maîtrise de ses pouvoirs. C'est ainsi qu'il sentit, à l'extrême limite de son champ de conscience, un esprit différent de ceux des animaux qui peuplaient l'endroit.

Un esprit apeuré, certes. Mais un esprit conscient et capable de réflexion.

Un esprit évolué.

Alors, Sircée poussa de toutes ses forces et rassembla tout son pouvoir.

Et il disparut de l'espace dans lequel il était enfermé.



Partie IV Le Corps et l'Esprit

Kavod regarda avec stupéfaction la hache qui venait d'apparaître dans ses mains.

Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir…

« – MWWAAAAAAaaaAAAaaahHH !! »

Le hurlement fut si violent que même le Baloth effectua un mouvement de recul, tandis que les rares volatiles qui n'avaient pas encore fui la zone s'envolèrent au loin, par dessus les arbres.

La douleur dans son crâne était tout simplement insupportable. Mais elle passa comme elle était venue : soudainement.

« • Excuse-moi. C'était nécessaire, mais ça va rapidement s'arrêter. Je dois pouvoir voir ce qui se passe. »

Kavod regarda autour de lui. Personne. La voix venait bien de résonner dans sa tête. Le phénomène se reproduisit.

« • Eh bien, tu es dans une sale situation. Laisse-moi faire. »

Kavod perdit alors le contrôle de son corps qui s'élança sur le Baloth, la hache en avant. Son bond était inhumain. Il avait atteint la gueule du monstre et abattait son arme sur l'une des cornes qu'il trancha net.

Le Baloth eut un mouvement de recul, mais trop tard. Sa corne tomba sur le sol suivie par Kavod qui la ramassa de sa main libre.

« • Ton corps manque de force. Tu devrais le renforcer, tu en as le potentiel. Mais ça devrait suffire. »

Alors, le prédateur poussa un hurlement sauvage et se précipita sur sa proie, ses trois cornes en avant. Personne ne pouvait survivre à un assaut d'une telle violence et Kavod ferma les yeux. Il ne comprenait pas ce qui se passait, mais il ne voulait pas mourir. C'était la seule chose qui occupait son esprit.

Son corps recommença à se mouvoir seul. Il sauta et prit appui sur une des cornes. Le Baloth le regarda, étonné. Il ne devait pas être habitué à ce qu'on l'attaque de front. Alors, Kavod enfonça la corne qu'il avait ramassée dans l'oeil de la créature, de toutes ses forces. Elle s'y enfonça sur la moitié de sa longueur.

Le monstre se cabra dans un rugissement de douleur. Il secoua énergiquement son crâne afin de se débarrasser de l'importun, qui vola effectivement dans les airs à plusieurs mètres de hauteur, par dessus le gouffre. Kavod ouvrit les yeux à ce moment et regarda avec horreur le vide qui s'étendait en dessous de lui, promettant une chute mortelle. Mais au lieu de retomber comme l'auraient exigé les lois de la physique, son corps se stabilisa dans les airs et flotta quelques secondes.

Puis, en un instant, Kavod reprit l'initiative et se précipita à pleine vitesse sur le Baloth, la hache en avant.

Mais plutôt que de l'abattre du tranchant sur le cuir du monstre, il frappa à plusieurs reprises du plat sur la corne qui s'enfonça toujours plus profondément dans l'œil du Baloth et finit par y disparaître complètement.
Alors, le monstre resta statique quelques secondes sur ses six énormes pattes. Puis il s'écroula.

La corne avait atteint son cerveau.

La bête était morte.

Kavod tomba en arrière, la hache toujours à la main. Il ne parvenait pas à la lâcher et ne comprenait rien de ce qui venait de lui arriver.

Il essaya de reprendre son souffle. les mouvements qu'il avait effectué étaient bien plus violents que tout ce à quoi il avait été confronté auparavant. Et l'adrénaline qui lui avait permis de tenir le coup jusqu'ici se dissipait lentement. Ses muscles endoloris se rappelèrent à son souvenir.

Mais il était en vie. C'était l'essentiel.

« • Tu pourrais au moins dire merci »

A nouveau, Kavod regarda alentour. Puis son attention se reporta sur la hache.

« • Voilà. Tu as compris.

– Mais… Mais comment ? »

Sircée lui raconta son histoire.

« • …Puis, enfin, j'ai fini par sentir ton esprit. J'aurais dû être soulagé, mais mon corps actuel ne produit plus la moindre émotion.

– Ça n'explique pas comment tu as fait pour te matérialiser entre mes mains.

• Il s'agit d'une vieille technique mise au point par les anciens de mon peuple. Nous l'appelons le Shunkan Ido. Elle consiste à repérer un esprit doué de conscience et à projeter son corps vers lui. Comme il s'agit d'une technique spirituelle j'ai pu la pratiquer sur toi malgré l'absence de mon corps. Si tu veux, je te l'apprendrai.

– Volontiers », répondit le jeune yardrat.


Participant 4 :
Spoiler
Cela faisait combien d'années, combien de décennies, combien de siècles qu'il avait vécu ici ?

Il y avait toujours ce bruit de vagues et d'écumes, celui-là même qui frappait tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes, son jardin de sable.
Ce sable qui restait éternellement chaud, en hiver comme en été. Ces petits grains qui se frayaient un chemin entre les doigts de pieds, qui se faufilaient même jusque dans les sous-vêtements.
Ce jardin très peu aménagé, à peine d'une chaise longue et d'une petite table, semblait encore être « naturel » et ce malgré la présence de cette maison capsule, en bois.
Elle était peinte en rose, était ornée d'une toiture rouge et quelques lettres agrémentaient la façade principale sur laquelle nous pouvions lire : Kamé House. Ces couleurs pourtant criardes se mariaient bien avec le ciel.
Ce ciel bleu magnifique souvent parsemé de nuages blancs ; un blanc céleste qui était censé lui rappeler, tous les jours...
Ce soleil qui brillait toute la journée et qui rendait cette maison chaude et accueillante, tout comme le sable, qu'importait la saison.
Et ce vaste océan qui émerveillait l'homme tous les jours. Tous ces jours qu'on lui avait permis de vivre. D'ailleurs cette étendue de bleu se fondait à certaines heures de la journée avec le ciel, c'était ainsi qu'il avait cette impression, ce frisson qui lui parcourait l'échine et le faisait rajeunir le temps de quelques souvenirs.
A l'ombre de son palmier, il était installé confortablement sur sa chaise longue. Quelques revues érotiques voire pornographiques avaient été jetées à la-va-vite sur cette petite table basse. Parfois, les jours où soufflaient de petites brises, il les bloquait avec une canette de bière bien fraîche et trop souvent les magasines étaient plus humides qu'immobiles.

Muten Roshi aimait son île. Il l'aimait comme une personne à part entière. Il l'avait aménagé selon ses goûts, il en avait fait son havre de paix, il en avait fait son petit coin de paradis. D'ailleurs toutes ces années à y vivre dessus étaient le témoin de cet amour inconditionnel du vieil homme pour ce petit banc de sable coupé du monde. Pourtant aujourd'hui, tout s'y prêtait, il n'aurait pas dû avoir le cœur à regarder son paysage de carte postale et pourtant...

Aujourd'hui, alors que le soleil ne s'était toujours pas levé, le maître des tortues s'était réveillé et comme tous les matins, il descendit pour se préparer son café. Il sortit d'abord de sa chambre, tranquillement. Il bailla si fort que si la tortue avait toujours été vivante elle aurait sur-sautée.
Ses yeux étaient encore embrumés par un rêve, un merveilleux rêve où il devait sûrement être entouré de belles et jolies jeunes femmes dans leur plus simple appareil. Il arriva tout de même à sortir de sa chambre et à descendre les escaliers sans louper une marche. Il s'arrêta quelques instants devant la porte des toilettes et se dit : « ça attendra... ».
Il commença à longer son canapé et regarda au travers de sa fenêtre le clair de lune se dessiner dans l'océan. C'était beau, c'était toujours beau. La tête dans le ciel, il ne prit pas garde au tapis légèrement relevé.
Ses pieds, nus, terrassèrent le tapis sur quelques petits centimètres mais la carpette eut raison des chevilles de l'homme âgé. Celles-ci lâchèrent leur maître et il partit la tête la première sur cette immense armoire à vieilleries.

Son crâne heurta la porte et passa à travers, dans le geste de recul de la chute, la porte s'ouvrit et tous les objets à l'intérieur tombèrent ensevelir le vieux maître.
Après quelques jurons placés à bon escient, le maître se releva. Il regarda le tapis avec une haine à peine dissimulée puis tourna ses yeux vers le brouhaha d'objets de certaine valeur et ses mirettes laissaient transparaître un sentiment incommodant : « Et qui c'est qui va devoir ranger ? Bien joué Roshi... Bien joué... »
Il dit alors à voix haute : « Cela attendra que j'ai bu mon café. »

Il se tourna, essaya de ne pas marcher sur les objets mais il en bouscula un et il tourna légèrement comme une toupie pour aller se cacher sous un tas de feuilles estampillées « Fiche d'imposition ».
Roshi ne s'en était pas aperçu et continua de se diriger vers sa cuisine où sa cafetière et sa tasse l'attendaient impatiemment.
Il se servit rapidement ce fameux liquide infecte mais s'en délecta rapidement. Il était néanmoins comme oppressé par un sentiment : il devait se dépêcher ! Il ne savait pas pourquoi mais il le devait et il se pressa. Il ne prit même pas le temps de s'asseoir, il se saisit de sa tasse, la huma et la but.

Il se mit dans l'encadrement de la porte et regarda le désastre qu'un simple tapis, immonde d'ailleurs, avait provoqué. Il prit rapidement des sacs poubelles et se lança finalement dans un rangement de printemps. Il prit des objets dans ses mains, parfois il soupirait, d'autres fois il souriait.
Par moment il jetait des babioles puis il replongeait la main dans le sac pour les garder. Il prit des feuilles, les mêmes où était inscrit « Fiche d'imposition », elles dataient... Tout cela ne le rajeunissait pas. Quand il voyait d'ailleurs l'état des papiers il se surprit de penser qu'il n'avait pas si mal vieilli que ça.
Roshi souleva encore tout un tas de feuilles tenant en équilibre par une espèce de miracle et mit tout sous sac et là il aperçut le petit objet.
-Étrange... se dit-il.

Cette chose était en verre. A l'intérieur, il semblait y avoir du sable. Mais le fait qui interpella le vieux maître était que le sable continuait de s'écouler, lentement mais sûrement, alors qu'il était à l'horizontal à même le sol. Il s'en saisit et le porta au plus près de ses yeux. Il le retourna dans un sens puis dans l'autre.
Le sable continuait de couler, quelle qu'était la position dans laquelle il le mit.
Il fut alors pris d'interrogations, puissantes et assez frustrantes car il ne semblait plus se souvenir de l'origine de cette chose.
L'avait-il acheté ? Lui avait-on donné ? Si oui, en quelle occasion ? L'avait-il trouvé au fond de l'océan, dans une épave de bateau ?
Il posa cet espèce de récipient à côté de son téléphone, rien ne servait de se triturer l'esprit, comme le dit l'adage : Tout vient à point à qui sait attendre. Il remit la machine en route et continua de trier ses reliques.

L'heure tournait et tout cela commençait à devenir monotone, Roshi décida d'allumer la radio. En musique, cela irait peut-être plus vite. Le poste était réglé sur une station qu'écoutait souvent le maître. Il s'informait du monde, écoutait des chansons qualifiées d'un « autre temps » alors qu'il les avait connues actuelles. Et une chanson l'interpella, par son texte :

Elle a brisé ton cœur mais tu l'oublieras.
Toute cette douleur ne durera pas.
Pourtant un jour, elle se rappellera à toi
Et à ce moment là, tu devras faire ton choix.

Elle lui faisait penser à quelque chose, quelque chose de lointain dans son esprit. Après tout, il avait vécu plusieurs siècles. Il ne pouvait se souvenir de tout avec exactitude. Il se retourna et regarda quelques secondes près du téléphone. Il vit le sable continuer de s'écouler, il n'en restait plus beaucoup.
Et Roshi continuait de penser au texte de la chanson contre son gré mais cela semblait l'obséder. Il avait la sensation d'avoir déjà entendu cela quelque part. C'était même plus qu'une simple sensation. Il l'avait déjà entendu.
Tu l'oublieras mais il se rappellera à toi...

On lui avait déjà dit ça... mais qui ? Quand ? Pourquoi ? La phrase résonnait en lui comme son cœur quand il était dans l'âge de la vingtaine. Puis soudainement, la voix changea. Ce n'était plus ce chanteur nasillard, c'était une voix légèrement aiguë, entrecoupée de râles. D'autres sons se firent entendre comme des souffles, peut-être même des claquements d'air.

Roshi s'assit en tailleur. Il posa ses bras sur ses genoux de sorte à être en position zen. Pendant une médiation, il était bien plus facile de se rappeler ; tout son être pourrait se focaliser sur une et unique chose : cette phrase.
Il vit défiler sa vie comme à l'instant de sa mort face au démon Piccolo.

Sa jeunesse dans un temple d'accueil, sa rencontre avec Baba qui deviendrait sa grande sœur, ses premiers échecs, ses premières victoires, sa rencontre avec le maître des grues, élève à l'époque de l'école de Mutaïto.
Il se rappela la guerre menée par la Terre contre les démons de Piccolo, la mort de son mentor, son conflit avec Tsuruu Sennin, sa traversée du désert, ses multiples découvertes d'objets magiques, ses rencontres : ses futurs alliés, maître Karin, Kinto-Un, la Tortue et la découverte de son île qui deviendrait son temple.
Il se souvint de ces années, où tous les jours il tentait de maîtriser la technique qui serait appelée plus tard le Kaméhaméha. Il se souvint de l'arrivée impromptue d'un jeune homme : Son Gohan, suivi quelques décennies plus tard par un Guymao dans la fleur de l'âge. Il se souvenait de tout avec exactitude.
Sa rencontre avec Goku et Bulma. La jeune fille avait fait une sacrée impression au vieillard mais le gamin encore plus. Et l'arrivée du petit bonze, Krillin...

Ces deux gamins avaient changé sa vie, comme Guymao et Gohan en leur temps mais à un degré supérieur. Les championnats d'arts-martiaux, la menace de Piccolo, sa mort, sa résurrection, les sayiens, Freezer, les cyborgs, Cell, Buu... Tout ceci était passé à une allure si folle. Un condensé de plusieurs vies qu'il avait vécu en une seule. Puis les années de deuil arrivèrent. Il enterra presque tous ses amis dans la peine et la tristesse.

Une fois il l'avait dit en plaisantant. Le maître avait un peu trop bu comme souvent lors des fêtes organisées par les Brief et il avait clamé haut et fort :
-Vous ! Oui, vous les sayiens, vous êtes peut-être les plus forts de la terre, de l'univers mais n'oubliez pas que je vous enterrerai tous ! Je suis immortel !
Tout le monde se mit à rire, Krillin arriva pour se moquer de son vieux maître et finalement, il avait raison.

C'était le bon temps. Un temps qu'il n'avait pas vu passer. Un temps où il se sentait vivant. Presque un siècle où sa vie avait un sens, le sens que le maître lui avait donné. Goku et Krillin avaient complètement chamboulé sa vie.
Ces petits lui manquaient, il les considérait comme les siens. La fierté des garçons était la sienne tout comme leurs échecs étaient les siens.
Aujourd'hui il ne lui restait plus que quatre personnes sur Terre : Buu, Dendé, Karin et Monsieur Popo. Tous les autres avaient passé l'arme à gauche, emportés par la vieillesse, par la maladie, par la nature tout simplement.
Il les avait pleuré, à sa manière, il les regrettait tous les jours, il les aimait, tous. Il restait bien entendu leur descendance et il ne doutait pas qu'un jour, elle vienne le voir pour l'entraîner mais en serait-il encore capable...
Ces gamins avaient complètement bouleversé sa vie, en lui faisant même oublier certains passages de son existence mais comme le disait la chanson, ils se rappelleraient à lui et c'était aujourd'hui.

Il ouvrit les yeux et regarda cet étrange objet posé à côté de son téléphone, il ne restait plus beaucoup de sable et des souvenirs commencèrent à lui revenir. Il se leva et le prit. Il sortit de sa maison, l'objet en main. Il alla s'asseoir sur sa chaise longue sous son unique palmier. Une étrange douleur se fit sentir dans son bras gauche, comme un engourdissement et sa poitrine semblait l'oppresser pourtant il tenait encore le réceptacle à sable avec vigueur. Il se souvint.


C'était quelques années après le départ de Gohan et Guymao. Un être étrange lui apparut, un volatile. Un oiseau mesurant dans les un mètre cinquante de longueur. Il l'avait déjà vu. Son plumage était dans les tons rouges, oranges et jaunes. Une bien belle bête, un phœnix venu pour lui faire don de « l'immortalité ». Des paroles en l'air pour le vieil homme mais force était de constater que l'emplumée ne lui avait pas menti.
Kamé Sennin avait vécu plusieurs vies mais surtout il avait vécu des moments que seule « l'immortalité » pouvait offrir au commun des mortels. Sa chance avait été d'avoir rencontré ce petit garçon à queue de singe.

-Ton passé comme ton avenir comporte de beaux moments de gloire et surtout de nobles rencontres qui changeront la face de la Terre. Souhaites-tu vivre plusieurs vies ? Lui dit et demanda le phœnix.
-Plusieurs vies ? Comme les chats ? Bien sûr ! Répondit sur un coup de tête, l'homme déjà âgé.
-Sais-tu ce que cela implique ? Demanda l'oiseau divin.
-Oui, oui ! Rétorqua, pressé, Kamé Sennin.

En réalité, sur le moment, le futur doyen de la Terre ne savait pas ce que cela impliquait, il voyait juste le moyen de voir éternellement de belles femmes dénudées sur sa télévision ou dans ses magazines aux caractères naturistes.
Le phœnix poussa un souffle sur le maître des tortues. Celui-ci se vit entouré de flammes durant quelques secondes et le phœnix se désintégra sous les yeux écarquillés du maître. Et dans ce tas de cendre apparut un objet : un sablier.

Il était d'une couleur jaune or et c'était probablement de l'or. Le verre semblait être épais mais ne gênait pas la vision du sable qui commençait à s'écouler. Muten Roshi se saisit alors de l'objet.
Le volatile renaquit de ses cendres en quelques secondes. Il battit des ailes pour se maintenir dans les airs et dit au vieil homme, apparemment immortel :
-Tu l'oublieras mais le jour venu, quand tu en seras digne, il se rappellera à toi. Tu connaîtras alors la véritable immortalité et le bonheur que celle-ci peut prodiguer.

Le vieux maître regarda alors le phœnix, un peu perplexe. L'oiseau s'envola laissant le maître des tortues à sa plus totale incompréhension. Roshi rentra dans sa maison, que venait-il de se passer ? C'était à n'y rien comprendre, comme souvent... Il rentra dans sa maison, posa cette babiole dans cette immense armoire et s'installa devant sa télévision.
-Oh ! Nous, c'est pour l'éternité ! Clama-t-il en regardant le cours d'aérobic et en essuyant ces petites gouttes de sang tombant de son nez.


Roshi était toujours assis sur sa chaise longue, ses yeux s'apaisèrent, il comprit ce que tout cela voulait dire. Il posa le sablier sur la table, à côté d'une canette de bière, sur un tas de revues. Il s'allongea confortablement, il sortit avec sa main droite ses éternelles lunettes de soleil de la poche de sa chemise et les posa devant ses yeux. Il regarda alors l'horizon. Un moment si calme et apaisant. Le ciel et l'océan ne faisaient plus qu'un et il ne ferait plus qu'un jusqu'à l'apparition du soleil. Peut-être aurait-il la chance d'apercevoir le dernier levé de soleil de sa vie, peut-être pas. Avec un petit sourire, il murmura :
-Adieu les filles.

Comme cachés derrière ses lunettes de soleil, les yeux du maître se fermèrent au moment même où le dernier grain de sable glissa le long du sablier. Tous les grains de sable étaient enfin réunis.
Le soleil se leva finalement. Cette immense boule jaune donnait l'illusion qu'un pont s'était matérialisé sur l'océan. Un pont qui permettrait à l'homme de quitter son paradis terrestre pour rejoindre celui des cieux, celui-là même qui lui permettrait de vivre éternellement avec ce qu'il avait eu de plus cher au cours de sa très très longue vie.


Participant 5 :
Spoiler
-----Août 1227

? : "Bon bah voilà, il est mort. Je crois qu'il va me manquer celui-là ! Toutes ces guerres qu'on aura gagné ensemble, tous ces territoires conquis... Tout ce sang qu'on aura fait couler !!!
Aaaaaaah la la... Que c'était bon !!!
M'enfin... Fallait bien que ça s'arrête un jour ! Toutes les bonnes choses ont une fin.
Bon ! J'ai hâte de voir qui sera le prochain !"

------Octobre 1227

? : "Bizarre... Ça fait des jours que je suis dans le noir et personne n'est encore venu me chercher ?...
Bah ! Ça ne devrait plus trop tarder ! Je suis toujours passé de main en main depuis que j'existe alors même si je n'ai jamais attendu aussi longtemps, j'imagine que ça doit être qu'une question d'heures maintenant !
En tout cas, j'espère que je pourrais tirer quelque chose de mon prochain larbin car je dois avouer que ce mongol était vraiment pas mal ! Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un guerrier aussi téméraire, courageux et obéissant !
Ouais, je me suis vraiment super bien démerdé avec lui.
...
Je commence à perdre patience, vivement que quelqu'un arrive !"

-----Juin 1234

? : "BORDEL !!!
Mais qu'est-ce que ces idiots attendent pour venir me chercher ?!
Ils savent pourtant bien ce que je suis non ?! J'ai toujours été très convoité par ces humains, alors qu'est-ce qu'il se passe ? Ils ne m'auraient pas oublié quand même ?!
Non, c'est impossible... Comment auraient-ils pu oublier que j'étais là lorsque nous nous sommes battu à trois-cents contre ces dizaines de milliers de guerrier perses ?!
Comment auraient-il pu oublier que c'est grâce à moi si cet Alexandre a pu conquérir un aussi grand royaume !
D'ailleurs, ça me rappelle ce romain qu'on appelait Jules César... Heureusement que j'étais là pour lui souffler mes fabuleux conseils stratégiques ! Sinon il n'aurait jamais pu mettre la Gaule à ses pieds !!
Ah oui et il y avait aussi ce roi des huns là... Attila je crois. Il aurait été roi de qui sans moi ?! Hein ?
ROI DE PERSONNE !!!

Dire que ces dernières années de gloire passées avec ce khan auraient du amplifier ma réputation mais qu'au lieu de ça, je suis enfermé je ne sais où à prendre la poussière... ÇA ME FOUT DANS UNE COLERE NOIRE !!!
...
Ces hommes... En plus d'être des bons à rien, ils ne sont même pas reconnaissant ! Ils ont eu gloire et pouvoir grâce à moi et c'est comme ça qu'ils me remercient ? En me mettant au placard ?!
Et bien s'ils veulent la jouer comme ça, alors qu'il en soit ainsi !!!
Je ne sais pas combien de temps encore je vais attendre, mais je jure que plus ça sera long et plus mon retour sera sanglant et marquera la mémoire de ces imbéciles !!! Ça sera un véritable massacre, je vais leur faire payer leur insolence à ces humains !"

Ainsi, plusieurs années passèrent. Jusqu'à ce que quelques siècles plus tard...

-----Janvier 1934

Général : "Non monsieur, nous n'avons pas réussi à mettre la main sur le Saint Graal. En revanche, nous avons bien trouvé la tombe de Gengis Khan et voici ce qu'il y avait dedans."

Le général remit un petit coffre entre les mains de son supérieur avant de tourner les talons sur les ordres de celui-ci.
L'homme à présent seul dans son bureau alla s'assoir sur son siège en cuir noir et, délicatement, posa le coffre devant lui avant de l'ouvrir.
Ses petits yeux noirs tombèrent sur le précieux objet se trouvant à l'intérieur et ils se mirent à le fixer avec fascination.

? : "... Alors toi, avec ta mèche noire coiffée sur le côté et ta petite moustache à la con taillée juste sous le nez : T'ES VRAIMENT LAID !
Mais c'est pas grave, car même si tu n'as pas le charisme et la force de tes prédécesseurs, je te promet que ton nom marquera l'histoire de ta race comme jamais ça n'a été fait auparavant !!!
Je vais faire de toi un "guide" pour tes hommes et tu entraîneras ton pays dans l'abîme ! A tel point que même les générations futures maudiront ta tombe pour ce que je vais te faire accomplir !!!"


Participant 6 :
Spoiler
« Ça pue, toute cette histoire. Comment on peut avoir l'idée de massacrer quelqu'un à ce point ? Et puis c'était sa femme, en plus. »

Damien Fournier observa son collègue déménageur en se demandant si il s'agissait là d'une vrai interrogation, ou si Soufiane ne cherchait là qu'une excuse pour prendre une pause. Il décida rapidement que lu aussi avait les bras endoloris à force de trimbaler des meubles depuis le matin, et qu'une pause serait la bienvenue. Il jeta quand même un coup d’œil autours de lui, pour vérifier si l'huissière qui les accompagnait n'était pas dans le coin.

En quelques heures, ils avaient déjà embarqué une bonne partie des meubles. La maison était ancienne, comme toutes celles de ce petit village paumé en Normandie. Cela leur avait pris plus d'une heure de route pour y accéder. Un plancher en bois, de vieux meubles, et les ultimes reliques d'une France campagnarde occupaient la maison du criminel qu'ils devaient vider.
C'était une très sale histoire que celle de Marcel Dubois : un éleveur asocial et patibulaire, sans famille proche qui était à présent inculpé du meurtre de sa femme, de son fils de douze ans, et de deux voisins. Son avocat avait plaidé à la folie passagère, et il était en passe d'être incarcéré. En l'absence d'héritier, l'état se chargeait de revendre ses bien, d'où leur présence sur les lieux.

Damien et Soufiane prirent le temps de ressasser l'affaire, puis convinrent qu'il était temps de se remettre au boulot, et s'attaquèrent à une commode. Mais, à leur surprise, en la déplaçant, ils mirent à jour un tiroir que l'angle du mur avait caché à la vue des gens supposés vider les meubles. Curieux, Soufiane ne se fit pas prier pour l'ouvrir et observer son contenu.

« Woah, qu'est-ce que c'est que ce truc ? »

Un poignard, voilà ce que c'était. Mais l'étonnement de Soufiane était parfaitement compréhensible : l'arme semblait très ancienne, et sa lame, sans doutes datée du début du siècle passé jurait avec le manche sûrement bien plus ancien. Le cuir qui recouvrait la pognée s'était à moitié délié, laissant voir l'intérieur du manche, semble-t-il composé d'os fins et soudés ensembles au centre par une barrette de bronze.

Damien, aussi intrigué que son confrère, s'empara de l'arme, et, en la manipulant avec prudence, ajouta encore à leur perplexité commune.

« Qu'est-ce que ça fait chez un type pareil ? »



******************************



à 2 000 Kilomètres et 28 000 ans de là.

Un vent puissant secoua les pins de la vallée, et chassa suffisamment les nuages pour que la lune apporte sa lumière sur les contrebas alors obscurs. Zahom perçut les mouvements plusieurs groupes de chasseurs dans les ombres, mais il était déjà conscient de leur présence. Comme de celle du deuxième détachement qui comptait l'intercepter lorsqu'il tenterait de s'enfuir par le chemin du gouffre. Les faces-plates étaient moins malins qu'ils ne le pensaient : pas un d'entre eux n'avait la moitié de l'expérience de Zahom en matière de chasse et de survie.

Il retourna dans son abri de fortune, saisit sa hache: un imposant os d’aurochs difficilement maniable pour les êtres d'une carrure inférieure à celle de Zahom complété par un fragment de roche noire comme la nuit taillée jusqu'à être plus tranchante que n'importe quelle autre pierre ; puis son arc, trop puissant pour être manié par la plupart des faces plates, avec les flèches qui l'accompagnaient. Si les visiteurs comptaient le prendre par surprise, ils étaient tombés sur le mauvais client.

Un jour, les siens et les visages plats avaient vécu en paix, sur ces terres. Ils se partageaient le gibier sans animosité, et s'aidaient parfois lorsque les temps devenaient durs, en mettant en commun les nourritures qu'ils avaient réussi à amasser. Mais les têtes plates étaient avides par nature, et assez rusés pour compenser leur faiblesse. Et ils s'étaient faits de plus en plus nombreux. Trop pour survivre sur ces terres. Trop pour y survivre à deux, du moins. Partout, aussi loin que remontait la sagesse des anciens, les têtes plates avaient chassé leurs cousins plus robustes. Le temps béni de la paix remontait maintenant à des éons oubliés. Depuis sa toute jeunesse, Zahom n'avait fait que fuir, chassé partout où il allait par les locaux, toujours trop nombreux et haineux. Sa tribu s'était étiolée au fil des années, et il n'avait jamais rencontré aucun de ses semblables en dehors de celle-ci.
Et puis maintenant, ce qui devait arriver depuis toujours s'était produit. Il était le dernier. Tous les autres étaient morts depuis plusieurs des hivers, et il avait le pressentiment qu'il n'en verrait pas un de plus. Il avait porté sur ses épaules la vengeance de son peuple pendant toutes ces années, et ce serait là son ultime salut. Il avait complètement perdu le compte des faces-plates tués, mais il y en aurait bien plus d'ici le lever du jour.

Cinq faces-plates avaient finalement atteint la corniche d'où Zahom avait tiré toutes ses flèches. Il ne se souvenait pas d'avoir déjà si bien visé. Ils firent jouer leurs lances à pointe de pierre et leurs massues d'un air féroces, comme pour ce rassurer, face au colosse qui avançait sans hésitation vers eux, tout en faisant jouer ses doigts sur l'imposante hache d'os. L'un d'entre eux détala lorsque le premier fut fauché horizontalement, avant de pouvoir asséner son coup de gourdin. Il fut le seul survivant.

Attirés par les bruits de combat, deux chasseurs coururent dans la clairière d'où provenait l'agitation. Ils ne découvrirent que les cadavres de trois des leurs, violemment mutilés. Le plus jeune d'entre eux ne parvint à se déconnecter du spectacle qu'en entendant le crâne se son aîné céder sous le coup de Zahom qui s'était approché dans leurs dos, aussi discret qu'une ombre.

Coincé contre le gigantesque tronc d'un séquoia, Zahom se sentit faiblir. Il avait abattu sa hache un nombre incalculable de fois au cours de la nuit. Il vit le soleil se lever, entre les pins, et sourit de sa bouche ensanglantée. Il se prépara à se remettre en chasse, quand une vive douleur lui transperça la jambe droite. Il mit un genou à terre, en lâchant un cri de souffrance et de surprise. Six faces-plates l'avaient contourné, sans doutes pendant son dernier accrochage. Et parmi eux, Krorm, le chef de tribu des oreilles coupées. Pour un face-plate, un titan. Mais il ne dépassait même pas Zahom. Il enleva le crâne de cerf qui lui servait habituellement de couvre-chef, et empoigna la masse qui avait fait sa célébrité. Ainsi immobilisé, Zahom ne put que lancer un regard où se mêlaient haine et mépris face à son bourreau, là où il lui aurait volontiers enseigné ce que combat voulaient dire.

Krorm leva sa masse haut au-dessus de sa tête à moitié brûlé, sourit à pleines dents d'un air victorieux, et abattit de toutes ses forces l'arme sur le crâne exposé.

Et alors que l'outil de mort progressait dans son arc fatal, sortit de la gorge du tout dernier néandertalien le plus monstrueux, profond, haineux, sincère, et vengeur des hurlements jamais poussés.

Son échos retentit encore longtemps après que les derniers chasseurs n'aient fini d'enterrer leurs morts, que Krorm ait quitté la vallée, avec la main de son rival pendant au cou, que l'hiver soit passé et recouvre les traces du solitaire, et que le vent et les animaux sauvages aient dispersé les restes du campement de Zahom.


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Tulius Naevius, centurion de la huitième légion, descendit de son cheval pour observer le magnifique travail de fortification effectué en un temps record par les trois centuries dont il avait reçu le commandement. Ils avaient parfaitement encerclé via des palissades de bois la forêt où s'était caché le chef barbare auteur des atrocités qu'il avait pu voir dans tant de village. Le souvenir des centaines de cadavres mutilés, des villages entiers pillés, violés, massacrés par les germains l'emplissait d'une juste fureur. Mais cette ordure ne pourrait pas s'échapper maintenant, la paix romaine serait rétablie quoi qu'il en coûte, et l'aigle impérial protégerait les innocent de la folie des monstre de ce genre. Par la discipline des légions, et la force de Mars.

Les barbares les attendaient, manifestement. Ils s'étaient bien préparés, avaient planté les têtes de soldats romains partout autours des bois, et honoré leurs horribles rituels dans cette forêt sacrée. Nul doute que les pièges et les embuscades s'y feraient innombrables et meurtriers.
Tulius s'autorisa un moment de réflexion, s'attachant à des détails du bois qu'il 'avait pas repéré jusque-là. Les barbares devaient s'y sentir en sécurité, à l'abri des soldats qui se tenaient derrière les barricades, et avec sûrement assez de ressources pour tenir un siège interminable, protégés par leurs dieux et leurs traditions. Un sourire machiavélique déchira le visage du centurion. Il abattit la main dans la direction de la forêt en criant un ordre, auquel répondirent les catapultes situés derrière les remparts en projetant des barils de poix enflammée sur la forêt, qui s'embrasa immédiatement.


La chaleur des cendres se faisait presque intenable, à travers les sandales de Tulius, mais, grisé par la victoire, il n'en tint pratiquement pas compte. Ils n'avaient pas attrapé le chef, c'était donc qu'il avait préféré mourir incinéré au milieu de ses idoles. Il le trouva en effet, au milieu d'un cercle de pierres levées, entouré des restes de ses plus fidèles bouchers. Une mort atroce que de mourir étouffé par la chaleur et la fumée de l'incendie, mais il regrettait tout de même de ne pas avoir pu l'avoir en personne sous la main.
Sur une colline non loin, une véritable forêt de croix était en construction pour les barbares ayant fuit l'incendie. D'habitude, on se contentait d'une poignée de suppliciés, pour l'exemple, mais Tulius s'était montré exceptionnellement impitoyable, et chaque rescapé allait avoir le droit à ses planches de bois personnelles.

En s'approchant du cadavre de son ennemi juré, il remarqua, curieux, un petit sac accroché à son cou. Mû par la curiosité, il ramassa celui-ci, et vit à l'intérieur que l'amulette contenait les os d'une main, anciens et polis par le temps. Tulius s'en empara. Cela ferait un trophée parfait pour lui rappeler cette victoire, lorsqu'il se reposerait de ses victoires, dans sa villa en Gaule.


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La porte du monastère céda au bout du troisième coup, et les vikings de Harald Bjerson pénétrèrent brutalement dans le monastère. Tout le petit village normand s'était fait envahir rapidement pas les guerriers supérieurement organisés et équipés, même si la férocité des autochtones avait surpris Harald. Les moines furent à l'image du reste de la population : violents et combatifs, mais parfaitement incapables de se défendre contre les les marins rodés au combat sélectionnés par le huscarl pour partir en mer avec lui. Quelques coup de hache de bataille vinrent facilement à bout du plus grand, et Harald put laisser ses hommes se charger de collecter les richesses.

En bas de la butte sur laquelle se situait le monastère, les vikings pillaient déjà le petit domaine, mais avec un semblant de professionnalisme et d'empressement : mieux vaudrait avoir remis les voiles quand le seigneur local déplacerait ses troupes. Jamais Harald n'avait vu autant de gibets pour une principauté si menue. Cinq, alors que les habitant devaient être une centaine au maximum. On importait des criminels ou quoi ? Et puis, il y avait le bûcher.

Harald n'aimait pas beaucoup les bûchers. C'était là que les hommes du coin brûlaient les gens qu'ils accusaient d'hérésie, semblait-il. Ou celles qu'ils accusaient de sorcellerie. Une pratique horrible, pour Harald. Quand quelqu'un avait un problème avec les autres, on l'expatriait, on pouvait le décapiter, éventuellement, ça se faisait dans certaines îles... Mais brûler ? On brûlait les morts, pas les vivants !

Il n'en avait vu qu'un seul avant, et de loin. Et c'était dans une grande ville, pas dans un patelin paumé comme celui-ci. Ce bled avait quelque chose de malsain, décidément, il valait mieux partir assez vite. Tout de suite, même. Ils avait déjà sûrement ramassé les choses les plus précieuses, dégager en vitesse ne pouvait qu'être une bonne idée. Il ne lui restait qu'à embarquer un trophée... Une petite boite richement décorée sur l'autel attira son regard. Il constata en l'ouvrant qu'elle contenait les ossements d'une main. C'était une habitude, chez ces gens-là, de vénérer les restes de leurs héros. Cela ferait largement l'affaire, même si il faudrait trouver un moyen de rendre ces trucs utiles, les os, c'était joli, mais un peu encombrant...

Après une brève hésitation, il embarqua le coffret avec lui, et rappela son équipage pour le départ. La campagne avait été fructueuse, et il avait hâte de rentrer à la maison.


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Chère Huguette.

Voici deux semaines que je ne t'ai pas vu, mais cela me semble à présent des années. Je devrai te revenir avant la fin de la troisième, et je prie pour que tout se passe bien. Il m'est arrivé une des aventures les plus terrifiantes de ma vie au cours des derniers jours, et je ne peux le garder pour moi plus longtemps.

Nous avions, avec notre expédition, l'ordre de débusquer les emplacements de colonies potentielles dans les îles les plus orientales du Canada. Je trouvais personnellement cela idiot : ces terres sont horriblement froides, et les eaux peu poissonneuses. Le voyage à bord du « vaillant» fut passif et somme toutes, assez banal, mais c'était avant que nous n'atteignons les régions les plus reculées. Nous aurions dû commencer à nous inquiéter quand Liek, après une discussion avec une tribu crees marginale, nous a déconseillé de passer par un archipel en particulier, « habité par les démons, », selon les habitants. Bien entendu, notre capitaine Richemont n'a rien voulu savoir, et, après avoir déposé Liek chez les natifs pour la durée de l'exploration, nous avons embarqué pour les îles maudites au mépris du danger.

Un choix bien peu avisé. Les premières îles présentant des signes de vie humaine que nous rencontrâmes étaient désertées depuis des lustres, et portaient les traces de violences : des restes de bâtiments de pierre, des totems brisés des ossements humains laissés à même le sol , mais pas de civilisation en vue. Nous commencions à croire que les habitants avaient vraiment étés tués par des démons invisibles, quand nous parvînmes à une île habitée. Prudents, vous ne sommes sortis que lourdement armés, et sous le couvert des canons du « vaillant ». Grand bien nous en pris, car, les autochtones nous attaquèrent à vue avec une hargne qui compensait largement leur équipement dérisoire. Quelques coups de canons et tirs de fusils leur firent entendre raison sans grand peine, et ils battirent en retraite, ne nous infligeant qu'à peine deux blessés qui se remettraient bien vite. Les deux îles suivantes étaient semble-t-il habitées par la même ethnie, aussi ne nous sommes-nous pas attardés dans ces eaux.

Nous fîmes escale, avant de partir, sur une île des environs qui nous semblait déserte, mais les faits nous donnèrent tort. Les totems auraient dû nous avertir, mais nous ne nous sommes rendus compte de rien avant qu'une vingtaine de fous furieux n'attaquent le groupe parti à l'exploration, dont je faisais partie. L'acier et la poudre eut raison de leur acharnement, mais plusieurs compagnons tombèrent ce jour-là. Nous découvrîmes alors, sur le plus richement vêtu des autochtones, un poignard dont la fabrication, bien qu'ancienne, dépasse de loin tout ce que ces sauvages sont capables d'élaborer. Il semble que des européens soient déjà passés par là, mais qui ? Et pourquoi un si vieux poignard était-il en leur possession ?

Nous n'en saurons peut-être jamais plus, mais peu importe, à présent, je rentre très bientôt pour nos retrouvailles,e t nous pourrons repartir chez ta famille, à Boston. Puisses-tu ne jamais te retrouver embarquée dans une aventure semblable.

À bientôt

Ton Jacques.



***********************************



De nombreux cadavres traînaient dans le bois où l'escarmouche avait eu lieu. Des américains, pour la plupart. Malgré le succès du débarquement, sur les plages normandes, les soldats allemands continuaient à se battre férocement et à faire payer chaque pouce de terrain au prix fort aux forces alliées. Cette embuscade 'était qu'une parmi tant d'autre : les derniers coups de serres d'un aigle blessé à mort, qui tentait encore de se débattre pris entre le marteau et l'enclume.
Cela ne changerait rien au résultat final, tout le monde se rendait bien compte que l'occupation touchait à sa fin. Jamais les nazis ne s'étaient faits si violents, ils fusillaient des villages entiers alors que la population se soulevait en masse à l'arrivée des libérateurs. Tout cela faisait beaucoup de morts.

Et cela tombait bien, car, à l'instar des rats et du chien errant qui commençaient à s'attrouper autours des cadavres laissés pour compte, José Lefevre était un charognard. Un charognard d'une toute autre espèce, néanmoins, car ce n'était pas ce qui était à l'intérieur des victimes qui l'intéressait, mais ce qu'ils portaient de vêtements et d'attirail précieux. Un revolver disparut rapidement dans le grand manteau du normand, suivi d'un portefeuille que ses yeux experts avaient réussi à repérer à travers le tissu d'une poche. Il vida le sac d'un marine à l'allure particulièrement patibulaire, avec de gros sourcils broussailleux, sans trouver quoi que ce soit d'intéressant à part un paquet de cigarettes, et une plaque d'identité, sûrement souvenir d'un passage en prison. Cependant, en trifouillant dans le sac, sa main toucha l'une des poches du pantalon. Ça contenait quelque chose de très irrégulier.

Quelques secondes plus tard, il tenait dans sa main un poignard bien insolite : si la lame était d'une facture tout à fait récente et très tranchante, de même que le cuir du manche, la garde et le pommeau paraissaient d'un bronze très ancien.
Ça valait sans aucun doute très cher, mais curieusement, José se dit qu'il allait garder celui-ci en souvenir : l'objet avait un charme particulier, et son ancien détenteur s'était visiblement donné du mal pour l'entretenir. Ce ne fut qu'en fourrant le collier dans sa poche qu'il remarqua à quel point le visage du décédé lui semblait inhumain, comme figé dans une grimace de haine sanguinaire.

Un peu impressionné, il recula vite, et quitta des lieux rapidement : il ne tenait pas à ce qu'on le pince, même si l'arme qu'il sentait à présent à travers sa poche lui donnait l'impression que personne ne pourrai plus jamais l'arrêter.



******************************************************


Les deux déménageurs restèrent interdits devant l'arme antique, puis, leur conscience professionnelle leur rappela qu'ils avaient encore du boulot à abattre. Soufiane soupesa l'objet, et esquissa un sourire en l'emballant dans un mouchoir en tissu.

« À ton avis, combien pourrait nous refiler un antiquaire pour ce truc ? »

Damien posa soudain brusquement la main sur l'objet, et repoussa légèrement son ami.

« Tu te fous de qui ? On est pas censé embarquer quoi que ce soit, mec ! Repose ce couteau tout de suite.

- Eh, du calme ! Répondit le grand arabe, un peu choqué par le comportement impulsif de son collègue. Tu te rends compte de comment tu parles ? On se connaît, depuis le temps, je vais pas essayer de te gruger sur la monnaie, si ça peut te rassurer. »

Damien cligna plusieurs fois des yeux, et retira sa main rapidement.

« Désolé, mec. Je... Nan, je suis un peu sur les nerfs, c'est rien. Ouais, fais comme tu dis, on va sûrement pouvoir se faire un peu de blé. De toutes façons, on s'en fout : il avait pas de famille, le Marcel.

- Voilà. Il faut que tu dormes plus, ça te tape sur le système. Et puis, fit-il en plaçant délicatement l'arme dans son gilet, personne ne va en crever, hein. »


3 Points pour votre fanfic préféré.
1 Point pour votre deuxième.
Je voterais plus tard ^^

Texte rendu - Groupe 2 :
+San999 = Oui.
+Tierts = Non.
+quent68 = Non.
+Dr_Leon_Soldier = Non.
+kouki = Non.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Batroux le Jeu Jan 30, 2014 19:04

Aaaaah... Je me lance !

Alors déjà mes trois points vont se coller à l'excellent texte du Participant 2.
Du vers, je m'attendais pas tellement à voir cela et je ne m'attendais surement pas à le voir aussi bien.
Le texte est vraiment musical même en le lisant "dans ma tête" Tac Tac Tac ça tapait le rythme, ça battait la mesure.
Une lecture formidable dans la forme et franchement très bonne dans le fond.

Et pour mon petit point, j'ai un peu l'amertume de dire que je ne le donne à personne parce que le texte du Participant 2 a placé la barre très haut dans mon coeur. En fait, si je pouvais je lui donnerais mes trois points et mon petit point parce que j'ai vraiment kiffé.
Fan de Valérie Pécresse.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar quent68 le Jeu Jan 30, 2014 20:08

Tricheuureuuh t'as pas le droit de voter deux fois pour un seul texte !

Alors moi, mon premier vote va au texte numéro 6, parce qu'on sent que tout est élaboré, du mélange des époques habilement écrit, des combats, des personnages de toutes sortes. C'est un univers potentiellement intéressant. Les passages sont accélérés pour nous donner envie, et je trouve cela réussi. Voila, l'important c'est les 3 points :)

Et pour le deuxième, ce sera le texte numéro 4. Je me doutais bien que quelqu'un allait faire son récit autour d'une dragon ball, et je trouve celui ci agréable à suivre. Très descriptif, comme j'aime, rythme lent mais pas trop.

J'ai longuement hésité avec le 2, mais au final j'ai jamais trop aimé la poésie (prends ça, instit de primaire :p)

Ah, et participant 3, si tu me lis, ne réponds pas ici, mais j'aimerais savoir, joue-tu à Magic ? Le Baloth m'a donné la puce à l'oreille x)
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar niicfromlozane le Jeu Jan 30, 2014 20:15

Bon, je me lance:

P1: J'aime beaucoup l'approche, la petite scène d'intro, ainsi que le ton général de Végéta, le perso est très bien exploité. Il garde du sens du début à la fin et l'atmosphère à la CapsuleCorp est bien rendue. les dialogues et les interventions de Trunks sont à propos et donnent du rythme au tout, c'est très bien mené.

J'ai été moins sensible au coup du radiateur qui est quand même assez central. En anglais, je dis pas, mais là, la traduction souffre un peu. Il y aurait peut etre eu moyen de jouer sur un truc genre: un moyen de vaincre les démons du froid. Ca collerait dea mieux. Quelques erreurs d'ortho mais rien de vraiment gênant. Le "putain ta gueule" m'a en revanche semblé hors de propos. Y a aussi ça: "mini taureau à cornes" que j ai trouvé bizarre. Je sais qu il est de bon ton de varier les expressions pour désigner les persos, mais déjà, de base, je suis pas fan, alors quand c'est tiré par les cheveux comme ici, bof, quoi.

Et je trouve la morale de fin un peu étrange.


P2:
J'ai été moins emballé que Batroux.
L'effort sur la forme est louable et c'est plutôt fun, mais je trouve les vers un peu tirés par les cheveux. Et sur le fond, y a pas grand chose de vraiment transcendant, même si l'idée de lui faire découvrir lîle en volant sur l'éventail est (très) bien sentie. Je pense que l'ensemble aurait gagné à être un peu plus court et plus travaillé, au niveau du langage, pour rendre les phrases plus naturelles et améliorer la structure, notamment au niveau de la régularité du nombre de pieds.

P3:
Le texte est plutôt pas mal sur la forme, mais l'organisation des paragraphes est catastrophique. On change de ligne tout le temps et ça rend le truc très dur à lire. On a de la peine à rentrer dedans. Et puis, le texte part un peu dans tous les sens. Il y a plein de détails inexpliqués ou passés sous silence et du coup, on ne sait plus trop ce qui est important et on perd facilement le fil du récit.
Quant aux personnages, on a de la peine à s'attacher à eux. Ils sortent de nulle part, on ne connaît rien de leurs motivations et de leurs buts, on ne sait pas d'où ils viennent.
Et globalement, ça manque de descriptions. Enfin, el combat contre le Baloth, à la fin, manque clairement d'epicness. Il aurait surement été préférable d'en faire un vrai ennemi avec un vrai fight.

P4:
Un style très poétique et propre qui convient parfaitement à l'atmosphère nostalgique du récit. le perso de Kame Sennin est nickel, les références nombreuses, le vocabulaire varié et le style propre. Le contexte est très bien installé avec le décors, puis le personnage qui évolue au milieu de tout ça.
la fin est super touchante, bien amenée, il n'y a ni longueurs, ni éléments qu'on aurait voulu voir plus développé, c'est super bien rythmé. Même si, à titre purement personnel, je préfère quand ça va un peu plus vite, mas c'est une question de goûts.
Et la fin est super touchante.

Mon seul bémol: je pense qu'il aurait fallu choisir autre chose qu'un sablier. Là, on sent le truc venir à peine trop tôt.


P5:
Une idée sympa qui se rapproche du texte 3 en personnifiant l'artefact. Je ne sais pas trop quoi dire. Je ne suis pas fan de la forme. Enfin, pas le découpage en années, mais je pense que le truc aurait mérité un peu plus de développement. Là, c'est un peu "facile". Il y aurait peut-être eu moyen d'en raconter un peu plus, ou de faire monter la rage de l'artefact avec un peu plus de finesse.


P6:
Autant le dire d'entrée: c'est le meilleur texte et de loin. Bien structuré, travaillé, jamais lourd, avec une rigueur et une cohérence historique certaine (malgré le coup des croix à Rome, réservée aux esclaves fugitifs), un schéma narratif bien senti et des contextes renouvelés, rythmés et intéressants.
AMHA loin au-dessus des autres.


Mes points:
P6: 3pts
P4: 1 pt
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Davebond 00S le Jeu Jan 30, 2014 20:28

PARTICIPANT 4 : 3 POINTS

J'ai adoré, tout simplement.
Je n'ai pas d'autres mots !

PARTICIPANT 1 : 1 POINT

J'ai vraiment beaucoup aimé aussi !
Un petit peu moins dans le sujet que les autres textes à mon goût, mais j'ai totalement adhéré à l'humour et à l'histoire.
C'était léger, sans prise de tête et j'aime ça !

...

Franchement les autres textes sont très bons aussi ! Y'avait de très bonnes idées et globalement, j'ai trouvé que tout était plutôt bien écrit (même si certaines fautes étaient plus présentent dans un texte que dans les autres, mais je n'en ai pas tenu rigueur étant donné que la narration restait bonne).

En tout cas ça a été difficile d'en départager 4 !

Donc bravo à tous, j'ai passé un petit moment de lecture fort sympathique !
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar omurah le Ven Jan 31, 2014 10:27

Désolé si je suis bref mais là je me sens pas trop l'envie d'écrire un roman :?

J'ai apprécié tous les textes et effectivement, malgré quelques petites maladresses dans le traitement des idées concernant certains, des idées il y en avait et c'est le principal. Merci aux participants pour ces moments de lectures :)

Mon préféré reste quand même l'OS n° 5 (bien qu'il soit justement de ceux qui auraient mérité plus de rigueur dans le traitement des idées car la forme restait, à mon avis, clairement perfectible. Le tout m'a semblé assez brut, sans polissage. Néanmoins dans le fond, c'est l'OS qui m'a le plus transporté)

Pour mon deuxième choix, j'hésite encore entre l'OS n° 1 et l'OS n° 2 ...mais au final je vais quand même prendre le n°2 parce que le fond est quand même pas mal du tout (la forme je m'en tape un peu, j'aime pas la poésie :P )

3 points : P5
1 point : p2
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar San999 le Ven Jan 31, 2014 17:26

Je donne mes trois points au participant 2. Je suis également un insensible de la poésie, mais malgré tout l'effort de l'avoir fait me plait, et c'était pas trop prise de tête non plus. C'était un petit texte, sur un ton léger et un peu amusant. J'aime bien qu'on se penche sur un artefact aussi insignifiant que l'éventail magique, comment il a été trouvé, ou encore comment il a aidé Kame Sennin à trouver son île, etc.

Ensuite je donne mon dernier point au participant 4. Encore une histoire sur Kame Sennin, mais j'apprécie le ton nostalgique et mélancolique de ce texte. J'ai aimé la façon dont Muten Roshi a été dépeint.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Lamantin_Furtif le Ven Jan 31, 2014 18:17

En ce qui me concerne, je vote pour le texte 4, pour les raisons déjà évoquées : c'est bien foutu et relativement touchant, même si on sent le dénouement arriver à des kilomètres.
Et le point de consolation ira au texte 2 parce que j'ai trouvé marrant et correctement maîtrisée l'idée des vers. Cependant, le texte 3 (dont je n'ai absolument pas grillé l'auteur :wink: ) est à mon sens d'une qualité sensiblement équivalente dans un style différent. J'ai tiré au sort entre les deux pour me décider.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Dr_Leon_Soldier le Ven Jan 31, 2014 19:39

J'aurai pas le temps de terminer mon texte. Je travaille 12h par jour pour les 3 prochains jours, vive la restauration rapide... Je vais voter plus tard.
viewtopic.php?f=42&t=6790 Apocalypse, one shot sur les anciens Kaïoshins
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=170561#p170561 Sasuke vs Végéta
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=193963#p193963 Superman vs Végéto (p.1)
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=194083#p194083 Superman vs Végéto (p.2)
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=214487#p214487 Avengers vs Buu
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Nosferatu le Ven Jan 31, 2014 19:49

3 points pour le participant 4: je me suis laissé embarquer facilement dans l'histoire, j'aime bien le style d'écriture, et le ton employé.

J'attribue pas d'autre point: les autres textes sont sensiblement de même niveau pour moi.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Ven Jan 31, 2014 22:54

Résultat actuel :
Participant 4 : 12
Participant 2 : 8
Participant 6 : 6
Participant 5 : 3
Participant 1 : 1
Participant 3 : 0

Au passage, j'ai donc tout les textes du groupe 2. ^^
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Jak-Ich'an le Dim Fév 02, 2014 0:50

Ça y est j'ai enfin fini de lire tous les textes...

C'est frustrant ce système d'anonymat où on ne peut pas répondre aux commentaires sur sa fic. :x
Je tiens d'ailleurs à saluer la performance de niicfromlozane qui a réussi à faire passer incognito la critique de sa fic autour de celles des autres. Je ne serais pas capable d'en faire autant alors je vais m'abstenir. :lol:

Je donne 3 points au participant 5, j'ai toujours apprécié les textes à la première personne où il y a réellement un lien avec le lecteur. En plus l'histoire est intéressante justifiant les grands évènements de l'histoire par un objet magique un peu à la manière d'un Assassin's Creed. C'était cool.

Je donne le petit dernier au participant 4, histoire de continuer à le catapulter devant tout le monde :lol:
Je dois avouer que je n'ai pas pris mon pied pendant toute la lecture, beaucoup trop de description et de longueur à mon goût. Mais, même si je ne suis pas particulièrement d'accord avec le discours, ça reste très intéressant.
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Re: Concours de fanfic. (Lancement.)

Messagepar Ginji le Dim Fév 02, 2014 7:36

Classement 1ier manche - Groupe 1 :
Participant 4 - Batroux : 13
Participant 2 - Jak-Ich'an : 8
Participant 6 - Lamantin_Furtif : 6
Participant 5 - Davebond 00S : 6
Participant 1 - Nosferatu : 1
Participant 3 - niicfromlozane : 0

Classement total du premier groupe :
13 Pts : Batroux,
8 Pts : Jak-Ich'an,
6 Pts : Lamantin_Furtif, Davebond 00S,
1 Pt : Nosferatu,
0 Pt : niicfromlozane,


Nouveau thème Groupe 1 :
"Histoire traitée de deux points de vue à la fois"
En tant que spécialiste du genre, j'attend de vous de bons textes. ^^
Et cette fois, pas de délai, donc jusqu'au 12/02/14. (Une date spéciale là aussi :oops: )


Fanfic du deuxième groupe - Thème : "D'un jour à l'autre ".

Participant 1 :
Spoiler
Depuis son bureau, Anton Braylor pouvait voir le deuxième soleil se lever. Sa lumière chaude envahit la pièce, et comme tout Zelotes qui se respectait, il se releva pour profiter au maximum de ces premiers rayons. Certains racontaient qu'ils avaient des propriétés curatives mais Anton n'y croyait guère, il aimait juste sentir la chaleur se diffuser sur sa peau verte.
Les Zelotes faisait parties des rares espèces animales qui ne s'étaient séparés de l'ordre des végétaux que quelques millions d'années plus tôt, ils en avaient hérités une peau verdâtre, sauf là où est os se divisaient en plaque osseuse de protection, dont les cellules effectuaient une très légère photosynthèse. Voilà pourquoi ils se sentaient si bien quand les rayons plus chaud de leur deuxième soleil venait réchauffer leur corps.
Anton coula un regard au mur transparent de son bureau, dans toutes les salles annexes les employés avaient agis comme lui, se relevant pour profiter de la lumière. Lorsqu'il se rassit, sa corne frontale affichait une couleur verte bien foncée, qui indiquait qu'il était satisfait.
Il était onze heures tapantes et, jusque là, la journée s'était magnifiquement bien passé.
Alors qu'il se rasseyait pour faire face à son écran, et qu'il reprenait son travail, il vit à travers le mur que son supérieur arrivait. Anton avait reçu une promotion, un mois auparavant, et depuis, il n'avait plus qu'un seul supérieur hiérarchique qui lui donnait directement les instructions. Pourtant, le boulot restait presque aussi simple. C'était décidément la belle vie.
Son patron ouvrit la porte quelques secondes plus tard, sa corne frontale était d'un vert clair, presque brillant. Il devait avoir de bonnes nouvelles, ou alors il était simplement d'une humeur joyeuse.
« Anton, je vais te transmettre les nouvelles grosses transactions en début d'après-midi, il faut que tu sois là dès quatorze heures.
- Pas de problème, répondit-il en relevant les yeux de son écran pour lui offrir un sourire léger. »
Le boss fit quelques pas dans le bureau de verre, tournant son regard vers les deux soleil au loin. Il inspira longuement, étendant ses longs bras pour profiter de la lumière. Anton sourit en reprenant son travail.
« Au fait, annule mon ordre d'hier pour la compagnie Arak. Avec ce qui se passe sur Yardrat en ce moment, on va éviter de prendre des risques, pas vrai ? »
Anton acquiesça vivement et ouvrit un nouvel onglet pour transmettre le contre-ordre. C'était la procédure standard, rien de très grave. Dans le milieu des transactions financières, il arrivait fréquemment qu'on modifie plusieurs fois la teneur d'une opération en quelques jours.
« C'est fait Monsieur.
- Super. Bon, j'y retourne. Continu comme ça. »
Anton n'eut même pas le temps de répondre que son patron avait disparu, se glissant entre les bureaux pour retourner dans le sien. Le Zelote sourit en repensant à ce qui venait de se passer. En réalité, il n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait en ce moment sur Yardrat ; mais ce n'était pas son boulot d'y réfléchir. Il se contentait de retranscrire les ordres et de traiter des données pour faire parvenir les plus intéressantes à son patron. Le reste, ce n'était pas à lui d'y penser.
Il préférait que les choses se passent ainsi. Non pas qu'il n'aime pas réfléchir mais il fallait se rendre à l'évidence : quand les transactions concernaient la politique intergalactique, il devenait très difficile de comprendre les situations des différentes planètes et le climat local. Non, décidément, il n'avait pas les capacités pour cela, il préférait laisser cela à d'autres. Chacun avait son utilité et la sienne était toute trouvée ici.
Anton reprit le travail au bout de quelques secondes, laissant les données défiler sur son écran, les suivant de ses grands yeux noirs. Il y avait beaucoup de données à traiter depuis quelques jours, les entreprises de plusieurs planètes s'emballaient, d'autres semblaient changer complètement d'activité. Tout cela devait rendre le travail de son patron plus compliqué, mais lui se contentait de les trier pour les lui présenter de la façon la plus claire et la plus succincte possible.
Le reste de la matinée passa à la vitesse de la lumière. Tout semblait aller plus vite quand il était bien éclairé. Anton ne passa que quelques dizaines de minutes à la cantine ; ses collègues les plus proches n'étaient pas là aujourd'hui et il ne discuta donc que très peu de temps, avec des gens dont il connaissait à peine le nom. Leurs sujets de conversation l'emmerdaient au plus haut point, toujours la même chose, toujours les mêmes bêtises inintéressantes. Et les troubles sur Yardrat. Anton ne voyait pas l'intérêt d'en parler tant qu'on ne savait pas exactement ce qui s'y passait. La seule chose qui comptait, c'est qu'il fallait adapter leurs transactions en fonction de ça.
Anton quitta donc le bâtiment pour rejoindre un des parcs proche, où il pouvait se balader entre les plantes pour profiter du soleil, un peu comme elles. Il n'eut que quelques minutes à attendre avant de sentir son communicateur vibrer dans sa poche : il savait très bien de qui il s'agissait.
« Oui ?
- Salut chéri, tout va bien ? »
Un sourire se dessina sur les lèvres du Zelote.
« Tout va bien et toi ? Le tournoi se passe bien ?
- Super, les gosses ont tous passés les éliminatoires. Et les adultes sont plutôt bien classés, pour l'instant.
- Et tu en es où, ajouta-t-il sur un ton plus taquin. »
Il savait pertinemment que sa femme ne pouvait plus participer à ce genre de démonstration, à son niveau. Il n'y avait qu'un ou deux tournoi annuelles qui accueillaient des combattants d'un tel niveau. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle avait choisi d'enseigner, cela lui permettait de vivre de cela sans pour autant dépendre de sa victoire dans ces quelques grands championnats.
« J'en suis à les encourager, imbécile, l'entendit-il rire. »
Elle ne prenait jamais mal ce genre de remarque, mais après tout elle-même ne semblait pas vivre particulièrement mal cette situation.
« Je voulais te dire, reprit-elle plus sérieusement. Ils vont étaler ça sur deux jours finalement, alors je serais sûrement de retour plus tôt ce soir, d'accord ?
- C'est noté, mais mes horaires ne changent pas, moi.
- Je t'attendrais alors. »
Ils discutèrent encore quelques temps, échangeant les banalités d'usage sur le temps et les promesses pour ce soir. Anton dû raccrocher quand il sentit que l'heure de retourner travailler arrivait. Il la quitta donc sur une dernière remarque amusée sur le fait que lui, au moins, travaillait sérieusement.
La journée passa un peu plus lentement que prévu, d'autant qu'Anton n'était pas débordé, il avait tout le temps du monde pour s'ennuyer dans son grand bureau. Et ce n'est pas le coucher du premier soleil, une heure avant qu'il ne quitte le bâtiment, qui allait l'y aider. Le Zelote était très, très sensible aux changements de luminosité, ce qui n'était pas le cas de tout le monde sur la planète.
Anton prit les transports en commun pour retourner chez lui, il avait toujours eu une certaine affection pour ce moyen de transport. Le fait de se retrouver en groupe, de pouvoir communiquer, même silencieusement, avec plusieurs dizaines de ses congénères, cela avait le don de le rassurer. Et aujourd'hui semblait un jour parfait pour cela. Malgré l'heure tardive, on pouvait percevoir une chaleur sous-jacente. Les jeunes couraient partout, survoltés par la longue présence du second soleil aujourd'hui.
Il aimait cette ville, malgré son agitation, malgré le froid qui se dégageait de ces buildings. Il y avait des gens, des compatriotes, partout et tout le temps autour de lui. Le tout créait une chaleur, un genre de cocon qui ne pourrait jamais être détruit, contrairement à ses bâtiments. Il y avait des choses qui ne pouvait être vaincue.
La longue navette slalomaient entre les buildings, ralentissant pour se poser dès que la moindre demande était faite. Anton s'était assis tranquillement, il vivait en périphérie de la ville et avait donc tout son temps avant de demander à descendre.
« On a de la chance cette année, le second soleil n'est pas dérangé par les nuages. »
Anton acquiesça, à l'adresse de la vieille Zelote qui s'était installée à côté de lui pour lui faire la causette. Sa peau verte claire n'était presque plus visible derrière toutes les plaques osseuses qui s'étaient développées jusqu'à la recouvrir presque totalement, mais sa voix conservait une vigueur impressionnante. Comme beaucoup de femelle, elle avait dû être une combattante respectée en son temps.
« C'est vrai Madame.
- C'est une honte ce qui arrive en même temps.
- Je vous demande pardon ?
- Sur Yardrat, vous ne trouvez pas ? »
Anton ne contint difficilement de ne pas lever les yeux au ciel ; encore et toujours la même chose. Le temps, Yardrat, les dernières bêtises de leurs politiques ou de leurs célébrités. Les gens ne pouvaient pas parler d'autre chose ?
« Si Madame, sans aucun doute. »
Heureusement, il put écourter pour sortir, accomplissant les derniers mètres à pied. La rue n'était plus très peuplé mais il pouvait encore percevoir la chaleur de la journée sur la plante de ses pieds. Les gens étaient souriants, motivés par la belle journée qui avait précédé.
Il ne tarda pas à rentrer chez lui, entendant l'holovision avant même de refermer la porte. Un sourire se dessina sur ses lèvres ; il s'y attendait un peu. En quelques pas, il rejoignit sa femme, affalé sur une chaise longue pour regarder l'holo.
« Saaaluuut. »
Il se pencha au-dessus d'elle pour embrasser la large plaque osseuse qui recouvrait son crâne, là où les mâles avaient une corne frontale. C'était cette protection épaisse qui avait toujours prédisposé les femelles au combat et à la guerre, là où les mâles Zelotes s'occupaient du reste des tâches nécessaires.
« Ça va ?
- Très bien et toi ?
- Pareil. »
La voix légèrement déformé de l'holo les interrompit.
« Et des nouvelles du front. On pense que les forces qui ont attaqués sont... »
Anton zappa avant d'entendre la suite.
« Ils n'ont rien d'autre à raconter ? Demanda-t-il en se glissant aux côtés de sa femme.
- Apparemment non, répondit-elle sur un ton ensommeillé. »
Si même les médias s'y mettaient, il ne pouvait plus faire grand chose.
Bien installé sur la chaise longue, face à la baie vitrée, qui servait aussi à diffuser l'holo, Anton se laissa bercer par les dernières lueurs du jour et la respiration lente de sa compagne à ses côtés. Il s'endormit avant même que le soleil n'ait finit de disparaître à l'horizon.

Le lendemain, la rue semblait exceptionnellement froide, et pourtant le premier soleil était déjà levé depuis un moment. Mais il n'y avait personne. C'était bien la première fois qu'Anton ne croisait personne même à une heure pareil.Toutes les portes étaient fermés, même les baies vitrées étaient en mode sombre, ce qui empêchait de voir à travers. Ce n'était pas vraiment habituel, mais le Zelote n'eut pas trop le temps d'y réfléchir. La navette arrivait déjà.
Elle aussi était étonnamment vide. On était loin de l'agitation d'hier, et il n'y avait même pas de petite vieille pour venir l'occuper pendant son voyage. Il en vint presque à regretter la veille. Mais heureusement, il pouvait s'occuper en regardant par la fenêtre vers le labyrinthe des rues qu'il était en train de survoler.
Les rues étaient vides. Il vit quelques âmes en peine avancer, comme lui, pour aller au travail, mais elles étaient rares. Et même d'aussi haut, il arrivait à percevoir le poids qui reposait sur leurs épaules. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer ? La date n'avait rien de spécial pourtant, il n'y avait pas de deuil national aujourd'hui, il en était quasiment certain.
Cela ne lui plaisait pas. Il avait l'impression que toute la chaleur de la ville avait disparut, et tous les rayons du soleil ne suffisait pas à le réchauffer. Un mauvais pressentiment le saisit, tandis qu'un frisson remontait lentement le long de son échine. Que s'était-il passé ?
La rue devant le bureau était identique : vide et froide. Il commençait à s'inquiéter. Cette étrange onde de peur qui semblait flotter entre les buildings l'étouffait. Heureusement, il rentra rapidement, espérant se mettra au travail au plus vite : avec un peu de chance, il allait pouvoir rentrer plus tôt ce soir.
Les choses devinrent alors réellement effrayantes : les bureaux étaient vides. Il n'y avait plus personne. Anton choisit de rejoindre rapidement sa salle de travail, vérifiant son emploi du temps. Il avait bel et bien des choses à faire, comme tout les autres, pourquoi n'étaient-ils pas venus ?
Puisqu'il était seul, il sortit son communicateur sans crainte et tenta de contacter sa femme. Cela sonna une fois, deux fois, trois fois. Elle était occupée, sans doute en train de hurler sur les pauvres gosses qui passaient sur le ring.
Une ombre passa soudainement non loin de la porte vitrée de son bureau. Anton rangea le communicateur précipitamment, mais il était rassuré. Il ouvrit brusquement la porte et interpella la silhouette.
« Patron ! Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? »
Son boss eut l'air surpris de le voir, il le rejoignit en quelques secondes, refermant la porte derrière lui.
« Anton, qu'est-ce vous faites ici ? … C'est très courageux de votre part. »
Le Zelote fronça les sourcils, il n'aimait pas cela. Non seulement il ne comprenait pas ce qu'il disait mais en plus le vouvoiement était très inquiétant. Son patron ne l'employait qu'en cas de très gros problèmes.
« Comment ça ? Où sont les autres ? »
Il remarqua que la corne de son patron était blanche de peur.
« Anton, vous avez regardé les informations ce matin ?
- Non, ils ne disent jamais rien d'intéressants, pourquoi ? »
Son supérieur n'avait jamais eu l'air aussi gêné, il hésita, cherchant ses mots.
« Regarde-les, maintenant. Vous avez l'autorisation, ça tourne en boucle de toute façon. »
Anton fronça les sourcils, quel était le problème encore ? Qu'est-ce qui avait put arriver en une seule nuit pour mettre toute la ville dans un état pareil ? Il se glissa dans son siège et alluma l'holo. Une vidéo s'afficha aussitôt, et continua en plein milieu d'une phrase.
« … devriez en être reconnaissants au Seigneur Freezer. »
Le Zelote sursauta. Celui qui parlait était un alien, et même pas un Yardrat. C'était une espèce qu'il n'avait jamais vu. Un être à la peau violette, au crâne disproportionné et couvert de veines pulsantes. Deux cornes jaillissaient bizarrement sur les côtés de son crâne. Il parlait d'une voix calme, qu'on pouvait percevoir comme un tantinet moqueuse. On ne voyait que son torse, mais Anton vit qu'il portait une sorte d'armure étrange aux longues épaulettes. La chaîne indiquait que la transmission était en provenance de Yardrat.
« Votre planète a été jugée assez intéressante pour que votre population ne soit pas rasé immédiatement. Je vais donc vous demandez coopération si vous ne voulez pas que nous changions d'avis. Vos experts en arts-martiaux ont été jugés suffisamment puissants par nos autorités. Nous leur demandons de se livrer d'ici demain, 10 heurs, sur la place de votre gouvernement. Cela ne devrait pas être très long. Pour les jours à venir et en attendant qu'un commandant impérial ne prenne ses fonctions, voici quelques règles à respecter... »
Anton n'écoutait déjà plus, il tourna son regard vert chlorophylle vers son patron. Il ne pouvait pas le voir mais il savait que sa corne était devenu blanche, elle aussi.
« C'est une … Une invasion ?
- Une occupation plutôt. Ils ont déjà gagnés.
- Mais … Quand ?
- Cette nuit, vers quatre heures. Il paraît que ça a été très vite. »
Anton retourna à son écoute. L'étrange extra-terrestre continuait de parler et il expliquait en effet que la guerre était déjà terminé. Ils étaient d'abord passés par Yardrat apparemment, et Zelon n'était qu'une distraction annexe. Ginue, c'était le nom qu'il se donnait, prétendait avoir vaincu à lui seule toute l'armée de la planète. Cela semblait tellement absurde. Un genre de piège que toutes les chaînes avaient mises en place ensemble. Sauf que c'était vrai.
« Anton … »
La voix de son patron le sortit brutalement de ses pensées. Il se retourna vers lui.
« Je vais avoir besoin de vous si vous êtes là. On va transférer nos fonds en sécurité, au cas où ils pourraient servir à d'autres. D'accord ? »
Le Zelote acquiesça sans réfléchir, que pouvait-il faire d'autres de toute façon. Sur l'holo, la vidéo venait de recommencer.
« Je peux … Je peux garder mon communicateur sur le bureau, au cas où … ?
- Pour votre femme, oui. Elle n'a pas été se livrer j'espère.
- Je ne sais pas. Je ne crois pas. »
L'autre approuva de la tête, venant tapoter l'épaule de son employé, c'était bien le seul geste de soutien qu'il pouvait accomplir à présent.
« Je vous envoie les dossiers, on se dépêche, d'accord ?
- Non.. Il faut que j'y aille, la rejoindre, maintenant.
- C'est à deux heures d'ici, Anton. Elle doit se cacher à présent, vous savez où ?
- Je... Oui, je pense savoir. »
Il n'était pas difficile de déterminer où elle pourrait être allée.
« Vous la rejoindrez plus tard, aidez-moi pour le temps qu'il nous reste. On peut sauver une partie des économies de notre planète, vous le savez. »
Jamais son patron n'avait parut aussi effrayé, il ne lui demandait pas, il le suppliait.
« Très bien, je... Je rappelle et je m'y mets. »
Tentant de dissimuler son soulagement, l'autre Zelote quitta la pièce à toute vitesse.
Anton tenta de rappeler mais il n'y avait toujours aucune réponse. Était-elle seulement au courant de ce qui s'était passé ? Le Zelote préféra ne pas y penser, se concentrant sur son travail ; les dossiers qui arrivaient et qu'il devait transférer aussi vite que possible dans des zones sécurisées.
Il fallut attendre une heure pour que son patron ne revienne brusquement dans son bureau, manquant briser sa porte dans la précipitation. Jamais sa corne n'avait été aussi blanche, elle en devenait presque luminescente.
« Ils sont là ! Je ne sais pas ce qu'ils veulent mais il faut que tu descendes avec moi. Je parles, tu ne dis rien.
- Qui est là ? Demanda Anton alors que son cœur manquait un battement ou deux. Pourquoi je dois venir ?
- Des chefs, je crois … J'en sais rien : ils savent que tu es là. Viens. »
Ils descendirent dans un silence de mort, aucun des deux n'avaient la moindre idée de ce qui allait se passer. Les deux êtres qui les attendaient en bas étaient tout aussi bizarre que celui qu'il avait vu à l'holo. Il n'avait donc pas menti : ils travaillaient pour une organisation multi-planétaire et non pour le gouvernement d'une espèce en particulier.
L'un des extra-terrestres était plutôt petit, avec une peau rouge sombre et une coiffe de kératine blanche. L'autre était beaucoup plus grand, avec un peau bleu étrange, semblable à celle d'une grenouille, son visage était plat et ses grands yeux rouges étaient surmontés d'une petite plaque brune au sommet du crâne. Les deux portaient une armure assorti, l'une blanche, l'autre noire, avec de longues épaulières qui semblaient bien peu pratiques. L'un des deux était-il le fameux Freezer auquel le dénommé Ginue avait fait référence plusieurs fois ?
« Bonjour Messieurs, commença son patron. Que puis-je faire pour vous ? »
Le petit à la peau rouge s'avança brusquement pour repousser le Zelote, se tournant directement vers Anton.
« C'est à toi qu'on vient parler. »
Un frisson parcourut son échine, sa corne frontale devait être aussi blanche que ses plaques osseuses.
« Je … Moi ? Mais …. Pourquoi ? »
Le petit rouge appuya sur un appareil qui était accroché à son oreille et se prolongeait en une interface de verre jusque devant son œil. Le grand avait le même.
« Il paraît que ta femme ne s'est pas présenté au recensement et elle a massacré trois soldats qui étaient venus la chercher pour la conduire en lieu sûr. Tu sais où elle est maintenant ? »
Anton déglutit. Il ne comprenait pas. Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point en si peu de temps. Voilà pourquoi elle ne répondait pas au communicateur, elle était en fuite. Où pouvait-elle donc être à présent ? Chez sa mère peut-être ? Non, elle aurait choisit un parc. Une Zelote entraînée pouvait rester cachée pendant des mois dans un endroit pareil sans donner le moindre signe de vie. Oui, il commençait à saisir et voyait même où elle pouvait s'être installée.
« Je … Je ne sais pas.
- Vraiment ? »
Bien qu'il soit plus petit qu'Anton, l'extra-terrestre rouge dégageait une aura écrasante de menace. Et son collègue bleu semblait encore pire, alors qu'il ne lui avait pas jeté un seul regard depuis son arrivée.
« Même … Même si je le savais, je ne vous dirais rien. »
Jeece poussa un soupir et tourna son regard vers le patron, souriant.
« Voilà ce qui se passe quand on ne coopère pas. »
Avant qu'Anton n'ait le temps de réagir, il senti la main de l'extra-terrestre sur son torse, puis un grand choc. Il traversa tout le hall d'entrée avant de s'écraser contre le mur. Un craquement sinistre lui indiqua que plusieurs plaques osseuses n'avaient pas résisté.
« Barta, entendit-il. On la retrouvera autrement de toute façon, dit au Capitaine que c'est réglé ici. »
La douleur dans sa poitrine était atroce, mais pas au point de l'empêcher de penser. « C'est tout ? » pensa-t-il. Il n'avait rien de mieux que de le repousser contre un mur ? Ce n'était pas comme ça qu'on tuait un Zelote, ça expliquait pourquoi sa femme en avait tué trois comme lui, il n'était pas si fort.
Mais alors qu'Anton tentait de se relever, il sentit son corps lui résister. Son torse n'arrivait plus à se soulever. Il pencha le regard vers lui. Un trou béant était ouvert dans sa poitrine.
Il ne paniqua pas. Son cerveau avait déjà du mal à traiter toutes les informations qui lui passaient par la tête. Une chaleur soudaine l'envahit.
Il était onze heures tapantes. Les rayons du second soleil venaient le réchauffer.


Participant 2 :
Spoiler
Le jour se levait lentement sur la Capitale de l’ouest. Les rayons du soleil se frayaient un chemin au travers des rideaux de la chambre de Trunks, et lorsqu'ils caressèrent son visage, le numéro un de la planète, voire de l'univers, ouvrit les yeux. Un instant, cette profonde angoisse qui l'avait accompagné si longtemps l'assaillit. Mais la paix était maintenant de retour; ce qui n'était qu'une utopie avant son voyage dans le passé était maintenant bien réel. Les Cyborgs sadiques, C-17 et C-18, avaient péri de sa main la veille au soir. Il avait ainsi assouvi sa vengeance pour le meurtre des amis de sa mère, et de son mentor, Gohan. A présent, il était un héros. Il n’avait plus à craindre la venue de robots surpuissants, ni à veiller la nuit au cas où il devrait s'enfuir en compagnie de sa mère.
D’un jour a l’autre, ils étaient passés de la terreur à la paix.


Il s'étira, s'habilla, ouvrit la fenêtre et s'envola, parcourant le ciel en hurlant sa joie. Après un tour de la planète, il revint chez lui, retrouvant sa mère endormie sur le sofa, sans avoir à faire de nuit blanche. Il la recouvrit d’une couverture.

- Dors bien, Maman, fais de beau rêve, murmura-t'il tendrement avant de sortir.

Il avait décidé d'aller se balader en ville.

La nouvelle de la mort des Cyborg se propagea rapidement. Les gens sortaient dans la rue, fêtant le premier jour de paix depuis prêt de 20 ans. Trunks, qui n’avait vécu depuis sa naissance que dans la peur et la terreur, s’émerveillait de voir les gens s’amuser dehors, tandis que le silence des proies des cyborgs laissait la place aux rires et aux chants.
D’un jour a l’autre, les gens étaient passés de la peur à la joie.

– C’est incroyable.


Depuis plusieurs années, Franky8, l’une des plus anciennes connaissances de Goku, était devenu le nouveau surveillant de la terre, remplaçant le précédent. Son cœur pur avait fait de lui un candidat idéal, Popo s’étant fait un plaisir de lui enseigner le métier. Il avait apprit ainsi a ressentir ce qui se passait sur terre et pour la première fois, il sentait la joie renaître.

- Que se passe t-il ?
- Les gens… la joie renaît dans le cœur des gens. A présent, les terriens sont prêts à reprendre en main leur avenir.

Popo ne dit rien, mais le sourire qui rayonna son visage exprimait bien plus que n’importe quel mot.
D’un jour a l’autre, les terriens étaient passés du désespoir à l’espoir.


Sur une petite ile, un vieil homme et sa Tortue regardaient les infos à la télé. Le vieil homme sourit, sachant parfaitement qui était l'inconnu qui avait sauvé la terre. Goku était mort, mais a présent, un autre héros était prêt à reprendre le flambeau; un nouveau héros était prêt à protéger la planète, un héros qui était si semblable à Goku, et en même temps si différent. Il incarnait l’espoir, la nouvelle génération.

- Aller, Tortue, en route vers la ville, il est temps que filles sache ce qu’est un Don Juan.

La Tortue sourit, voyant son ami retrouver son véritable caractère, celui qu’il n’arborait qu’en temps de paix. D’un jour a l’autre, Tortue Géniale était passé du sérieux à la joie de vivre.

- Où est Trunks ?

Bulma s’étira longuement, cherchant une trace de son fils. En arrivant dans sa chambre, elle constata qu'elle était vide, et que la fenêtre était ouverte. Elle s’en approcha, et regarda au-dehors. Elle aperçut son fils, un peu plus loin, en compagnie d'une ravissante jeune fille, qui riait de bon cœur. Bulma sourit. Bien plus que la paix, elle souhaitait le bonheur de son fils.
D’un jour a l’autre, son souhait avait été exaucé.

Et sans Dragon Ball, cette fois


Participant 3 :
Spoiler
Un vide. Impossible à délimiter, car teinté d’un noir profond. Infini, comme les doutes qui s’emparèrent de son esprit. Allait t-il en rester là ? Ou survivre ? Les mortels ne peuvent que compter sur la chance pour s’en sortir, mais pour lui, les choses allaient être différentes.

Il est déjà 3 heures du matin. Nick constata cette heure tardive et prit la décision de quitter ses amis. Une soirée sympathique, comme d’habitude. Il avait la chance d’avoir des collègues avec qui il pouvait partager des choses en dehors de son travail, mais n’était pas serein lorsqu’il laissait sa femme seule à la maison. Et puis parfois, il lui fallait un peu de tranquillité, de la solitude. Ce qu’il appréciait, c’est de conduire seul la nuit, sans encombre, sur une route déserte. Le sentiment de liberté, qui ne le quittait jamais. Lui qui avait déjà de nombreux voyages à son actif avait changé de vie depuis peu. A 35 ans, il s’est dit que mener une vie stable et fonder une famille serait désormais un projet tout autant épanouissant. Fraichement marié, tout allait bien dans son quotidien, malgré l’apparition de la routine, comme pour tout le monde.

La route, une de ses passions. Avoir le sentiment de pouvoir aller n’ importe où avec son véhicule, franchir de magnifiques cols Européens, traverser l’Amérique à travers la route 66, contempler tous les paysages que le monde peut nous offrir. Il avait presque tout connu. Mais maintenant, ce qu’il voulait, c’est retrouver sa bien aimée et dormir paisiblement. Néanmoins, ces virages au milieu des bois lui donnaient envie de s’amuser un peu. Il ne voulait pas de monotonie, et décida d’accélérer légèrement. Il en oubliait sa fatigue, et se sentait invincible au volant de sa voiture. Et puis, vu l’heure, il ne mettrait personne en danger. Aucune présence à l’horizon, il mit pied au plancher, et passa quelques chicanes. Un vrai plaisir. Sauf que le risque zéro n’existe pas. Alors qu’il connaissait bien cette route qu’il empruntait souvent, il perdit le contrôle de son véhicule lors du dernier virage, plus corsé que les précédents. S’en suivirent plusieurs tonneaux dans le fossé d’en face et un fracas d’une grande violence. Seulement, personne ne passait dans les alentours, et il ne pouvait plus que compter sur lui-même. Inconscient, l’homme ne savait pas qu’il venait peut être de faire une erreur.

Plus d’une heure après l’accident, quelqu’un passa enfin. Ils étaient plusieurs dans une voiture.

- Eh ! Attends, arrête toi, y a une bagnole dans le fossé je crois !
- Mais non. Tu as encore trop bu c’est ça ?
- Si il a raison, je la vois aussi. Et il y a de la fumée, ça doit être récent !

Les trois jeunes hommes se précipitèrent en bas de fossé, une dizaine de mètres en dessous. Tant bien que possible, ils prirent appui sur les branches pour ne pas glisser. Ils s’associèrent pour extirper l’homme blessé. Par chance, la voiture n’était pas si endommagée que ça, ils parvinrent à regagner la route. Après de longues minutes d’attente, les secours étaient enfin sur place.

7 heures du matin. Le soleil commence à faire apparaitre ses premiers rayons. Le téléphone sonna.

- Allo ?!
- Désolé de vous réveiller. Êtes-vous la compagne de Nick Martin ? Nous avons trouvé le numéro de son domicile dans son téléphone.
- Oui, c’est mon mari. Que se passe t-il ? Demanda t-elle, inquiète, car elle venait de s’apercevoir de l’absence de son conjoint, malgré l’heure matinale.
- Il faudrait que vous veniez à l’hôpital de Chicago. Votre mari a eu un accident de voiture. Il a été retrouvé au fond d’un ravin. Il a un traumatisme crânien assez grave. Je dois vous avouer qu’il est actuellement plongé dans le coma.
Sa femme ne prit même pas le temps de répondre, et fonça vers son homme blessé.

*****

Un masque à oxygène sur le visage, profondément marqué par les derniers évènements, l’homme paraissait faible. Le risque d’arrêt cardiaque était quasi nul à ce moment précis, d’après la machine à laquelle il était relié. L’horloge indiquait 8 heures, un jour après l’accident.

- On va le réveiller. Le corps est opérationnel ? Demanda le supérieur.
- Oui. La synchronisation est terminée. Il sera en pleine possession de ses capacités physiques et mentales.

Le médecin pressa un bouton qui envoya instantanément une impulsion électromagnétique au patient, ce qui lui provoqua un choc et le réveilla en sursaut.

- Bon sang, j’ai eu l’impression de me noyer. Que se passe t-il ? Demanda Nick, essoufflé.
- Haha ! On dirait qu’il vient de faire une petite sieste ! Notre système de récupération d’énergie est vraiment efficace ! S’exclama le chef de service.
- Monsieur Martin, c’est bien cela ? Il faudrait que vous me confirmiez ces informations.

L’interne continua de suite.

- Vous êtes né le 23 Octobre 1978. Vous résidiez dans la banlieue de Chicago, vous êtes donc de plein droit citoyen Américain.
- Résidiez ? J’y suis toujours. D’ailleurs, quand est ce que je peux rentrer ? Et ou est ma femme ? » S’inquiéta Nick, qui n’avait par chance aucune séquelle ni perte de mémoire apparente. Une fois de plus, l’interne, inflexible, continua ses questions.
- Si vous ne contredisez pas ces données, je considère que celles-ci sont valables. Je poursuis donc la procédure. Ressentez vous des douleurs ? Nausées ? Migraines ?
- Euh…non rien du tout. Répondit Nick en regardant ses mains, avec une légère inquiétude.
- Les migraines surviennent en général 6 à 7 mois post mortem, rarement avant. » Ajouta le chef de service. L’homme âgé pourrait être l’incarnation de la sagesse, à l’image des vieux sages qu’on voit dans les contes fantastiques.
- Il vient de dire post mortem ?!! Cria Nick en visant l’interne à lunettes, comme pour chercher de l’aide. Il s’empressa ensuite de se lever, mais mit peu de temps à tomber par terre, comme si il avait perdu la notion d’équilibre.
- Troubles de l’équilibre. J’avais oublié de lui demander, mais il ne pouvait pas savoir. Calmez-vous monsieur. L’interne nota quelques mots dans son carnet. Le docteur prit alors la parole.
- Je vais vous expliquer. Pour l’instant, vous n’avez pas besoin de tout savoir. Tout d’abord, vous devez être conscient que nous ne vous voulons aucun mal. Ensuite, le terme post mortem que j’ai moi-même employé n’est pas scientifiquement juste. En effet, vous n’êtes pas mort. Vous êtes encore dans le coma, bien que réveillé ici même. Votre guide vous en parlera beaucoup plus dans les détails, mais ce que je peux vous dire, c’est que tout ce qui a lieu ici aura une incidence sur votre vie.

Nick avait repris son calme. Subjugué, il écouta attentivement. Ce n’était pas le genre de personne à laisser aller sa colère rapidement.

- Lorsqu’une personne sur Terre tombe dans le coma, elle est entre la vie et la mort. Dès lors, votre esprit est connecté entre ce qu’on appelle faussement le monde réel, et ici même, que vous pouvez appeler le monde parallèle, par exemple. C’est vos actions dans notre monde qui vont conditionner votre survie dans celui que vous avez toujours connu. Cela peut devenir un long parcours dans lequel vous allez encourir des risques, mais vous verrez tout ça en temps voulu. Vous n’êtes pas dans votre corps d’origine, d’où la perte d’équilibre juste avant. Votre cerveau est relié, ce qui fait que vous disposez de l’ensemble de vos souvenirs. Vous devez vous poser des milliers de questions depuis la seconde qui a suivi mes paroles, malheureusement je n’ai pas le temps de vous répondre. Je dois y aller, m’occuper d’autres personnes qui sont dans une situation similaire à la vôtre. Je ne peux que vous conseiller une chose. Si vous voulez vous réveiller et survivre, vous allez d’abord devoir survivre ici. Bon courage Nick.

Il en resta bouche bée. Incapable de bouger, ni de sortir son regard du vide.

-Veuillez me suivre, Monsieur Martin.

L’interne prit son patient par le bras, afin de l’aider à marcher correctement.

- J’imagine que ça doit être dur à encaisser. Moi-même, quand je suis arrivé ici, j’ai fait une syncope ! Et puis petit à petit je me suis adapté, mais nous ne sommes pas dans le même cas pour autant.
- Que voulez vous dire ? Demanda Nick, qui avait repris ses esprits.
- Je suis mort dans mon monde, dans notre monde. Vous, vous avez encore une chance d’en sortir. Et vous aurez besoin d’aide. C’est pourquoi je vais vous mener vers votre guide.
Les deux individus se dirigèrent vers la porte de la chambre. Elle dévoila un petit couloir orné de métal, ainsi qu’une autre porte, protégée par un serrure bien élaborée. L’interne passa son badge magnétique, et ils poursuivirent leur chemin.
-Ce qui suit va probablement vous surprendre. Ne soyez pas effrayé.
Ils arrivèrent au devant d’un gigantesque hall. A côté d’eux, on y voyait une centaine de portes blindées similaires à celle qu’ils venaient d’ouvrir. En face, à des dizaines de mètres plus loin, la même chose. Encore plein de portes. Et des individus qui en sortaient, qui traversaient de part en part cette immense pièce moderne. Le bruit était omniprésent, les gens parlaient, bougeaient constamment.
- C’est…c’est un aéroport ?
- Hmm…presque. Pas vraiment. Néanmoins, il y a un point commun avec les aéroports. C’est aussi un point de départ. Répondit l’énigmatique assistant.
Nick avait raison. Tout ce vacarme ressemblait fortement à ce qu’on pouvait voir dans un grand aéroport ou une ville qui ne dort jamais. Lui, le voyageur aguerri, ne supportait pourtant pas ce bruit, et lui provoquait quelques étourdissements. Probablement le contrecoup lié à sa réanimation.
- Bien, alors ou est-il ?
- Qui cherche t-on exactement ? Nick tentait de suivre son partenaire parmi la foule.
-Un homme tout à fait ordinaire ! Ah, je crois que je l’aperçois. Oui, c’est bien lui. Il a reçu mon message !

Le face à face était arrivé. Les trois hommes se trouvèrent, et l’inconnu entama la conversation.

-Salut ! C’est donc toi Nick ? Il tendit la main vers ce dernier. Celui la serra avec hésitation.
-Merci d’être venu aussi vite, David. Ajouta l’interne, qui ne fit pas l’effort de tendre sa main. Question d’hygiène.
-Je vous en prie. On est tous passés par là ! Héhé !
-Tenez, voici une copie du dossier de Monsieur Martin. Comme je vous l’ai expliqué par message, Monsieur Martin est en phase transitoire. J’espère que vous tiendrez bien compte.
-On va essayer ! Il ne lui arrivera rien, promis !

Ce jeune David était très souriant, et tentait de mettre Nick en confiance, c’est indéniable. Il reprit la parole.

- Au fait, moi c’est David. Tu l’as entendu juste avant, mais j’ai complètement oublié de me présenter ! J’ai été désigné pour être ton guide ! J’espère qu’on va bien s’entendre ! Tu dois encore trouver ça un peu bizarre, mais je vais t’apprendre à vivre ici, et à remplir ta mission sans encombre. Bien sûr, ce n’est pas évident quand on est nouveau, et que d’un jour à l’autre, on doit apprendre de nouvelles choses. Mais beaucoup y sont parvenus avant toi !

Il posa une main sur l’épaule de Nick. Réveillé depuis peu, il ne comprenait pas encore ce qu’il lui arrivait. Et ce garçon, un peu plus jeune que lui, paraissait trop gentil, trop amical.

-Bien. Maintenant que les présentations sont faites, je n’ai plus qu’à vous laisser. Vous savez comment me contacter en cas de problème. Pour ma part, je retourne au travail. Ce n’est pas comme si vous étiez le seul admis aujourd’hui !

Pour la première fois, l’interne décocha un sourire discret. Et retourna vers la chambre qu’ils avaient quittés.


Participant 4 :
Spoiler
Alors qu'ils frappent le sol à grande vitesse, je ne ressens plus aucune douleur dans mes pieds. En fait, je ne les sens plus du tout. Mais je sais qu'ils sont ensanglantés après avoir couru autant que je l'ai fait, tantôt sur de l'herbe tendre et humide, tantôt sur de la roche dure et froide, tantôt sur de la boue, et parfois sur de la neige fondue qui manque à chaque fois de me faire glisser et dévaler la pente de cette montagne ou tomber dans le ravin. Mes poumons me brûlent alors que j'halète violemment. Mes yeux me piquent et ma vue rendue floue par les larmes qui en coulent me permettent tout de même de percevoir la couleur grisâtre du ciel. Le sang ne macule pas que mes pieds, et je le sens coagulé sur mon visage. Une nouvelle giclée sortant de mon bras, alors qu'une flèche vient de m'effleurer, me rappelle pourquoi il ne faut pas que j'arrête ma fuite effrénée.
« Rattrapez-la ! Il ne faut pas la laisser fuir ! Tuez-la ! Le blizzard se rapproche ! Je veux qu'il ne subsiste aucun doute sur sa mort ! Et mon contrôle de la tribu Hao sera totale ! »

Dire qu'hier encore, je chassais paisiblement avec mon grand frère...
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Nous suivions la piste d'un chital. J'observais les traces laissées sur le sol, lorsque soudainement mon frère interrompit ma concentration.
« Alors... Jona, hein ?
- Quoi... ? »
Je me sentis soudainement un peu tendue et embarrassée. Pourquoi me parlait-il de lui, soudainement ?
« Raah ! Allez, Nihu ! J'ai vu comment tu le regardais ! » Reprit-il d'une voix taquine.
Je rougis furieusement.
« Je... Je ne vois pas de quoi tu parles...
- Ha ! Ha ! Ha ! Si ! Tu vois parfaitement de quoi je parle ! Tu craques complètement sur lui !
- Pfff ! N'importe quoi ! ... De toute façon, il est trop vieux pour moi... Il me voit certainement comme une gamine... » répondis-je sans me rendre compte immédiatement que je venais d'avouer.
« Roooh ! C'est trop mignon ! Ma petite soeur a son premier amour ! »
Il enroula affectueusement son bras autour de mon cou, alors que mon visage virait encore plus à l'écarlate.
« Raaah ! Lâche-moi, Lao ! Tu m'étouffes !
- Ha ! Ha ! Ha ! Moi aussi, mon premier amour était plus âgée que moi, tu sais.
- C'est vrai ?
- Oui. C'était Wang-Fei.
- Hein ? Wang-Fei ? La Wang-Fei qui vit seule avec une tripotée de fouines domestiquées et qui passe son temps à faire des potions bizarres ?
- Hey ! Te moque pas ! Oui, cette Wang-Fei. T'en connais d'autres des Wang-Fei, toi ? À l'époque, je trouvais son excentricité... amusante et... charmante. Bien sûr, elle n'avait pas encore autant de fouines... J'avais treize ans, comme toi. C'était le bon temps...
- Je crois que ça ne ferait pas plaisir à Ron que tu sois nostalgique de quand tu aimais quelqu'un d'autre que lui...
- Hey ! Ce n'est pas à cause de Wang-Fei que je dis que c'était le bon temps !
- Au fait...
- Chhh... Regarde. »
Je posai mes yeux vers où son index pointait, alors qu'il me tenait toujours de son autre bras. Un yak et son petit étaient en train de brouter, un peu plus haut.
« Oh ! Ce serait une bonne prise !
- Dis pas de bêtises, petite soeur... On ne peut pas tuer ce genre d'animal avec juste une seule flèche et il aurait largement le temps de nous charger et de nous tuer. On chasse ce genre d'animal à plusieurs et avec des lances en plus des flèches. Il faut l'épuiser. Et puis, comment on le transporterait au village, à nous deux ? Ca pèse, ces bestiaux ! Quant à chasser le petit, l'adulte ne resterait pas sans rien faire pendant qu'on le tue...
- Oh... » Répondis-je, un peu embarrassée par mon erreur.
Je redirigeai mon regard sur les deux animaux. Le vent faisait virevolter leurs longues fourrures. Je n'avais pas encore remarqué que l'air était agité, et un soudain frisson de froid me parcourut, mais je n'en ressentis encore que plus la chaleur de mon frère, qui me tenait encore contre lui. C'était réconfortant. Etrangement d'ailleurs, puisque je n'avais pas besoin d'être réconfortée, à ce moment-là. Le bébé yak se retourna et fixa ses yeux sur les miens. Je soutins le regard. Je fus bizarrement saisie par cet acte simple. Ses grands yeux foncés étaient comme de mystérieuses billes qui cachaient un secret dans leur noirceur impénétrable. Je ressentis une certaine communion. Ce fut d'une intensité bien étrange, même si cela ne dura qu'un instant, puisque l'animal se retourna et recommença à brouter. Mon frère me lâcha alors.
« Viens ! Poursuivons notre route. Il faut que l'on ramène quelque chose à manger. »

Cela dut nous prendre une heure, mais on trouva enfin un chital. Cela faisait quelques mois que je m'étais mise à la chasse, alors je savais déjà me débrouiller, mais je n'étais pas encore aussi douée que mon frère non plus. Il décida cependant de me laisser tirer l'animal, en me donnant quelques conseils.
« Voilà ! Tire-bien sur ton arc. L'encoche est bien placée entre tes doigts. Tu as les mains bien positionnées. Tes pieds aussi. Le coude et les épaules sont bien... Tu as vraiment fait du progrès. Est-ce que tu le vois bien dans l'a... »
Sans le laisser finir, je lâchai la corde et la flèche fila. Elle se ficha directement dans le crâne du chital, qui s'effondra. Je fus moi-même époustouflée par la précision de mon tir, mais tentai de rester impassible, pour faire comme si c'était une prouesse banale à mes yeux. Je voulais frimer un peu, après tout. Mon frère siffla.
« Eh ben ! Ca, c'est bien tiré ! Allez, viens, soeurette, il faut l'éviscérer pour le transport. »
Alors qu'il soulevait déjà son veston en peau d'ours pour détacher le couteau de son pantalon en cuir de chital, je me renfrognai, cette activité n'étant pas ma préférée. Lao rit en voyant mon visage. Finalement, je replaçai mon arc sur mon épaule recouverte de la même fourrure que mon frère et le suivis.

Quand nos parents rentrèrent, mon frère et moi nous étions changé dans nos kimonos et avions fini de préparer le repas. Ils avaient encore leurs beaux vêtements royaux, plusieurs couches de kimonos et de toges colorés sous un épais manteau de fourrure. Maman portait sa coiffe d'argent incrustée de pierreries.
« Il faut que tu te méfies de ta soeur, Jui. Elle pourrait bien mettre en jeu, la paix à laquelle tu travailles si durement, et qu'on est sur le point d'obtenir.
- N'exagère pas, Méki. Diao a son caractère, mais elle ne veut que le bien de la tribu. Jamais elle ne la mettrait en péril.
- Le problème, c'est que vous n'avez pas la même conception de ce qui est bien pour la tribu. Là, où tu te soucies de la vie de ceux qui font la tribu, elle ne se soucie que de l'"honneur" de celle-ci... Ou du moins, c'est ainsi qu'elle qualifie son attitude, mais moi, j'y vois plutôt un orgueil mal placé. Cela fait des décennies que ce conflit perdure, tout ça parce que leur ancienne cheffe avait répudié une épouse venant de notre tribu... Il serait temps de mettre fin à ces tensions. Et ta soeur ne semble pas vouloir la paix, mais prouver la supériorité des Hao en annihilant les Trong et tant pis si des Hao meurent en route.
- Je sais que ma soeur est un peu extrême, mais quand même, Méki...
- Elle était déjà furieuse que votre père te choisisse pour lui succéder, alors qu'elle est l'aînée...
- Tante Jui a encore causé des problèmes ? » interrompit mon frère.
« Oh ! Ce n'est rien, Lao. Je suis sûre que ton père exagère. Elle s'est montrée froide durant les négociations, mais rien qui puisse mettre en danger la paix.
- Tu es trop indulgente, chérie... Il serait temps que tu rappelles à ta soeur que c'est toi la cheffe des Hao. D'autant que j'ai la sensation qu'elle essaie de monter d'autres personnes de la tribu contre toi. Nombreux sont ceux et celles qui ont la même opinion qu'elle.
- Quoi qu'il en soit, ça sent bon. Vous nous avez préparé du chital ?
- Oui. Comme vous le savez, c'était notre tour de chasser pour notre voisinage. Demain, ce sera le tour de la famille Paljé d'amener à manger pour nos trois maisonnées, » expliqua mon frère.
« Et lequel de vous deux a cuisiné ? » demanda maman.
« Ben, on a cuisiné ensembles, comme la plupart du temps, » répondis-je.
« Ah ! On a tellement de chance d'avoir des enfants qui s'entendent si bien ! »
En disant ça, ma mère ébouriffa mes cheveux.
« Hey ! Arrête ! »
En remettant en place mes cheveux, je lui montrai mon expression la plus offensée possible, mais cela n'eut pour effet que de faire rire ma famille.
« Au fait, Ron viendra manger avec nous, ce soir. Cela ne vous dérange pas ? » demanda Lao d'une voix étonnement timide.
« Non, bien sûr. On adore, Ron, et il est toujours le bienvenu. »

À table, alors que nos parents avaient aussi remis des kimonos plus traditionnels, la conversation était animée.
« Tu l'as vraiment atteint à la tête, ce chital ? » s'exclama papa
« Oui ! D'un coup ! Lao essayait de m'expliquer comment faire, mais j'écoutais pas, et je me suis juste concentrée sur ma cible et bim ! En plein dans le mille !
- Hey ! Comment ça, tu m'écoutais pas ?
- Pas besoin qu'elle t'écoute, t'écouter parler tout seul devrait te suffire amplement.
- Hey ! Vous vous liguez à deux contre un ? Ron, tu devrais être de mon côté !
- Ah bon, pourquoi ? Ta soeur est plus mignonne.
- Merci Ron. D'ailleurs, j'aimerais avoir un frère aussi beau que moi. Tu veux remplacer Lao ?
- Avec plaisir. »
Et sur ces mots, nous nous serrâmes la main, pendant que mon frère fit une moue faussement déconfite. J'aimais bien Ron. Il était amusant, taquin et très gentil. Physiquement, il était différent de notre famille, avec ses cheveux dorés comparés à la noirceur des nôtres. Maman reprit la conversation.
« En tout cas, c'est bien ma fille de réussir un tel coup si peu de temps après avoir appris à chasser. Cela me rappelle, moi, quand j'avais treize ans, il y avait ce cerf, qui... »
Elle s'interrompit quand elle remarqua que mon père s'était mis à l'imiter.
« Non mais qu'est-ce que tu fais ?
- Chérie, tu as déjà suffisamment raconté cette histoire ! Tout le monde la connaît.
- Quoi ? Mais non, je la raconte pas si souvent que ça, et seulement de façon très rapide.
- Si, maman, tu l'as déjà racontée en détail mille fois ! » nous exclamâmes mon frère et moi en même temps.
« Dites donc ! Vous devriez me montrer un peu plus de respect ! Je suis la cheffe de la tribu, je vous rappelle ! Ma parole est d'or !
- Non, elle est d'argent. C'est le silence qui est d'or, ma chérie. »
Elle lui mit une petite claque sur l'épaule.
« Quoi ? C'est très bien l'argent. C'est encore plus joli que l'or, qui est surévalué, je trouve.
- C'est ça ! Et puis, je suis sûre que Ron ne l'a pas entendue, mon histoire. N'est-ce pas, Ron ?
- Euh... Non, » bredouilla-t-il.
« Et toc !
- Non, mais chérie, tu triches, là. Lui, il va pas oser te dire que tu te répètes...
- C'est toi qui est mauvais perdant. Donc, j'allais dire...
- En fait, maman, papa, Nihu ; Ron et moi avons quelque chose à vous annoncer. »
Je remerciai mentalement Lao de l'interruption.
« Ah oui ? »
Mon frère prit Ron par la main et annonça.
« Nous sommes fiancés. »
Il y eut un petit instant de silence, avant que nous n'éclatâmes en félicitations.
« Bienvenu dans la famille, Ron ! » s'écria maman.
« Est-ce que vous l'avez déjà annoncé à tes parents ? » demanda papa à mon futur beau-frère.
« Non, mais on compte le faire demain.
- Bien, bien ! »
Je me rendis soudainement compte que cela voulait dire que Lao allait probablement bientôt quitter la maison. Mon frère voyant sans doute mon expression, interrogea :
« Ca va, Nihu ?
- Si ! Si ! C'est juste que... Je suis un peu triste de savoir que tu vas bientôt partir d'ici.
- Oooh ! Ne t'inquiètes pas, on pourra se voir tous les jours !
- Je sais, mais... »
Je me levai et pris Lao et Ron dans mes bras, mettant un bisou à chacun sur leurs joues, pendant que je sentais mes yeux s'humidifier.
« Félicitations ! Je suis contente pour vous ! »
Ils me serrèrent aussi contre eux. Je m'écartai, puis je regardai mon frère, il prit un air surpris quand j'affichai soudainement un air plus malicieux.
« Et maintenant, j'aurais enfin un frère aussi beau que moi.
- Hey ! Petite peste !
- Allons, allons, Nihu. Ne dis pas ça.
- Merci maman.
- N'oublie pas votre frère-de-sang, Kan, il est très beau, lui.
- Maman !
- Quoi ? Elle a raison.
- Papa... Vous êtes immondes...
- Oh ! Au fait, à propos de Kan, je suis sûre que lui et son épouse seront d'accord de vous faire un enfant. Après tout, c'est nous qui avons fait Kan pour ses parents, qui étaient stériles. *
- Euh... C'est un peu tôt pour ça, maman...
- Rien ne coûte de déjà en parler. Mais c'est vrai qu'il faudrait d'abord aller voir le shaman avec les parents de Ron, et nous déciderons d'une date de mariage. »
La soirée continua paisiblement et nous finîmes par aller nous coucher. Ron resta à la maison, dans la chambre de Lao.

Durant la nuit, je fus soudainement réveillée par des bruits et de la lumière. Je hurlai quand ma couverture fut soudainement arrachée et qu'on me tira violemment par le bras.
« Debout ! Viens ! »
Je me débattis et mis un coup de poing au menton de mon agresseur.
« Petite connasse ! »
Un coup à la tête me repoussa au sol avec force, et mon front le percuta. Je sentis un liquide chaud en couler. J'entendis soudainement mon frère et son fiancé crier également.
« Lao ! Ron ! » hélai-je, inquiète pour eux.
Puis, je sentis une main m'agripper la cheville et me tirer sur le sol sans ménagement. Je criai en tentant de m'accrocher au sol. Mais on me traîna inéluctablement jusqu'à la salle principale de notre maison, où on m'y lança quasiment. J'entendis des protestations derrière moi, et je vis Lao et Ron être poussés au sol, sans ménagement. Ils avaient également des marques de coups sur eux.
« Nihu ! » crièrent-ils en même temps.
Mais je remarquai soudainement que le regard de mon frère se figea dans une autre direction. Je suivis ses yeux. Et c'est là que je les vis. Leurs corps encore dans leurs kimonos de nuit gisaient dans une marre de sang. Je ne pouvais pas voir leurs visages, mais je savais.
« Papa... Maman... »
Les larmes ne coulèrent pas, et je ne criai pas non plus. Pas tout de suite, le choc était trop grand, trop pour que je comprisse.
« Je lui avais dit qu'il fallait arrêter cette folie... »
Je me tournai vers la voix.
« T... Tante Diao... ? »
Dans sa tenue de guerre constituée de peaux et de cuir de bête et le visage peinturluré, elle tenait une épée ensanglantée à la main, debout face aux corps inanimés de mes parents. Comme si elle ne semblait pas m'avoir entendue, elle poursuivit.
« Les Hao ne doivent pas se soumettre aux Trong... Jamais ! Ce serait une insulte à notre honneur ! À notre fierté... Elle ne m'a pas laissé le choix. Tout ça, c'est de la faute de notre père, quand il t'a nommée plutôt que moi, à la tête de notre tribu. Tu n'avais pas les compétences. Tu ne les as jamais eues, je le savais, même si je me suis tue durant un moment. Et c'est ce qui en résulte. »
Il y avait plusieurs autres hommes et femmes de la tribu, tous armés, mais mon attention fut surtout retenue par Jona. J'avais la nausée. Tout ceci semblait irréel. J'avais la sensation de voir les choses en dehors de mon corps, comme si cela ne m'arrivait pas à moi. Soudainement, je perçus les choses s'agiter autour de mon corps. Mon frère et son fiancé s'étaient débattus et avaient volé des épées à deux des assaillants. Ils en tuèrent un, mais Ron fut transpercé dans le dos par un autre.
« Ron ! » hurla désespérément, Lao.
« Nihu ! Fuis ! » cria-t-il encore, en se lançant à l'attaque de ceux qui pourraient me barrer la route. Je ne sais comment, mais mon corps réagit immédiatement. Je me levai, et je renversai une femme sur mon passage, au moment de passer par le pas de la porte, j'entendis mon frère pousser un râle étouffé. En sortant de chez moi, je freinai, voyant plusieurs autres maisons en train de brûler, le bois les constituant crépitant, et plusieurs personnes, des voisins ou autres, tenus à respect par d'autres qui tenaient des armes. Il y avait quelques combats, mais la plupart semblaient soumis. C'est là que je me retournai et que je vis Jona derrière moi, brandissant son sabre. Mais il sembla hésiter un instant.
« Ne la touche pas, monstre ! »
Comme sortie de nulle part, Wang-Fei avait sauté sur le dos de Jona, le griffant et le mordant. Mais un homme arriva derrière elle et lui abattit son sabre dans le dos. Elle s'écroula dans un hurlement. Des fouines attaquèrent brusquement l'assaillant. Je détalai. J'essayai d'aller rejoindre mon frère-de-sang, Kan, mais arrivant devant chez lui, je vis sa demeure en feu, et un corps brûlé devant. Je n'osai pas vérifier qui c'était. Alors, je fuis le village, avec des cris de ma tante furieuse dans mon dos, ordonnant mon exécution. Je réussis à me cacher durant la nuit, cachée dans un creux rocheux, tremblotant de froid, avec juste mon kimono de nuit. La forêt était loin et je ne pouvais pas encore m'y cacher. Je pris plusieurs herbes, des végétaux, du bois et essayai de me recouvrir avec, comme me l'avait appris mon frère. C'est là que la réalité vint s'écraser sur moi. J'éclatai en sanglots, sans discontinuer. Peut-être était-ce cela qui m'avait empêché de m'endormir dans le froid et de mourir. Mais le lendemain, alors qu'épuisée, endolorie et manquant de sommeil, j'espérais rejoindre la forêt et disparaître dans la montagne malgré mes engelures et mes coupures, je fus découverte.
~~~~~~~~~~~

Et me voilà, en train de fuir, courir, épuisée, sans énergie, mais toujours en mouvement. Je ne sais pas comment je fais. Il y a une falaise juste à côté de moi. Une chute du mauvais côté, et je suis morte. Mais j'ignore ce danger, je cours et je tiens le coup. Du moins, c'est ce que je crois, mais finalement, mon corps cède, et trébuchant, je m'écroule, me blessant encore une fois au visage et au poignet. Je reprends mon souffle une seconde, mais cette seconde est suffisante pour que mon corps n'arrive plus à réagir. J'essaie de me relever, mais je sens la douleur aux pieds se réveiller soudainement et me lanciner... violemment. Je hurle. Je hurle à mon corps de se lever, de ne pas me lâcher maintenant, d'ignorer encore un peu ma douleur. J'essaie de ramper. Je vois des yaks au loin, en train d'observer l'agitation, étrangement paisibles, rassurants. Mais je sens des bras m'agripper et me soulever, et l'apaisement repart avant même d'avoir pu s'immiscer réellement. Je crie, je me débats, pour rien, on me frappe encore au crâne. Le monde autour de moi devient flou pendant un moment, j'entends un bourdonnement, et des voix diffuses. Quand je reprends pleinement conscience, je remarque d'abord que Jona est l'un de ceux qui me tiennent, puis je lève les yeux et vois ma tante, avec une épée levée sur moi, prête à l'abattre. Derrière elle, au loin, d'autres yaks. Je ne sais pas pourquoi je les remarque encore. Je hurle, comme jamais je ne l'ai fait. La panique totale. Je vais mourir. J'essaie encore de me débattre. Soudainement, un de mes bras est libre et j'entends Jona crier. Je le vois, comme au ralenti, projeté devant moi, puis tomber. Au bas de la falaise. Et puis je sens quelque chose sur ma tête, comme une gêne, comme un coup, sauf qu'on ne m'a frappée, je vois alors ma tante hurler et se prendre une sorte de gros bâton pointu, qui semble venir de mon front, et je sens l'autre femme qui me tenait l'autre bras, être projetée au sol, par ma propre force.
« C'est... Une +anima ! »
Encore à terre et saignant abondamment du flan, ma tante hurle :
« Abattez-la ! »
Je me retourne et fuis en tentant d'éviter une trajectoire rectiligne, pour ne pas me prendre une flèche. Je n'ai plus mal aux pieds, et je ne sens plus de façon aussi lancinante la roche sur le sol. Je regarde en bas, et je vois des sabots. Je regarde mes mains. Elles sont toujours humaines, mais de longs poils ont poussé sur mes bras. Je continue de courir.

J'ai finalement pu les semer. Grâce au blizzard. Cette nouvelle longue laine qui me pousse sur le corps m'en protège pour la plus grande partie. Mes larmes gèlent sur mon visage. Hier, j'avais une famille, un village, un endroit où vivre, des amis, ... le bonheur... Maintenant, je n'ai rien de plus que ma solitude, cette souffrance... et mon anima. Je sais ce qu'il m'est arrivé. Je n'en ai jamais été témoin, je n'en ai jamais vu avant. Mais j'en ai entendu parler. Les +anima, ces enfants qui au moment où ils croient mourir se voient accorder l'âme d'une bête, un anima censé les protéger en leur donnant les pouvoirs de l'animal dans il provient. Dans mon cas, un yak. Cet anima, il m'aidera à reprendre mon village et à venger ma famille, un jour, quand je serai prête. Mais pour le moment, à cet instant, je veux juste les pleurer. Pleurer ce que j'ai perdu d'un jour à l'autre.


* Juste pour une précision hors texte, ce genre de constructions familiales existe réellement dans certaines cultures, même si c'est de plus en plus rare, et que les familles s'occidentalisent un peu partout. Il existe des tas de cultures où des gens peuvent faire des enfants pour d'autres personnes. Une sorte d'adoption programmée, quoi. Notamment dans les cas de couples stériles et oui, les couples de même sexe biologique, mais pas seulement. J'ignore exactement quel lien a ensuite l'enfant adopté avec ses géniteurs. J'imagine que cela dépend des cultures. Dans +Anima, il n'est jamais présenté ce genre de culture, mais il y a plusieurs cultures, y compris tribales, et ce manga laisse pas mal de marge pour imaginer des tas de cultures. Ici, j'ai choisi que l'enfant adopté considère ses géniteurs comme des membres de la famille, mais ce ne sont ni des parents, ni des oncle et tante. En revanche, il y a un lien de fratrie maintenue avec la progéniture "officielle" des géniteurs. J'aurais voulu inventer un terme pour qualifier ces différents liens, mais dans le cadre d'un one-shot, cela me semblait ajouter des complications inutiles. Voilà pourquoi j'ai mis des traits-d'union à "frère-de-sang", afin de montrer qu'il s'agit d'une forme de lien particulière et reconnue de fratrie. Un peu comme demi-frère, demi-soeur, belle-soeur et beau-frère sont des liens particuliers de fratrie.


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