Dragon Ball Timeline : Vegeta [fanfic terminée]

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar omurah le Jeu Mai 26, 2016 2:09

'ai pas envie de guetter un édit, du coup... post inutile :mrgreen:
J'avais fait un autre post mais il est sur mon autre PC, je dressais trois tournures possibles quant au devenir de Végétà. Mais bon, vu que c'est pour demain ('fin, aujourd'hui, du coup), je vais plutôt me contenter d'attendre sagement ^^
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Pensyves le Jeu Mai 26, 2016 22:56

Il reste une heure pour tenir parole et ne pas faire rager ton public
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar niicfromlozane le Jeu Mai 26, 2016 23:05

Je n'y arriverai pas mais je posterai avant de me coucher. Je suis dessus depuis 13h, je me suis un peu laissé emporter par l'euphorie du moment et une idée de dernière minute.

Ça vient.
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Lamantin_Furtif le Jeu Mai 26, 2016 23:08

MDr. à la semaine prochaine, les gens
"Dorenavant votre rage me parviendra comme un sketch de Gad Elmaleh"
Many, 12 juin 2016


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Guerres Glacées
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Alpha et Oméga
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Pensyves le Jeu Mai 26, 2016 23:10

Mouai, on peut attendre. Si je chapitre est moins mauvais que les autres, ça devrait aller pour une fois. Pi en plus, ça sera la fin du calvaire
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Antarka le Jeu Mai 26, 2016 23:18

+1 Pensyves, j espere que la prochaine utilisation de la machine sera l'occasion pour Vegeta d'aneantir l'auteur de cette fiction deplorable avant sa premiere publication.

Et je pourchasserais alors cet ordure de Saiyen jusqu au bout du temps et de l espace pour lui faire payer.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Axaca le Ven Mai 27, 2016 8:45

Tain il se couche vachement tard niic quand même :lol:
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Pensyves le Ven Mai 27, 2016 9:56

il a oublié de préciser qu'il était insomniaque et en était à son 5eme jour sans dormir. il compte battre le record du monde qui est de onze, on a le temps les gars !
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar ricou le Ven Mai 27, 2016 14:18

C'est décidé, grève de la lecture et des compliments tant qu'on n'aura pas obtenu ce qu'on veut ! :twisted:
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Pensyves le Ven Mai 27, 2016 14:40

ou alors on continue à troller et à faire rager les gens avec des up sauvages. J'ai déjà commencé à écrire mon commentaire de fin tellement l'attente est longue, c'est dire!
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Jak-Ich'an le Ven Mai 27, 2016 18:12

Pensyves a écrit:ou alors on continue à troller et à faire rager les gens avec des up sauvages.

Nop, ça n'arrivera pas. Les prochains posts qui n'ajoutent rien à la discussion seront supprimés. On a pratiquement une page remplie de posts inutiles, ça devrait être suffisant pour exprimer votre impatience.
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar niicfromlozane le Mer Juin 08, 2016 18:15

Bon, les jeunes.

Avec mon retard habituel, voici la première partie de la fin. Je poste en deux fois. La suite arrive tout-à-l'heure. J'espère.



Chapitre onzième : Réalité et Rêves

Partie I : Réconciliation


Précédemment dans Dragon Ball Timeline : Vegeta

— Arrête tout ça et joins-toi à moi pour vaincre Cèll. Si tu quittes ce monde, je te tuerai.




La planète Eldok n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Théâtre d'un affrontement titanesque qui avait ravagé tout son hémisphère nord, le fleuron touristique de la Fédération du Commerce galactique avait été depuis transformé en une gigantesque décharge planétaire où s'amoncelaient les ordures les plus malodorantes de dizaines de mondes. Des continents entiers avaient été recouverts de déchets aussi toxiques que nauséabonds, entrainant l'exode massive de tous ceux qui en avaient les moyens. Outre les plus démunis des anciens habitants, la planète n'était plus arpentée que par les individus les moins recommandables de la Galaxie du Nord. Et encore, c'était principalement ceux d'entre eux qui étaient dépourvus d'appendice nasal qui prenaient ce risque, pour des raisons olfactives assez évidentes. Quant aux quelques téméraires doués d'odorat, ils avaient tous de très solides raisons pour s'y aventurer et ne restaient jamais très longtemps.

À une exception près.

Le “fantôme des bas-quartiers” n'était pas un surnom médiatique. À vrai dire, ce n'était pas même une rumeur.
Les rares individus qui prononçaient ce nom faisaient tous exclusivement partie du Cercle paranoïde des Anciens Maîtres Assassins, dont le concile secret s'était toujours tenu sur Eldok et qui avait refusé de changer cette habitude malgré les circonstances -s'il était une chose capable de passer outre les profondes transformations qu'avait subies la planète, c'était bien le poids des traditions millénaires de cette institution. Mais même parmi les quinze membres réguliers du Cercle, on pouvait compter sur les doigts d'une main mutilée ceux qui avaient contemplé le visage du fantôme. Quant à connaître son véritable nom, ce n'était même pas la peine d'y songer. Autant dire que le “fantôme” portait bien son pseudonyme.
Depuis son arrivée, il n'avait accepté que trois contrats -au demeurant particulièrement lucratifs-, à l'exception du coup d'éclat qui l'avait révélé et qui était à l'origine d'un profond bouleversement de l'ordre établi dans les quartiers ouest de ce qui avait été la Capitale mondiale. Ces ruines constituaient le dernier bastion d'individus conscients de la planète, et le seul endroit où les miasmes permettaient encore vaguement la survie. L'essentiel de son temps, le mystérieux assassin l'occupait dans son repaire de banlieue : une maisonnette tout ce qu'il y avait de plus anodine, coincée entre deux collines de déchets amoncelés dans la perspectives d'une incinération qui n'aurait sans doute jamais lieu. Personne ne savait vraiment qui était le maître de cette masure, mais à l'exception d'une poignée d'animaux domestiques encore attachés à la notion de territorialité, tout le monde s'en fichait comme de la première lune, tant qualifier l'endroit de voie de garage de l'univers n'avait rien d'une hyperbole.

Pourtant, le fantôme était parvenu, en usant de mille stratagèmes et d'une discrétion à toute épreuve, à préserver un semblant de bien-être dans cet amas d'infection : un jardin intérieur connu de lui seul, où coulait une eau d'une pureté telle que la planète n'en connaîtrait plus jamais, avant de se jeter dans une mare entourée de plantes colorées aux parfums si denses et enivrants qu'ils parvenaient même à altérer la puanteur ambiante par quelques touches d'effluves agréables. Le tout était complété par un gazon d'un vert éclatant, doux et moelleux, sillonné par un chemin de pierres plates. Et c'est là, allongé au bord du point d'eau, que le fantôme s'offrait quelques moments de bonheur arrachés à l'âpreté de son existence, une main blanche baignant dans l'eau tiède qui reflétait la couleur émeraude de ses yeux, lorsque la voix nasillarde qu'il connaissait bien résonna dans son dos.

— J'ai enfin fini par te trouver.

La princesse déchue n'eut pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette voix. Durant toutes ces longues années d'exil, elle avait redouté ce moment au point de lui concéder ses pires cauchemars. Soltraki resta aussi digne que ce que son rang attendait d'elle, et pas la moindre once d'appréhension ne transparaissait dans sa voix quand elle répondit froidement, à la manière ambiguë des diplomates aguerris en pleine négociation :

— Tu as mis longtemps à arriver. Je commençais vraiment à croire que tu ne viendrais plus.

Vegeta fronça les sourcils en sentant les premiers signes de l'alterki. Elle tentait à nouveau de le manipuler.

— Arrête avec ça, ordonna-t-il. Ça n'est pas nécessaire. Tes pouvoirs n'ont plus aucun effet sur moi.

— Alors tu sais…

— Oui. Je sais.

Soltraki cessa de balancer son bras dans l'eau claire et se redressa en silence, toujours dos à son ancien amant.

— Finissons-en. Tout ça n'a que trop duré.

— C'est vrai, acquiesça Vegeta en s'approchant de la princesse.

La jeune femme frémit quand elle sentit la paume du saiyan entrer en contact avec son dos, puis elle retint sa respiration en attendant la déflagration qui devait l'emporter dans les limbes. Au moins serait-elle enfin délivrée de la puanteur et des insupportables vrombissements de l'usine de traitement des déchets.

Ses paupières retombèrent dans l'attente de l'inévitable.

La princesse ressentit alors une sorte de spasme. Ainsi, c'était donc vrai : si l'attaque était suffisamment violente, la victime n'avait même pas le temps de souffrir avant de mourir. C'est à peine si Soltraki avait perçu ce léger renflement quand le clapotis de la mare et les odeurs pestilentielles s'étaient évanouies.

Maigre consolation, elle allait enfin découvrir la réponse à la question commune à tous les peuples de l'univers : qu'y avait-il après la mort ?

D'abord, il n'y eut rien. Le noir. Le silence. Le néant. Puis, des murmures lui parvinrent. D'abord discrets, ils prirent rapidement de l'ampleur, comme si toute une foule l'entourait. Il y avait aussi une chaleur nouvelle qui tranchait avec la moiteur étouffante d'Eldok. Quant aux parfums qui envahirent son nez, ils étaient tous plus agréables les uns que les autres. Une sensation étrange de bien-être l'enveloppa, comme mille caresses légères de son enfance qui auraienteffleuré sa peau. Les vieux mythes disaient vrai : la mort était une délivrance, et il y avait quelque chose de beau et de rassurant, au-delà.

Soltraki rouvrit les yeux.

Elle se trouvait dans une immense pièce de marbre blanc, haute de plafond, aux parois richement décorées de velours rouge et irradiant une douce lumière filtrée par des vitraux aux camaïeux complexes. Il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser quel était cet endroit, qu'elle ne connaissait que trop bien.

La salle de réception du Palais royal de Lantraki était noire de monde.

La princesse était de retour chez elle.


Tout autour d'eux, les quidams avaient formé un cercle dans la foule particulièrement compacte. Peu habitués à voir se matérialiser les gens sous leur nez, ils se remettaient de leur stupeur et s'exprimaient de plus en plus vertement sur le phénomène, tandis que certains reconnaissaient leur princesse disparue, mais Soltraki ne percevait pas les mots, uniquement la tendance compréhensible à la défiance. Son esprit était ailleurs. Encore sous le coup de la surprise, la bouche à moitié béante, elle porta sur Vegeta une expression d'incompréhension totale.

Le saiyan avait détourné les yeux, qu'il gardait plissés en direction du sol, les bras croisés, fuyant son regard. Mais Soltraki ne connaissait que trop bien cette expression pour savoir que c'était ainsi que son ancien partenaire cachait ses malaises.

Quel plan tordu avait-il bien pu germer dans l'esprit du prince ? Comment avait-il accompli le prodige de les ramener sur sa planète ? Était-ce une illusion ? Tentait-il de la manipuler ? Pourquoi ne l'avait-il pas encore tuée ?

Le cerveau de la princesse se mit immédiatement en marche pour explorer l'ensemble des possibles et jouer ses cartes au plus près des probabilités de victoire. On ne ressortait pas d'une éducation royale couplée à une formation d'assassin lantraki sans en retirer certains réflexes indispensable à la survie, tant dans une cour princière que sur un champ de bataille.

Soltraki avait bien trop fréquenté Vegeta pour douter que s'il l'avait cherchée, c'était pour se venger de l'humiliation qu'elle lui avait fait subir. Et connaissant ses penchants, il se préparait à la torturer de la plus ignobles des façons. Il allait peut-être même prendre son peuple en otage ! La princesse chercha une issue à cette inextricable situation. Et quand enfin elle parla, tout autour d'eux la foule se tut dans l'instant. Seul demeura, à une vingtaine de mètres, la clameur d'un groupe de gardes qui fendait lentement la foule pour rejoindre des deux intrus.

— J'ai agi seule, affirma la princesse. Le peuple de ma planète n'y était pour rien.

Alors Vegeta rouvrit les yeux et fixa durement Soltraki.

— Ce n'est pas important.

La jeune femme ne put cacher sa déconvenue :

— Je t'en prie, Vegeta. Venge-toi sur moi. C'est ton droit. Mais épargne mon peuple.

— Je ne suis pas venu pour me venger. Je suis venu te tirer du bourbier infâme dans lequel tu te cachais inutilement.

Cette fois, c'est la stupeur la plus absolue qui frappa l'héritière du trône. Ça ne pouvait pas être vrai. Il n'avait pas pu lui pardonner comme ça. Il cachait forcément quelque chose.

— Écoute, poursuivit le saiyan toute cette histoire avec Freezer, c'est terminé. La vie doit continuer. Si je suis venu, c'est parce que je ne voulais pas que tu gâches la tienne à cause ce qui s'est passé. Il faut aller de l'avant.

La princesse n'en croyait pas ses oreilles. Le fier Vegeta ? Ce guerrier impitoyable aux côtés duquel elle avait anéanti des peuples entiers ? Ce Super Saiyan qui avait vaincu le maître de la Fédération ? Cette légende vivante qui avait ébranlé l'ordre établi de toute une galaxie ? C'était lui qui tenait des propos pareils ? Impossible.

— Bon, je dois y aller, déclara-t-il sans émotion, comme s'il s'adressait à un vieil ami, tout en portant deux doigts à son front.

— Attends, Vegeta. Tu ne peux pas partir comme ça.

Le prince haussa un sourcil.

— Tu me dois une mort honorable, affirma-t-elle. C'est la règle. J'ai joué. J'ai perdu. Tu ne peux pas simplement m'ignorer ! Ce n'est pas comme ça que ça marche.

Vegeta secoua la tête de droite à gauche avant de répliquer :

— C'est fini, tout ça. Tu as fait ce que tu pensais devoir faire. Personne n'a besoin de mourir aujourd'hui.

Soltraki n'en croyait pas ses oreilles.

— Qu'est-ce que tu racontes ? vociféra-t-elle. Qu'as-tu fait de ton honneur ? N'es-tu donc pas le prince du peuple saiyan ?!

— Quel peuple saiyan ? Les saiyans ont disparu. Ils ont été anéantis par Freezer. Je ne suis plus le prince de personne. Toi, en revanche, tu régneras un jour sur cette planète toute entière. Anéantir ta planète ou te tuer ne me rendra pas la mienne, et je n'en retirerai rien. Je le sais. J'ai essayé.

— C'est pitoyable ! Tu n'as plus aucune fierté !

Le regard de Vegeta changea. C'était presque imperceptible, mais quelqu'un qui aurait suffisamment bien connu le prince aurait pu l'interpréter comme de la tendresse ou de la compassion.

— On peut tous dépasser nos propres limites.

Soltraki en resta sans voix. Ça ne pouvait pas être Vegeta. Jamais Vegeta n'aurait dit ça. Le Vegeta qu'elle connaissait aurait volontiers sacrifié l'univers connu si ça avait pu apaiser un instant sa soif inextinguible de gloire et de renom. Était-il possible qu'il ait pu changer à ce point ? Qu'il soit vraiment revenu pour la tirer de l'enfer sans nom où elle se terrait ? Elle n'osait y croire. La princesse cherchait encore ses mots quand le saiyan reprit :

— Je dois y aller maintenant. Ma femme et mon fils m'attendent.

— Ta femme ? Ton fils ?

Un moment qui n'appartenait pas à ce monde s'empara des anciens amants. L'avenir hésita un instant à matérialiser un univers complètement différent de celui qu'ils avaient connu ; un univers fait d'aventures, de violences, de luttes pour le pouvoir, de soumission de systèmes entiers et de combats aussi épiques qu'improbables. Un univers destructeur qui voyait unis deux des plus importantes puissances de la galaxie dans la conquête commune et chimérique d'un espace infini.
Puis l'existence mit un terme brutal à l'attraction de cette réalité fantasmatique. Pourtant, quelque part, ailleurs -dans un autre temps, peut-être?-, il fallait que cette réalité existe pour que son écho pût être aussi puissant.

Ils restèrent encore quelques secondes à croiser les regards, comme dans leur jeunesse, puis un sourire commun entendu désamorça toute tension. Au moment où les gardes finirent enfin de fendre la foule pour les rejoindre, Vegeta conclut leur échange :

— Prends soin de toi.

Puis il disparut.




Image Image Image




En pensées, Vegetà rampait dans la Salle de l'Esprit et du Temps. Il y rampait depuis des années. Il y rampait chaque nuit, mais aussi à chaque fois que sa volonté se relâchait et l'emportait dans ce douloureux souvenir. Chaque nouveau mouvement y était un effort démesuré pour vaincre la souffrance et la mort.
Et pourtant, chaque nouveau mouvement raffermissait son nouvel idéal. Freezer pouvait bien aller au diable ! Il finirait par le vaincre, c'était désormais certain. Il n'aurait besoin de personne, pour ça. Ni Soltrakì, ni Nappà, ni personne. Tout cela ne l'intéressait plus.
Non, son nouvel objectif était clair : il allait surpasser son double. Quelle plus belle consécration que de vaincre un être légendaire qui n'est autre que soi-même ? Le dépassement de lui-même était devenu son nouvel objectif.
Ainsi, à chaque allonge douloureuse, il entérinait tant sa certitude de supériorité que sa détermination à se venger de celui qui l'humiliait ainsi. Il ne pouvait y avoir qu'un seul Prince des Saiyans. Et ce serait lui.

Du moins, c'est la certitude à laquelle il s'était accrochée, car il n'avait fait qu'enchaîner les échecs cuisants. Kakarottò et Freezèr l'avaient humilié lorsqu'il pensait sa victoire ineluctable. Ce maudit namèk lui avait même volé la mise à mort du tyràn juste sous son nez. Quand enfin il s'était transformé en Super Saiyan, ç'avait été pour essuyer un nouvel échec. Pire : à ce moment, c'est Krilìn qui lui avait volé la vedette en révélant un pouvoir encore supérieur au sien.

Puis il avait subi le plus profond des affronts : être poussé à une alliance avec Ghoùrd. Peut-être bien l'être qu'il méprisait le plus dans toute la galaxie. Le commandò n'était que faiblesse, fourberie, triche, duplicité et sournoiserie. Aux yeux de Vegetà, Ghoùrd était une anomalie immonde dont les valeurs étaient à celles des saiyans ce que l'Amour était au Vice. Et pourtant, pour atteindre son objectif, pour enfin devenir l'être le plus puissant de toutes les réalités, Vegetà s'était abaissé à conclure une alliance avec lui.
Et une fois encore, il avait été vaincu. Une fois encore, c'était Krilìn qui avait combattu au premier plan. Ce nain insignifiant enfermé dans le corps de Ginyù avait vaincu Buù, il avait poussé son double dans ses derniers retranchements. L'avait même obligé à fuir… C'était inacceptable.

Toutes ces humiliations exacerbaient la colère du prìnce saiyan. Pour échapper à ces douloureux souvenirs, il avait cependant réussi à trouver une méthode imparable : s'entraîner. Cet idiot de double lui avait donné la meilleure motivation qui soit : la volonté de le surpasser.

Cette obsession l'avait animé chaque seconde de chaque jour. Il s'en était nourri, l'avait embrassée toute entière. Il en avait besoin, pour pouvoir oublier ces blessures incurables que l'existence avait infligées à sa fierté. Dès qu'il s'en détournait, le passé ressurgissait en trombe. Son honneur saiyan aspirait à réparation et criait vengeance, lui imposant le souvenir de ses défaites les plus cuisantes. Dès que son esprit s'égarait, ses frustrations lui faisaient revivre sans cesse les pires humiliations qui lui avaient été infligées.
Alors, pour leur échapper, il n'existait qu'un seul moyen :

Spoiler
Je vais surpasser Kakarotto ! Je vais vaincre Kakarotto !! Je vais devenir le n°1 !!

Vegetà cligna des yeux.

Pour leur échapper, il n'existait qu'un seul moyen :

Il devait surpasser son double.

Il devait surpasser le Super Saiyan, une fois encore.

C'est cette obsession à devenir enfin l'être le plus puissant de l'univers qui lui accordait un semblant de repos dans sa torture. Cette obsession qui l'exhortait à des entrainements toujours plus redoutables auxquels il s'abandonnait entièrement. Cette obsession qui lui offrait un répit dans l'assaut répété de ses pires cauchemars. Cette obsession qui lui permettait de se soustraire à un passé qu'il ne souhaitait plus regarder en face ; un passé composé de limites, de faiblesses, d'obéissance, de soumission et d'échecs inéluctables.

Mais finalement, après tant d'années d'efforts, les cloches de la vengeance résonnaient enfin à ses oreilles. Ses aspirations les plus folles allaient enfin prendre corps. Sa patience et son entraînement surhumain allaient être récompensés !

D'après ses informations, la machine pouvait encore faire deux sauts. Le premier, il l'utiliserait pour tuer Bulma et Trunks. Puis il deviendrait plus fort. Infiniment plus fort. Il avait tout le temps pour ça. Cette machine était une Salle de l'Esprit et du Temps sans limite d'utilisation, dont il comptait bien en profiter au maximum. Et quand finalement il n'y aurait plus aucun doute sur sa victoire, il retournerait au moment de son départ pour achever Vegeta à la place de Cèll. Il détruirait aussi ce sale lézard au regard fourbe qu'il n'avait jamais apprécié. Et puis il tuerait Bulmà, également. Son double l'avait sauvée, une fois. Il ne serait pas insensible à ce geste, même si elle n'était pas vraiment sa femme.

Voilà ce qui occupait son esprit, tout à la fois, quand le Prìnce des Saiyàns activa la machine temporelle, un rictus dément au travers du visage.



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La réunion que la famille Brief avait organisée pour célébrer l'invocation de Shenron battait son plein. Les convives, réunis en petits groupes disparates autour des nombreuses tablées que Bulma avait fait dresser dans le jardin ensoleillé de la Capsule Corp, n'étaient pas avares d'anecdotes croustillantes sur leurs dernières péripéties personnelles. Mais contrairement à Chaozu et C-18, Son Goku n'écoutait plus le récit de Yamcha que distraitement, tant son attention était accaparée par la légère fluctuation de Ki qu'il croyait avoir ressentie quelques secondes plus tôt. Par réflexe, il chercha des yeux Vegeta pour obtenir confirmation.
Le prince se tenait adossé à un arbre, les bras croisés, à regarder distraitement Goten et Trunks construire des châteaux de sable. Il paraissait complètement perdu dans ses pensées et ne semblait pas en mesure d'avoir remarqué quoi que ce soit. Goku ne pouvait se fier entièrement aux sens habituellement aigus de son rival.

Mais ce qu'il avait ressenti était peut-être une conséquence indésirable de leur combat de la veille… Il avait pris de sacrés coups. Alors il se tourna instinctivement vers la seule personne présente dont la concentration ne souffrait d'aucune discussion : Piccolo. Et quand leurs esprits se croisèrent, le regard désinvolte du saiyan laissa la place à une expression plus grave : Piccolo avait lui aussi ressenti une anomalie. Son Goku se leva, les poings déjà fermés au bout de ses bras écartés le long du corps, toute son attention focalisée sur ce qui avait pu créer cette fluctuation.

• Attends Goku ! l'apostropha mentalement Piccolo. Je pense qu'il s'agit simplement de Vegeta.

Le saiyan lui adressa un regard étonné.

• Vegeta ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Il est juste à côté de nous.

Piccolo poussa un soupir silencieux. Il entreprit d'expliquer prendre la peine de masquer sa lassitude :

• Vegeta se prépare à sauter dans le temps. Il a simplement dû revenir avant son départ. Et s'il cache son énergie comme ça, il a sûrement une bonne raison. Fais-lui confiance.

Son Goku resta quelques secondes le regard dans le vide, dans un effort intellectuel manifeste.

— Oh ! lâcha-t-il enfin à voix haute, sur le ton des enfants qui viennent d'assimiler pourquoi deux et deux font quatre.

Yamcha s'interrompit et la tablée leva vers lui un regard interrogateur. Goku prit un air décontracté et, tout en agitant la main dans un geste désinvolte, tenta de les rassurer maladroitement :

— Oh, ne vous inquiétez pas ! Je viens de me souvenir que j'avais une course à faire ! Je reviens tout de suite !

• Non Goku ! Ne t'en… amorça Piccolo.

Mais le saiyan avait déjà disparu.

— …mêle pas… murmura le namek pour lui-même, blasé.


Goku reparut dans une forêt, à côté d'un foyer de pierre. Vegeta, assis de l'autre côté du feu sur une pierre plate, dévorait de larges parts de l'animal sauvage qu'il avait fait griller ; une sorte de lion à six pattes, dont le dos et la queue auraient été orné de pics.

— Salut ! lança joyeusement Goku tout en se servant d'une part du repas et en s'asseyant en tailleur au bord du foyer.

— Qu'est-ce que tu fous là ? demanda froidement Vegeta sans lui accorder un regard.

— Ben je voulais voir ça ! Tu es ici et là-bas en même temps ! Ça n'arrive pas tous les jours !

Vegeta, incapable de répliquer tant sa bouche était pleine, tourna les yeux vers lui des yeux ronds, qui exprimaient à la fois l'incrédulité et l'ébahissement.

Il n'y a aucune justice, songea le prince. Aucune…

— Bon, alors ! Comment ça s'est passé ? demanda Goku avec une fébrilité manifeste.

Puis il leva soudain les yeux au ciel, l'index au travers des lèvres dans une attitude qui suggérait une profonde réflexion.

— C'est vraiment incroyable ! constata-t-il Je vais même savoir avant toi ce qui t'est arrivé !

— Attends ! s'inquiéta soudain Vegeta. Tu étais à la fête de Bulma ! Mon double m'a repéré aussi ?

— Je ne crois pas, le rassura Goku. À part Piccolo et moi, personne n'a rien remarqué.

Logique, songea le prince. C'est déjà arrivé dans cette même timeline. Ça n'a pas pu se passer autrement cette fois.

Vegeta fut pris d'une certain vertige. Cela signifiait-il qu'il n'existait aucune réalité où il ne s'était pas trouvé présent en deux endroits à la fois ? Qu'en était-il de son libre arbitre qui lui permettait de se révéler sur l'instant s'il le souhaitait ? Se trouvait-il bien dans son véritable univers ?

Le prince calma d'un sursaut d'orgueil ces considérations. Il en parlerait avec Bulma le moment venu. Il vérifia l'heure. Dans moins de trois minutes, son "double" allait effectuer le saut dans le passé. Vegetà arriverait dans les minutes qui suivraient. Goku l'arracha à ses pensées.

— Alors, raconte ! Pourquoi tu es revenu si tôt. Et pourquoi tu te caches ?

— Je n'ai pas le temps de tout t'expliquer, répondit Vegeta. Il va se passer un truc un peu bizarre. Je préférerais que tu ne t'en mêles pas.

— Comme tu voudras, acquiesça Goku en emportant une large bouchée de viande. Il va 'che pa'cher quoi ?

— T'occupes. Ça me concerne moi.

— OK.

Un silence uniquement troublé par la mastication de Goku s'installa. Vegeta fixait son rival, mais ce dernier semblait complètement détaché et se contentait de faire disparaître de larges portions du repas dans son gosier.

— Vraiment tu ne veux pas en savoir plus ? demanda finalement Vegeta.

— Bah oui. 'che t'ai même po'ché la que'chtion. 'cha veut bien dire que 'che veux… Goku s'interrompit pour avaler. …savoir. C'est toi qui n'veut pas m'en parler.

— C'est vrai, concéda le prince, décontenancé. Mais je m'attendais quand même à ce que tu insistes un peu.

Son Goku lui jeta un regard étonné.

— Si j'avais insisté, est-ce que tu m'aurais expliqué ?

— Je ne pense pas, non, admit Vegeta après une seconde de réflexion.

— Alors qu'est-ce que ça change ?

— Ce n'est pas le problème. C'est une question de principe.

— Une question de quoi ?

Vegeta se demanda une seconde comment expliquer à son compagnon ce qu'était un principe, puis se ravisa.

— Laisse tomber, je dois y aller. Tu viens avec moi où tu finis la viande ?

— Dis, tu te souviens qu'on a parlé d'un match retour si tu apprenais des nouvelles techniques ? demanda Goku en ignorant complètement la question du prince ; son esprit semblait accaparé par autre chose.

— Vraiment je n'ai pas le temps, là. Alors tu viens avec moi ? répéta Vegeta en lui tournant le dos, déjà sur le départ.

Son Goku se leva et épousseta le bas de sa tunique en annonçant :

— Il y a aussi à manger là-bas, je viens avec toi. Mais avant ça, réponds-moi toi aussi : tu as de quoi rendre un nouveau combat intéressant ?

Vegeta tourna un œil dans sa direction et sourit.

— Ça se pourrait bien.

Les deux saiyans s'accordèrent quelques secondes d'un plaisir entendu : le frisson du combat.

— Bon, coupa Goku. Qui pratique le Sunkan Ido ? Toi ou moi ?

— Moi, bien sûr. Tu n'es plus au niveau, railla Vegeta.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Je dis que je maîtrise mieux l'alterki que toi.

— Bien sûr que non, s'indigna Goku. Y avait pas mal de défaut dans ton mouvement, hier. Tu as eu de la chance de m'avoir par surprise.

— Si tu ne me crois pas sur parole, on n'a qu'à vérifier, proposa Vegeta. Celui des deux qui se matérialise le plus loin de Piccolo gagne, ok ?

— Ok !!

Les deux saiyans portèrent simultanément deux doigts au front et poussèrent leur concentration à l'extrême.



Image Image Image




Piccolo regarda la machine disparaître. C'était à chaque fois une sensation étrange. Voir la matière disparaître de cette façon et imaginer qu'elle voyageait à travers le temps… C'était impressionnant. Le namek ne put s'empêcher d'envier Vegeta.

Et si je demandais à Bulma de… Non… C'est une mauvaise idée..

Les auras de Vegeta et Goku explosèrent soudainement, à l'autre bout de la planète. Cette fois, tous les guerriers sentirent très précisément leur présence et tournèrent la tête dans cette direction.

L'instant d'après, les deux saiyans se matérialisèrent tous deux à quelques mètres de Piccolo, côte-à-côte.


— Hé ! Hé ! J'ai gagné ! s'exclama Son Goku.

— Pas du tout ! s'indigna Vegeta. C'est un match nul !!

— Ne sois pas de mauvaise foi ! J'ai au moins trois centimètres d'avance sur toi.

— C'est simplement que tu as les pieds plus grands. On est exactement au même endroit !

Bulma les interrompit immédiatement.

— Ça suffit, tous les deux. Ce n'est pas le moment de jouer. Qu'est-ce que tu fais là, Vegeta ? Où est la machine ?

— C'est un peu compliqué à expliquer… bafouilla le prince. Elle va arriver d'un moment à l'autre, sur le prochain point de contact disponible.

— Quoi ? Mais comment est-ce que tu peux être là ? s'étonna sa femme.

— Disons que je me suis laissé voler la machine après le deuxième saut. J'avais besoin d'un peu d'air.

— C'est impossible ! Il n'y a que toi qui puisse…

Bulma s'interrompit en pleine phrase, à l'instant où elle comprit qui allait arriver avec la machine temporelle. Elle tourna un regard furieux vers Vegeta.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ? gronda-t-elle.

— Rien. C'est lui qui a refusé d'entendre raison. Il vient ici pour vous tuer, toi et Trunks.

— Quoi ? s'étonna Bulma.

— Oui, et il avait une version plutôt coriace de Cell avec lui. Je n'ai pas eu d'autre choix que de l'envoyer ici.

— Mais comment est-ce que tu es rentré ?

— J'avais une deuxième machine. Je l'ai eue sur Namèk.

Bulma secoua la tête comme si elle reprenait ses esprits.

— Tu as dit qu'il veut nous tuer, Trunks et moi ? Pourquoi ?

— Eh bien, disons qu'il ne t'a pas rencontrée comme je t'ai rencontrée. Devenir l'être le plus puissant de son univers ne lui suffisait pas. Il cherche à me faire du mal.

Sa femme posa sur lui un regard interloqué.

— Et qu'est-ce que tu vas faire, toi ?

— Je vais l'empêcher de vous tuer.

— Comment ?

— Je vais le tuer lui.
Dernière édition par niicfromlozane le Lun Jan 09, 2017 17:16, édité 3 fois.
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar Axaca le Mer Juin 08, 2016 19:19

NEED LA SUITE

Sérieusement, si tu nous refais le coup de poster le prochain chapitre avec une semaine de retard, je te tue. mais genre vraiment.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar omurah le Mer Juin 08, 2016 23:31

Image

Les amis, l'heure est grave. la partie II du chapitre décroche pas, pourtant j'ai bien dû appeler 1000 fois... et je commence bizaremment à voir de nouvelles utilités au cordon de mon téléphone, si vous voyez ce que je veux dire.
(si tu ne vois pas le cordon d'argent, tout est normal, ça veut juste dire que tu es mort(e) d'impatience avant moi #référenceobscure)
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Re: Dragon Ball Timeline : Vegeta

Messagepar niicfromlozane le Jeu Juin 09, 2016 0:54

Allo ? Allo ?


Ah zut.


Ça répond pas…


Bon.


Comment dire ?



Il fallait bien que ça arrive.



Regardez.



Et n'en attendez pas trop.



Ça pourrait être amusant.



Voilà



La fin de cette histoire.









Chapitre onzième : Réalité et Rêves

Partie II : Liberté





Bulma n'eut même pas le temps de s'indigner. Au même instant, un point lumineux apparaissait à quelques mètres au dessus du sol et tourna sur lui-même de plus en plus rapidement. Au bout de quelques secondes, la machine temporelle flottait dans les airs et entamait sa lente descente vers la terre ferme.

L'aura dorée de Vegeta explosa, parcourue des éclairs caractéristiques. Il ordonna d'une voix forte à toute l'assemblée :

— Ne vous approchez pas ! Je m'en occupe !


Vegetà inspira profondément et lança la procédure d'ouverture, une lueur terrifiante au coin de l'œil, typique des prédateurs les plus féroces.

Mais lorsqu'il aperçut la foule immobile qui l'entourait, il comprit instantanément que quelque chose ne tournait pas rond.

Qu'est-ce que c'est que ça ? On dirait qu'ils m'attendent.

Puis, attiré par la lumière d'or qui pulsait autour de son double, son regard croisa celui de Vegeta.

— Que… Comment ? balbutia Vegetà. Tu ne peux pas être là !! C'est impossible !

— Et pourtant, je suis bien là. Qu'est-ce que tu croyais ? Que j'allais te laisser tuer ma femme et mon fils ?

Le prìnce sembla se ressaisir.

— Bah, ça ne change rien. Je vais tous vous atomiser !!

À son tour, Vegetà activa sa transformation. Les deux auras d'or pulsèrent quelques secondes de plus dans un silence surréaliste, puis les deux saiyans disparurent dans une déflagration détonante quand ils décollèrent pour entamer leur ultime combat.


Gohan s'approcha de son père et de Piccolo..

— On fait quoi ? C'est normal, ça ?

— Je ne sais pas, répondit Goku. Vegeta nous a demandé de ne pas nous en mêler. Il avait l'air sûr de lui.

— Il est clairement supérieur, compléta le namek. Il n'y a pas à s'inquiéter.

Bulma n'était clairement pas de cet avis et el fit savoir :

— Il s'apprête à se tuer lui-même et ça ne vous inquiète pas ? Vous êtes vraiment tous cinglés !

— Qui sait ce qu'il lui est arrivé dans le passé, répliqua Piccolo. Tu l'as entendu comme moi : son doùble veut vous tuer, Trunks et toi. Vegeta n'a pas le choix. C'est lui ou vous.


Les coups fusaient de toute part. Les deux saiyans volaient sur des centaines de mètres à chaque nouvel échange et la capitale de l'Ouest était déjà loin. Et comme lors de chacun de leurs précédents affrontements, la balance penchait inexorablement en faveur de Vegeta. Le prince n'utilisait même pas l'alterki, mais il prenait toujours plus d'ascendant.

Soudain, Vegetà encaissa un nouveau direct cuisant à la mâchoire. Il vola en vrille et se stabilisa juste à temps pour parer le coup suivant et tenter une réplique. Mais son double esquiva facilement et profita d'une nouvelle ouverture pour enfoncer un gant blanc au plus profond de son estomac, avant d'abattre ses poings joints dans son dos pour l'envoyer s'écraser à terre, dans une forêt désolée qu'un incendie avait dû ravager quelques mois plus tôt.

Là. entre des arbres épars calcinés, le prìnce se redressa à quatre pattes en crachant une gerbe de sang, juste à temps pour voir Vegeta atterrir à quelques mètres de lui.

— Tu n'as aucune chance de l'emporter, et tu le sais, asséna le prince.

Pour seule réponse, Vegetà lança une vague d'énergie à bout portant, suivie d'une pluie de kikohas.

Son double ne broncha pas. Il s'était attendu à une telle attaque. Après tout, à chaque fois qu'il s'était retrouvé au pied du mur, il avait toujours réagi ainsi, que ce soit contre Reecum, Freezer, Cell ou Buu. Toujours cette même explosion d'énergie, dans un vain espoir de faire la différence. Tout ça parce qu'il n'avait jamais réussi à admettre la défaite. Comment avait-il jamais pu penser que c'était une bonne idée ?

Vegeta hésita.

Il aurait pu disperser la fumée mais il attendit patiemment que le vent le fasse pour lui, afin de signifier à son doùble à quel point ses attaques était inutiles. Mais quand ce fut le cas, il eut un instant de panique : son doùble avait disparu. Il chercha autour de lui, craignant, malgré la présence de Goku et Gohan, que la vie de sa famille ne soit mise en danger. Mais rapidement, il localisa Vegetà. Haut, dans le ciel, dans une posture qu'il ne connaissait que trop bien. La préparation d'un Canon Garrick.

Alors Vegeta se mit à rire. Quelle ironie ! L'histoire était un éternel recommencement. Lui en hauteur, à préparer cette attaque alors qu'il attendait à terre pour contrer. Sauf que cette fois, il se trouvait à la place de son ancien rival. L'espace d'un instant, il s'imagina pratiquer le Kamehameha. Mais cette idée disparut aussi vite qu'elle était venue.

Il n'était pas Goku. Il ne serait jamais Goku. Et tant mieux. Il préférait de très loin être Vegeta.

Le prince observa attentivement la formation de l'une de ses premières techniques. Il l'avait mise au point pour écraser des adversaire au sol. Il faut dire que le Canon Garrick se prêtait assez bien à cette situation, à cet avantage en terme de hauteur. Pour Vegeta, il s'agissait de l'occasion parfaite pour affirmer sa supériorité, une fois pour toute. Alors il ramena ses mains en arrière et prépara la même technique…


— Je rêve ou le sol tremble ?! s'écria Bulma, tout en peinant à conserver son équilibre.

— C'est à cause du combat entre les deux Vegeta, expliqua Piccolo, les bras croisés, impassible, le regard fixé sur l'horizon.

— Hein ?! Mais il faut les arrêter !

— Non, surtout pas ! intervint une troisième voix.

Goku avait pris la parole sur un ton presque froid, si bien qu'il attira l'attention malgré lui. Sous la pression du regard de Bulma, il se décida à expliquer :

— C'est un combat important pour Vegeta, il en a besoin. Personne ne doit intervenir, ni même aller voir comment ça se passe. On reste ici et on attend.

— Mais… il va gagner ? s'inquiéta la scientifique.

Goku pris une grande inspiration et après quelque seconde, il répondit avec un sourire en coin :

— Bien sûr qu'il va gagner. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est comment il va gagner...


Vegeta tremblait, écrasé par sa propre puissance. Il constata avec satisfaction que malgré tous les changements qui étaient survenus, le combat demeurait un plaisir. Son esprit saiyan restait intact. Au diable la cruauté, la perversion ou la fierté, il ne s'agissait que de détails face au plaisir d'un bel affrontement. Des peccadilles qui, en raélité, entravaient encore son double. En fait, ces valeurs faisaient de lui leur prisonnier, comme l'avaient fait Freezer et Soltraki. L'espace d'un instant, Vegeta éprouva une certaine pitié à son encontre. Son adversaire ne connaîtrait jamais la paix qui l'avait fait grandir.

Au même moment, sous les nuages noirs que la violence de leurs kis avaient rassemblés, Vegetà fit feu, hurlant le nom de sa technique comme un ultime défi. Défi auquel son adversaire répondit. L'impact entre les deux vagues d'énergies vit vibrer toute la région. S'il restait des être vivants dans les parages, ils avaient depuis bien longtemps pris la fuite. Qui ne l'aurait pas prise ? Les deux rayons violets, dans la semi-obscurité provoquée par la couche nuageuse, illuminaient la scène d'une lueur obscure, comme si les ténèbres s'entre-déchiraient dans une lutte sans merci. Et lentement, la terre craquelée repoussait les cieux sombres de sa lumière…

Vegeta avait d'abord été surpris. Il se demanda même s'il avait surestimé son adversaire au moment de l'impact. Ses bras avaient craqué et ses jambes étaient enfoncées dans le sol jusqu'au genou. Mais au moment où il commença à renforcer son attaque, il comprit que son doùble avait tout donné pour l'écraser. Il aurait pu choisir le pouvoir explosif du Big Bang ou le déluge du Final Flash. Mais non. Il avait choisit la précision du Canon Garrick pour en finir. Et, au pire, détruire la Terre. Mais ça n'avait pas fonctionné. Ça n'avait pas suffi. Il perdait du terrain, même le plus novice des guerriers pouvait le voir. Vegetà allait mourir.

Alors, Vegeta hésita.

Au fond, le comportement de Vegetà ne lui appartenait que partiellement. Certes, le prìnce restait responsable de ses actions, mais c'était lui, Vegeta, qui avait attisé cette haine à son encontre. Il avait provoqué et alimenté des années durant cette obsession, comme une mauvaise parodie de celle qu'il avait lui-même entretenue pour Goku. S'il avait agi différemment, s'il s'en était tenu au plan de Bulma, Vegetà n'aurait pas fini ainsi…

Spoiler
— Tu repars demain et tu vas remettre de l'ordre dans tout ça. C'est bien compris ?


Non, son doùble ne mourrait pas ainsi, pas dans un duel d'énergie. Tuer Vegetà, c'était la solution de facilité. Il y avait encore des choses à dire. Des comptes à régler. Mais une rédemption pour son doùble était-elle seulement possible ?

Son Goku, lui, aurait trouvé une solution. Et s'il avait échoué, et bien, il en aurait inventé une autre. Et une autre encore.

Cette pensée frappa Vegeta bien plus fort qu'aucun coup n'aurait pu le faire. Il devait… il devait au moins essayer

Alors, quand son attaque fut sur le point d'emporter son adversaire, il réduisit sa puissance pour l'épargner. Néanmoins, une explosion eut tout de même lieu au point de rupture. Et Vegetà fut décroché du ciel…

L'impact fut lourd quand il s'écrasa sur le sol meuble meuble de la forêt morte. Vegeta apparut les bras croisés face à son double, qui venait à peine de se relever.

— Le combat est terminé. Il faut qu'on parle, maintenant.

Son adversaire ne répondit pas. Il restait immobile, les bras ballants, fixant le sol. Puis, soudainement, il se redressa vivement, pointant son ennemi avec son index et son majeur. Une explosion eut lieu sur la poitrine de Vegeta, suivie d'une deuxième, puis d'une troisième, chacune précédée du même mouvement. Le prince était de nouveau plongé dans la fumée. Son adversaire se rapprochait déjà, préparant un kikoha dans sa main droite, laissant à peine un mètre entre lui et l'ancienne position de sa cible, qui n'avait pas bougé d'un iota.

Jaillissant de cette brume grise, deux doigts dans un gant blanc vinrent se poser sur le plastron du prìnce. Un index et un majeur. Et une énorme explosion retentit. Vegetà fut projeté en arrière, glissant sur le sol avant de se rétablir d'une roulade arrière. Puis il leva les yeux, tombant nez à nez avec une paire de jambe dans une combinaison bleue.

— Tu as fini ?

Cette question fut suivi d'un coup de pied en plein visage, redressant le double par la force.

— Moi je peux continuer, mais je préfère qu'on s'arrête là.

Vegetà poussa un cri de colère et se jeta sur son double, le poing dressé. Celui-ci n'eut aucun mal à l'esquiver, répliquant à l'aide d'un crochet fulgurant dans les côtes.

— Arrête, c'est pathétique…

— Ferme-la ! rugit Vegetà en crachant une gerbe de sang-

Chaque tentative, chaque coup, chaque attaque se solda par un échec cuisant. Vegeta parait tout. Il connaissait ce style de combat. C'était le sien. Ou du moins, ça l'avait été. Il en connaissait chaque faiblesse, chaque ouverture. Et lui-même compensait par l'alterki et quelques variations. Mais enragé comme l'était son adversaire, il n'aurait aucun mal à prédire des frappes qui ne s'adaptaient plus à la situation.
Tout ça n'avait décidément plus aucun sens.
Il finit par envoyer son doùble au sol d'un revers qui tenait presque de la gifle.

Il voulut le convaincre avec des mots, mais Vegetà se montra plus réactif. Il bondit sur la source de sa haine, une main plaqué sur son torse.

— BIG...

Vegeta répliqua d'un coup de tête qui renvoya sèchement son ennemi au sol. Il savait son doùble désespéré, mais de là à sacrifier un bras pour la victoire... Et encore, une victoire temporaire. Mais maintenant, il fallait se rendre à l'évidence. Couvert de poussière, blessé à la tête, le plastron en ruine et un super saiyan de niveau 2 si affaibli qu'il tenait presque du niveau 1, Vegetà avait bien compris que la victoire lui était passé sous le nez. Et Vegeta ne manqua pas de lui faire remarquer.

— C'est terminé, affirma celui-ci.

Mais à la surprise du prince, son doùble laissa éclater un rire dément.

— Bien sûr que non, ce n'est pas terminé ! s'exclama-t-il. Tu aurais pu me tuer cent fois !! Tu ne me tueras pas non plus aujourd'hui. Nous savons tous les deux que c'est moi qui vais finir par t'abattre.

— Tu as tort. Je ne te laisserai pas faire du mal à ceux que j'aime.

Vegetà se releva. Tout en lui exprimait la confiance.

— Et qu'est-ce que ça change ? railla-t-il. Tu n'as pas pu me tuer avant, tu seras tout aussi incapable de me tuer aujourd'hui !

— Tu crois ça ?

— Bien sûr ! Tu penses que je n'ai pas compris pourquoi tu m'as laissé la vie ?

Vegeta tiqua. Quel lien ? Il réalisa soudain que la solution pour résoudre son problème ne lui appartenait pas… S'il voulait apaiser Vegetà, il fallait avant tout…

…Il faut que je le comprenne. Il n'est pas moi. Pas vraiment.

Il fallait le faire parler.

— Et pourquoi est-ce que j'aurais "fait ça", d'après toi ? demanda-t-il d'un ton aussi neutre que possible.

— Si tu m'as épargné jusque là, c'est pour que je puisse accomplir ce qu'aucun autre être n'est en mesure de faire. Tu veux que je te tue. Et je vais t'accorder cette grâce. Bientôt, je serai en mesure de te libérer.

— Me libérer ?

— Oui… Tu es comme moi. Mais tu n'as pas eu la chance d'avoir un adversaire à ta hauteur, Super Saiyan. Personne pour s'opposer à ton incroyable pouvoir. Je n'ose même pas imaginer comme ça a dû être dur de ne rien avoir pour t'occuper l'esprit. De ne rien avoir pour fuir ce passé qui t'obsède comme il m'obsède.

Vegeta en resta sans voix. Alors son doùble aussi était hanté par son passé ? Subissait-il lui aussi ces rêves incessants ?

— Oui, conclut Vegetà. Ne mens pas. Tu cherchais juste une occasion d'être libéré de ces démons qui te hantent. Alors tu es venu chercher dans le passé le seul adversaire capable de te tenir tête et de t'offrir de vrais combats : toi-même.

Vegeta resta sans voix. C'était à la fois si absurde et…

… et si logique !

— TU SAIS QUE J'AI RAISON !! hurla Vegetà. Le prince des saiyans n'épargne pas son ennemi ! Le prince des saiyans ne laisse paraître aucun signe de faiblesse ! Il est tout entier force, conviction et honneur ! Tu ne pouvais pas te résoudre à terminer ta vie comme un de ce cloportes terriens, alors tu as séduit cette idiote de Bulma pour qu'elle te permette de venir me cher...

Un poing puissant coupa court à cette affirmation. Une nouvelle fois, Vegetà finit à terre, la joue douloureusement marquée et le goût du sang plein la bouche.

— Ne parle plus jamais de ma femme comme ça !!

Vegeta avait réagi à l'instinct. Mais il commençait à comprendre. Vegetà pensait qu'il était…

Il pense que je suis comme lui.

— Hé ! Hé ! ricana le prìnce en roulant sur le dos, un filet d'hémoglobine au coin des lèvres. Si j'ai tort… Tue-moi, Super Saiyan ! Montre-moi que ton honneur n'a pas encore complètement disparu ! Prouve-moi que tu es encore capable d'une once de fierté et viens mettre fin à mes jours !

C'était trop tard. Le délire paranoïaque était trop fort. Il n'y avait pas moyen de raisonner ce fou. Vegeta frissonna à l'idée qu'il aurait, lui aussi, pu terminer ainsi, sans avoir jamais connu l'amour, empli de vice, d'amertume, de regrets et d'obsession. Mais avait-il vraiment mérité sa rédemption ?

Bulma…

Trunks…

Vegeta ne pouvait pas prendre le risque que son doùble ne le dupe. Le risque était trop grand. Et que pouvait-il faire de lui, de toute manière ? Le renvoyer dans son temps ? Il y tuerait tous ces gens qu'il avait eu tant de mal à ressusciter…

Non. Il n'y avait aucune autre solution…

Il fallait le tuer.

Il allait devoir vivre avec ce regret toute sa vie. Son plus grand échec : celui d'avoir échoué à se sauver lui-même. Mais au moins, tous les autres vivraient en paix.

Pas d'autre option.

Il fallait en finir.

À regret et sans un mot, Vegeta s'avança jusqu'à couvrir son doùble de son ombre, puis tendit la paume face à son visage. Les yeux dans les yeux, ils restèrent ainsi plusieurs secondes à se toiser, l'ùn défiant l'autre du regard d'aller au bout de son geste.

— Je veux que tu saches que je regrette. Ça ne devait pas se finir comme ça.

— Tss, tu n'oseras pas me tuer ! Tu as besoin de moi ! Ne me dis pas que tout ça ne servait à rien !

— Vraiment, je regrette.

Son Goku, lui, aurait trouvé un moyen.

Vegeta suspendit son geste autant qu'il le put. Il ne pouvait s'y résoudre. Il savait qu'il devait le faire, mais le poids de l'échec lui intimait de gagner encore un peu de temps.

Juste

Un peu

Plus

De

Temps

— Tu… Tu… Tu ne peux pas me tuer, c'est MON destin de mettre un terme à tes jours. Tu... Tu le sais !

Il vit l'assurance de son doùble sur son incapacité à porter le coup fatal diminuer à mesure que son attaque se concentrait dans sa paume.

— Vraiment, je suis désolé, crois-le. Tu n'étais qu'une victime de mes erreurs. Une de plus.

— Je ne suis la victime de personne ! Et surtout pas la tienne !

Malgré ce sursaut de fierté, Vegeta pouvait bien sentir la peur s'emparer de son doùble. Quel gâchis.

Le moment était venu. Ils allaient devoir payer. Tous les deux. Chacun à sa manière. L'un allait mourir, l'autre vivre avec le poids de la culpabilité et de l'échec.

Et là, en ce dernier instant Vegetà comprit. Il put lire dans les yeux tristes de son double que sa dernière heure était venue.

Et pour la première, il paniqua enfin. Durant un bref instant, au moment où il allait mourir, toute la fierté qui avait fait de lui ce qu'il était s'évanouit.

— ATTENDS ! ATTENDS !! Si tu me tues, que vas-tu faire ? Qui est-ce qui te tueras, toi ? Tu seras seul à nouveau !

Vegeta arrêta son attaque net. L'énergie dans sa paume disparut.

Son doùble partit aussitôt d'un rire dément et libérateur.

— HA ! HA ! HA ! JE LE SAVAIS !! TU NE PEUX PAS !!

Mais, à sa grande surprise, Vegeta partit lui aussi d'un rire franc et profond. Il posa sur son doùble un regard empli d'une compassion infinie. La solution avait été sous ses yeux tout ce temps. Vegetà n'avait cessé de lui agiter la clef sous le nez, et il n'avais rien vu ! Quelle honte ! À quelques secondes près, il aurait pu commettre l'irréparable.

— Bien sûr que je peux, répondit-il enfin. Mais J'ai une meilleure idée. Viens, avant qu'on en finisse, laisse-moi te montre quelque chose.

Il posa sa main gauche sur l'épaule de son doùble, deux doigts sur son front, et, ensemble, ils disparurent…


— Alors ? demanda Bulma à Krilin. Qu'est-ce qui se passe ?

— Ils ont arrêté de se battre, répondit-il. Ils ont l'air de discuter.

— De discuter ? reprit-elle en le saisissant aux épaules pour le secouer nerveusement. Mais de quoi est-ce qu'ils discutent ?

— Co-comment v-veux-tu q-que je-je le sache ?


Au même instant, Vegeta et Vegetà apparurent au milieu de la foule. Un silence de plomb retomba sur le jardin de la Capsule Corp. Tous se demandaient ce qui allait se produire, suspendus aux lèvres du prince qui apostropha le fils aîné de Goku :

— Gohan ! Est-ce que tu pourrais lui montrer tes pouvoirs ?

— Quoi ? s'étonna le métis.

— Ta force. Je voudrais que tu lui montres ta force.

— Oh !

Le regard de Gohan perdit toute l'innocence qui le caractérisait. Il serra les poings, concentra ses pouvoirs et une aura blanche l'entoura qui se mit à pulser de plus en plus vite. Il se mit même à léviter inconsciemment sous l'afflux inimaginable de ki qui s'emparait de lui et finalement, dans un flash lumineux accompagné d'un claquement sec, retomba au sol, serein, tout son être resplendissant d'une puissance incommensurable à l'état brut.

La mâchoire de Vegetà faillit se décrocher.
Jamais il ne s'était senti aussi impuissant. Même face à Freezer. Même face à son double du futur au faîte de sa puissance, il avait toujours été capable de percevoir comment atteindre leur niveau. Mais ce que venait de révéler Gohan était sans commune mesure. Le métis était un dieu. Tous les autres n'étaient que des insectes.

— Voilà le pouvoir le plus formidable de mon univers, annonça Vegeta.

— C'est… C'est… bredouilla son doùble.

— Inaccessible. Oui. Son potentiel saiyan est entièrement libéré. Son pouvoir va même au-delà. Il est impossible de le surpasser. Et Son Goku est lui aussi bien plus fort que moi.

Vegeta avait prononcé ces mots à haute voix. Tout le monde l'avait entendu. Rien à voir avec l'intimité de son monologue au kaio SHin Kaï. Il devrait désormais assumer ses mots face à tous. Mais il s'en fichait.

Quant à Vegetà, il tremblait de tout son être. Il n'était pas une seule parcelle de sa personne qui ne menaçait d'exploser sous la tension intérieure. La réalité venait de le percuter de plein fouet : il était complètement dépassé. Rien de ce qu'il avait imaginé toute sa vie n'était vrai.

Le choc était brutal. Son échec était total. La vie avait-elle encore un sens ?

Puis, d'un seul coup, dans un hurlement de rage et de désespoir, il décolla à la verticale et disparut.

— Vegeta ! intervint Bulma avec conviction. Qu'est-ce qui se passe ?

Son mari lui adressa un sourire réconfortant.

— J'essaie de “remettre un peu d'ordre dans tout ça“. Je reviens, annonça-t-il en commençant à léviter à son tour.

— Quoi ?! Où est-ce que tu vas ?

— Je vais lui parler, termina-t-il avant de disparaître dans les airs à la suite de Vegetà.



Image Image Image



[justify]Les étoiles.

Vegeta volait sous la nuit qu'elles rendaient si belle. Il savait très exactement où il allait.

Il n'y avait qu'à cet endroit qu'il pouvait être. Un endroit unique sur Terre. Un endroit où la disposition des astres, à cette époque de l'année, rappelait à s'y méprendre le ciel nocturne de la planète Vegeta.

Et effectivement, son doùble s'y trouvait, allongé sur l'herbe, en hauteur, sur le piton verdoyant qui surplombait les immenses steppes de la province centrale. Vegeta amorça sa descente et atterrit calmement, presque sans un bruit, comme un prédateur refusant de perturber le silence de la nuit pour mieux atteindre sa proie. Mais Vegetà n'était pas une proie, et encore moins dupe.

— Fous moi la paix.

Vegeta ne répondit rien, il alla s'allonger à quelques mètre de son doùble, sans un mot. Ce n'était pas la première fois qu'il venait. Il avait d'ailleurs laissé l'empreinte de son corps à quelques endroits reconnaissable par une herbe plus écrasée et jaunie, comme pour marquer le territoire. Vegeta avait souvent songé à amener Bulma dans sa retraite secrète, sans jamais passer à l'acte. Il avait craint que cet endroit paisible ne le serait plus si sa femme en découvrait l'existence. Accaparé entre ses pensées et les étoiles, le prince ne vit pas le temps défiler ; en réalité, cela faisait déjà plus d'une heure qu'il était allongé non loin de son doùble, tous deux les mains sur la nuque.

L'agacement suscité par son arrivée surprise s'était dissipé. Il pouvait le sentir.

Le dernier acte pouvait commencer.

— Je ne pensais pas que ça se terminerait comme ça, lança Vegeta sur le ton de la conversation.

Vegetà ne répondit pas immédiatement. Il ferma les yeux, soupira et enfin une phrase quitta sa bouche. La conversation pouvait débuter.

— Moi non plus.

Ce fut au tour de Vegeta de patienter avant de poser une question. Une qu'il se posait depuis un certain temps.

— Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu as tué Krilìn ? Il aurait été un atout face à moi.

— Je ne l'aimais pas. Je ne l'ai jamais aimé.

— Moi non plus. Sans Gok… Sans Kakarotto, cet abruti m'aurait tué… Ça m'est toujours resté en travers de la gorge.

— Ha ! Ha ! Sérieusement, ce nul a failli te tuer ?

— Ta gueule ! ordonna Vegeta sur le ton des vieux amis.

Son doùble décida d'accéder à cette requête, un sourire un coin, et il y eut à nouveau un long silence. Autour d'eux, les herbes hautes de la collines caressaient régulièrement leur visage en apaisant les tensions. L'atmosphère entre eux était étonnamment détendue. Quelques heures plus tôt, la scène eût été inimaginable. Etait-ce le fait de la puissance de Gohan ?

Au fond, peu importe, songea Vegeta. C'est le résultat qui compte. Mais je ne peux pas le laisser comme ça, en proie à ses cauchemars. La raison est pourtant exactement la même. Et dire que Nappa avait tout compris depuis le début...


Vegetà vint soudain l'arracher à ses pensées.

— J'ai aussi une question. Pourquoi est-ce que tu as pris la Dragon Ball ?

— Je ne voulais pas que vous ressuscitiez Gokù. Il fallait que tu sois le plus puissant.

— Pffff ! Comme si j'avais eu besoin de toi pour ça !

Vegeta le regarda d'un air las.

— Tu es sérieux ? Tu as déjà oublié Gohan ?

— Bah ! Je ne suis pas toi. Je me serais débrouillé.

— Si tu le dis…

À nouveau, les deux saiyans laissèrent passer un temps à scruter le ciel en silence.

— Pourquoi tout ça ? Pourquoi être revenu en arrière si tu avais la paix ici ? demanda Vegetà.

— À cause… À cause des cauchemars. J'avais… J'avais besoin d'un objectif. De quelque chose pour occuper mes pensées.

— Oh…

Vegetà ne comprenait que trop bien. Les cauchemars. Ils étaient certainement différents, à n'en pas douter. Mais ce vide au plus profond de lui-même, qu'il avait en vain tenté de combler en poursuivant son destin, alors son double devait le ressentir aussi. C'était normal, en fait. C'était ce qui les rapprochait le plus.

Vegeta sentit qu'il n'était pas allé au bout de ses pensées.

— À vrai dire, je ne l'avais pas compris tout de suite, poursuivit-il. Je ne l'ai saisi qu'aujourd'hui, en repensant à ce qui s'était passé dans la salle, quand je t'entraînais. Nous avons besoin d'un objectif, de quelque chose pour nous occuper l'esprit, d'une limite à dépasser. Ou alors, nous sommes condamnés à vivre dans le passé… Et c'est lui qui nous rattrapera. Tu vois ce que je veux dire, non ?

— À peu près, oui....

Il y eut une profonde inspiration. On y était. Le temps des explications. Vegeta prit la parole du ton le plus neutre possible.

— Tu vois, quand j'ai débarqué sur Terre avec Nappa, Son Goku nous a vaincus. Ça a été un énorme choc. Et après ça, je n'ai plus eu qu'une seule obsession : devenir plus fort que lui. J'ai poursuivi cette chimère des années durant, jusqu'à devenir incroyablement fort, mais toujours il avait cette avance sur moi, ce quelque chose que je n'avais pas et qui lui permettait de me distancer. Et finalement, j'ai abandonné…

Pas de vanne ? Pas de moquerie ? Non. Son doùble écoutait patiemment. Il était déjà en train de changer, visiblement. Vegetà poursuivit :

— Le problème, c'est que je n'avais pas réalisé que cette obsession pour Goku n'était qu'un palliatif. je l'utilisais pour me voiler la face, pour cacher mes propres erreurs. Elle agissait comme une drogue, un moyen de ne pas voir la réalité en face. Quand j'ai abandonné, mes pensées noires ont refait surface. Elles me dévoraient littéralement. Elles me pourrissaient la vie et celle de ma famille, c'était insupportable. Alors j'ai cherché un nouvel objectif.

— Évidemment. Et ton objectif, c'était de me torturer ?

— Non. Je voulais vraiment faire de toi l'être le plus puissant de l'univers. Que tu réalises ce que je n'avais pas pu faire.

— Tuer Freezer ?

Vegetà ne vit pas son double hocher la tête, mais le son que produisit ses cheveux au contact de l'herbe fut une indication suffisante.

— Oui,entre autre. Ça faisait partie du plan.

— Et après ? Si j'y étais parvenu ? J'aurais dû tomber dans les bras de Bulma et lui faire des gosses ? Et si je n'avais pas voulu, tu m'aurais menacé ?

— Couche avec ma femme ou je te tue ! Ça c'est une menace de haut niveau !

Les deux guerriers se mirent à rire sous les étoiles, un rire simple, dénué d'ironie ou de sarcasme. Un rire honnête, qui s'estompa peu à peu, remplacé par un sourire commun.

— Il y a quand même quelque chose que je ne comprends toujours pas, reprit Vegetà après un long silence. Tu es en paix, désormais, mais pourtant, tu n'as plus vraiment d'objectif. Tu as visiblement jeté l'éponge face à Gohan. Qu'est-ce qui te rend si serein ?

Alors Vegeta lui expliqua. Il lui raconta comment Cèll avait détruit le monde, quels événements il avait vécu sur Namèk et comment il avait finalement réussi à le piéger, dans l'intention initiale de le tuer.

Et enfin, il lui révéla quelle épiphanie lui avait permis de trouver la paix. Ce qui lui avait été révélé sur son aspiration la plus profonde. Ce désir si profondément enfoui qu'il refusait de le réaliser mais qui, une fois qu'il avait su trouver les mots exacts pour en définir la teneur, lui avait permis d'atteindre enfin la paix.

Au moment-même de la révélation, Vegetà sentit une crampe profonde disparaître. C'était une sensation ancienne, une atrophie de son être si intimement liée à lui qu'il n'en avait même plus conscience, tant il était habitué à vivre avec. Ce fut comme s'il retrouvait simultanément ses cinq sens alors qu'il n'avait jamais su qu'ils existaient, comme s'il avait découvert une nouvelle dimension ou qu'on lui avait offert le monde après une vie entière passée dans une cage.

Un long, un profond soupir s'échappa de ses lèvres.

Puis les deux saiyans se détendirent franchement. Plusieurs fois, leur rire résonna sous la voûte céleste tandis qu'ils ressassaient ce conflit absurde qui les avait opposés, comme deux amis, se révélant des secrets que l'autre avait ignoré ou se demandant comment leur monde aurait pu tourner si Nappà, si Chaozù, si Krilìn, si Ghoùrd ou si Marta ; si Buù, si Cèll, si Soltrakì, si Piccolò ou si Yamchà ; si Reacùm, si Tèn Shin Han, si Gerò, si Son Gohàn, le Toùt-Puissant ou bien Bulmà…

On aurait dit deux frères se réconciliant après une rixe.


La lune était désormais haute dans le ciel et sa clarté estompait celle des étoiles. Cela faisait longtemps qu'aucun des deux n'avait plus prononcé le moindre mot.

— Bon ! Je vais y aller, déclara finalement Vegetà en se relevant. Je n'ai plus rien à faire ici.

— Il faudra que tu détruises la machine, répliqua son double.

— De toute manière, si je devais faire un nouveau saut, il me ramènerait ici. Et puis, si ces cauchemars disparaissent, il n'y a pas de raison. Mais si tu m'as menti…

— Arrête de te la jouer ! Au fond de toi, tu sais que c'est la solution.

Alors Vegetà lui adressa un sourire apaisé tandis que le prince se relevait à son tour. Puis Vegeta sortit la capsule contenant la machine namek et la lança à son doùble.

— Voilà, marmonna-t-il. Ne déconne pas. Je n'ai pas envie de regretter ce que je viens de faire.

— T'inquiète.

Vegetà lança la capsule à terre et la silhouette caractéristique de la machine apparut. Sans un mot, le prìnce monta à bord. Il concéda un salut discret des deux doigts à son double tout en activant le processus qui le ramènerait dans son univers. Puis, la machine décolla de quelques mètres avant de disparaître définitivement.


Vegeta resta encore quelques minutes à observer le ciel et les alentours. La Terre était vraiment une planète magnifique. Finalement, il allait faire découvrir cet endroit à Bulma.

À Bulma et à Trunks.


Puis il leva deux doigts à son front.








Mais rien ne se produisit.








Il avait renoncé à utiliser l'alterki pour rentrer chez lui en volant.

Tranquillement.

La soirée était belle, et il avait envie de sentir le vent fouetter son visage.







FIN








Merci à tous pour m'avoir lu, soutenu et commenté jusqu'ici.

Ce fut une formidable aventure humaine, avec ses joies, ses peines, ses qualités et ses imperfections.

Oh, mais !

Attendez, ce n'est pas fini. Il reste une dernière chose à raconter !








































Épilogue



Quand il était entré dans la chambre par la fenêtre, comme à son habitude, Bulma était évidemment furieuse. Et elle avait toutes les raisons de l'être : elle l'attendait depuis des heures. N'importe qui aurait été furieux à sa place.

Vegeta l'avait patiemment laissée déverser toutes les peurs et frustrations qu'elle avait contenues, sans l'interrompre une seule fois. Elle finirait par se calmer, il le savait : elle finissait toujours par se calmer. Et quand ce serait le cas, alors il pourrait lui parler de ce désir qu'il avait découvert au plus profond de lui-même. Un désir que les événements passés l'avaient poussé à refouler jusqu'à ce qu'il en perde complètement conscience. Un désir dont la résurrection lui avait enfin permis de trouver la paix. Un désir qu'il avait également réveillé chez son doùble et qui leur avait permis d'éviter une inutile effusion de sang.

Cette fois, il n'y aurait pas de hasard. Il allait prendre son destin en main.


Finalement, après de longues minutes, les reproches de Bulma prirent fin. Sa femme resta là, haletante, à le toiser avec colère.

— Tu as terminé ? demanda le prince.

Elle lui lança un regard furibond, mais Vegeta ne lui laissa pas le temps de répliquer :

— Parce que si tu as effectivement terminé, alors j'aimerais bien qu'on envisage sérieusement de faire un deuxième enfant. Un qu'on aurait voulu, cette fois.

L'expression de Bulma passa de la rage à la surprise, puis à la douceur.

— Imbécile de saiyan, murmura-t-elle en se laissant tendrement tomber dans ses bras.
Dernière édition par niicfromlozane le Mer Nov 30, 2022 21:57, édité 4 fois.
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