Antarka {l Wrote}:
A vrai dire, j'essaie encore de comprendre pourquoi (en essayant d'aller plus loin que le "bah le gouvernement couvre les jeunes connards" que je trouve trop simplet). Parce qu'ils sont mineurs ? Parce qu'ils savent pas vraiment qui a fait quoi dans l'histoire ?
J'avoue qu'aucune raison ne serait suffisante a mes yeux pour la clémence manifestée à leur égard, mais ça empeche pas que j'aimerais bien piger un peu mieux tout ça (alors que pour ton manifestant, il a eu ce qu'il méritait, et j'ai compris pourquoi).
[...]
Ayant jamais fait de zonzon, je sais pas à quel point le cliché "les gens entrent en prison parce qu'ils font des conneries, ils en ressortent comme des criminels" est vrai, mais si tout ce que leur fait la zonzon revient à les perfectionner dans leurs conneries, pas sur que les y envoyer serait une bonne idée de tt façons.
Les prévenus étaient mineurs. L'ordonnance de 1945 leur est donc applicable.
Sans rentrer dans les détails de celle-ci, on peut dire sans trop se tromper que l'esprit de ce texte est le suivant:
- L’éducation doit primer sur la répression.
- Il faut opérer une différentiation des peines entre majeurs et mineurs.
- Les mineurs ne doivent pas être jugés par les juridictions de droit commun.
Par conséquent, si la prison doit être l'exception en matière de répression, la prison est la super-exception pour les mineurs. Ceci explique sans doute les peines retenues, le juge a simplement appliqué la loi.
Cette ordonnance est-elle obsolète ? La jeunesse d'aujourd'hui est-elle plus dangereuse que celle de 1945 ? A priori, j'aurai tendance à dire que non. Cependant, les tenants d'une plus forte répression pour les mineurs doivent tout de même savoir qu'ils seraient bien mal fondés à critiquer notre gouvernement socialiste car l'ordonnance de 1945 a été voulu par le très gauchiste Président De Gaulle et, si elle a connu plusieurs modifications depuis, son esprit est resté inchangé malgré nos gouvernements successifs (généralement plus de droite que de gauche d'ailleurs).
Deuxième point; tu dis qu'aucune raison ne justifie à tes yeux la "clémence" des juges et tu propose une hypothèse: "peut-être que l'on a pas pu savoir avec précision qui a fait quoi".
Je ne sais pas si ça a été le cas en l'occurrence, mais c'est justement une très bonne raison pour ne pas condamner. Le doute doit toujours profiter au prévenu ! Car si la police, malgré tous les moyens mis à sa disposition n'arrive pas à établir qu'untel a commis un acte délictueux, c'est qu'il y a beaucoup de chances qu'il ne l'ait pas commis, tout simplement.
Troisièmement: "la prison, école du crime ?". ça me parait indiscutable. Je pense que tu seras d'accord pour reconnaitre que nos proches nous influencent?
Si dans ton entourage, tu as quelques délinquants, tu a quelques chances de devenir toi même délinquant. Si autour de toi, tu n'as que des délinquants (car tu es en prison), tes chances de sombrer dans la délinquance augmentent encore.
Enfin, sur les révélations, contre-révélations et contre-contre-révélations sur l'affaire Méric, cela ne me parait pas très étonnant. Les journalistes n'ont pas toujours accès à toutes les informations. Il faut du temps pour les recueillir et les exposer et souvent, même au moment du procès, certaines zones d'ombre demeurent. Il n'est donc pas très étonnant que des informations, parfois contradictoires, arrivent au compte-goutte dans les jours suivants le drame. Il me parait donc très audacieux de se baser sur un article de presse pour crier - selon ses idées politiques - haro sur les gauchos ou sur les fachos.