On n'en finira donc jamais avec ce Nicolas !
Je me permets d'amener quelques éléments pour compléter le propos de SGR.
Le "voyou de banlieue" est une personne qui serait en réalité inconnue des services de police et de la justice.
http://www.europe1.fr/France/Trappes-la ... s-1590487/S'il a affectivement tenté d'étrangler un policier, c'est bien évidemment quelque chose de très grave et une sanction devra être apportée.
Ce monsieur est-il libre ? Oui, et c'est une SITUATION NORMALE. Tant qu'une personne n'est pas jugée, il n'y a, par principe, pas de raison de la placer en détention. Des exception existent néanmoins et on peut placer une personne en détention provisoire dans l'attente d'un jugement si on estime qu'elle risque de s'échapper, de recommencer les délits, de faire pression sur les témoins, etc.
Ici, il s'agit d'une personne a priori sans antécédents, le risque qu'il fasse pression sur un policier témoin ou victime de la scène semble faible, la personne est peut-être soutien de famille. Bref, a priori, pas vraiment de raisons de la placer en détention provisoire.
La différence de traitement entre ce monsieur et Nicolas B. tient au mode de jugement qui a été choisi par le parquet. Pour ce monsieur qui aurait essayé d'étrangler un policier, il a été convoqué à une audience du tribunal correctionnel en septembre. Il aura ainsi le temps de préparer sa défense (et le parquet le temps de préparer l'accusation). Entre temps, il a été placé sous contrôle judiciaire. Cela signifie que s'il est libre, certaines obligations lui sont imposées avant son jugement (ex: ne pas sortir du territoire) afin d'éviter qu'il tente de se soustraire à la justice.
Nicolas B. lui, a été jugé en comparution immédiat. Cela signifie qu'il a été interpellé, placé en garde à vue et jugé dans la foulée, en ayant un temps restreint pour préparer sa défense (il en va de même pour le parquet et l'accusation cela dit). Cette différence de traitement est-elle choquante ? Non, car la première question qui a été posée à l'audience à Nicolas B. a été la suivante: "souhaitez-vous être jugé en comparution immédiate ou souhaitez-vous être jugé ultérieurement ?". Il a donc accepté d'être jugé immédiatement. S'il avait refusé, une autre date d'audience aurait été choisie et il aurait été lui aussi remis en liberté avec ou sans contrôle judiciaire ou alors, il aurait également pu être placé en détention provisoire si des éléments étaient de nature à faire penser qu'il tenterait vraisemblablement de se soustraire à la justice.
Je pense donc que cette comparaison entre N.B et ce monsieur n'est pas très pertinente à ce stade.
Personnellement, je ne cache pas mon opposition au système des comparutions immédiates. Pour que la peine ait un impact, il est nécessaire qu'une sanction intervienne peu de temps après les faits, comme l'ont démontré des criminologues, mais la comparution immédiate ne permet pas, généralement, d'avoir une défense de qualité. Il est donc heureux que le prévenu puisse y échapper s'il le souhaite. Juger des faits commis en juillet à une audience de septembre me parait donc être un très bon compromis dans l'intérêt de tous.
Ah, et pour ceux qui pensent que la comparution immédiate, ce n'est que pour les "manifestant pour tous": "Quatre des six jeunes hommes mis en garde à vue vendredi soir après des affrontements près du commissariat de Trappes (Yvelines), ont été placés en détention provisoire. Agés de 18 à 24 ans, ils sont convoqués pour un procès en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Versailles lundi après-midi".
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html