Et donc, en supprimant les catégories hommes/femmes, il y aura moins de viols sur les femmes ? Oui c’est assez logique en effet, puisqu’il n’y aurait plus ni hommes, ni femmes

. Le viol des femmes ne trouverait donc ses origines que dans l’influence culturelle ? Et que penses-tu de l’idée que l’homme, ayant généralement plus de force, a plus de chance de recourir à la force pour parvenir à ses fins ? Est-ce là une influence biologique ?
Tu es caustique vil power ranger.
Je pense que l'explication par la force physique ne peut pas valoir, cela signifierait que les viols commis par des femmes le seraient uniquement par des femmes colossales. Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas. D'autant plus que cela signifierait aussi que les femmes sont à ce point plus faible que les hommes qu'elles ne pourraient pas (mais genre, jamais) avoir l'ascendant sur lui. Il y a des tas de femmes plus fortes que moi. Ce n'est pas qu'une question de force, il y a des questions psychologiques qui rentrent en ligne de compte. D'ailleurs la plupart des viols sont commis par des proches, non pas par des inconnus, donc il n'y a pas forcément usage de la force. Pour finir, dans nos sociétés, la femme a un avantage dans le viol (puisque l'homme violé par une femme apparaît comme n'étant pas une situation possible, je ne retrouve malheureusement pas le témoignage violé par une femme qui profitait de son statut de femme (enceinte qui plus est) pour obliger l'homme à avoir des rapports sexuels) et pourtant il n'y a pas plus de viols de femmes.
Enfin, il y a des cultures où il n'y a pas (ou peu disons) de viols

Et on peut classer les cultures en fonction de leur propension à "favoriser" le viol.
Il me semble que l'hermaphrodisme est considéré pourtant comme une pathologie et ça ne touche qu’une infime minorité de gens. La plupart du temps, je crois qu’ils ne peuvent pas se reproduire. Donc ça me parait mince pour contester la règle de la dualité homme/femme. Au pire, je pourrais te dire que c’est l’exception qui confirme la règle

Ce que je voulais dire c'est que ce n'est pas comme une sirénomélie (?), ça n'empêche pas de vivre et ainsi de suite. Mais si tu veux des cas limites : transexualité (c'est pas drôle tous les jours, pour en connaître un ou deux), les transgenres, les intersexués (dont les hermaphrodites donc), mais également les homosexuels. Effectivement ce sont des minorités, mais ce que les études à leur sujet montre c'est comment fonctionnent implicitement nos normes.
Si on s'est beaucoup intéressé aux sexualités différentes et aux cas limites c'est parce que ça nous permettait d'étudier comment fonctionnait la norme pour la majorité. Et cette norme est génératrice de frustration, d'inégalités et de violences. Mon idée à moi c'est que cette norme génère trop de souffrance pour l'intérêt qu'elle a (pour moi aucun, on est 7 milliards sur Terre, on a le temps de voir venir, au pire).
Pour l’homosexualité, ce n’est pas une pathologie. Cependant je pense que notre but de reproduction, d’origine biologique encore, nous incite plus à aller vers le sexe opposé. D’ailleurs, ça ne reste aussi qu’une minorité. Tu penses que si on supprimait l’influence culturelle, il y aurait beaucoup plus d’homosexuels, jusqu’à atteindre une part assez importante ? Non c’est plus compliqué que cela. Tu penses que les gens assureraient toujours leurs rôles de reproduction, mais ne s’orienterait pas forcément vers l’hétérosexualité dans leurs pratiques sexuelles quotidiennes, puisque ce n’est qu’une influence culturelle ?
Ah mais je n'ai jamais dit ça, c'est toi qui parle de biologie, pas moi ^^
Mon argument est plutôt que la biologie sert souvent de cache-misère. Le débat inné-acquis ne m'intéresse pas beaucoup en plus donc je n'ai pas les billes pour discuter sur ce terrain.
D’autre part, c’est vrai que l’homme tend à se détacher de la nature, à subir de moins en moins son influence. Donc en suivant ce raisonnement, pourquoi ne pas faire de même avec les contraintes biologiques ? Il y a des femmes qui pensent que la grossesse les renvoie à un état primitif inférieur et les ampute de certaines de leurs libertés. Par exemple, l’homme pourrait ainsi porter l’enfant pour partager les contraintes de la grossesse, pour plus d’égalité. Donc ce cas, peut-être que nous rentrerions dans ce qu’on appelle une société post-humaine.
Je ne crois pas à cela par exemple. En fait, pour aller jusqu'au bout, je pense que cette distinction nature-culture n'est pas opérante et j'évite de l'utiliser (c'est pourquoi l'inné, l'acquis ça ne m'intéresse pas trop). Et d'une manière générale, mes préoccupations environnementales font que je répugne à séparer la nature et la culture (je reconnais que ça peut s'avérer pratique bien sûr, mais quand j'explique un truc ou que je parle de phénomènes je ne les utilise pas en tant que concept en général)(bon t'façon je suis pas clair)(enfin bref, on s'en fout de ma vie).
Pourtant je croyais qu’on voulait supprimer la catégorisation des gens, que ce soient selon leurs genres ou d'autres, pour supprimer les discriminations qui découleraient de ces catégories. Après, qu'est-ce que tu en sais si cela créera des exclusions moins pires ?
Euh bah non. On veut supprimer les discriminations et déclarer non pertinentes socialement les différences de genre, pas supprimer le sexe.

Il y aura toujours des hommes et des femmes (enfin j'imagine), mais ce qui me paraîtrait intéressant c'est que la personne la plus masculine de mon entourage puisse être une femme (par exemple). Bon évidemment on fait comme si le sexe n'était pas une construction sociale donc ce que je dis pose d'autres problèmes, mais tu vois l'idée.
Pour les solutions… euh je ne sais pas, je n’y ai jamais vraiment pensé à vrai dire ^^’ Derrière tout ça, je pense qu’il faut éviter d’avoir cette mentalité où l’on pense que dès lors il y a des catégories de gens qui sont différents, il y a forcément une hiérarchie, c’est-à-dire que l’une soit supérieure à l’autre. Et donc pour rétablir l’égalité, il faudrait tout uniformiser, rendre les gens interchangeables…
En l'occurrence je pense que tu mets un problème là où il n'y en a pas. L'idée du féminisme, en tout cas du mien, c'est au contraire de considérer qu'on peut être différent et qu'on n'a pas à en avoir honte en tout cas quand ça concerne le genre. Parce qu'aujourd'hui un homme efféminé ou une femme masculine sont moqués (éventuellement gentiment mais tout de même, c'est rarement anodin), parce que le viol est un effet pervers du sexisme, parce que les femmes ont moins la parole que les hommes, parce que le sport féminin est déconsidéré, parce qu'on se permet de siffler des filles dans la rue, parce que des femmes surtout jeunes à partir du moment où elles sont dans l'espace public peuvent être abordées n'importe comment, parce qu'un garçon doit être viril et ainsi de suite (ça va très loin en fait). Donc l'idée ce n'est pas d'arrêter de faire des catégories, c'est de déconstruire des catégories qui sont génératrices d'inégalités. Parce qu'il y a des blonds et des bruns, pourtant ce n'est pas sujet à la discrimination.
Sinon, la théorie du genre c'est le bien.
Bwarf.
PS : mais par exemple, je considère que l'argument de l'égalité pour les homosexuels est inepte, et pourtant je suis pour le mariage homo. Comme quoi, il n'y a pas qu'un seul féminisme.
